samedi 28 décembre 2019

Il est casse-cou ou génie ?

J'ai attendu avec impatience l'exposition de Caravaggio, j'y suis allée après mon travail en novembre. Ce jour-là, on était vendredi, il y avait quelques hommes salariés qui portaient des costumes. Il m'a paru que la majorité des femmes avaient fini leur travail comme moi. Lorsque je lisais en janvier le roman "Les chaussures italiennes" d'Henning Mankell, je me suis souvenue de l'exposition de Caravaggio qui a eu lieu à Tokyo en 2016. Je n'y suis pas allée, c'était dommage. Les bonnes expositions ont toujours lieu à Tokyo. C'est la vie.

Et alors, cette exposition de Caravvagio était inattendue, j'ai pu voir "David avec la tête de Goliath" à Nagoya. Quelle chance !! L'exposition se composait de neuf tableaux de Caravaggio et des tableaux d'autres peintres qui ont vécu à la même époque que Caravaggio.

L'histoire de l'art occidental est compliquée pour moi, parce que j'ai du mal à mémoriser les noms des peintures et des peintres. Comme je ne suis pas expert dans ce domaine, en voyant des tableaux, je me suis demandée qui était Antiveduto Gramatica, Bartolomo Manfredi et Jusepe de Ribera etc. Jusepe de Ribera est José de Ribera, cela était écrit dans une légende. Je lisais les légendes, et alors, j'ai foncièrement compris que les connaissances basiques de l'art me manquaient. Avant cette exposition, ma mère m'a recommandé le livre "Caravaggio segreto" de Costantino D'Orazio, je l'ai lu. Ce livre m'a aidé à voir ces tableaux de Caravaggio dans cette exposition.

En particulier, ce qui était impressionnant, c'était le ventre de "Marie-Madeleine en extase". Pourquoi son ventre est gonflé ? Est-ce qu'elle est enceinte ? Ou elle attrape une ascite ? Son expression du visage est sûrement en extase. Mais, il m'a semblé qu'une tristesse et une résignation insondable se mélangeaient sur son visage. Je ne pense pas que la majorité des prostituées aiment cette profession. Que cela leur plaise ou pas, elles le font pour vivre. À cette époque, cette œuvre a désobei à l'Église catholique romaine, est-ce qu'il n'a pas provoqué une controverse ? Le cardinal Francesco del Monte était un mécène de Caravaggio, il ne s'est pas mis en colère ? Et à part ça, une petite partie dans le coin supérieur gauche dans le tableau est rouge claire. Quelle sorte de lumière ? Simplement, c'est une mise en scène ? Madeleine est prostituée. Une satisfaction immédiate la convainc, elle mène une vie dissolue. Est-ce que ce petit rouge clair signifie un frêle espoir ou son âme pure ? Puisque Madeleine éprouve ultérieurement des remords, un grain de larme dans le coin de l'œil est peint par Caravaggio. Il voulait apporter un espoir dans ce tableau ? C'est un mystère. De toute manière, je voulais voir aussi "Madeleine repentante" et les juxtaposer, si possible.

Quant à "David avec la tête de Goliath", cette fois, il est ouvert au public pour la première fois au Japon. On dit que la tête de Goliath est celle de Caravaggio. Le sang de la tête decapitée s'égoutte, quelle épouvantable image ! Comme si David venait de le décapiter. Un gros projecteur est braqué sur David et la tête de Goliath. C'est une scène dramatique. Même si Caravaggio envisageait de bénéficier d'une amnistie en peignant ce tableau, est-ce qu'il pouvait prévoir sa mort ? En fait, il est mort plusieurs années après l'achèvement de cette œuvre. Selon le livre "Caravaggio segreto", ce peintre souhaitait fortement que les générations futures héritent de ses œuvres. Un tison de cette ambition brûlait chez lui sans cesse. Il a commis un meurtre à cause de sa nature, finalement il s'est échappé. Et pourtant, de nos jours, ses œuvres sont exposées dans le monde entier. Son vœu s'est réalisé.

Lorsque j'étais jeune, j'ai vu le film "Caravvagio" de Derek Jarman. Comme je ne connaissais pas tellement ses peintures et sa vie, je n'ai pas pu comprendre ce film. Et alors, j'ai lu un peu un livre qui concerne Caravvagio à la bibliothèque, Internet n'existait encore à cette époque-là. Je n'ai pas pu nier que ce réalisateur a surdramatisé. Et pourtant, en feuilletant des pages de ce livre, je me suis rendue compte que plusieurs scènes du film reproduisaient des peintures de Caravvagio et le chiaroscuro avec l'éclairage. Probablement, "Carravaggio" d"Angelo Longoni est bien plus près du fait historique. Mais, je ne l'ai pas vu.

vendredi 20 décembre 2019

Le Pavillon d'or

La lecture du roman "Le Pavillon d'or" en français est finie. Cela a pris 38 jours. Il y a plus de vingt ans, je l'ai lu en japonais et vu "Enjō" d'Ichikawa Kon. Pour cette lecture aussi, j'ai bien consulté le dictionnaire, car, je n'ai pas pu me souvenir du sens des mots que j'ai appris auparavant. Par exemple, le mot "hameau", je l'ai rencontré lors de la lecture "D'Edo à Tōkyō" de Philippe Pons. Mais, j'ai complètement oublié son sens. J'ai une mauvaise mémoire depuis mon enfance. Comment puis-je l'améliorer ? Est-ce que quelqu'un me donne une solution ?

Pour quelle raison ai-je lu ce roman en français ? D'abord, ma mère m'a soudain demandé à l'automne: "La musique de Malher est utilisée dans le film "Yūkoku ou Rites d'amour et de mort" de Mishima Yukio, n'est-ce pas ?" Je lui ai répondu: "Comme je ne l'ai pas vu, je ne sais pas." Tout de suite, je l'ai vérifié sur Internet. Sa mémoire était mauvaise. Ce n'est pas Malher, mais Wagner. Je le lui ai dit, ma mère m'a plaisamment répondu: "Il y a deux onbikis dans ces deux noms. Ma réponse n'était pas complètement fausse." Dans le système d'écriture en japonais, マーラー(Malher) et ワーグナー(Wagner), l'onbiki (ー) veut dire que l'on prolonge une syllabe lors de la prononciation. Sa nature est toujours nonchalante.

Il y a encore une autre raison. Au printemps, en voyant des infos sur l'incendie de Notre-Dame de Paris, j'ai supposé qu'une personne comme le protoganiste Mizoguchi dans "Le Pavillon d'or" avait mis le feu dans le chantier de cette église. L'édifice symbolique d'un pays est détruit, certains citoyens sont mentalement influencés plus ou moins. Il est possible que des gens mécontents contre la société commettent des actes de vandalisme ou un incendie criminel.

Maintenant, je lis de nouveau ce roman en japonais. À propos de l'intrigue du roman, le protagoniste Mizoguchi bégaie. Après la mort de son père, il est envoyé dans le pavillon d'or et travaille en tant qu'apprenti. Le Prieur du pavillon d'or était camarade de son père dans l'école Rinzai. La beauté du pavillon d'or envoûte Mizoguchi depuis son enfance, c'est presque une obsession. Un jour, Mizoguchi voit par hasard, au centre de Kyoto, que le Prieur accompagne une geisha. Il mène une vie plus opulente que ce que les autres pensent, Mizoguchi éprouve du mépris.

Tsurukawa, son meilleur ami et condisciple au temple Tsurukawa est mort à cause d'un accident de la route, mais un an plus tard, Mizoguchi apprend qu'il s'est suicidé. Un camarade de l'université, Kashiwagi est boiteux. Des paroles qu'il lance sont à la fois cyniques et philosophiques. Le protagoniste et lui deviennent copains. Et pourtant, le monde intérieur et extérieur chez Mizoguchi s'écarte toujours avec le bégaiement, ce fossé s'élargit de plus en plus à travers ces morts et ces événements. Des ruminations sur sa mère et une belle femme qui habitaient dans son village natal sont parfois racontés dans le monologue de Mizoguchi. La description psychologique est détaillée dans le processus de l'incendie criminel. Je me demande si elle est plus importante que la scène finale. Ce roman est basé sur l'incendie criminel du pavillon d'or en 1950, Mishima Yukio l'a analysé minutieusement, et il a achevé ce roman.


La situation et l'enfance d'un criminel, sa relation humaine, l'arrière-plan social, des faits qui arrivent autour de lui, tout se mêle, alambiqué et s'accumule petit à petit. Un jour, il s'effondre, le crime se déclenche. Cette fois, j'ai particulièrement l'impression que la conversation entre Mizoguchi et Kashiwagi est une sorte de catéchisme. Dans la partie vers la fin, Mizoguchi concocte un plan pour mettre le feu dans le pavillon d'or. Kashiwagi pressent obscurément une mauvaise augure pour Mizoguchi, Kashiwagi insiste que la connaissance est nécessaire pour changer le monde. En revanche, Mizoguchi pense que c'est l'action qui le transforme. En lisant leur dialogue déployé, j'ai estimé qu'il reflétait le conflit intérieur de cet écrivain. Mishima discourt sur un amendement constitutionnel au balcon d'un bâtiment dans la garnison à Ichigaya et appelle la force d'autodéfense pour inciter à un coup d'Etat, et après il se fait hara-kiri. Le film "25 novembre 1970: le jour où Mishima choisit son destin" traite de son suicide. Comme je ne suis pas admiratrice de Mishima Yukio, cette bande annonce ne m'a pas tellement tenté. Lorsqu'il écrit "Le pavillon d'or", est-ce qu'une marche vers la destruction commence à germer en lui ? C'est seulement lui qui le sait. Finalement, je me suis délecté de cette lecture en français et en japonais.

samedi 14 décembre 2019

La coloscopie

J'ai passé une coloscopie samedi dernier. La veille, j'ai mangé trois repas (aliments emballés) que l'hôpital m'a donnés. À 21 heures, j'ai dû boire de l'eau laxative. Mais, une élimination n'a pas été provoquée avant de dormir. Le lendemain matin, après avoir bu de l'eau tiède, j'ai enfin un peu déféqué. Et après, je suis allée à l'hôpital. Une infirmière m'a guidé dans une salle et dit: "Je vais prendre votre tension." La pression systolique était 92, diastolique 57. C'était hypotension comme d'habitude. Elle m'a passé un thermomètre médical, ma température était normale. En me déplaçant dans une salle d'attente pour l'endoscopie et la coloscopie, cette infirmière m'a expliqué: "Pendant environ 30 minutes, prenez cette bouteille d'irrigation du côlon, s'il vous plaît." J'ai vu cinq photos d'un papier qu'elle m'a montré. Elle a ajouté: "Il faut viser l'état de cette cinquième photo. D'abord, montrez moi votre excrément à la troisième fois. Appuyez sur le bouton d'appel dans les toilettes, s'il vous plaît". Elle s'en est allée.

