jeudi 28 novembre 2019

Les ondes Martenot

Lorsque j'ai logé chez ma mère il y a quelques mois, je regardais un concert de musique classique à la télé. Car, je n'ai pas de télé chez moi. Cette représentation était "La Turangalîla-Symphonie" d'Olivier Messiaen. Le chef d'orchestre était Paavo Järvi. Comme je suis inculte, je ne connaissais pas cette symphonie ni ce compositeur. Paavo Järvi l'expliquait un peu. Ce qui m'intéressait, c'est que les ondes Martenot sont utilisées dans cette musique.

La présentation a commencé, ma mère est revenue de la cuisine. En montrant l'écran, elle m'a demandé: "Qu'est-ce que c'est cet instrument bizarre ?" Je lui ai répondu que c'était les ondes Martenot qui est un instrument éléctronique comme le thérémine. Elle m'a demandé pourquoi tu le savais ? Gênée, je lui ai répondu: "Autrefois, je suis allée au concert des ondes Martenot qui avait eu lieu au théâtre de Nô". Ce concert était en 2001, je l'ai cherché tout à l'heure sur lnternet. Dans ce concert, le musicien a brièvement expliqué aux spectateurs le mécanisme de cet instrument. Il y a deux manières de jouer, taper les claviers et glisser des fils qui sont installés devant ces claviers.

Quant à la Turangalîla, c'est un type de la musique contemporaine. Selon l'explication du chef d'orchestre, la Turangalîla est inspirée de "Tristan et Iseut", je n'ai pas pu trouver un point commun entre la Turangalîla et "Tristan et Iseut" de Wagner. De temps en temps, ma mère m'a dit quelque chose, je n'ai pas pu me concentrer sur cette représentation à la télé. Alors, j'ai vu tout à l'heure une représentation de "la Turangalîla" sur Youtube, le pianiste tape fortement des claviers, Le son des ondes Martenot est très accentué. Mon cœur n'est pas tellement exalté. Cette symphonie se compose de dix mouvements. La durée est longue. Je me demande si les membres de l'orchestre ont besoin de la concentration.


Il y a plus de dix ans, ma mère m'a fièrement demandé si je connaissais le professeur Termen. Je lui ai répondu: "Oui, il a inventé un instrument éléctronique, c'est le thérémine. Pourquoi ? J'ai vu un film documentaire qui concerne le thérémine au cinéma. En ayant l'air déçu, elle m'a dit: "Ah, tu l'as déjà vu !! J'ai emprunté ce DVD à la bibliothèque." Le son de thérémine est parfois utilisé dans des films comme un effet sonore. Ce qui m'intéresse, c'est que bien que l'on ne touche pas cet instrument, le son sonne. Le mouvement des mains change le son. Objectivement, ce spectacle est comme si le chef d'orchestre agitait une baguette. Moi, je préfère plutôt le thérémine aux ondes Martenot.

samedi 23 novembre 2019

C'est l'impôt du sang ?

Au début de ce mois, lorsque je suis retournée chez ma mère comme d'habitude, ma mère m'a dit: "Tu sais combien d'argent est versé pour la sécurité d'Halloween à Shibuya ?" Je lui ai répondu que je ne le savais pas. Cela ne m'intéressait pas. Probablement, au total, c'était environ 30 ou 40 mille euros ? Farouchement, elle m'a informé de la somme, environ 775,000 euros. C'est exorbitant pour le vacarme d'Halloween sur la route. Ma mère et moi avons discuté sur ce fait. Pourquoi la fête d'Halloween a lieu en public ? Halloween n'est pas la culture japonaise. Ceux qui veulent se déguiser et défiler, est-ce qu'ils doivent aller à Tokyo Disneyland ou Universal Studios Japan ? Si de tels gens manifestent contre le gouvernement comme les jeunes participants des mouvements des parapluies, nous ne nous plaindrions pas. Ces jeunes japonais ne pensent pas que l'impôt du sang que le peuple japonais paye, doit être utilisé pour la sécurité d'Halloween à Shibuya ? Ma mère m'a dit: "Ce pays est déjà mort." Je lui ai répondu: "Je le sais depuis longtemps."

Dans l'article dernier, j'ai écrit un peu sur les jeux olympiques. Cette année, la coupe du monde de rugby a eu lieu au Japon. L'équipe japonaise était dans les 8 meilleurs dans ce tournoi, elle a produit un résultat remarquable. Je ne connais pas les régles du rugby. Ma mère non plus. Néanmoins, elle regardait un match de l'équipe japonaise à la télé. Cela m'a tellement intéressé. Un intervieweur a demandé à plusieurs supporteurs japonais devant le stade s'ils connaissaient bien les régles du rugby. Ses réponses étaient "Pas tellement".

