samedi 30 mars 2019

Un procès 1


Le premier procès criminel dans l'accident de mon père a eu lieu le 19 mars. À vrai dire, je suis déjà allée à ce tribunal régional dans le cadre de la visite sociale de mon collège, quand j'avais 14 ans. À cette époque, j'ai pensé que je ne viendrais plus ici. Mais, 31 ans après, j'ai visité ce tribunal de nouveau. C'était trop bizarre. En janvier, ma mère a été convoquée par le procureur, elle a déposé sa participation au procès. Et après, ma mère a rencontré un avocat. Il y avait deux rendez-vous pour la préparation de ce procès. Il a envoyé chez ma mère une partie des rapports de police qu'il a photocopiés. Ma mère et moi les avons attentivement lus.

Le médecin a écrit en détail le certificat de décès. il y avait un schéma du corps de mon père dans ce certificat. Beaucoup de blessures ont été notées. La taille et la profondeur des blessures. De plus, le résultat de l'examen de cyanure. Je ne sais pas pour quel but. Pourquoi est-ce qu'il n'y avait pas de photos des blessures dans ces photocopies ? Plus tard, l'avocat a dit à ma mère: "Les photos des blessures sont très cruelles, alors je ne vous les ai pas envoyées. Je suis désolé." Ma mère n'a pas voulu les voir, en revanche, je voulais les voir. Car, quand une personne meurt à cause d'un accident de la route, je préfère savoir comment est son cadavre ? Lors de la cérémonie des funérailles de mon père, j'ai seulement vu sa tête. Parce que son corps, sauf la tête, était déjà recouvert d'une couette blanche. En lisant les photocopies, ce qui nous a le plus étonnées est qu'il y avait un témoin oculaire. Lors de notre procès-verbal au commissariat, le policier nous a dit qu'il n'y avait pas de témoin oculaire. Ma mère a souhaité que ce témoin oculaire soit présent au tribunal. C'est dommage que cela ne se soit pas réalisé. Ma mère voulait justement le remercier.

À propos, je n'ai pas écrit la raison pour laquelle ma mère a décidé de participer au procès. L'année dernière, notre famille a vu la conductrice après le procès-verbal. Elle s'est excusée, son père a sorti un sachet de son sac. Il l'a déposé sur la table. C'était 香典 (Kōden) qui est comme une sorte d'offrande. Au Japon, Kōden est une coutume où l'on offre de l'argent en liquide lors de la cérémonie des funérailles. Pendant que la conductrice expliquait la situation de cet accident, ma mère était calme et n'a pas lancé d'invectives. Mon frère et moi non plus. Comme il est plus tendre que moi, il a dit à la conductrice: "Moi aussi, j'ai une fille. Si elle provoquait un tel accident de la route, cela me torturait. Je souhaite que vous vous repentiez et viviez dorénavant.” Je m'étais assise à côté de lui et n'ai pas ajouté quelques paroles. En la regardant, je me suis demandée si elle s'était vraiment repentie, si elle était sincère. Je suis toujours sceptique. Dès lors, elle n'a plus eu aucun contact avec ma mère.

À la fin de l'année dernière, lorsque j'ai vu le smartphone de ma mère, une phrase que la conductrice a écrite dans LINE qui est comme WatsApp m'a vexé. Ma mère a inscrit le numéro de la conductrice dans son smartphone. Automatiquement, la conductrice est inscrite dans la liste de ma mère dans LINE. Le statut message est une fonction de LINE, on peut lire ce message. Elle écrivait: "Le 3 février, j'attends avec impatience !" J'ai grimacé. Ma mère s'aperçoit pour la première fois de l'existence du statut message dans LINE. Ce message a ébahi ma mère. Bien que la conductrice soit jeune, la connaissance de média lui manque. La conductrice continue d'écrire un message presque tous les jours, "Hier, le karaoké était amusant ! Takuya est beau !" etc. Qui est Takuya ? Il est un petit ami de la conductrice ? Est-ce qu'elle se repent vraiment ?