Le goût d'irrigation du côlon était similaire à celui de citron comme des boissons de sport. Ce n'était pas mal. Comme je n'ai pas pris le petit déjeuner, j'avais très faim. J'ai bu d'un seul coup, la moitié de la bouteille. Et cependant, ce liquide était un peu lourd comme du plomb. J'avais du mal à l'avaler même lentement. Mais, j'ai dû vider cette bouteille à contrecœur. Peu de temps après, bien que je l'aie finalement vidée, l'élimination n'était pas provoquée, c'était gênant. En caressant le ventre, j'ai prié pour mon élimination. Est-ce que c'était une sorte de comédie dramatique ? Il y avait deux hommes pour la coloscopie dans la même salle d'attente. Ils faisaient aller et retour entre leur siège et les toilettes. J'étais jalouse. Après coup, la répétition des excréments m'arrivait. Malheureusement, mes excréments ne s'approchaient pas tellement de l'état de la cinquième photo. L'infirmière n'était pas d'accord. Je suis allée aux toilettes au total dix-sept ou dix-huit fois. Finalement, elle m'a dit "D'accord". J'ai fait un geste de triomphe, c'était un long combat. Ces deux hommes commençaient déjà à passer une coloscopie. Mon tour est enfin venu.

Quelques minutes plus tard, l'infirmière m'a appelé et m'a demandé de changer de vêtement pour un test. Je me suis hâtée de me changer. Ensuite, elle m'a accompagné jusqu’à un lit et essayé de faire une perfusion sur ma peau entre le coude et le poignet. Elle a frotté l'intérieur de cette partie pour trouver une veine convenable. C'était dommage que mes veines soient minces. Elle y a renoncé. Elle a piqué une seringue dans l'intérieur du coude.

Et après, deux infirmières ont déplacé mon lit dans la salle de test. Une infirmière m'a dit: "J'injecte un sédatif dans cette perfusion. Vous allez avoir un peu froid, est-ce que vous ne vous sentez pas mal ?" Je lui ai répondu: "Ça va.", et alors, le sédatif a bien agi, j'ai complètement dormi. J'ai fait un rêve bizarre. Dans mon rêve, j'ai déféqué dans mon pantalon, c'était terrible. Pendant ce temps, je me suis révéillée. Quand le médecin a sorti un tuyau de caméra de l'anus, probablement, j'ai inconsciemment cru que j'avais déféqué. Le reste de la perfusion était à un tiers. L'infirmière m'a demandé: "Vous ne vous sentez pas mal ?" Je lui ai répondu: "Ça va." Elle m'a expliqué: "Après avoir fini cette perfusion, vous changez votre vêtement et attendez dans la salle d'attente."

Quant au résultat, le médecin m'a montré le schéma d'un appareil digestif et des images de mes intestins sur l'écran d'un ordinateur. Il m'a dit: "Votre gros intestin est normal, il n'y a pas de polypes. C'est bien. Et pourtant, deux petits ulcères ont été trouvés dans votre intestin grêle. J'ai réalisé ces biopsies, on peut savoir le résultat dans deux semaines." En regardant ces ulcères sur l'écran, j'ai su que l'on pouvait voir l'intestin grêle. Mais, il est très long, je me suis demandée si la coloscopie était suffisante. Maintenant, c'est comme si je devenais l'héroïne du film "Cléo de 5 à 7" d'Agnès Varda.

lundi 9 décembre 2019

Un oracle écrit

En ce moment, je lis le "Pavillon d'or" en français. Cela prend beaucoup de temps comme d'habitude. Il reste encore environ 20 pages. Dans ce roman il y a une scène où le protagoniste tire au sort une prédiction au sanctuaire de Kenkun à Kyoto. Alors, avant un rendez-vous avec une amie, je suis allée à l'Atsuta-jingū.

Au Japon, on dit qu'il ne faut pas visiter le sanctuaire shinto pendant un an après la mort d'un membre de la famille. Cette idèe dérive de la notion que la mort est abominable pour le shintoïsme. Lorsque l'on est en deuil, on peut visiter le temple bouddhiste, il n'y a pas de problème. Cette année, ma famille s'est rendue au tribunal pour l'accident de la route qui a coûté la vie à mon père et nous avons préparé la commémoration annuelle de sa mort. Des proches y ont assisté. Quelques mois affairés se sont écoulés. Je me suis demandée s'il fallait aller au sanctuaire shinto. Régulièrement, je vais à un Ujigami qui se trouve près de la bibliothèque municipale. L'Ujigami est aussi le dieu shinto d'un endroit particulier, et il protége les gens qui habitent à proximité de cet endorit. Lors de mon déménagement, ma mère m'a dit qu'il valait mieux aller parfois à l'Ujigami de mon quartier pour me protéger. Bien qu'elle ne soit pas tellement superstitieuse, elle m'a donné ce conseil. Cela faisait un an que je n'avais pas visité cet Ujigami, j'y suis allée au début du mois dernier. Récemment, il m'a semblé qu'une mauvaise aura m'entourait.

Cette fois encore, pour me rendre à l'Atsuta jingū, j'ai emprunté le même itinéraire que la dernière fois que j'y suis allée, en 2017. Ce jour-là, il faisait beau comme pendant l'été indien. Une cérémonie de mariage avait lieu, la belle mariée et les iinvités marchaient vers le hall principal pour prier. C'était un événement heureux. De plus, il y a avait beaucoup de familles grâce à "七五三" qui est la fête des enfants âgés de 3, 5 et 7 ans. On dit que ce sanctuaire shinto est un lieu spirituel, il y a des gens qui le visitent pour cela. De tels gens ont une tendance à visiter les lieux spirituels partout.

J'ai encore dévié du sujet de cet article. Donc, j'ai tiré un numéro par jeu dans le rayon d'amulettes. C'était le numéro "26", je l'ai dit à un employé. Il m'a donné un papier, j'ai commencé à le lire. "小吉 (syōkichi)= une petite consécration" était écrit. Après avoir grimacé un peu, j'ai fouillé dans mon sac à dos et sorti de mon portefeuille le papier que j'avais tiré en 2017. C'était improbable et cependant le même numéro et contenu étaient écrits. Je me suis demandée combien de numéros il y avait dans la boîte d'oracles. 50 ou 100 ? Simplement, c'est une question de la probablité selon l'aspect mathématique.

Maintenant je suis assurée, parce que quand j'avais tiré une grande consécration dans le passé, j'ai échoué à l'examen d'entrée à l'université et j'ai divorcé. Je pense que le statut quo est déjà une grande consécration, et qu'il n'y a pas de marge de prosperité. La divination deviendra réalité ou non. On verra.

mercredi 4 décembre 2019

Des rêves sans étoiles

Après avoir vu le film "Le Tango de Satan", je n'ai pas pu voir un film pendant plusieurs semaines. Parce que j'étais repu. La semaine dernière, j'ai vu trois films au cinéma dans le même jour. Un film chinois "An Elephant sitting still", un film documentaire iranien "Des rêves sans étoiles", et un film malaisien "Sepet". Cela m'a fatigué, néanmoins c'est un bon épuisement pour moi. Ces trois films étaient bien.

Le film documentaire iranien "Des rêves sans étoiles" m'a choqué. Le thème est des filles qui vivent dans un établissement pénitentiaire pour mineurs. Cette bande annonce m'a évoqué le film iranien "La Gale" d'Abolfazl Jalili. Un garçon qui est analphabète distribue des tracts anti-gouvernementaux. Et puis, il est arrêté et envoyé dans un établissement pénitentiaire pour mineurs. Ce film n'est pas un documentaire, mais la majorité des garçons passent réellement chaque jour dans cet établissement. Les crimes que les garçons ont commis ne sont pas mentionnés. Lorsque le gardien de prison n'est pas là, ils dansent et chantent gaillardement, leur innocence et pureté sont saisies par le cinéaste.


Je voulais comparer "Des rêves sans étoiles" avec "La Gale". Le contenu de "Des rêves sans étoiles" est la dure réalité. Dans le film, le cinéaste demande parfois à quelques filles comment était leur environnement familial, quel crime elles ont commis. Une fille a subi des abus sexuels de son oncle. Elle l'a courageusement avoué à sa mère, sa mère lui a répondu: "Tu es une menteuse !" Cet oncle n'est pas jugé ? Une autre fille raconte que sa mère est accro à la drogue, cette fille aussi a finalement commencé la drogue.

De plus, une autre fille a tué son père. Sa mère, sa sœur, et elle ont envisagé ce meurtre, cette fille l'a accompli. Elles souffraient de la violence domestique du père. La famille est en quelque sorte à huit clos. Je pense qu'il est difficile que les enfants fuient la situation familiale. Ils ne savent pas la façon d'évacuer dans un abri social. Le cinéaste demande à une autre fille: "Qu'est-ce que c'est ton rêve ?" Sa réponse est "mourir". Le monde est toujours plein de désespoir pour elle.

Un jour, une fille crie dans une chambre: "N'accouche pas !! Si des parents ne peuvent pas élever." Cette parole guide une réplique que le protagoniste a lancée au tribunal dans le film libanais "Capharnaüm", c'est "J'accuse mes parents !! Car, ils m'ont mis au monde." De temps en temps, ceux qui disent à de tels enfants qui marchent sur la voie de la délinquance :"Ils ne font pas d'efforts", je suppose que ceux-là ne sont pas déshérités. Lorsque de tels enfants ont été accouchés, leur point de départ dans la vie se situe loin derrière celui des enfants favorisés. Ils portent des fardeaux sur leur petit dos, c'est insupportable. Il ne faut pas oublier que leurs parents aussi étaient jadis comme eux. Cette probabilité est haute. Ils ne peuvent pas facilement sortir de l'engrenage de la pauvreté sociale.

Plusieurs filles sont libérées, et puis des membres de leur famille viennent les chercher. En voyant cette situation, je n'ai pas pu m'empêcher de souhaiter qu'elles deviennent heureuses.

Après avoir vu "Des rêves sans étoiles", je me suis souvenue du film d'animation "Ma vie de Courgette" qu'un correspondant français m'a recommandé. Alors, je l'ai vu hier. Ce contenu traite des enfants qui passent chaque jour à l'orphelinat. Ils subissaient une mauvaise condition familiale. Et pourtant, ils surmontent des épreuves et entraves. La scène finale nous apporte un espoir. Quant à moi, en écrivant cet article, j'attends silencieusement ma mort sans aucune prospective d'amélioration au Japon qui est en train de sombrer. Nous devons mener une vie quotidienne sans issue jusqu'à la mort.

jeudi 28 novembre 2019

Les ondes Martenot

Lorsque j'ai logé chez ma mère il y a quelques mois, je regardais un concert de musique classique à la télé. Car, je n'ai pas de télé chez moi. Cette représentation était "La Turangalîla-Symphonie" d'Olivier Messiaen. Le chef d'orchestre était Paavo Järvi. Comme je suis inculte, je ne connaissais pas cette symphonie ni ce compositeur. Paavo Järvi l'expliquait un peu. Ce qui m'intéressait, c'est que les ondes Martenot sont utilisées dans cette musique.

