jeudi 22 février 2018

Le rayon vert

L'année dernière, j'ai lu le livre "Tristes tropiques" de Claude Lévi-Strauss. Un phénomène physique (le rayon vert) a été décrit un peu dans ce livre. Cela m'a évoqué le film "Le rayon vert" d'Éric Rohmer, il y a une scène où quatre dames racontent ce phénomène physique et parlent du livre "Le rayon vert" de Jules Verne le long de la mer à Biarritz. Quand j'avais la vingtaine, ce film m'a bien plu. Je voulais lire aussi ce livre de Jules Verne un jour. Cependant, je l'ai oublié, comme d'habitude. En novembre, j'ai lu le livre "De l'inégalité parmi les sociétés" de Jared Diamond. Dans le livre, le livre "Tristes tropiques" est présenté un peu. Et alors, j'ai pu encore me souvenir du livre "Le rayon vert". Enfin, j'ai pu trouver ce texte intégral sur internet. C'est pratique. Le roman importé coûte cher au Japon, car la valeur du yen est faible. J'ai commencé la lecture en français, mais, qu'est-ce que le texte est difficile ! Comme ce roman a été écrit il y plus de 100 ans, c'est normal. Tout de suite, j'ai decidé de lire en français jusqu'à la moitié, ensuite, j'allais lire toutes les pages en japonais.

Je savais que le livre "Le rayon vert" était un roman sentimental, mais je pensais que l'histoire se déployait en France. Au début du livre, des noms de lieux énumérés sont écossais, c'était un malentendu. Le synopsis est très simple, Helena (héroïne) souhaite voir le rayon vert et déclare à ses oncles qu'elle ne se mariera pas avec son fiancé, Aristobulus Ursiclos, avant d'avoir vu le rayon vert. Ils ne peuvent pas refuser sa déclaration, aussitôt, ils partent en voyage avec Helena et quelques domestiques. Au cours du voyage en bateau, un jeune homme (Olivier) et une personne agée tombent à l'eau dans un remous, Helena les trouve par hasard. Le capitaine du bateau ordonne à des marins de les sauver.

Alors, Helena rencontre à nouveau Olivier dans une ville portuaire, Olivier aussi participe au voyage afin de voir le rayon vert. Finalement, les membres de ce voyage y réussissent à part eux deux. Et après, ils se marient. L'histoire est typiquement un genre de "Cendrillon". À mon avis, la présence d'Aristobulus Ursiclos est singulière. Il est très pédant. J'ai l'impression que Jules Verne a voulu le faire apparaître dans ce roman. Peut-être a-t-il rencontré parfois de tels gens en réalité, comme il a écrit des romans scientifiques ? J'ai supposé qu'ils l'ont ennuyé avec leurs discours spécifiques.


Quant au film "Le rayon vert", je l'ai vu encore une fois il y a deux semaines. Le protagoniste (Delphine) a eu l'intention de passer ses vacances en Grèce avec ses amis. Cependant, ce voyage est annulé par son amie. Elle se demande comment elle va passer ses vacances, elle ne veut pas rester pas à Paris et veut aller bronzer sur la plage. Après avoir quitté son petit ami, trois ans ont déjà passé. Elle éprouve de la solitude. En discutant, plusieurs amies et Delphine prennent le déjeuner ensemble. Une amie conseille à Delphine : "Il faut agir, pour que tu trouves ton prince charmant." Mais, elle répond qu'elle souhaite rencontrer son prince charmant à sa manière, c'est simplement l'intuition. Elle pleure à l'insu de ses amies. Je comprends bien ce qu'elle dit. Réellement, c'est difficile. Une amie invite Delphine à passer des vacances chez sa famille à Cherbourg. Après plusieurs jours, elle retourne à Paris. Son sentiment stagne. Mais, un ami propose à Delphine de venir à la Plagne. Elle randonne toute seule, je ne sais pas si elle trouve cela pathétique. Mais, elle retourne tout de suite à Paris. Alors, en déambulant, elle tombe sur une connaissance qui propose à Delphine d'aller à Biarritz, comme son beau-frère a une villa qui est disponible pour l'instant. Delphine décide de visiter toute seule Biarritz. À la plage, elle rencontre une Suédoise extravertie. Quand elles sont dans un café, deux jeunes hommes locaux les draguent. Néanmoins, Delphine ne s'intéresse pas à eux. Elle s'en va soudainement. Pour retourner à Paris, elle attend le train à la gare, en lisant le livre "L'idiot". Un jeune homme s'assoit sur un banc. Il lui adresse la parole. Ils bavardent un peu. Cet homme lui dit qu'il visite un petit village de pêcheurs. Delphine change d'avis, elle y va avec lui. Est-ce qu'elle pressent le bon augure ? Ce jour, ils essaient de voir le rayon vert comme Helena et Olivier.