Auparavant, j'ai écrit que ma mère et moi offrions des fleurs sur le lieu de l'accident de la route chaque semaine. De temps en temps, mon oncle, ma tante, et mes cousins aussi. La conductrice n'a jamais offert de fleurs là-bas pendant six mois. Son appartement est plus proche du lieu de l'accident que la maison de ma mère. Au début de mars, un bouquet de fleurs était déposé là-bas. Ma mère et moi, nous nous sommes demandées qui a fait ça ? Ma mère a téléphoné à quelques proches. Nous avons supposé que la conductrice l'a offert. Peut-être, l'avocat lui a conseillé d'offrir des fleurs sur ce lieu. Est-ce que c'est une performance ?

Maintenant, ma mère a regretté de n'avoir pas fait de repoches à cette conductrice l'année dernière. Est-ce que notre comportement était trop indulgent pour elle ? Probablement, ses parents et elle ont dû juger que faire une fois des excuses était seulement suffisant, comme sa compagnie d'assurance négocie la compensation financière, ce n'est pas nécessaire qu'il fasse plus d'excuses. Cette chose a ajouté de l'huile sur le feu et a poussé ma mère à participer au procès.

samedi 23 mars 2019

La tenerezza

J'ai vu une amie cinéphile il y a plusieurs semaines. Cela faisait longtemps. Après la mort de mon père, je ne suis pas allée au cinéma. Elle m'a recommandé de voir quelques films. De plus, elle m'a demandé si je savais que son ami qui était le gérant d'une salle de cinéma était mort en janvier. Il avait le même âge que cette amie, 57 ans. Je lui ai répondu : "Je ne le savais pas". Elle m'a expliqué qu'il était mort à cause d'un cancer du pancréas. J'avais seulement parfois salué ce gérant au cinéma, en payant le tarif d'un film. Cette nouvelle m'a choqué.

Alors, je suis allée à ce cinéma pour voir le film "La tenerazza" de Gianni Amelio que cette amie cinéphile m'a recommandé. À vrai dire, lorsque j'ai vu cette bande annonce sur Internet au début de février, cela m'avait tenté.


Je vous présente simplement ce synopsis. Le protagoniste, Lorenzo, est hospitalisé à cause d'un infarctus du myocarde. Sa fille vient le voir, il fait semblant de dormir sur le lit. Leur relation familiale ne va pas bien. Cette raison est graduellement révélée. Lorenzo retourne dans son appartement sans la permission de sortie du médecin. Il ouvre la porte et au même moment, une femme, Michela, qui s'assoit sur une marche d'escalier, le salue. Elle lui explique qu'elle a perdu la clé, et que sa famille a récemment déménagé. Lorenzo la fait entrer chez lui, car son appartement donne accès à celui de Michela. Jadis, ces deux appartements en formaient un seul, qui appartenait à Lorenzo. Maintenant aussi, on peut traverser la terrasse et aller et venir entre les deux appartements. Mais, une barrière est installée et Lorenzo lui en donne la clé.

Dès lors, deux enfants de Michela entrent dans la chambre de Lorenzo, il fait la connaissance de Fabio, son mari. Ils s'entendent bien petit à petit. Et pourtant, Fabio ne s'habitue pas tellement à la ville de Napoli. Il se confie à Lorenzo, il ne sait pas comment communiquer avec ses enfants. Dans son enfance, il n'avait pas d'ami. Un jour, un événement terrible arrive. Fabio tue ses enfants et Michela. Ensuite, il se suicide. La survie de Michela est un miracle, elle est dans le coma.

Dans l'hôpital, Lorenzo est à côté de Michela comme si il était un membre de sa famille. Il espère son rétablissement. Sa fille et son fils s'inquiètent apparemment pour lui, et ils viennenet à l'hôpital. Néanmoins, Lorenzo leur dit que cette affaire n'a pas de rapport avec eux. Sa famille est en désaccord. Sa femme est déjà morte. Sa fille éprouve de la haine envers Lorenzo, parce qu'il avait une maîtresse jadis. Sa mère l'a su et est restée cloué au lit. Elle en est morte. Son fils s'élogine de lui, mais, il veut justement hériter de la propriétaire de Lorenzo.

Plusieurs jours après, Lorenzo dort dans la salle d'attente à l'hôpital. Michela lui dit: "Viens me voir, je suis avec Fabio et mes enfants". Il sursaute, cette salle est déjà pleine de patients. Ce rêve le dérange, il court et arrive à la chambre de Michela. Son corps est recouvert d'un tissu blanc. Sa mort secoue Lorenzo, il s'enfuit. Sa fille, Elena, va voir son frère. Elle lui dit: "Cette femme, la voisine est morte, et on ne sait pas où est Papa". Le frère lui répond "Laisse-le".