La présentation a commencé, ma mère est revenue de la cuisine. En montrant l'écran, elle m'a demandé: "Qu'est-ce que c'est cet instrument bizarre ?" Je lui ai répondu que c'était les ondes Martenot qui est un instrument éléctronique comme le thérémine. Elle m'a demandé pourquoi tu le savais ? Gênée, je lui ai répondu: "Autrefois, je suis allée au concert des ondes Martenot qui avait eu lieu au théâtre de Nô". Ce concert était en 2001, je l'ai cherché tout à l'heure sur lnternet. Dans ce concert, le musicien a brièvement expliqué aux spectateurs le mécanisme de cet instrument. Il y a deux manières de jouer, taper les claviers et glisser des fils qui sont installés devant ces claviers.

Quant à la Turangalîla, c'est un type de la musique contemporaine. Selon l'explication du chef d'orchestre, la Turangalîla est inspirée de "Tristan et Iseut", je n'ai pas pu trouver un point commun entre la Turangalîla et "Tristan et Iseut" de Wagner. De temps en temps, ma mère m'a dit quelque chose, je n'ai pas pu me concentrer sur cette représentation à la télé. Alors, j'ai vu tout à l'heure une représentation de "la Turangalîla" sur Youtube, le pianiste tape fortement des claviers, Le son des ondes Martenot est très accentué. Mon cœur n'est pas tellement exalté. Cette symphonie se compose de dix mouvements. La durée est longue. Je me demande si les membres de l'orchestre ont besoin de la concentration.


Il y a plus de dix ans, ma mère m'a fièrement demandé si je connaissais le professeur Termen. Je lui ai répondu: "Oui, il a inventé un instrument éléctronique, c'est le thérémine. Pourquoi ? J'ai vu un film documentaire qui concerne le thérémine au cinéma. En ayant l'air déçu, elle m'a dit: "Ah, tu l'as déjà vu !! J'ai emprunté ce DVD à la bibliothèque." Le son de thérémine est parfois utilisé dans des films comme un effet sonore. Ce qui m'intéresse, c'est que bien que l'on ne touche pas cet instrument, le son sonne. Le mouvement des mains change le son. Objectivement, ce spectacle est comme si le chef d'orchestre agitait une baguette. Moi, je préfère plutôt le thérémine aux ondes Martenot.

samedi 23 novembre 2019

C'est l'impôt du sang ?

Au début de ce mois, lorsque je suis retournée chez ma mère comme d'habitude, ma mère m'a dit: "Tu sais combien d'argent est versé pour la sécurité d'Halloween à Shibuya ?" Je lui ai répondu que je ne le savais pas. Cela ne m'intéressait pas. Probablement, au total, c'était environ 30 ou 40 mille euros ? Farouchement, elle m'a informé de la somme, environ 775,000 euros. C'est exorbitant pour le vacarme d'Halloween sur la route. Ma mère et moi avons discuté sur ce fait. Pourquoi la fête d'Halloween a lieu en public ? Halloween n'est pas la culture japonaise. Ceux qui veulent se déguiser et défiler, est-ce qu'ils doivent aller à Tokyo Disneyland ou Universal Studios Japan ? Si de tels gens manifestent contre le gouvernement comme les jeunes participants des mouvements des parapluies, nous ne nous plaindrions pas. Ces jeunes japonais ne pensent pas que l'impôt du sang que le peuple japonais paye, doit être utilisé pour la sécurité d'Halloween à Shibuya ? Ma mère m'a dit: "Ce pays est déjà mort." Je lui ai répondu: "Je le sais depuis longtemps."

Dans l'article dernier, j'ai écrit un peu sur les jeux olympiques. Cette année, la coupe du monde de rugby a eu lieu au Japon. L'équipe japonaise était dans les 8 meilleurs dans ce tournoi, elle a produit un résultat remarquable. Je ne connais pas les régles du rugby. Ma mère non plus. Néanmoins, elle regardait un match de l'équipe japonaise à la télé. Cela m'a tellement intéressé. Un intervieweur a demandé à plusieurs supporteurs japonais devant le stade s'ils connaissaient bien les régles du rugby. Ses réponses étaient "Pas tellement".

Je regardais le spectacle des supporteurs japonais au stade à la télé, leur enthousiasme m'a fait peur. Je me suis demandée si le rugby était populaire au Japon. Plutôt le baseball ? D'où jaillit leur enthousiasme ? Est-ce que c'est du patriotisme ? Je souhaite que le gouvernement ne profite pas de cet enthousiasme, qu'une guerre ne soit pas causée à nouveau. En outre, j'espère que cet enthousiasme déclenche la participation à un vote.

Auparavant, une professeure corréenne qui parle bien le japonais disait à la télé: "En général, les Japonais ne s'unissent pas. Et pourtant, si une chose importante survient, ils s'unissent étonnamment." Elle a raison. Cette caractéristique est stupide ou pas ? Je ne le sais pas.

vendredi 15 novembre 2019

Le gabbeh

Une fille de mon cousin a accouché le mois dernier, ma mère et moi sommes allées dans un grand magasin pour acheter un cadeau la semaine dernière. Et après, nous déambulions dans le rayon de l'équipement pour la salle de séjour. Des tapis artisanaux nous ont sauté aux yeux. En touchant un tapis, nous nous disions: "C'est très beau". Un vendeur étranger nous a adressé la parole: "Ces tapis iraniens sont gabbeh". Je lui ai dit que j'avais vu le film "Gabbeh" de Mohsen Makhmalbaf il y a longtemps. Il nous a expliqué: "Oui, des Iraniennes tapissent soigneusement à la main. Par exemple, ce grand tapis, cela a pris deux ans". Nous l'avons vu, en même temps cette étiquette aussi, cela coûtait trop cher. C'était environ 3786 euros. Ce prix allait provoquer notre évanouissement.

Il a ajouté: "C'est sûr que c'est très cher. Mais, ça dépend des gens." J'ai estimé que ce vendeur étranger parlait couramment le japonais. Cependant, est-ce qu'il est vraiment Iranien ? Je lui ai posé cette question. En souriant, il m'a répondu qu'il était Turc. La Turquie est un pays pro-japonais. En 1890, un navire turc (l'Ertuğrul) était en détresse à cause d'un typhon au large d'une côte de Wakayama. Beaucoup de villageois de pêcheurs dans la préfecture de Wakayama ont sauvé des marins turcs. Ils leur ont offert des vêtements et alimentation de secours. Il y a deux ou trois ans, une affaire décevante est arrivée dans ce pays. Car, lors de la sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques de 2020, Istanbul a perdu contre Tokyo. J'ai soutenu Istanbul. En 1964, les Jeux olympiques ont déjà eu lieu à Tokyo. Est-ce qu'il est nécessaire qu'une ville élue dans le passé soit sélectionnée encore une fois ? Je ne pense que les Jeux olympiques est un foyer de corruption.

À propos du film "Gabbeh", la vie des nomades est décrite. Un couple âgé vient laver un gabbeh dans un ruisseau. Une jeune femme apparaît. Elle leur raconte son histoire défavorisée. Elle est tombée amoureuse d'un jeune homme qui montait un cheval blanc. Et pourtant, comme son père est rigoureux, il n'accepte pas ce mariage. Cette jeune femme tapisse un gabbeh, comme si elle tapissait le temps précieux. Ce film signifie que la vie est comme la couleur du gabbeh. J'ai cherché ce synopsys sur Internet. Il n'y avait pas de synopsys en détail. Je veux connaitre la fin que j'ai complètement oubliée.

samedi 9 novembre 2019

C'est une ascèse ?

J'ai séché le travail pour voir le film "Le Tango de Satan" de Tarr Béla au cinéma. Pour moi, ce film est plus important que le travail. Comme ce jour était en semaine, j'ai supposé qu'il n'y aurait pas beaucoup de spectateurs au cinéma. Néanmoins, je suis arrivée une demi heure avant cette projection. Un vendeur au guichet m'a donné un ticket numéroté "34", cela m'a choquée. Finalement, la salle était presque comble. En voyant ce spectacle, je pensais que ces spectateurs étaient fous. Ah, moi aussi !!

Quant à ce film, la durée est 438 minutes, ce film se compose d'environ 150 plans séquences. En quelque sorte, est-ce que voir ce film est une ascèse ? Si je le voyais sur DVD, je ne pourrais pas tellement me concentrer. Le film "Le Tango de Satan" est aussi en noir et blanc comme les autres films de Tarr Béla. Je me suis demandée si la somnolence me gagnerait invinciblement. Contre toute attente, j'ai regardé les fascinantes images projetées sur l'écran avec zèle. Cette expérience était précieuse et heureuse.

À propos de l'intrigue du film, c'est très simple. Dans un village terne, plusieurs villageois envisagent de fuir et d'emporter l'argent des autres. Et pourtant, une nouvelle arrive. Bien que l'homme Irimiás soit mort l'année dernière, il retourne dans ce village. Alors, les villageois tombent dans le désarroi. Irimiás est un messie ou pas pour eux ? Au fur et à mesure que l'histoire avance, on peut saisir la relation entre les villageois. Si un film hollywoodien décrivait ce contenu, la durée serait peut-être deux heures et demi. Ceux qui aiment des films hollywoodiens, les plans séquences les ennuient et agacent. Ils ne se contentent jamais de cette fin de "Le Tango de Satan".


Plusieurs séquences étaient très impressionnantes. Présentons les brièvement. Premièrement, la séquence où une fille brime son chat dans un hangar. Elle se tue enfin avec rodenticide. Est-ce que des groupes de protéction des animaux n'avaient pas critiqué ce film ? Il est souvent normal qu'une personne faible maltraite une personne encore plus faible. C'est un microcosme de ce qui se passe dans le monde entier, dans n'importe quelle époque. C'est sûr que cette scène est cruelle, j'ai pensé que c'était important dans le film. Cette fille éprouve toujours de l'aliénation. Elle décide de se suicider. C'est un signe de réprobation ?

Deuxièmement, un médecin de ce village enregistre en détail le comportement des villageois et ce qu'il se passe, en buvant de l'alcool dans sa chambre, mais il est une personne clé, il sembre être Dieu. Il ne voit pas Irimiás. Car, tandis qu'il est hospitalisé, Irimiás arrive dans ce village et emmène les autres villageois. Précisément, le médecin dieu est absent pour quelque temps, mais il sait tout. La scène finale où ce médecin cloue des planches à la fenêtre est symbolique. Les paupières du dieu se ferment.