Dans le film,  Delphine se balade tout seule dans la nature (le champ, la montagne, et la plage), sa solitude est accentuée. Comme j'ai vieilli, cette fois, mon impression est  différente de celle d'autrefois. Je me demande si la solitude est une sorte de maladie de la civilisation. Je voudrais écrire sur cette chose un jour, j'ai écrit trop sur l'intrigue du film.

samedi 17 février 2018

Le sucre d'or

Cette fois, je vous présente "Le sucre d'or (黄金糖:おうごんとう)". Ce bonbon me rapelle un souvenir de ma grand-mère. Mes grands-parents paternels sont morts avant ma naissance, mon grand-père maternel est mort à mes trois ans. Ma grand-mère maternelle est morte à 102 ans, il y a six ans, je l'ai déjà écrit dans l'article "Le goût de la cerise". Chaque fois que je suis allée chez grand-mère, elle m'a parfois donné quelques sortes de gâteaux. Le sucre d'or était un de ces gâteaux.

Son goût est simplement sucré. J'achète un paquet de sucre d'or une fois par deux ou trois mois au supermarché. Ma grand-mère m'a donné des sucres d'or qui étaient gluants, ces bonbons étaient collés à des papionnettes en plastique, bien que du gel de silice soit dans le paquet. Car les gâteaux sont un symbole de luxe pour la génération de ma grand-mère. Elle les grignotait petit à petit. Si on mangeait des bonbons gluants, cela ne serait pas un problème. Je les ai toujours mangé devant elle. En fermant les yeux, elle m'a souvent raconté ses souvenirs. Plusieurs histoires qui concernaient la Seconde Guerre mondiale m'ont fait peur. Tout le monde avait faim sous la situation de la guerre. Ma grand-mère a mangé quand même la racine de patate douce. Après la guerre, ma mère est née. La pénurie alimentaire a subsisté.

Des habitants du centre sont venus dans la banlieue afin de troquer des beaux vêtements luxueux (par exemple, Kimono) pour du riz et des légumes. Comme la famille de ma grand-mère était agriculteur, de tels gens l'ont souvent visité. Ma grand-mère a ruminé et m'a dit que des vêtements pour se parer avaient été inutiles, que l'argent est simplement un papier, et donc, l'on ne peut pas les manger, et que l'alimentation avait été la plus précieuse et importante chose pour survivre.

Ma mère a été disciplinée par ma grand-mère, il ne fallait pas laisser de la nourriture dans son assiette. Dans mon cas, c'est la même chose. Lors de mon enfance, je n'aimais pas tellement les légumes. Pendant le repas, en pleurant, j'en ai mangé. Même si un grain de riz était resté dans mon bol du riz, après avoir fini le repas, ma mère m'avertissait : "Il y a encore un grain de riz. Tes yeux s'écrasent." Cette expression est ordinaire au Japon, c'est une superstition. Sûrement, ce grain de riz peut être une cause de querelle dans la guerre. Dans l'article "Un mot à la mode", j'ai écrit que deux jeunes filles avaient jeté des glaces dans une poubelle, sans les manger. Absolument, ma grand-mère aurait dit que ces jeunes tombent en enfer.

