vendredi 20 novembre 2015

Un mot que je n'aime pas

La nouvelle des attentats m'a vraiment consterné samedi matin dernier. Après avoir pris le petit-déjeuner, j'ai allumé l'ordinateur et ai posté l'article précédent "Des histoires vraies". Et après, comme d'habitude je suis allée sur le site de RTL. Dès que je me suis levée pour faire la vaisselle, j'ai entendu les mots "attentat" et "kamikaze". J'ai soupiré "Encore".

"Kamikaze", c'est un mot que je n'aime pas. Des jeunes soldats sont morts pour le Japon. "神風" (Kamikaze) signifie le vent de dieu. Sans Blague ! Sont-ils patriotes ? Ils sont sans doute victimes du militarisme et de la guerre. Il ne faut pas embellir cette histoire de "kamikaze". Cet abominable mot  japonais se répand à travers le monde. Chaque fois que je l'entends, il me rend triste en tant que  Japonaise.

Ces attentats sont très planifiés. Même si beaucoup de caméras de surveillances et de policiers sont installés, tant que la structure sociale ou mondiale ne change pas radicalement, les attentats ne disparaîtront pas.  Je pense que nous nous en remettons au changement de paradigme.

Dans les infos, des kamikazes ont utilisé leur ceinture explosive. Cela m'évoque un film  "Paradise now" de Hany Abu-Assad. Deux jeunes hommes palestiniens décident de devenir kamikaze,  le processus pratique d'un attentat est décrit. Avant que ces deux hommes attachent leur ceinture et aillent en Israël, ils sont filmés pour donner un message à leurs familles et leurs amis, et ils déclarent qu'ils vont mourir pour leur patrie et tous les Palestiniens.
 

Ce n'est pas nécessaire qu'ils deviennent héros comme des kamikazes, et qu'ils tuent des gens dans un attentat.

En revenche, si un kamikaze ne tue personne, il meurt en public pour protester contre la societé, est-ce que son comportement est raisonnable et admirable ? J'ai vu un film documentaire "Lung Ta" de Kaoru Ikeya (un réalisateur japonais)  cet été. Au Tibet, des jeunes bonzes et des étudiants pratiquent l'auto-immolation, ils sacrifient leurs vies pour résiter au gouvernement chinois. Cela me rend triste aussi. Est-ce qu'il n'y a pas d'autres façons de protester ? Cette action est très choquante, elle a de l'impact.
 
 
Certains jeunes palestiens essayent un autre chemin. Ils jettent les armes et ils prennent le stylo et le micro. Un film "Slingshot Hip Hop" de Jackie Reem Salloum a filmé ces jeunes. Ils racontent qu'ils parient sur un petit espoir pour améliorer la situation à travers la musique. Je soutiens le fait qu'ils ne prennent pas les armes.
 
 
 
 
En juillet de 2005, je suis descendu à la gare Saint-Michel Notre Dame. Je ne savais pas pourquoi beaucoup de fleurs étaient posée sur le quai. Le soir, j'ai vu les infos à la télé. Un attentat avait eu lieu il y a dix ans (1995). A cette époque, je n'avais pas encore appris le français. La mort m'entoure n'importe quand. Au Japon aussi, un attentat au gaz sarin dans le métro (Tokyo) s'est produit en 1995. Des membres d'une secte religieuse ont répandu du gaz sarin dans le métro. La société japonaise ironiquement, donne naissance à des terroristes dans son propre pays.

Je souhaite que tout le monde mène la vie tranquille et paisible. Chaque vie est precieuse.

samedi 14 novembre 2015

Des histoires vraies

Dernièrement j'ai présenté  beaucoup de films dans ce blog. Cette fois, j'écris un autre chose. Je suis allée au musée pour visiter une exposition de Sophie Calle. J'ai connu son nom grâce à une exposition qui s'appelle "Passage - New French art" en 2000. Lors de cette exposition, des œuvres d'artistes contemporains français ou d'artistes étrangers qui vivaient en France ont été rassemblées et exposées.

Je ne suis pas une experte en matière d'art, mais j'ai trouvé que les œuvres de Sophie Calle était à la fois bizarres et attirantes, elles sont intitulées "Les Dolmeurs", c'est un projet où des inconnus dorment huit heures dans le lit de Sophie Calle. Cette artiste les observe et les prend en photo. Son travail est comme un jeu ridicule, est-ce qu'il est considéré comme une sorte d'art comptemporain ?

Même si cela me perturbe, je comprends bien son idée de jeu et je souhaiterais quand même participer à ce projet en tant qu'un dormeur. En effet, quand j'avais huit ou neuf ans, j'étais debout toute seule dans la rue devant ma maison de 17 heures à 18 heures sauf les jours de pluie pendant un mois, je notais les plaques d'immatriculation des voitures qui passaient, leur couleurs et leur marque. Les autres ont sans doute pensé que j'étais devenue complètement folle. Néanmoins, cette action était très amusante pour moi à cette époque.