Troisièmement, Irimiás sermonne les villageois devant le cercueil de la fille qui s'est suicidée. Son ton éloquent est comme un prêtre ou un charlatan. Il propose de déménager pour construire le futur et de fonder à une seigneurie pour sortir de la pauvreté. Et puis, tous les villageois confient leur argent à Irimiás. Irimiás leur dit: "C'est parti pour l'avenir. Vous êtes libres de partir à cet instant". Dans le livre "Soixante chapitres pour comprendre la Hongrie" que j'ai lu il y a quelques semaines, l'abolition du servage a provoqué l'augmentation de clochards. Une telle chose était mentionnée. Est-ce que le cadre d'une époque dans le film est vers le milieu du 18 ème siècle ? Les gens incultes sont exploités, c'est leur destin inéluctable ? Dans le système social, en voyant ce spectacle, la classe riche glousse à leur insu. Les villageois ne peuvent pas tellement comprendre la notion de la liberté dont Irimiás parle. Cependant, je ne peux jamais les blâmer. Comme le livre "La peur de la liberté" d'Erich Fromm, la liberté nous rend heureux, de temps à autre, elle nous ronge. Ce film "Le Tango de Satan" décrit le monde profane à travers des plans séquences persistants et des gros plans de l'expression du visage des villageois.

Après avoir vu ce film, une question est survenue. Irimiás est un personnage de bible ? J'ai pu trouver cette réponse sur Internet. Irimiás est Jérémie. Comme vous êtes Européens, vous pouvez le comprendre.

Et à part cela, maintenant je veux voir encore une fois "Andreï Roublev" d'Andreï Tarkovski et "Le Voyage des comédiens" de Theo Angelopoulos: parce qu'il y a une scène près de la fin du film "Le Tango de Satan" où un homme loufoque fait carillonner une cloche, en criant: "Des Turques viennent ! Des Turques viennent !" Pourquoi ? Jadis, la Hongrie était occupée par l'Empire ottoman. Je pense que cette chose se lie à la parole de l'homme loufoque. On dit que l'histoire se répète, est-ce que le réalisateur Tarr Béla fait une allusion à cela ? Dans la scène finale de "Andreï Roublev", une cloche qu'un garçon a fabriquée sous l'ordre d'un archiduc, retentit. Comme j'ai vu ce film il y a plus de vingt ans, je ne peux pas me souvenir de ce processus.

Une autre scène dans "Le Tango de Satan" où des villageois dansent dans un bar, cela m'a rappelé la scène où des libéraux dansent dans un bar dans "Le Voyage des comédiens". Des royalistes entrent dans ce bar, l'atmosphère change, la tension monte. Il m'a apparu que le mouvement de caméra dans cette scène était singulier. Il n'y a pas de découpage, le temps de la scène se change naturellement. Je voudrais le vérifier. Mais, la durée de ces deux films est longue.

vendredi 1 novembre 2019

Mon cœur est libre ?

Avant que je voie le film hongrois "Le Tango de Satan" de Tarr Béla la semaine prochaine, j'ai lu le livre "Soixante chapitres pour comprendre la Hongrie", écrit par quelques professeurs japonais. Auparavant, j'ai écrit sur le film "Les Hongrois", ensuite j'ai vu le film "Bizalom" d'István Szabó. Dans ce film, les Nazis envahissent Budapest pendant la Seconde Guerre mondiale. Un jour, le mari de l'héroïne qui participe au mouvement de résistance doit se cacher quelque part. Quand l'héroïne sort d'un cinéma, un homme inconnu s'approche d'elle et lui explique l'activité de son mari. L'héroïne aussi est vouée à se cacher dans une maison et forme un couple avec le ce faux mari. À ce moment, on ne sait pas d'où les informateurs les observent, la tension subsiste. Comment ce couple devient finalement ? Je ne savais pas dans quel processus la Hongrie a été impliquée pendant la guerre à travers ce film.

Alors, j'ai pensé qu'il valait mieux apprendre l'histoire de la Hongrie. Car, lorsque j'étais lycéenne, l'histoire de ce pays n'a pas tellement été présentée dans le manuel scolaire d'histoire mondiale. Sur le plan géopolitique, la Hongrie est entourée par des pays slaves et germaniques, et elle est secouée sans cesse. Et pourtant, ce pays est un carffour multiculturel. En 2004, la Hongrie a adhéré à l'Union Européenne. Elle profite temporairement de cette adhésion, et cependant, le problème de l'immigration est survenu en 2015. Les principales gares ont été fermées par la police et des fils barbelés ont été installés à la frontière serbe ou roumaine. Maintenant, on assiste à la montée de plus en plus forte du parti nationaliste.

Pour ma part, il y a des films hongrois impressionnants. Quel est le film hongrois que j'ai vu pour la première fois ? Probablement, c'est le film "Bolshe Vita" ou "Der Weg nach Eden". Je crois que ces deux films sont sortis à la même époque au Japon.

Quant au film "Bolshe Vita", réalisé par la hongroise Idolya Fekete, voici le synopsis: deux Russes qui sont musiciens de rue aspirent au monde libre et visitent Budapest. Une Anglaise et une Américaine voyagent dans cette ville. Les quatres personnes se rencontrent. Deux histoires d'amour parmi eux se déploient entre eux. Bien que l'armée soviétique se soit retirée, des Russes vagabonds, évadés de l'Union soviétique, qui font le travail au noir demeurent à Budapest. Des Hongrois offrent des logements pour des tels Russes, et leur extorquent de l'argent pour le marché noir.


Un tel côté obscure est aussi décrit. On peut encore sentir l'ambiance du socialisme après son effondrement. Ce n'est pas un documentaire, et cependant, je me demande si ce film est considéré comme un témoin de l'histoire de la Hongrie. À vrai dire, une réplique du film m'a touché autrefois. Une Anglaise ou une Américaine dit à un Russe: "Même si on changeait de lieu, il n'est pas raisonnable que son cœur devienne libre". Le changement du lieu nous apporte certainement quelques choses efficaces, par exemple, une émancipation, une fraîcheur, et un redémarrage dans la vie etc. Je pense que c'est une vérité. En réalité, il y a des frontières légales. Comme le Japon est une île, la géographie fait que les frontières ne sont pas faciles à franchir. Et pourtant, l'état du cœur est toujours libre, cela n'a aucun rapport avec le changement de lieu. Le cerveau humain cherche des prétextes. Donc, on s'entrave soi-même. Il me semble que cette réplique du film est comme un proverbe de la vie. De temps en temps, je m'interroge si mon cœur serait libre n'importe quand.

À propos d'un autre film "Der Weg nach Eden", c'est un documentaire, je ne sais pas pourquoi ce titre est allemand. Mais, un anatomiste hongrois János qui habite à Budapest travaille dans un hôpital chaque jour. La caméra saisit sa vie quotidienne. Lorsque j'ai vu l'affiche de ce film, une phrase qui était écrite m'a choquée: "Si vous vous sentez mal à cause des images du film, sortez de la salle de cinéma, s'il vous plaît". Je suis allée au cinéma pour le vérfier, c'était simplement pour éprouver mon courage. Des cadavres sont découpés par János avec des outils, des entrailles, des cervelles sont montrées, ces images sont frappantes. L'attitude sérieuse de János pour le travail de l'anatomie et son sentiment de respecter les cadavres se transmettent aux spectateurs. Et alors, les images des entrailles qui sortaient d'un cadavre n'étaient pas si grotesques pour moi. Ce film est d'une bonne qualité.

Au Japon, il y a une expression "職業に貴賤なし (Syokugyō ni kisen nashi)", cela veut dire que toute les professions ne sont pas humbles ni précieuses et n'ont aucun rapport avec l'homme de haut rang et de bas rang.

vendredi 25 octobre 2019

Himself he cooks

À la fin de septembre, j'ai attrapé un rhume. Mais, je vois régulièrement des films sur DVD. Au Japon, la TVA a augmenté à partir du 1er octobre, c'est maintenant 10 %. La frugalité est inévitable pour moi. Je ne peux plus souvent aller au cinéma. 

Il y a quelques semaines, j'ai vu le film français "Drôles d'oiseaux" sur DVD. Lorsque j'avais vu cette bande annonce auparavant, j'avais jugé que c'était simplement un genre d'histoire d'amour. Mais, il m'a apparu que l'ambiance du film était bien. À mon avis, c'est un élément important. Dans le film, l'espace d'une scène est créé par des protagonistes, un temps s'écoule, et un air unique que je ne peux pas bien expliquer fermente. Et alors, le film "Drôles d'oiseaux", finalement, ne m'a pas déçu. Le contenu de l'histoire est similaire un peu à celui de "The Lunchbox". Une scène où l'héroïne qui est l'employée d'une librairie voit le film indien "Charulata" de Satyajit Ray au cinéma, fait plaisir à quelques cinéphiles. À l'issue de la projection, ses yeux sont pleins de larmes. Et puis, un jeune homme s'assoit à côté d'elle. Ils sortent et bavardent un peu devant le cinéma. Après avoir vu cette scène, je me suis souvenue de ce cinéma. Quand j'étais en France, je suis allée à ce cinéma "La Filmothèque du Quartier Latin". Il y a trois cinémas dans la rue Champollion, "Reflet Médicis", "Le Champo" et ce cinéma. Je suppose que des cinéphiles vont fréquemment dans ces trois cinémas. La scène finale dans "Drôles d'oiseaux" me plaît. Le propriétaire de la librairie jette sur cette héroïne un regard tendre dans le rétroviseur de sa voiture, et sa voiture démarre. J'aime voir un tel regard.


À vrai dire, le film indien "Charulata" m'a évoqué un autre film indien que je voulais voir depuis plusieurs années. C'est "Himself he cooks". Et alors, je l'ai vu. Je veux à tout prix vous présenter ce film documentaire "Himself He cooks". Deux Belges (Valérie Berteau et Phillipe Witjes) ont tourné ce film. Le thème traite des repas gratuits que le temple d'or d'Amristar "Harmandir Sahib" offre. Je ne sais pas si beaucoup de Sikhs vont en pélerinage là-bas et où il se trouve. Un schéma de la proportion religieuse en Inde était montré dans le manuel scolaire, lorsque j'étais collégienne. J'ai su que le sikhisme, le jaïnisme, et le bouddhisme étaient minoritaires. Cependant, des connaissances sur le sikhisme ne sont pas nécessaires pour voir ce film. Je l'affirme. Parce que les images du film racontent tout.