Non seulement, de telles filles, mais il y a aussi du adultes qui agissent de cette façons. À mon bureau, un paquet en vinyle dans lequel une moitié d'Arare (pâtisserie japonaise) était resté, a été jeté quelquefois dans une poubelle. Par qui ? C'est l'épouse de mon chef. Comme ces Arare étaient humides. Mais, ils n'étaient pas pourris, des moisissures ne se développaient pas sur ses surfaces. De même, j'ai vu que mon chef avait jeté un autre gâteau à la poubelle. Il considère que cet acte est approprié à la personne qui monte dans une voiture Mercedes-Benz ? Ceux qui gâchent l'alimentation et ne la respectent pas, je ne peux pas comprendre leur esprit.  Est-ce qu'un tel acte est lamentable ? 

jeudi 8 février 2018

Nocturne indien

Dans mes vacances d'Osyougatsu (six jours), j'ai fini la lecture de "Nocturne indien" (en français) qu'un correspondant français m'a offert en décembre. Comme il y a 144 pages, et comme je l'ai déjà lu en japonais il y a longtemps, j'ai pu finir vite la lecture. Lors du troisième jour depuis que j'ai commencé à le lire, j'ai eu un rêve bizarre. Dans ce rêve, après que j'ai traversé un grand pont, je marchais dans une ville inconnue. Tous les gens que j'ai croisés avaient une nationalité différente, ils parlaient chacun dans leur langue.

Le paysage urbain était apatride, quelques bâtiments occidentaux, orientaux, nouveaux ou vieux etc. Où est-on ici ? Quel est ce pays ? Il n'y avait pas de formalité d'entrée. Je me suis demandée s'il valait mieux retourner. Et pourtant, ce grand pont était trop long. Alors, je marchais un certain temps, j'ai trouvé une librairie.

Les livres était étalés soigneusement, ils étaient écrits en langues variées. Cela m'a perturbée, alors, je me suis réveillée. Est-ce que le livre "Nocturne indien" a influencé mon rêve ? Peut-être. À la page suivante de la page titre, une phrase de Maurice Blanchot est citée. "Les gens qui dorment mal appraissent toujours plus ou moins coupables : que font-ils ? Ils rendent la nuit présente."

À propos de l'intrigue de "Nocturne indien", un homme (protagoniste) reçoit une lettre qu'une prostituée indienne a écrit sur un ami du protagoniste. Il poursuit la trace de cet ami et voyage en Inde. Les chapitres sont liés, ils forment un roman. Mais, il me semble que chaque chapitre est autonome comme un rêve. Plusieurs paroles sont à la fois ésotériques et philosophiques.

Cette fois, j'ai vu ce film "Nocturne indien" qui a été filmé par Alain Corneau. Jean-Hugues Anglade était jeune. Dans le film, il y a un épisode qui n'est pas écrit dans le roman. Cependant, il ne détruit pas l'atmosphère. L'humidité à travers l'écran flotte autour de moi, bien que l'on soit en hiver. J'estime que le film exprime bien le monde du roman, j'ai pensé qu'il était court.


Le Quintette à cordes en ut majeur, D. 956 de Schubert est utilisé, cela va bien à ce film. C'était très impressionant. À vrai dire, avant ce film, il y a plusieurs semaines, j'ai vu le film "The limits of control" de Jim Jarmusch. Cette musique de Schubert est diffusée dans la scène où le protagoniste l'écoute sur un CD dans une chambre d'hôtel.

samedi 3 février 2018

Une salle de cinéma

L'année dernière, j'ai seulement vu 76 films (au cinéma et sur DVD), comme ma mère était hospitalisée, et j'ai eu un accident de la route. Depuis que je commence à voir sérieusement des films, de moins de 100 films par an n'était jamais arrivé. En particulier, je n'allais pas tellement au cinéma. Pourquoi ? Parce que trois incidents sont arrivés.