Pourquoi je m'amusais tellement ? Ai-je envisagé d'améliorer ma vision des objets en mouvement ? En voyant à nouveau le cahier dans lequel j'ai noté les informations, j'ai recommencé à relever quelques voitures qui passaient en semaine à la même heure. Certaines personnes critiquent les œuvres de Sophie Calle sous prétexte qu'elles ne servent à rien, pour ma part, ses œuvres touchent beaucoup de personnes, elles montrent que Sophie Calle et les dormeurs ont construit une relation complice.


À l'exposition que je suis allée récemment, "Les aveugles", "La dernière image" et "Voir la mer" sont exposées. J'avais déjà vu "Les aveugles" en 2003, l'œuvre est très intéressante et me fait réflechir.

Sophie Calle a demandé "Quelle est pour vous l'image de la beauté ?" à un aveugle de naissance. Cette question, qu'elle est cruelle !! D'abord, Sophie Calle a hesité à la poser (j'ai lu son article dans "Le monde", cette question y est écrite). Cepandant cet aveugle ne s'est pas mis en colère, il lui a répondue "La mer". Ensuite Sophie Calle a entamé ce projet, elle a continué à poser la même question à d'autres aveugles de naissance. Un homme aveugle de la dernière œuvre "Les aveugles" a repondu "Le beau, j'en ai fait mon deuil. Je n'ai pas besoin d'images dans le cerveau. Comme je ne peux pas apprécier la beauté, je l'ai toujours fuie". Cette parole m'a poignardé. Même si l'on fait un effort pour partager l'émotion et la situation d'autrui, on ne peut pas  se mettre à sa place. C'est comme un grand mur devant nous que l'on ne peut jamais franchir. "Les aveugles" le démontre avec l'art.


En 2009,  je suis allé au Futuroscope. Une attraction "Les yeux grands fermés" s'y trouve, on peut être dans la peau d'un aveugle. J'estime que cette attraction est la meilleure. Même si j'ouvre les yeux, je ne vois rien dans les tenèbres, l'obscurité me fait paniquer.

Un guide introduit un groupe (environ dix personnes) qui défile. Je pose mes mains sur les épaules de la personne qui est devant moi. Mon odorat et mon ouïe deviennet plus aigus, je suis plus attentive. Ma peau sent les mouvements de l'air, je suis obligée d'imaginer l'endroit. Un guide a expliqué en français chaque situation, mais je ne pouvais pas l'écouter, j'étais tellement concentrée sur mes mouvements. Qu'est-ce que je vois ou regarde dans la vie quotidienne ? Je me rends compte que je dépends trop de la vue.

À propos de "La dernière image", des gens ont perdu la vue, sont devenus aveugles. "Qu'est-ce qu'ils ont vu dernièrement ?", Sophie Calle les a interviewés, a pris des photos de ce qu'ils ont vu pour la dernière fois. En voyant ces photos, et en lisant les explications que les aveugles ont raconté, je me demande, si je perds la vue, quelle sera la dernière chose que je verrai ? De plus, pourrais-je accepter cette situation et continuer à vivre ? Je m'en lamenterai sans doute jusqu'à la mort. L'être humain est très fragile, mais dans certaines situations, il peut être très fort.


Et puis "Voir la mer", il y a des habitants en Turquie qui n'ont jamais vu réellement la mer. Sophie Calle emmène ces habitants à la mer. Ils la contemplent pour la premier fois jusqu'à ce qu'ils soient satisfaits, puis ils se retournent. Sophie Calle a assisté à cet instant, elle les a filmé. Quelle est l'expression de leur visage ? La vaste mer les interloque ? Ou bien elle déçoit un peu ces habitants par rapport à leurs attentes ?  On ne peut pas comprendre ces œuvres tant que l'on expérimente pas ce genre de situations. Après cette expostion, j'ai fini par lire "Des histoires vrais" de Sophie Calle. Le thème de ses œuvres éveille toujours ma curiosité, il me donne un autre point de vue sur le monde et il m'interroge sur les idées préconçues.

dimanche 1 novembre 2015

Une affiche décrochée

La semaine dernière, ma mère m'a demandé si elle pouvait de décrocher une affiche des "Trois couleurs bleu" dans ma chambre, chez mes parents. Le visage de Juliette Binoche sur cette affiche est très décolorée par les rayons de soleil. En la voyant, je me disais à nouveau qu'environ vingt ans se sont déjà ecoulés depuis que j'ai accroché cette affiche. Maintenant j'ai beaucoup de cheveux blancs. Qu'est-ce que j'ai fait pendant cette période ? 


Récemment j'ai vu le film "Sils Maria" d'Olivier Assayas. Juliette Binoche joue le rôle d'une actrice, il m'apparaît que ce rôle coïncide avec sa perosnnalité. Le métier d'acteur demande souvent aux acteurs de jouer des rôles plus jeunes que leur âge. Il n'y a personne qui peut arrêter le temps, on désire presque tous garder sa jeunesse, c'est pour cela que les produits anti-âge se vendent bien.