Au début du film, des gens cueillent des légumes. J'imagine qu'ils sont croyants sikhs. Ensuite, ces légumes sont transportés au temple d'or, des volontaires sikhs épluchent des oignons, haricots, ails etc, et ils coupent des légumes, en bavardant. D'autres pétrissent une pâte de chapati. Des hommes costauds portent des bouteilles de gaz dans la cuisine. En voyant ces spectacles animés, je voulais participer à cette préparation. Les pèlerins font la queue et attendent devant le réfectoire. Quelques volontaires leurs distribuent des assiettes.

À l'heure du commencement, les portes du réfectoire sont ouvertes par des volontaires, les pèlerins entrent dans le réfectoire et s'assoient sur des tapis de nattes qui sont posés en ligne. Plusieurs volontaires servent rapidement des currys, des chapatis, et du thé etc. Ce repas a l'air bon. Je voudrais le manger. Ceux qui mangent: hommes, femmes, jeunes et vieux. Il en reste toujours pour n'importe qui. Cela m'a étonnée. Après le repas, ils apportent leur plat et le mettent dans des corbeilles qui sont installées à la sortie. Des volontaires les ramassent et les portent dans des éviers. D'autres commencent à laver l'amas d'assiettes. En outre, d'autres lavent des tapis. Ce service est systématisé. Je ne savais pas combien de fois ce repas est répété par jour. J'imagine que c'est minimum cinq ou six fois. À la fin du film, le jour tombe. Les grandes marmites dans la cuisine sont lavées.

Il n'y a pas de narration à travers le film. Je pense que ce choix des deux réalisateurs est correct, parce que toutes les images sont un émerveillement et nous convainquent. Les repas sont faits à l'intention de beaucoup de gens. On peut vivre maintenant grâce à cela. C'est une aumône de la nature. Je mène une vie quotidienne sous le capitalisme, j'achète des denrées alimentaires avec l'argent, l'existence des producteurs de légumes et fruits est malconnue et ambiguë. Le système monétaire est commode, je pense que c'est un peu fade.


Dans le film, les volontaires et les pèlerins partagent un temps et un lieu pour préparer des repas, les manger, et nettoyer. Je me suis demandée si cet acte était le point de départ d'être humain. Dans le générique, ces repas gratuits sont brièvement expliqués, ce service existe depuis environ 500 ans. Ce qui m'intéresse le plus, c'est que ces repas gratuits sont offerts à tout le monde, cela n'a aucun rapport avec la race, la classe sociale, ou la religion. C'est l'esprit pieux. L'entretien du service a besoin d'offrandes généreuses sans aucun doute. Qui les fait ? Certains Sikhs riches ? Il vaut mieux que les trois religions imitent et effectuent un tel service. On cuisine ensemble, on mange ensemble. Cela nous apporte un moment joyeux.

samedi 19 octobre 2019

Un jeu

Au début de septembre, après avoir dîné, je regardais distraitement le "20 heures" sur Internet. Ma compréhension orale ne progresse pas remarquablement, je m'en fiche. Les informations à la télé au Japon ne traitent pas tellement des événements mondiaux. Ce jour-là, à la fin du "20 heures", "Tourisme : la Géorgie, perle du Caucase" était diffusé. La Géorgie est un pays que je voudrais visiter un jour.

L'année dernière, lorsque mon frère est retourné tout seul chez ma mère, lui et moi regardions une émission qui présentait un patrimoine mondial. Ce jour-là, c'était la Svanétie qui est une province de la Géorgie. Mon frère m'a demandé: "La capitale de la Géorgie, comment s'appelle-t-elle ? Et où ?" Je lui ai répondu: "C'est Tbilissi." Cela l'a étonné, "Tu n'a pas voyagé en Géorgie, n'est-ce pas ?" Je lui ai expliqué pour quelle raison je connaissais cette capitale, c'est grâce au film "Il était une fois un merle chanteur" d'Otar Iosseliani. Ce film a été tourné à Tbilissi. Mon frère m'a dit que c'était encore les films.

Lorsque nous étions écoliers, nous faisions parfois un jeu avec l'atlas qui est donné par l'école primaire. Sa régle est simple. D'abord, mon frère décide une page de l'atlas et choisit une ville étrangère dans cette page. Il me dit son nom. Et puis, je cherche cette ville dans la page. Vraiment, ce jeu ne coûte pas cher. Nous n'avons jamais visité les villes étrangères. Mais, nous avons imaginé des paysages, en cherchant des villes dans l'atlas. Nous avons mémorisé le nom long de la capitale du Sri Lanka, c'est Sri Jayawardenepura Kotte. Cette époque était paisible. De nos jours, la pléthore d'informations me fatigue, est-ce que l'imagination me manque ?

Le mois dernier, j'ai vu le film géorgien "Namme" au cinéma. Il y avait quatre spectateurs à part moi. La rentabilité n'est pas ésperée. Dans l'ensemble, toutes les scènes sont calmes, la conversation parmi les protagonistes n'est pas fréquente. 

Le paysage rural dans la région de l'Adjarie est splendide. Le contenu du film est un peu cliché. L'héroïne est guérisseuse avec l'eau d'une fontaine sacrée dans un village. Elle hérite de la nature de son père, ses trois frères ne s'intéressent pas au guérisseur. Franchement, l'héroïne aussi veut mener une vie ordinaire comme les autres filles. Un jour, un jeune homme qui habite au centre roule en voiture dans ce village. Sa voiture est brusquement en surchauffe. Il ouvre le capot, et alors, son corps est un peu brulé. L'héroïne soigne sa brûlure. Un autre jour, elle marche dans la montagne. Cet homme roule de nouveau. Il lui dit qu'il l'emmène à la maison, mais il lui demande si elle veut voir un spectacle magnifique. Les deux arrivent au bord d'un lac. Ils s'aiment. L'eau de la montagne et de cette fontaine sont graduellement polluées par la construction d'une centrale hydroélectrique.


De temps en temps, un poisson dans un bassin est projeté sur l'écran. Ce poisson est la métaphore de l'héroïne, on peut la comprendre facilement. Finalement, la fontaine se tarit à cause de la centrale hydroélectrique, l'héroïne lâche ce poisson dans le lac. Elle commence à marcher sur la surface du lac. Cette fin est très mythique. Comme l'histoire se déploie lentement, un spectateur ronflait pendant la  projection. J'ai failli dormir une fois. Mais, les paysages du film m'ont consolé. J'estime que ce film n'est pas percutant. C'est très dommage.

samedi 12 octobre 2019

Dix ans

Dans le dernier article, j'ai un peu écrit sur Christopher Doyle. Lorsque j'étais étudiante, la nouvelle vague de films hongkongais était à la mode. En particulier, des films de Wong Kar-wai étaient populaires. Christopher Doyle a participé à ses films en tant que directeur de la photographie. Les images de films de Wong Kar-wai étaient plus stylées. Dès lors de la rétrocession de Hong Kong en 1997, il me semble que les films hongkongais stagnent petit à petit. Probablement, l'environnement qui entoure les réalisateurs est en train de changer. À travers des informations sur des mouvements des parapluies, on peut comprendre que Hong Kong devienne chaotique. De nombreux Hongkongais contestent le gouvernement chinois. Pour l'instant, "un pays, deux systèmes" continue jusqu'en 2047.

Un film collectif a été engendré dans l'angoisse du peuple. Ce titre est "Dix ans". Je l'ai vu sur DVD il y a plusieurs semaines. Ce film nous pose des questions de l'identité nationale et de la langue. D'après le site officiel du film, d'abord, ce film est discrètement sorti dans une petite salle à Hong Kong en 2015. Certains spectateurs ont soutenu ce film dans les réseaux sociaux sur Internet, cela a provoqué une mobilisation civile au cinéma. Finalement, des cinémas qui passent ce film ont précipitamment été ajoutés, c'était un miracle.

Le film collectif "Dix ans" est composé de cinq courts métrages qui se basent sur le thème "l'avenir de Hong Kong en 2025". Dans l'ensemble, chaque contenu exprime la dystopie, cinq cinéastes ont une crise. Donc, même s'ils tournaient un film, il craint que ce film ne soit pas sorti dans leur pays. Tous les cinéastes chinois sont touchés par la censure. Lorsque j'ai vu le film chinois "Le Fossé" de Wang Bing au cinéma, trois Chinois prenaient respectivement des photos devant une affiche de "Le Fossé", en bavardant. Ce film est inédit en Chine.

Un autre exemple, bien que le film chinois "A Touch of sin" de Jia Zhangke ait été couronné par le Prix du scénario au festival de Cannes en 2013, ce film est encore inédit en Chine. À mon avis, Internet est diffusé à l'échelle mondiale. Est-ce que c'est une résistance inutile ? Lors de mon séjour en France, une étudiante chinoise de ma classe m'a demandé si j'avais vu des films de Jia Zhangke. Je lui ai répondu: "Bien sûr. Il est emblématique dans la Chine contemporaine. Mais, ses films ne sont pas sortis dans ton pays, n'est-ce pas ?" En riant, elle m'a répondu: "Tout à fait. On peut voir les DVD piratés, c'est pas grave." C'est la réalité.

Dans son film "Plaisirs inconnus", le protagoniste vend des DVD piratés en vélo, un passant, Jia Zhangke lui-même les voit. Il demande au progatoniste s'il n'a pas "Artisan picpocket" et "Platform". Et puis, il ajoute une parole: "Ta variété de DVD piratés n'est pas bien". Cette scène apporte une dérision. Paradoxalement, ce réalisateur veut que le peuple chinois voit ses films, même sur DVD piraté. Un jour, une telle situation pourrait survenir pour les cinéastes hongkongais.


Brièvement, présentons ces cinq courts métrages.
1) "Extra", une réunion de la journée internationale des travailleurs est préparée, deux dirigeants de deux parties politiques y participent. Un mafieux fait la répétion d'un assassinat avec un jeune mafieux, comme il veut gagner beaucoup d'argent, son boss le lui a demandé. Cette fin futile m'évoque des films de Ken Loach.

2) "Season of the end", un couple vit dans les ruines de la ville Hong Kong comme Apocalypse. Ils ramassent des objets comme des débrits dans la ville pour les échantillonner. La mémoire de ces objets est conservée, c'est important pour ce couple. Un jour, le mari demande à sa femme: "Tu pourrais échantillonner mon corps ?" Alors, elle l'entame.

3) "Dialect", le protagoniste est chauffeur de taxi, il faut travailler pour sa famille. Et pourtant, un problème de la langue est survenu. À présent, le cantonais est un dialecte, le chinois est la langue officielle. Un client parle en chinois, le protagoniste ne peut pas tellement comprendre sa destination. Il est obligé d'apprendre le chinois pour gagner de l'argent. Son fils aussi parle en chinois à l'école. Pour la génération du protoganiste, il a dû apprendre l'anglais autrefois. Cette fois, c'est le chinois. Il tombe dans un dilemme linguistique. Une cliente monte dans le taxi du protagoniste. Elle est nerveuse à cause du travail, elle lui dit "Vous ne comprenez pas le cantonais ?" Non seulement, le protagoniste, mais elle aussi tombe dans le même dilemme.