Elle essaie de trouver Lorenzo, et rend visite à son maîtresse. L'amante lui répond qu'il n'est pas ici. Finalement, quelques jours s'écoulent. Comme d'habitude, Elena travaille au tribunal en tant qu'interprète en arabe. Lorenzo s'assoit sur le banc dans le couloir et regarde Elena par la fenêtre. Elle s'en aperçoit. Plusieurs minutes plus tard, elle suit Lorenzo qui s'en va. Dehors, il s'assoit sur le banc de l'esplande. Elena le retrouve et s'assoit à côté de lui. Lorenzo tient doucement la main gauche d'Elena sans dire un mot. Comme si elle lui répond, elle tient aussi fortement la main droite de Lorezo. C'est la fin du film.

Est-ce que les liens du sang fonctionne toujours bien dans une famille ? Je m'en méfie. Ceux qui insistent sur le lien familial, je suppose qu'ils mènent une vie heureuse dans leur famille. Cette fin du film exprime un frêle espoir. Mais, je pense que la haine d'Elena ne disparaît pas tout de suite. À vrai dire, la relation entre mon père et moi n'était pas bonne. Je me suis souvent disputée avec lui. Mon père et sa génération soutiennent le machisme. J'en avais marre. Après que ma mère est sortie de l'hôpital, mon père lui a dit "Bien fait pour toi !", bien qu'elle soit faible à cause d'une maladie rénale chronique. Elle s'est mise en colère. Il lui ai répondu que c'était simplement une sorte de blague. Quelques semaines plus tard, sa colère ne s'était toujours pas apaisée. Ma mère m'a parlé de cet événement. Cela ne m'a pas étonnée. Mon père était un homme à dire une telle parole sans réfléchir.

Mon père avait ses raisons de dire "Bien fait pour toi !" Après sa retraite, ma mère l'obligeait à faire quelques tâches ménagères.  Il l'a critiqué: "C'est pas nécessaire que les hommes les fassent !" Pourtant, ma mère était plus éloquente que lui. Il faisait chaque jour ces tâches à contrecœur. Pendant que ma mère était hospitalisée, cette situation n'a pas perturbé mon père. Il connaisait déjà la manière d'utiliser la machine à laver, il a emporté des pyjamas propres et lingeries de ma mère dans sa chambre à l'hôpital. Chaque week-end, je l'ai fait à sa place, mon père reposait. Je l'ai sincèrement remercié. Ce fait était le résultat que ma mère a dicipliné mon père avec patience. Sa parole "Bien fait pour toi !" reflétait son rancœur envers cette série d'événements.

Je souhaitais toujours que la mort de mon père survienne avant celle de ma mère. Suis-je insensible ? Pourquoi ? Parce que j'ai pu facilement imaginer que mon père n'aurait pas réglé les formalités à la mairie et d'ature chose si ma mère était morte. Il aurait absolument voulu compter sur mon frère et moi. En fait, comme mon frère habite loin de chez nos parents, j'aurais dû faire toute seule ces démarches. De plus, mon père aurait dit: "Tu as divorcé, tu es une femme, c'est normal que tu assumes toutes les tâches ménagères à la place de ma femme chez moi." Après la mort de mon père, j'ai raconté cette pensée à ma mère. En riant, elle m'a dit que ce que j'avais imaginé était correct. La mort de mon père est triste, en revanche, je suis un peu rassrée grâce à cette pensée.

Je me demande si tous les membres d'une famille peuvent se comprendre mutuellement. Les liens familiaux sont très importants, mais occasionnellement, il est possible qu'ils deviennent une entrave.

samedi 16 mars 2019

Les Hongrois

Lorsque j'écrivais l'article "Le quatuor", Bartók m'a rappelé le film "Les Hongrois". Je n'ai jamais visité la Hongrie. Lors de mon voyage en Pologne et Tchèque, une amie et moi voulions aller en Hongrie. Toujours, le manque de temps et d'argent nous en empêche. C'est dommage. 