Je regardais le spectacle des supporteurs japonais au stade à la télé, leur enthousiasme m'a fait peur. Je me suis demandée si le rugby était populaire au Japon. Plutôt le baseball ? D'où jaillit leur enthousiasme ? Est-ce que c'est du patriotisme ? Je souhaite que le gouvernement ne profite pas de cet enthousiasme, qu'une guerre ne soit pas causée à nouveau. En outre, j'espère que cet enthousiasme déclenche la participation à un vote.

Auparavant, une professeure corréenne qui parle bien le japonais disait à la télé: "En général, les Japonais ne s'unissent pas. Et pourtant, si une chose importante survient, ils s'unissent étonnamment." Elle a raison. Cette caractéristique est stupide ou pas ? Je ne le sais pas.

vendredi 15 novembre 2019

Le gabbeh

Une fille de mon cousin a accouché le mois dernier, ma mère et moi sommes allées dans un grand magasin pour acheter un cadeau la semaine dernière. Et après, nous déambulions dans le rayon de l'équipement pour la salle de séjour. Des tapis artisanaux nous ont sauté aux yeux. En touchant un tapis, nous nous disions: "C'est très beau". Un vendeur étranger nous a adressé la parole: "Ces tapis iraniens sont gabbeh". Je lui ai dit que j'avais vu le film "Gabbeh" de Mohsen Makhmalbaf il y a longtemps. Il nous a expliqué: "Oui, des Iraniennes tapissent soigneusement à la main. Par exemple, ce grand tapis, cela a pris deux ans". Nous l'avons vu, en même temps cette étiquette aussi, cela coûtait trop cher. C'était environ 3786 euros. Ce prix allait provoquer notre évanouissement.

Il a ajouté: "C'est sûr que c'est très cher. Mais, ça dépend des gens." J'ai estimé que ce vendeur étranger parlait couramment le japonais. Cependant, est-ce qu'il est vraiment Iranien ? Je lui ai posé cette question. En souriant, il m'a répondu qu'il était Turc. La Turquie est un pays pro-japonais. En 1890, un navire turc (l'Ertuğrul) était en détresse à cause d'un typhon au large d'une côte de Wakayama. Beaucoup de villageois de pêcheurs dans la préfecture de Wakayama ont sauvé des marins turcs. Ils leur ont offert des vêtements et alimentation de secours. Il y a deux ou trois ans, une affaire décevante est arrivée dans ce pays. Car, lors de la sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques de 2020, Istanbul a perdu contre Tokyo. J'ai soutenu Istanbul. En 1964, les Jeux olympiques ont déjà eu lieu à Tokyo. Est-ce qu'il est nécessaire qu'une ville élue dans le passé soit sélectionnée encore une fois ? Je ne pense que les Jeux olympiques est un foyer de corruption.

À propos du film "Gabbeh", la vie des nomades est décrite. Un couple âgé vient laver un gabbeh dans un ruisseau. Une jeune femme apparaît. Elle leur raconte son histoire défavorisée. Elle est tombée amoureuse d'un jeune homme qui montait un cheval blanc. Et pourtant, comme son père est rigoureux, il n'accepte pas ce mariage. Cette jeune femme tapisse un gabbeh, comme si elle tapissait le temps précieux. Ce film signifie que la vie est comme la couleur du gabbeh. J'ai cherché ce synopsys sur Internet. Il n'y avait pas de synopsys en détail. Je veux connaitre la fin que j'ai complètement oubliée.

samedi 9 novembre 2019

C'est une ascèse ?

J'ai séché le travail pour voir le film "Le Tango de Satan" de Tarr Béla au cinéma. Pour moi, ce film est plus important que le travail. Comme ce jour était en semaine, j'ai supposé qu'il n'y aurait pas beaucoup de spectateurs au cinéma. Néanmoins, je suis arrivée une demi heure avant cette projection. Un vendeur au guichet m'a donné un ticket numéroté "34", cela m'a choquée. Finalement, la salle était presque comble. En voyant ce spectacle, je pensais que ces spectateurs étaient fous. Ah, moi aussi !!

Quant à ce film, la durée est 438 minutes, ce film se compose d'environ 150 plans séquences. En quelque sorte, est-ce que voir ce film est une ascèse ? Si je le voyais sur DVD, je ne pourrais pas tellement me concentrer. Le film "Le Tango de Satan" est aussi en noir et blanc comme les autres films de Tarr Béla. Je me suis demandée si la somnolence me gagnerait invinciblement. Contre toute attente, j'ai regardé les fascinantes images projetées sur l'écran avec zèle. Cette expérience était précieuse et heureuse.