4) "Self-immolater", un matin en 2025, une personne a fait l'auto-immolation devant l'ambassade du Royaume-Uni. Selon une information sur ce fait à la télé, aucune lettre d'adieu n'est restée, et il n'y a pas de témoin oculaire. Cette personne n'est pas identifiée, sa mobilisation n'est pas clarifiée. On dit que cette auto-immolation concerne le mouvement d'indépendance. En voyant l'information, le protagoniste s'inquiète de sa petite amie. Il se demande si elle a fait l'auto-immolation. Car, elle lui a demandé auparavant qu'est-ce qu'il ferait si elle se suicidait. Ses compagnons vont la chercher. Mais le protagoniste ne la cherche pas et participe à l'assemblée funèbre.

5) "Local egg", le protagoniste vend des œufs locaux dans son magasin. Une nouvelle triste arrive. Le dernier élevage de volailles à Hong Kong par lequel le protagoniste procure des œufs depuis longtemps va fermer en 2025. Un jour, un groupe d'enfants comme des gardes rouges visite son magasin et prend une photo de l'étiquette "Local egg". Parce que le mot "local" n'est pas bien. Le fils du protagoniste est un membre de ce groupe. Et puis, il dit à son père: "Une liste des mots interdits existe, il ne faut pas l'informer à ma famille". Dans une librairie, ce groupe censure simplement le titre des livres aux étalages. Un autre jour, ce groupe jette des œufs locaux sur le volet fermé de la librairie. Et pourtant, le fils du protagoniste ne les jette jamais. Le protagoniste voit ce spectacle et commence à sermoner les membres du groupe. Ils se dispersent. Son fils reste sur place. Et après, le propriétaire de la librairie ouvre le volet. Il salue le protagoniste et lui raconte: "Comme votre fils m'a annoncé ce fait, j'ai pu fermer le volet. De plus, votre fils met une liste des mots interdits dans un livre, chaque fois". Il emmène le protagoniste et son fils à une chambre d'appartement. Il y a beaucoup de livres qui ont été sauvés de la censure. C'est grâce au fils du protagoniste. Cet esprit est comme une phrase "No Limits No Control" qui est montrée dans le générique du film "The Limits of Control" de Jim Jarmusch. Je pense que cela veut dire que tous les arts sont "No Limits No Control". C'est le message fort de ce réalisateur.

Personnellement, "Dialect" et "Local Egg" me plaisent. Est-ce que ce film "Dix ans" n'est pas sorti dans les pays francophones ? Parce que je n'ai pas pu trouver cette bande annonce en français sur Internet. Je souhaite que des Francophones le voient maintenant.

dimanche 6 octobre 2019

Le Tieguanyin

Lors du cours de français en août, mon prof m'expliquait une erreur grammaticale dans ma rédaction. À ce moment-là, brusquement, j'ai eu mal au ventre, et je suis allée tout de suite aux toilettes. "Ah, c'est encore à cause de la diarrhée. Après avoir pris le petit-déjeuner, une heure ou deux heures ont passé, la diarrhée m'a frappé. Aussi, lors de mon travail au bureau. Ma honte a disparu grâce à mon âge. Ce symptôme arrive parfois depuis plus de cinq ans. Je me demande si la fonction de digestion dans mes intestins s'affaiblit à cause de la fatigue ou de l'âge. Cette année, la mairie a envoyé des coupons médicaux chez moi, comme j'ai 45 ans.

Et alors, je suis allée à l'hôpital le mois dernier pour utiliser deux coupons médicaux. J'ai subi un test de l'ostéoporose et de recherche de saignement occulte fécal. Le test n'était pas grand chose. Le médecin a pris une radiographie du dos des mains. Je me suis demandée pourquoi le médecin n'a pas dit: "Ne bloquez pas votre respiration, s'il vous plaît". C'est normal que ce ne soit pas pour les poumons. Quelle idiote je suis !! Ces résultats n'ont pas révélé de problème. Et pourtant, il est possible qu'il y ait une maladie latente. Est-ce qu'il vaut mieux de passer une coloscopie ?

En 1992, lors du voyage en Chine, j'ai eu la diarrhée un matin. C'était pénible. Mon amie est sortie pour prendre le petit-déjeuner. Deux heures plus tard, j'ai jugé que j'étais guérie, nous sommes allées au centre. J'étais un peu inquiète. Et puis, mon amie m'a recommandé de boire du thé chaud. Comme nous avions soifs, nous somme allées au salon de thé. J'ai demandé un thé de Tieguanyin, c'était très bon. Ce thé chaud a imprégné mon estomac. Est-ce qu'il était efficace pour mon corps ? Je n'ai pas eu la diarrhée jusqu'à la fin de ce voyage. À cette époque, la majorité des Chinois buvaient du thé chinois. Souvent, j'ai vu des vendeuses qui bavardaient et buvaient du thé chinois dans quelques magasins. De nos jours, la Chine a été occidentalisée, la consommation de café a augmenté comme au Japon. Selon un article sur Internet, un producteur de thé vert déplorait que la majorité des Japonais ne buvaient pas autant de thé vert qu'autrefois. Et puis, il est obligé de cultiver des feuilles de thé à la manière occidentale.

Auparavant, ma mère a vu un documentaire à la télé, elle m'a dit: "Un enfant (10 ou 11 ans) ne sait pas utiliser la théière dans ce documentaire, car il boit toujours du thé vert de la bouteille en plastique. Cela m'a choqué". La culture de thé vert est en train de péricliter. Ces dernières années, je n'achète que des feuilles de thé vert pour contribuer à la culture japonaise.

À propos, est-ce que vous connaissez le film chinois "Green Tea" ? Franchement, je me souviens seulement d'une partie du film. Christopher Doyle a filmé en tant que directeur de la photographie. Quelques fragments des séquences sont impressionnants. Je crois que le rôle du cinéaste Zhang Yuan était modeste. Les feuilles de thé vert dans un verre vacillent dans une scène, cette scène m'envoûte. Le protagoniste Ming-liang rencontre Wu-Fang qui est une étudiante pour un mariage arrangé dans un café. Elle lui plaît. Un jour, Ming-liang rencontre Lang-lang qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Wu-fang dans un bar. Son émotion ondoie entre les deux femmes. Est-ce qu'elles sont la même personne comme Yanus ? J'ai complètement oublié cette fin. Je vais la vérifier tout à l'heure.


mercredi 2 octobre 2019

Les enfants de Rabelais

Il y a plusieurs mois, j'ai rencontré pour la première fois, l'expression "ménager la chèvre et le chou" dans un courrier d'un correspondant français. Évidemment, je n'ai pas pu comprendre ce sens. Dans ma tête, une chèvre marchait dans la prairie, un chou était planté dans la terre. Après avoir consulté le dictionnaire, je me suis demandée comment cette expression était née. Selon le site "les expressions françaises", cette expression existe depuis le XIIIe siècle. La chèvre mange le chou, ils ne peuvent pas être dans un même espace. Il faut s'organiser. Et puis, "ménager la chèvre et le chou" est née. Cette petite histoire est drôle.

L'année dernière, lorsque mon père est mort, j'avais emprunté le livre "Origines de la formation des noms en indo-européen" (en japonais) d'Émile Benveniste. Cependant, j'ai seulement lu environ 40 pages. Ce contenu était très académique. C'était difficile pour moi. Cette fois, j'ai pensé de nouveau que l'étymologie était intéressante. J'ai lu le livre "Essai étymologique. Des mots et des hommes." de Tagiri Masahiko qui est professeur de la littérature française. Comme je suis Japonaise, je ne peux pas tellement imaginer l'étymologie du mot français.

Auparavant, pendant le cours de français, je me suis trompée sur l'orthographe de "chronique". En l'indiquant, mon prof m'a dit que "chronique" dérivait du mot grec ancien "chronikos". Je ne le savais pas jusqu'à ce moment-là. J'ai toujours du mal à mémoriser le mot français.

Les mots français qui sont présentés dans ce livre ont tous une histoire respective. Des événements historiques et des cultures étrangères s'entremêlent, cela influence des mots français. Pour ma part, quand je rencontre à nouveau ces mots dans le texte, je me souviens de leur étymologie, cela me fait sourire. Le mot évolue sans arrêt avec le temps. Ici, je note plusieurs étymologies des mots français pour moi. Probablement, vous les connaissez déjà, comme vous êtes Francophones.

Premièrement, c'est "baragouin". Lors de la lecture, j'ai complètement oublié son sens. Autrefois, quand j'ai rencontré pour la première fois le mot "baragouin", il m'a semblé que ce mot était bizarre. Cette fois, l'énigme est résolue grâce à ce livre. Le mot breton "bara" est "pain", "gwin" est "vin". Et alors, "baragouin" a été créé. Au Moyen Âge, les Français ne comprenaient pas ce que les Bretons disaient. Je pense que ce mot "baragouin" inclut une notion méchante et méprisante. Je n'ai pas tellement d'occasion d'utiliser ce mot.

Il y a encore un autre étymologie qui m'a tenté. C'est "carnaval". Ce mot dérive du latin médiéval "carnelevamen" et "carnelevare". Vous comprenez facilement que le latin classique "caro" est "carne", "levare" est "enlever". Selon le calendrier chrétien, le Carême avant la Pâques, le peuple fête préalablement, comme il faut s'abstenir de manger de la viande. C'est le carnaval. Honteusement, je ne le savais pas jusqu'à maintenant. Dans le livre, la peinture "Le Combat de Carnaval et Carême" de Pieter Brueghel est présentée. Je l'ai déjà vue dans d’autres livres.

En outre, l'auteur ajoute une scène de "Pantagruel" de François Rabelais. Pantagruel passe dans l'Isle-Farouche, les Andouilles (les Boudins et les Saucissons) qui habitent là-bas considèrent la troupe de Pantagruel comme les Quares. Alors, la troupe de Pantagruel est obligée de batailler contre les Andouilles. Il imagine un stratagème et fabrique une grande truie comme un cheval de Troie. Des cuisiniers de Pantagruel se cachent à l'intérieur. À vrai dire, je n'ai jamais lu "Pantagruel". En lisant cette histoire dans le livre "Essai étymologique", il m'a semblé qu'elle est très aberrante. Une telle métaphore est une véritable trouvaille.

L'auteur du livre "Essai étymologique" interprète et explique que la scène déployée de l'Isle-Farouche est, dans un sens, comme la peinture "Le Combat de Carnaval et Carême" de Pieter Brueghel. C'est un conflit religieux entre l'Ancien et le Nouveau. Les Saucissons sont calvinistes suisses, les Boudins sont la même sorte de calviniste ou puritains anglais et écossais. Les Quares sont pratiquants catholiques.