Autrefois, un professeur de mon lycée nous a raconté une anecdote qui concerne la Hongrie, dans son cours d'anglais. Il a dit que la grammaire du hongrois était similaire à celle du japonais, en particulier, dans l'ordre des mots. En blaguant, il nous a demandé s'il valait mieux que les Japonais apprennent plutôt le hongrois. Cette anecdote m'a étonnée. Je pensais que le hongrois appartenait aux langues slaves. Dès lors, mon image de la Hongrie est une île déserte sur le continent européen en ce qui concerne l'aspect linguistique. Mes notes d'anglais étaient médiocres, j'ai seulement mémorisé une telle anecdote.

À propos, Bartók est Hongrois. Dans le film, l'année 1942 était décrite à travers des Hongrois. Bartók a décidé d'immigrer aux États-Unis à cette époque. Le film a été tourné en 1977, probablement il n'est pas tellement connu. Auparavant, j'ai lu le livre "World cinema" qui présente beaucoup de films du monde entier. Le titre "Les Hongrois" est impressionnant pour moi. Parce que c'est trop direct.

Au début de la scène, une poésie de Josef Attila est citée. En voyant le film, je me suis demandée qui était Josef Attila.

Nous, les Hongrois sont le peuple pur
   Sauf qu'ils sont stupides et gloutonnes
   L'espoir, ouvre la porte pour nous

Comme j'ai vu le film sur DVD en soustitre japonais, cette traduction en français n'est pas sûr. Et pourtant, on peut comprendre le sens de cette poésie, après avoir vu le film. La poésie représente bien le caractère des Hongrois. La Hongrie était alliée avec l'Allemagne durant la deuxième guerre mondiale.

À propos de l'intrigue, dans un village rural, quatre couples et deux hommes célibataires vont en Allemagne en tant que travailleurs migrants. Ils récoltent des fruits et sèment dans une ferme: il y a beaucoup de travail qui concerne l'agriculture et qui passe par un intermédiaire hongrois. Le propriétaire allemand du terrain est honnête et amical. Son fils est mort sur le champ de bataille. Cela l'attriste. En écoutant la musique classique, il rumine sur son fils. Cependant, la circonstance de la guerre se rapproche petit à petit de ces travailleurs migrants hongrois.


Un jour, des prisonniers français sont détenus dans un baraquement de cette ferme. Les travailleurs migrants hongrois voient ce spectacle. L'intermédiaire hongrois les avertit de ne pas s'intéresser à ce baraquement. Un autre jour, beaucoup de femmes polonaises et leur enfants sont emmenés par des soldats allemands. Le soir, un enfant devient malade, quatre femmes hongroises l'aident à le soigner, en donnant des aliments. Les femmes polonaises les remercient, et elles leur offrent des paquets de cigarettes haut de gamme et des vêtements. Le lendemain, ils disparaissent. Les travailleurs migrants ne peuvent pas le comprendre. Mais, ils travaillent sérieusement dans la ferme chaque jour pour l'envoi d'argent.

Une année s'écoule, ils retournent bientôt en Hongrie. Heureusement, les ravages de guerre ne les attaquent pas directement. Le propriétaire allemand estime leur bon travail et caractère. Ainsi, il leur propose de demeurer ici et de leur fournir une maison et un terrain. En dépit de cette bonne condition de travail, ces Hongrois refusent. Car, les membres de leur famille les attendent. Dès qu'ils retournent dans leur ville natale, l'annonce de recrutement est cruellement arrivée par l'armée hongroise. Le destin est toujours ironique.

Dans le film, il y avait deux épisodes impressionnants. Un vieillard parmi ces travailleurs migrants affirme: "Un pays qui est allié avec la Hongrie ne peut pas gagner la guerre". Est-ce que c'est une superstition ? Est-ce que cette idée provient du petit pays, la Hongrie qui est entourée par des grands pays dans l'Europe ? Quant à un autre épisode, un jour de repos, les travailleurs migrants sont emmenés dans une camionnette pour voir la mer. Ils sont inoccents et enjoués devant la mer. J’ai pensé qu'ils sont sincères comme dans la poésie, au début de la scène.

dimanche 10 mars 2019

Tu es obsédé par la mort ?