Au Japon, un mot "美魔女" (Bimajo, la belle sorcière) était à la mode il y a quelques années. La définition de "美魔女" en français serait des femmes qui ont plus de 35 ans et qui sont belles comme par magie. Leur cherche de la jeunesse est excessive, cela vient sans doute du fait que la valeur des femmes est la jeunesse et la beauté ici. Les femmes cherchent à utiliser cette jeunesse et cette beauté pour séduire et vaincre les autres femmes sur le marché de l'amour. Dans le monde occidental, comment une "美魔女" (Bimajo) est-elle traitée ? Cette conduite est-elle bien vue ?

Mais mon histoire déraille, je vais revenir sur Juliette Binoche. De nombreux cinéastes étrangers ont offert des rôles à Juliette Binoche dans leurs films. Dans le film "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami qui est un réalisateur iranien, le synopsis est très simple, une femme (Juliette Binoche) rencontre un écrivain.


Ce film un peu mystérieux, raconte une histoire d'amour sans les clichés. Ils (Juliette Binoche et cet écrivain) vont dans un café, un couple agé les prend pour un couple, et leur adresse la parole. Dès lors, ils vont jouer le rôle d'un vrai couple. Il me semble que c'est un jeu. Le processus du jeu est intéressant, le faux couple se transforme-t-il en véritable couple ou pas ?

Les sentiments des deux protagonistes changent, parfois ils se rapprochent et s'éloignent. Aussi notre precéption change selon notre interlocuteur, nous jouons naturellement des rôles dans la vie comme dans ce film. Est-ce qu'il y a un véritable "Je" ?

En premier lieu, est-ce qu'il y a une existance du "Je" ? Decartes a dit, "Je pense, donc je suis", pour moi il a raion. Mais je pense qu'il émet quelques doutes. Tant que l'autrui n'existe pas, "Je" n'existe pas aussi. En écrivant cette chose, je me suis souvenue du livre "Huis clos" de Sartre qu'un correspondant m'avait offert. On a besoin d'autrui pour vérifier sa présence. L'autrui est comme un miroir, devant un vrai miroir, le corps  et le visage s'y reflète. Cependant dans le cas du miroir qui s'appelle "Autrui", il faut absolument que l'on parle de quelque chose avec lui, c'est en parti  à ça que nos langues servent. Lorsque nous y pensons, cette question philosophique sans issue nous tenaille. La meilleure solution, c'est de ne pas y penser.

Plusieurs années se sont écoulées depuis le film "Copie conforme", j'ai vu le film "Holy Motors" de Leos Carax. Ce film déclare que la vie est une scène et que l'être humain joue un rôle dessus jusqu'à la mort. J'ai eu l'impression que ce réalisateur décrit honnêtement et sérieusement la vie. Ce film condense tous ses films ("Boy meets girls", "Mauvais sang", "Les amants de Pont-Neuf" et "Pola X"),  je soupçonnais qu'il ne pouvait plus tourner de film. Quand j'ai vu le film "Pola X" il y a plus dix ans, les gens qui l'ont vu aussi se sont rendus que Leos Carax souffrait de quelque chose (par exemple, un chagrin d'amour suite à sa rupture avec Juliette Binoche). Dans un magazine "Cahiers du cinéma", ce film "Holy Motors" était le premier du TOP 10 en 2012, comme il n'est sorti qu'en 2013 au Japon,  je me suis demandée si le film n'avait pas été surestimé. Quand Leos Carax était jeune, il critiquait des films dans ce magazine, est-ce que des critiques de ce magazine le favorise ?

Contrairement à mes prévisions, en voyant le film "Holy Motors", j'ai failli verser des larmes et j'applaudissais ce film dans mon cœur. Leos Carax est complétement ressucité, et pourtant j'aurais souhaité que Juliette Binoche joue aussi dans ce film. Je n'ai pourtant pas vu tous les films dans lequels elle joue. Elle est l'actrice la plus brillante dans le film "Mauvais sang".

À la même époque, un film "L'insoutenable légèreté de l'être" a été touné, Juliette Binoche joue bien, mais son charme s'épanoui un peu par rapport au film "Mauvais sang" dans lequel elle joue. C'est simplement mon opinion. Après avoir vu le film "Sils Maria", à présent Juliette Binoche est mature et est devenue une grand actrice française emblématique. Si Leos Carax filmait encore une fois Juliette Binoche dans un film, comment encadrait-il Juliette Binoche dans son film ? Et comment jouerait-elle ?


J'imagine ce film inexistant, je l'attends avec patience. Sera-t-il realisé un jour ? Le fait que Gong Li ait joué dans le film "Coming Home"(2014) de Zhang Yimou alors qu'ils s'étaient séparés pendant longues années me donne de l'espoir. La possibilité que mon rêve se réalise ne serait pas inexistante.