Les gens qui vivaient à la même époque que Rabelais auraient ri, en lisant satiriquement ce roman. François Rabelais m'a évoqué un livre, c'est "Les enfants de Rabelais" de Yomota Inuhiko qui est professeur de la littérature comparée. Sur la couverture, la peinture "Le Chat de la Méditerranée" de Balthus est reproduite. J'ai vu ce tableau de mes propres yeux dans l'exposition de Balthus à Kyoto en 2014. Sa taille était plus grande que j'imaginais à cause de cette couverture. Le conetnu du livre est la présentation des repas que plusieurs écrivains, cinéastes et peintres etc. ont mangés.

En particulier, j'ai eu l'impression qu'un repas d'anguille était très insolite. Il est fait et basé sur le livre "Le Tambour" de Günter Grass. J'ai vu ce film il y a longtemps. Est-ce qu'il y a une scène d'anguille ? Je ne m'en souvenais pas, est-ce un signe de sénilité ? Alors, je l'ai demandé à un correspondant français, sa rèponse était "Oui". Selon le livre, la mère du protagoniste devient loufoque, elle mange une soupe aux anguilles et pommes de terre, et ensuite une anguille avec une pomme de terre à la crème. Je ne peux pas imaginer le goût. Ces photos ont montrées dans le livre, cela m'a été désagréable. "Les enfants de Rabelais" n'est pas encore traduit en français. Si ce livre sort dans les pays francophones, je pense qu'il atteindra un bon chiffre de vente.

vendredi 20 septembre 2019

Le Sommeil d'Europe

Une amie qui habite à Tokyo m'a envoyé une lettre, elle écrivait sur le roman "地球にちりばめられて"(On est dispersé sur la Terre) de Tawada Yoko. Auparavant, j'ai lu une critique littéraire sur Internet, ce roman était présenté. Cela m'a tenté. C'est dommage que ce roman ne soit pas traduit en français. Tawada Yoko écrit des romans et essais en allemand. En 2016, elle a été couronnée du prix Kleist. C'est une prouesse admirable en tant que Japonais.

Brièvement, je vous explique l'intrigue. L'héroïne Hiruko cherche en Europe une personne qui parle la même langue maternelle. Parce que son pays a disparu. Sa nationalité n'était pas mentionnée dans ce livre, mais il y a des allusions. Elle est Japonaise. D'abord, elle rencontre un homme danois Knut qui est doctorant en philologie.

Knut s'intéresse à la langue maternelle d'Hiruko et à la langue "Panska" qu'elle a inventée. Et puis, ils se déplacent en Allemagne, car "Umami festival" a lieu à Trèves. Hiruko sait quelque part qu'un homme Tenzo participe à ce festival. Elle suppose qu'il parle probablement la même langue maternelle qu'elle. L'organisateur de "Umami festival" est une femme allemande Norah. Elle connaît Tenzo, et pourtant il va à Oslo et ne revient pas. De plus, ils rencontrent un homme indien Akash qui habite en Allemagne en tant qu'étudiant étranger. En cherchant Tenzo, l'histoire se déploie. Quelle est la nationalité de Tenzo ? Ce mystère est décelé, au fur et à mesure qu'on tourne les pages.

Je n'ose pas écrire la fin. Le contenu du roman qui tourne autour de la langue stimule mon cerveau, cela me donne un nouveau point de vue à travers des jeux de mots. Par exemple, le nom "Tenzo" dérive du mot "典座 (tenzo)" qui est une position de moine dans le bouddhisme. Comme je suis Japonaise, j'ai cru que le nom Tenzo dérivait de "典座". Mais, presque tous les étrangers ne le savent pas. De plus, le nom sanskrit Akash veut dire l'éther et l'espace. C'est intéressant. Six protagonistes racontent chaque chapitre. L'auteure nous interroge sur la définition de la langue maternelle. Qu'est-ce que notre frontière linguistique ou géopolitique ? Hiruko dit que, comme on est terrien, l'immigration illégale est impossible. Elle a raison.

Je pense que ce titre raffiné du roman reflète une telle idée de Tawada Yoko. Lorsque nous sommes nés, nous sommes dispersés sur la Terre, aucun rapport avec notre intention. Nous n'avons pas de choix du lieu où nous sommes nés. Quant à la couverture de ce livre, cette photo est très excellente. Deux objets en flocons sont exposés. Pourquoi le flocon est utilisé ? Il va fondre tout de suite, alors est-ce qu'il est la métaphore de notre vie éphémère ? On ne sait pas si ce roman est traduit en français. Je souhaite que des Francophones le lisent un jour.

À vrai dire, je veux présenter encore une nouvelle  de Tawada Yoko. Pendant qu'une amie voyageait en France dans ses vacances, elle m'a envoyé un message: "Maintenant, je suis à Paris. Je vais acheter quelque chose pour ton souvenir, qu'est-ce que tu veux ?" Alors, je lui ai demandé d'acheter la nouvelle "Le sommeil d'Europe" de Tawada Yoko. Parce qu'elle n'est pas traduite en japonais. Après être retournée au Japon, elle m'a envoyé ce livre avec un message qu'elle avait écrit: "Ce livre a été posé dans le rayon de la littérature allemande." La taille de la nouvelle est plus petite que celle d'un  livre de poche. Elle a seulement environ 80 pages. J'ai pu le lire en trois jours.

Quant au synopsis, une étudiante japonaise est clarinettiste au conservatoire à Tokyo, elle obtient une bourse d'étude. Heureusement, elle va à Vienne et s'installe là-bas. La majorité des étudiants étrangers viennent de pays européens. Ils parlent bien l'allemand comme Stefan Zweig écrit. Par contre, elle a du mal à exprimer ce qu'elle veut dire. Je crois que l'auteure avait éprouvé autrefois une telle expérience. C'est incroyable, quand j'ai vu son interview en allemand, elle répondait couramment en allemand aux questions de l'intervieweur. Comme elle intériorise l'allemand, elle peut écrire des romans en allemand.

L'héroïne de la nouvelle déambule dans la ville de Vienne, voit des architectures et fait du lèche-vitrine. Malheureusement, deux jeunes hommes à la manière de néo-nazi la remarquent, elle fuit dans l'église. Cet événement n'arrive pas au Japon. Dans plusieurs jours, elle visite le "Kunsthistorisches Museum" et contemple des peintures de Brueghel. De temps en temps, une mémoire de son enfance surgit chez elle. Par hasard, elle voit une annonce d'une bourse pour Berlin au resto de l'université. Elle décide impulsivement de déménager tout de suite à Berlin.

À la librairie de Berlin, elle fait la connaissance d'une femme autrichienne Maria-Theresia. Cette femme invite l'héroïne pour le dîner avec son compagnon slovène et une Ukrainienne Polina. La lueur d'une chandelle sur la table attire l'héroïne, elle rêvasse et ne peut pas tellement se concentrer sur la conversation. Quelques jours plus tard, il y a toujours beaucoup d'immigrants dans cette ville, ce spectacle est l'avenir de Japon ? L'héroïne devient compositrice renommée, un mécénat riche invite l'héroïne et quelques musiciens à Hong Kong. Elle pense que la pauvreté est sans fond, la richesse aussi devant la mer de néons étalés qu'on peut bien voir en haut du gratte-ciel. Cette soirée finit, elle retourne à Berlin. Dès lors, l'imsomnie l'attaque. Il faut qu'elle aille au service de douane pour recevoir un colis. Elle voit le frère de Polina qui reçoit des livres qu'elle a envoyés. Polina est déjà retournée en Ukraine. L'héroïne ne lui adresse pas une parole. Le contrôleur interroge l'héroïne: "Qu'est-ce qu'il y a dedans ?" Elle lui répond: "Je ne sais pas, comme je ne suis pas expéditeur, peut-être des CD". Il lui dit: "Il est possible que ce soit des drogues." Elle ne peut pas s'enlever ce doute. Et alors, elle sort sans recevoir ce colis. Elle souhaite que Polina puisse s'apercevoir de sa détresse et revienne de nouveau. C'est la fin.

À première vue, des affaires insignifiantes sont seulement décrites dans cette nouvelle. Je pense que les conversations sont minutieusement élaborées. L'héroïne considère bien des affaires insignifiantes qui concernent l'Europe. Elle ne peut pas recevoir le colis, qu'est-ce que cela signifie ? L'Ukraine n'adhère pas encore à l'Union européenne. Ce pays est dechiré entre la Russie et l'Europe. Même si l'héroïne intériose l'allemand, et qu'elle obtient une deuxième identité, elle n'appartient pas parfaitement aux Européens. L'auteure continue à marcher sur des délimitations linguistiques, cela se chevauche avec cette héroïne.


À propos, j'ai trouvé un récital littéraire de Tawada Yoko à Paris, cette année, elle récite cette nouvelle en allemand. Comme le texte en français de cette nouvelle est projeté sur l'écran dans cette vidéo Youtube, si vous vous y intéressez, vous pouvez le lire. Mais, on ne peut pas lire jusqu'à la fin dans la vidéo.


Présentons une autre chose. Le personnage de nom "Tenzo" dans le roman "地球にちりばめられて"(On est dispersé sur la Terre)", il y a un film japonais qui est intitulé du même nom. Ce film a été sélectionné en séance spéciale lors de la semaine de la critique au Festival de Cannes en 2019. Je ne l'ai pas vu encore, ce contenu me tente.

samedi 14 septembre 2019

Un pressentiment

Hier, c'était le 13 septembre, mon père est mort l'année dernière, un an s'est écoulé justement, c'était très rapide. Je vous présente une anecdote qui concerne un rêve bizarre à la veille de sa mort.

Dans mon rêve, quelqu'un a sonné l'interphone. Je n'ai pas répondu comme d'habitude. Et puis, j'ai vu un homme qui s'en allait par l'interstice entre les rideaux et la fenêtre dans ma chambre. Il portait des vêtements en fond gris, mais je ne me souviens pas si c'était un costume ou un sweat-shirt. Je n'ai pas vu sa figure, seulement sa silhouette. Et alors, je me suis demandée qui était-il. Je me suis retournée, cet homme passait dans le petit couloir à l'intérieur. Cela m'a fait peur. Il ne m'apercevait pas. Tout de suite, je me suis cachée sous mon lit. Est-ce qu'il est un cambrioleur ? Comment est-il entré ? La porte restait fermée. De plus, elle n'a pas grincé. J'ai cru qu'il était un fantôme. Mais, il m'a apparu qu'il ne saccageait pas mon appartement. il n'y avait pas de bruits. En retenant mon souffle, je me suis demandée qu'est-ce qu'il faisait ? En pensant à ma posture, est-ce que je suis devenue un cafard ?