À propos du premier incident, tandis que je voyais le film "A Brighter Summer Day" d'Edward Yang dans une salle de multiplex au centre, j'ai été obligée de supporter une puanteur. Comme vous savez, dans un cinéma multiplexe, on décide de la place au guichet ou sur internet. Ma place était la deuxième au bout du couloir à droite, la neuvième ou la dixième rangée. Un jeune homme portant un costume à mon côté gauche, j'ai supposé qu'il séchait le travail comme moi. Il avait raison. Ensuite, à mon côté droit, un homme d'une soixantaine qui était apparemment prosaïque s'était assis. Mais, cet homme était la cause du trouble. Plusieurs bandes annonces ont été projetées, j'ai senti une odeur bizarre. Zut, je n'ai pas mis de parfum ce jour-là. La durée du film était de 236 minutes. Le film "A Brighter Summer Day" commençait déjà. Il a fallu me concentrer pour le voir. Néanmoins, je n'ai pas pu me concentrer à cause de la puanteur, bien que chaque séquence du film soit merveilleuse. Alors, hâtivement, j'ai sorti un mouchoir d'une poche de mon sac qui était posé sur les genoux. J'ai couvert mon nez. La puanteur s'est atténuée un peu. Le vêtement de l'homme d'une soixantaine n'était pas usé jusqu'à la corde, il m'a semblé qu'il n'était pas SDF. J'ai  pensé qu'il ne prenait pas tellement de bain ou qu'il ne lavait pas tellment ses vêtements. Le jeune homme à mon côté gauche a commencé à s'éventer avec des publicités du cinéma comme un éventail. Je me suis demandée s'il avait chaud. Non, c'était impossible. Je voulais lui dire : "Camarade, toi aussi, ça empeste par ici, n'est-ce pas ?" Finalement, une telle situation a continué jusqu'à la fin du film, C'était une torture, dans un sens.

Quant au deuxième incident, lorsque je voyais le film japonais "Bangkok Nites", j'étais assise au bout du couloir à droite. Une place à mon côté gauche était vide. La projection était d'environ trois heures. Quand deux tiers du film ont passé, une porte de derrière a été ouverte par quelqu'un. Cette salle qui admet 50 spectateurs est petite, il y a toujours quelques chaises pliantes qui sont posées dans les couloirs de droite et de gauche. J'ai imaginé que cet intrus allait normalement s'asseoir sur une chaise pliante. Contre toute attente, il a enjambé mes genoux et s'est assis sur la place à mon côté gauche, en marmonnant. Pourquoi le guichet ne lui a pas expliqué que le film avait déjà commencé, et que deux heures avait passé depuis le début du film. Probablement, cet intrus a payé, le guichet n'a pas pu le décliner. Et alors, je me suis déplacée, et je me suis assise sur cette chaise pliante. Cet événement m'a gêné, malgré que j'aie payé. Le film était bien. Simplement, des Japonais vivent à Bangkok, en errant et ayant un sentiment d’impuissance.


Le troisième incident est arrivé en automne. Ce jour-là, j'ai dîné chez moi, et après, j'ai monté à vélo jusqu'au cinéma. Comme d'habitude, alors que plusieurs films de bande annonce passaient, une personne derrière moi mangeait du pain avant le film "ELLE". Dans cette salle de cinéma, on peut manger, ce n'est pas interdit. Quelques sortes de pains qui ont été fabriqués par une boulangerie sont vendues au guichet. Néanmoins, une dame a dit à cette personne: "Arrête de manger". Et pourtant, la personne n'a pas pu entendre cette parole à cause du bruit des bandes annonces. De nouveau, la dame l'a averti à haute voix. La personne a précipitamment entré ce pain dans son sac. Pendant le générique de fin, cette personne (qui était une jeune femme) s'en est allée. Je n'ai pas directement subi de dégâts. Mais, j'ai supposé que la jeune femme, après avoir fait des heures supplémentaires, et qu'elle était venu au cinéma. Absoluement, elle devait ne pas avoir de temps pour manger quelque chose. Et alors, elle avait très faim et a acheté des pains au guichet. Comme il y a beaucoup de sortes de gens dans l'espace public, je comprends bien qu'un tel trouble soit provoqué. Ces trois incidents me font hésiter à aller au cinéma. Je souhaite que la jeune femme ne déteste pas la salle de cinéma.