À propos de l'intrigue du film, c'est très simple. Dans un village terne, plusieurs villageois envisagent de fuir et d'emporter l'argent des autres. Et pourtant, une nouvelle arrive. Bien que l'homme Irimiás soit mort l'année dernière, il retourne dans ce village. Alors, les villageois tombent dans le désarroi. Irimiás est un messie ou pas pour eux ? Au fur et à mesure que l'histoire avance, on peut saisir la relation entre les villageois. Si un film hollywoodien décrivait ce contenu, la durée serait peut-être deux heures et demi. Ceux qui aiment des films hollywoodiens, les plans séquences les ennuient et agacent. Ils ne se contentent jamais de cette fin de "Le Tango de Satan".


Plusieurs séquences étaient très impressionnantes. Présentons les brièvement. Premièrement, la séquence où une fille brime son chat dans un hangar. Elle se tue enfin avec rodenticide. Est-ce que des groupes de protéction des animaux n'avaient pas critiqué ce film ? Il est souvent normal qu'une personne faible maltraite une personne encore plus faible. C'est un microcosme de ce qui se passe dans le monde entier, dans n'importe quelle époque. C'est sûr que cette scène est cruelle, j'ai pensé que c'était important dans le film. Cette fille éprouve toujours de l'aliénation. Elle décide de se suicider. C'est un signe de réprobation ?

Deuxièmement, un médecin de ce village enregistre en détail le comportement des villageois et ce qu'il se passe, en buvant de l'alcool dans sa chambre, mais il est une personne clé, il sembre être Dieu. Il ne voit pas Irimiás. Car, tandis qu'il est hospitalisé, Irimiás arrive dans ce village et emmène les autres villageois. Précisément, le médecin dieu est absent pour quelque temps, mais il sait tout. La scène finale où ce médecin cloue des planches à la fenêtre est symbolique. Les paupières du dieu se ferment.

Troisièmement, Irimiás sermonne les villageois devant le cercueil de la fille qui s'est suicidée. Son ton éloquent est comme un prêtre ou un charlatan. Il propose de déménager pour construire le futur et de fonder à une seigneurie pour sortir de la pauvreté. Et puis, tous les villageois confient leur argent à Irimiás. Irimiás leur dit: "C'est parti pour l'avenir. Vous êtes libres de partir à cet instant". Dans le livre "Soixante chapitres pour comprendre la Hongrie" que j'ai lu il y a quelques semaines, l'abolition du servage a provoqué l'augmentation de clochards. Une telle chose était mentionnée. Est-ce que le cadre d'une époque dans le film est vers le milieu du 18 ème siècle ? Les gens incultes sont exploités, c'est leur destin inéluctable ? Dans le système social, en voyant ce spectacle, la classe riche glousse à leur insu. Les villageois ne peuvent pas tellement comprendre la notion de la liberté dont Irimiás parle. Cependant, je ne peux jamais les blâmer. Comme le livre "La peur de la liberté" d'Erich Fromm, la liberté nous rend heureux, de temps à autre, elle nous ronge. Ce film "Le Tango de Satan" décrit le monde profane à travers des plans séquences persistants et des gros plans de l'expression du visage des villageois.

Après avoir vu ce film, une question est survenue. Irimiás est un personnage de bible ? J'ai pu trouver cette réponse sur Internet. Irimiás est Jérémie. Comme vous êtes Européens, vous pouvez le comprendre.

Et à part cela, maintenant je veux voir encore une fois "Andreï Roublev" d'Andreï Tarkovski et "Le Voyage des comédiens" de Theo Angelopoulos: parce qu'il y a une scène près de la fin du film "Le Tango de Satan" où un homme loufoque fait carillonner une cloche, en criant: "Des Turques viennent ! Des Turques viennent !" Pourquoi ? Jadis, la Hongrie était occupée par l'Empire ottoman. Je pense que cette chose se lie à la parole de l'homme loufoque. On dit que l'histoire se répète, est-ce que le réalisateur Tarr Béla fait une allusion à cela ? Dans la scène finale de "Andreï Roublev", une cloche qu'un garçon a fabriquée sous l'ordre d'un archiduc, retentit. Comme j'ai vu ce film il y a plus de vingt ans, je ne peux pas me souvenir de ce processus.

Une autre scène dans "Le Tango de Satan" où des villageois dansent dans un bar, cela m'a rappelé la scène où des libéraux dansent dans un bar dans "Le Voyage des comédiens". Des royalistes entrent dans ce bar, l'atmosphère change, la tension monte. Il m'a apparu que le mouvement de caméra dans cette scène était singulier. Il n'y a pas de découpage, le temps de la scène se change naturellement. Je voudrais le vérifier. Mais, la durée de ces deux films est longue.

vendredi 1 novembre 2019

Mon cœur est libre ?