En janvier, je suis morte dans un rêve. C'était la quatrième fois. Pour la première fois, je suis morte, lorsque j'étais écolière. Mais j'ai oublié comment je suis morte. La peur m'a accablé. La deuxième fois était que j'avais eu un accident de la route, à mes 19 ou 20 ans. Une voiture m'a heurté, mon corps a été projeté par cette collision. Ensuite, j'ai été terrassée et écrasée par une autre voiture. La troisième fois était il y a environ 10 ans: quelqu'un a tiré une balle dans ma tempe. Le sang a coulé sur mon visage. Quant à la quatrième fois, une de mes connaissances a été assassinée par quelqu'un. Je ne sais pas qui était cette connaissance. Plusieurs de ses amis ramassaient des informations sur le criminel. Cependant, ils ont aussi été tués comme dans un roman policier. Et alors, je commençais à scruter ces affaires. Tandis que je dînais dans un bistrot, je pensais au criminel. Quelqu'un m'a tiré une balle dans le dos, mon torse est tombé sur la table. Je suis morte, en même temps, je me suis éveillé dans mon lit.

Deux semaines plus tard, après ce quatrième rêve sur ma mort, je suis allée chez le dentiste après le travail. À mon retour, pendant que je passais sur un passage piéton, j'ai failli être écrasée par une voiture. Le feu est passé au vert, j'ai avancé de quelques pas. La lueur des phares approchait de moi, je l'ai tout de suite remarqué. Le conducteur de cette voiture n'a pas pu me voir marcher sur le passage piéton derrière la voiture précédente qui tournait ? Je me suis arrêtée. Plus tard, j'ai parlé à ma mère de cette anecdote. En riant, je lui ai dit: "Prépare ta robe de deuil".

Au début de janvier, mon frère a laissé chez ma mère le livre "Death (The Open Yale Courses Series)" de Shelly Kagan qui est professeur de l'université de Yale. Est-ce que mon frère est obsédé par la mort ? La mort inopinée de notre père lui a donné une occasion de lire un tel livre. Après que ma mère l'a lu, je l'ai aussi lu. L'année dernière, le livre "Death" de Shelly Kagan est sorti, il était étalé dans beaucoup de librairies au Japon. Mon frère a contribué au chiffre d'affaire. Après l'avoir lu, je me suis demandée s'il était traduit en français. Comme je m'y attendais, il n'est pas traduit en français. Le professeur de philo, Shelly Kagan, nous pose des questions universelles. Par exemple, "Qu'est-ce qu'on devient après la mort ?", "Au fur et à mesure que l'on vieillit, pourquoi l'on a peur de la mort ?", et "Dans quelle situation le suicide est permis ?" etc. Le professeur nous explique soigneusement, en montrant des hypothèses, tant que possible il n'utilise pas tellement des termes philosophiques. Néanmoins, quelque chose m'a manqué. Ce livre n'est pas une thèse. Je pense que la facilité de la lecture est prioritaire. Dans ce livre en version japonaise, le chapitre métaphysique est omis, pourquoi ? À cause de cela, je n'ai pas pu être absorbée par cette lecture. ? Est-ce qu'il aurait mieux valu lire un autre livre ?

samedi 2 mars 2019

Un regret

Pendant que j'écrivais l'article "Les chaussures italiennes", la Suède m'a rappellé quelques films suédois. Je voulais présenter des films suédois, j'étais obligée d'y renoncer. Parce que l'article serait devenu certainement trop long. Cette fois, je vous présente le film suédois que j'ai vu sur DVD l'année dernière. Le titre est "Sami Blood".


Lorsque j'ai vu cette bande annonce, je ne connaissais pas cette réalisatrice Amanda Kernell. Le thème du film m'a intéressé. Pour l'instant, le cinéaste suédois Ruben Östlund est très connu, il a reçu la Palme d'or du Festival de Cannes en 2017. Beaucoup de cinéastes de la nouvelle génération apparaissent dans le monde entier.

À propos du film "Sami Blood", l'histoire est qu'une fille same choisit de vivre en liberté. Lors de ma préparation pour le voyage dans les pays nordiques, j'ai pu connaître la Laponie et les Samis. Le paysage de la Laponie est comme un paradis pastoral dans les photos. J'ai simplement pensé que les Samis étaient protégés dans les pays nordiques. À cette époque, je ne savais pas quelle mesure était prise par l'État suédois autrefois. Grâce au film "Sami Blood", je me rends compte de mon ignorance.