À vrai dire, j'ai rencontré un cafard qui bougeait sur le mur, au soir le 11 septembre. J'ai utilisé un insecticide et lutté contre lui. À cause de cela, est-ce que j'ai eu ce rêve bizarre au matin le 12 septembre ? Je ne sais pas. Après la mort de mon père, je crois que l'homme inconnu de ce rêve symbolise la mort. Une fois, j'ai raconté ce rêve à ma mère, elle m'a dit: "C'est ridicule. Tu me racontes souvent des rêves bizarres que tu as eus, tu es folle."

À propos, je n'ai jamais eu de rêves dans lesquels mon père a apparu après sa mort. Car, la relation entre mon père et moi n'était pas bonne. Nos personnalités étaient incompatibles. Sa génération encourage la domination masculine. Maintenant, mon père sait que je viens bientôt dans l'au-delà, nous pouvons nous voir à nouveau ? Alors, est-ce qu'il ne va pas apparaître dans mes rêves ? C'est une possibilité. On verra. Même si j'allais dans l'au-delà, nous nous disputerions probablement. 

vendredi 6 septembre 2019

Le Désert des Tartares


Le mois dernier, j'ai eu l'intention de lire "Les Villes invisibles" d'Italo Calvino. Parce que ce roman est un peu cité dans le livre "D'Edo à Tōkyō" de Philippe Pons. Je connaissais seulement ce titre depuis longtemps, mais je ne l'ai jamais lu. Avant mes vacances d'obon, quelqu'un a déjà emprunté le livre "Les Villes invisibles". C'était dommage. Et alors, j'ai emprunté le livre "Le Désert des Tartares"(en japonais) de Dino Buzzati. Mais, je n'ai jamais vu le film. Un correspondant français a commencé à relire ce roman, il me l'a écrit. Quelle coïncidence. Bien sûr, il a vu ce film que Valerio Zurlini a tourné, comme il est cinéphile. J'ai seulement vu ses deux films "La Fille à la valise" et "Journal intime".

Le contenu de ce roman traite une question profonde qui concerne la vie pour nous. En général, on pense que l'on a encore le temps jusqu'à la mort. Néanmoins, la vie est plus courte que l'on pense, en réalité. Cette chose est bien décrite.

Brièvement, présentons le synopsis. Un jeune officier Drogo est envoyé à la forteresse Bastiani qui se trouve à la frontière entre <l'État du Nord> et <le Royaume>. Le spectacle que l'on voit est la terre déserte qui s'étale à perte de vue. C'est appelé "le désert des Tartares". On dit qu'il y avait jadis des Tartares. Ce spectacle ne change pas chaque jour. Qui attaque cette forteresse ? Quelques soldats et officiers attendent encore que des Tartares ou d'autres attaquent. Drogo arrive ici et décide tout de suite d'en sortir dans quelques mois. Avec le temps, lui aussi, il se cramponne sur l'idée que des Tartares attaquent. Quatre ans s'écoulent, il retourne à sa ville natale pendant ses vacances. Ses frères sont autonomes. Sa mère vit toute seule, elle s'habitue à la vie quotidienne sans ses fils. Drogo voit sa fiancée, il se rend compte qu'il ne l'aime plus. Le lieu où Drogo revient a déjà disparu. Plutôt, il éprouve de la nostalgie pour la vie de la citadelle.

Le temps passe vite, quelques événements arrivent. Par exemple, un soldat n'a pas pu dire le mot de passe, il a été tué etc. Drogo vieillit et attrape une maladie. Enfin, des Tartares qu'on ne peut pas distinguer dans le lointain attaquent. Drogo attendait ce jour, il veut éblouir par une prouesse. Cependant, un subordonné lui recommande de se reposer à la ville. Il est transporté en calèche. En route, des soldats l'accompagnant et Drogo logent dans une auberge campagnarde, Drogo rend le dernier soupir.


Qu'est-ce que c'est la vie de Drogo ? Est-ce qu'il a vécu en vain ? De nombreux gens font un travail qui ne les intéresse pas, chaque jour. Ils le supportent pour gagner de l'argent. Moi aussi. On a un frêle espoir comme Drogo, on croit que la patience et les efforts sont récompensés, qu'un tel jour va arriver. Quelqu'un l'obtient avec de la chance. Malheureusement, les autres mènent une vie fade jusqu'à la mort. Dans le cas de Drogo, bien que les Tartares attaquent, Drogo n'a pas pu profiter de cette chance à cause de sa maladie. Pour quel but il est né ? Cette question primordiale est omniprésente pour nous, tant que notre égo existe. Objectivement, l'idée de Drogo de ne pas quitter la forteresse Bastiani est fausse. Et pourtant, c'est vrai ? Même si Drogo avait mené une vie dans sa ville natale, d'autres problèmes seraient survenus. La notion sémantique de la vie nous entrave. Drogo s'est suffisamment et sérieusement troublé sur la vie. À mon avis, ce n'est pas inutile. De telle question est sans solution.
Ici, une parole du capitaine Ortiz dans ce roman suggère un remède pour la vie: "J'ai appris à me contenter de peu. Chaque année, j'ai appris à désirer toujours moins." Cela m'a étonnée. Cette parole a été gravée sur le tsukubai dans le temple de Ryōanji à Kyoto. C'est "吾唯足知", sa manière de lire est "吾 唯 足るを知る"(Ware tada taruwo shiru). Cela veut dire que "J'ai appris à me contenter de peu." Comme le jardin de pierres de ce temple est très connu, vous pourriez le visiter. En fait, quand je l'ai visité, il y avait beaucoup de touristes étrangers.

Sûrement, l'idée d'Ortiz est une résignation, ça dépend des gens. Mais, on trouve nécessairement un compromis avec sa propre vie, au fur et à mesure que l'on vieillit. Il me semble qu'Ortiz est parvenu à être ermite. Et pourtant, ce n'est pas parfait. Des braises de sa vie restent et brûlent silencieusement chez lui. La majorité des gens ne passent pas toute leur vie dans une forteresse comme Drogo et Ortiz, néanmoins le contenu du roman s'applique dans notre vie. Je pense que la quintessence de la vie est exprimée. Je souhaite que les jeunes lisent ce roman.

En lisant ce roman, je me souviens de "Les danses tartares" dans "Le Prince Igor" de Borodine. Correctement, c'est "Les danses polovtsiennes" ? Au Japon, ce titre "Les danses tartares" est souvent utilisé.

samedi 31 août 2019

Je ne veux pas travailler

Dans les vacances d'Obon, la famille de mon frère est venue à Nagoya. Je suis allée au temple avec ma mère et eux. On a participé à la commémoration mensuelle du jour anniversaire de la mort de mon père, le moine a chanté le sutra là-bas. À l'issue de la commémoration, l'épouse de mon frère et son fils sont retournés tout de suite en avion à la maison dans la préfecture de Miyagi. Parce qu'il devait aller à l'entraînement de volleyball ce soir-là, l'épouse de mon frère était obligée de l'emmener au gymnase.

Mon frère et sa fille sont allés au cinéma pour voir le film d'animation japonaise "Weathering with you" de Shinkai Makoto qui n'est pas encore sorti dans les pays francophones. Mon frère m'a demandé si j'avais déjà vu son précédent film "Your name." Ma réponse était "Non". Il m'a dit qu'il valait mieux voir ses films au cinéma. Dans ce film "Weathering with you", une nouvelle chanson de RADWIMPS est utilisée, et elle est souvent diffusée à la radio. On a bavardé sur des chansons de RADWIMPS. Deux chansons "おしゃかさま(Shakyamuni)""DADA" me plaisent. Car, ces paroles cyniques et décadentes reflètent le climat social. J'estime qu'une partie égocentrique de l'être humain est bien exprimée. Je l'ai dit à mon frère, son opinion était la même.

En outre, mon frère m'a parlé d'un autre groupe musical, et il m'a demandé si je connaissais 打首獄門同好会 (uchikubi gokumon doukoukai). Le nom du groupe me fait rire.
打首 (uchikubi)= décapitation
獄門 (gokumon)= une sorte de châtiment dans l'époque d'Edo.
C'est qu'une tête decapitée est exposée en public pendant plusieurs jours.
同好会 (doukoukai)= groupe, cercle
Je lui ai demandé: "Oui. Le titre de sa chanson "はたらきたくない (hatarakitakunai) est bien. Je l'écoute parfois depuis l'année dernière." Mon frère était étonné. Nous avons un peu d'affinité de goût sur la musique.


Cette chanson "はたらきたくない (je ne veux pas travailler)" est actuellement une élégie prolétaire au Japon. Sa mélodie est à la fois acccrocheuse et une sorte de loud rock. Lorsque je travaille dans mon bureau, cette chanson est automatiquement diffusée dans mon cerveau. Et alors, je vous présente ces paroles plaisantes, certainement,  je les ai traduites en français.

ヴァー ヴァー バイトだるい
Bah, bah, mon boulot est lassant

あー あー 起(お)きたくない
Ah, ah, je ne veux pas me lever

疲(つか)れが取(と)れてない 
Ma fatigue n'est pas éliminée

休(やす)みが足(た)りてない 
Des congés me manquent

お金(かね)も足(た)りてない
L'argent aussi

だから 働(はたら)かなきゃいけないとはわかっているけれど
Donc, je comprends qu'il faut travailler, mais

はたらきたくない
Je ne veux pas travailler

はたらきたくないね
Tu ne veux pas travailler, n'est-ce pas ?

ぼ ぼ ボスがこわい
Bo, bo, j'ai peur de mon boss

あー あー 客(きゃく)がつよい
Ah, ah, le client est puissant

自分(じぶん)のペースを握(にぎ)られないまま 巻(ま)き込(こ)まれがち
Je ne tiens pas le rythme, on est forcément impliqué

相手(あいて)のペースに乗(の)っかってるうち
Je monte sur le rythme de l'adversaire

大変(たいへん)なことになっているな と思(おも)いつつ避(さ)けられず
En pensant que la situation devient embarrassante, je ne peux pas l'éviter

はたらきつかれる
Je suis fatigué à cause du travail

はたらきつかれたね
Tu es épuisé, n'est-ce pas ?

はたらきたくない
Je ne veux pas travailler

はたらきたくないね 
Tu ne veux pas travailler, n'est-ce pas ?

でもはたらいたよね
Mais tu as travaillé, n'est-ce pas ?

はたらきつかれたね 
Tu es fatigué à cause du travail, n'est-ce pas ?

ゆっくりやすむよね
Tu te reposes bien, n'est-ce pas ?

あしたがまたくるね 
Le lendemain arrive

どんな日(ひ)になるかね
Comment ce jour sera-t-il ?

いい日(ひ)だといいよね
Ce serait bien un superbe jour, n'est-ce pas ?

ワクワクしたいよね
Tu veux tressaillir de joie, n'est-ce pas ?

はたらきたくない
Je ne veux pas travailler