Explications de l'intrigue du film, une vieille dame retourne dans sa ville natale pour les funérailles de sa petite sœur au début de la scène. Son expression du visage est sévère, les rides profondes sont gravées sur son visage. Comment a-t-elle mené sa vie jusqu'à maintenant ?

La scène remonte aux années 30, la tribu indigène (les Samis) est considérée comme une tribu inférieure, les Samis subissent la discrimination et le préjugé. Une fille same, Elle-Marja, et sa petite sœur, Njenna, vont au pensionnat. Comme Elle-Marja est intelligente, elle apprend tout de suite la langue suédoise. De plus, ses notes sont brillantes. Mais, son institutrice lui affirme que les Samis ne peuvent pas vivre bien dans la société suédoise.

Un jour, quelques jeunes soldats passent près du pensionnat, Elle-Marja entend qu'une fête estivale a lieu. Et alors, elle vole des vêtements occidentaux, car elle porte toujours le costume ethnique. Elle fait semblant d'être Suédoise et veux sortir de la circonstance actuelle. Sa curiosité l'incite à aller à la fête. Cependant, l'atmosphère de la fête n'est pas habituelle pour elle. Un jeune homme Niklas lui adresse la parole. Ils s'entendent bien, et ils s'embrassent. Juste à ce moment, sa petite sœur vient chercher Elle-Marja et l'appelle. Il faut qu'elle retourne au pensionnat à contrecœur. Évidement, une punition corporelle l'attend.

Plusieurs jours plus tard, un anthropologue visite ce pensionnat pour une enquête. Il fait mesurer par son assistant la tête et le nez etc. des filles sames avec un pied à coulisse. Ensuite, il leur demande d'ôter le sous-vêtement pour prendre une photo. En voyant cette scène, j'ai éprouvé de la terreur. C'est presque une torture pour ces adolescentes. J'ai bien compris bien que les Samis ne sont pas traités en tant qu'être humain. Elle-Marja souhaite intégrer la société suédoise et gagner la vie libre. Elle décide d'aller voir Niklas et prend le train. Tant bien que mal, elle parvient à sa maison. La mère de Niklas lui dit que son fils est sorti. Elle ne peut pas y renoncer, elle frappe à la porte d'entrée à nouveau. Niklas retourne chez lui, il surprend qu'elle l'attend. Ce soir, elle loge dans sa chambre, ils font l'amour. Elle essaie de rester dans sa maison. La famille de Niklas ne l'accepte pas résolument. Ses parents avertissent Niklas: "Elle est Sami. Quitte-la." Il ne peut pas résister aux parents. Cet événement désoriente Elle-Marja.

Néanmoins, elle se faufile dans un collège ou lycée, on ne sait pas exactement. Je me suis demandée si ce n'est pas nécessaire d'avoir un certificat de résidence et des autres papiers. Cette chose n'est pas mentionnée dans le film. Les étudiantes suédoises de sa classe voient Elle-Marja avec un regard singulier. Son fort tempérament lui apporte l'adaptation à la vie scolaire. Mais, un problème survient, c'est les frais de scolarité. Elle supplie Niklas de lui prêter de l'argent. Il refuse, c'est trop cher, et il ne peut pas l'aider.

Elle est obligée de retourner dans sa ville natale, sa famille la voit et la méprise. Elle demande à sa mère de payer ses frais de scolarité. Sa mère lui répond qu'elle ne peut pas trouver l'argent. De manière agressive, Elle-Marja lui propose de vendre une ceinture coûteuse, souvenir de son père. Mais sa mère riposte. Elle-Marja sort de la maison et dort dehors ce soir-là. Le lendemain matin, sa mère se rapproche d'elle avec cette ceinture.

La scène change, la vieille dame Elle-Marja contemple le paysage de la Laponie et rumine sa vie dure. Devant le cercueil de sa petite sœur, elle ouvre le couvercle et s'excuse auprès de sa petite sœur. Cette parole traduit le regret de rejet de son identité. Elle a voulu  s'émanciper de son origine, elle s'interroge maintenant si elle n'a pas perdu beaucoup de choses à cause de cela.