Avant que je voie le film hongrois "Le Tango de Satan" de Tarr Béla la semaine prochaine, j'ai lu le livre "Soixante chapitres pour comprendre la Hongrie", écrit par quelques professeurs japonais. Auparavant, j'ai écrit sur le film "Les Hongrois", ensuite j'ai vu le film "Bizalom" d'István Szabó. Dans ce film, les Nazis envahissent Budapest pendant la Seconde Guerre mondiale. Un jour, le mari de l'héroïne qui participe au mouvement de résistance doit se cacher quelque part. Quand l'héroïne sort d'un cinéma, un homme inconnu s'approche d'elle et lui explique l'activité de son mari. L'héroïne aussi est vouée à se cacher dans une maison et forme un couple avec le ce faux mari. À ce moment, on ne sait pas d'où les informateurs les observent, la tension subsiste. Comment ce couple devient finalement ? Je ne savais pas dans quel processus la Hongrie a été impliquée pendant la guerre à travers ce film.

Alors, j'ai pensé qu'il valait mieux apprendre l'histoire de la Hongrie. Car, lorsque j'étais lycéenne, l'histoire de ce pays n'a pas tellement été présentée dans le manuel scolaire d'histoire mondiale. Sur le plan géopolitique, la Hongrie est entourée par des pays slaves et germaniques, et elle est secouée sans cesse. Et pourtant, ce pays est un carffour multiculturel. En 2004, la Hongrie a adhéré à l'Union Européenne. Elle profite temporairement de cette adhésion, et cependant, le problème de l'immigration est survenu en 2015. Les principales gares ont été fermées par la police et des fils barbelés ont été installés à la frontière serbe ou roumaine. Maintenant, on assiste à la montée de plus en plus forte du parti nationaliste.

Pour ma part, il y a des films hongrois impressionnants. Quel est le film hongrois que j'ai vu pour la première fois ? Probablement, c'est le film "Bolshe Vita" ou "Der Weg nach Eden". Je crois que ces deux films sont sortis à la même époque au Japon.

Quant au film "Bolshe Vita", réalisé par la hongroise Idolya Fekete, voici le synopsis: deux Russes qui sont musiciens de rue aspirent au monde libre et visitent Budapest. Une Anglaise et une Américaine voyagent dans cette ville. Les quatres personnes se rencontrent. Deux histoires d'amour parmi eux se déploient entre eux. Bien que l'armée soviétique se soit retirée, des Russes vagabonds, évadés de l'Union soviétique, qui font le travail au noir demeurent à Budapest. Des Hongrois offrent des logements pour des tels Russes, et leur extorquent de l'argent pour le marché noir.


Un tel côté obscure est aussi décrit. On peut encore sentir l'ambiance du socialisme après son effondrement. Ce n'est pas un documentaire, et cependant, je me demande si ce film est considéré comme un témoin de l'histoire de la Hongrie. À vrai dire, une réplique du film m'a touché autrefois. Une Anglaise ou une Américaine dit à un Russe: "Même si on changeait de lieu, il n'est pas raisonnable que son cœur devienne libre". Le changement du lieu nous apporte certainement quelques choses efficaces, par exemple, une émancipation, une fraîcheur, et un redémarrage dans la vie etc. Je pense que c'est une vérité. En réalité, il y a des frontières légales. Comme le Japon est une île, la géographie fait que les frontières ne sont pas faciles à franchir. Et pourtant, l'état du cœur est toujours libre, cela n'a aucun rapport avec le changement de lieu. Le cerveau humain cherche des prétextes. Donc, on s'entrave soi-même. Il me semble que cette réplique du film est comme un proverbe de la vie. De temps en temps, je m'interroge si mon cœur serait libre n'importe quand.

À propos d'un autre film "Der Weg nach Eden", c'est un documentaire, je ne sais pas pourquoi ce titre est allemand. Mais, un anatomiste hongrois János qui habite à Budapest travaille dans un hôpital chaque jour. La caméra saisit sa vie quotidienne. Lorsque j'ai vu l'affiche de ce film, une phrase qui était écrite m'a choquée: "Si vous vous sentez mal à cause des images du film, sortez de la salle de cinéma, s'il vous plaît". Je suis allée au cinéma pour le vérfier, c'était simplement pour éprouver mon courage. Des cadavres sont découpés par János avec des outils, des entrailles, des cervelles sont montrées, ces images sont frappantes. L'attitude sérieuse de János pour le travail de l'anatomie et son sentiment de respecter les cadavres se transmettent aux spectateurs. Et alors, les images des entrailles qui sortaient d'un cadavre n'étaient pas si grotesques pour moi. Ce film est d'une bonne qualité.

Au Japon, il y a une expression "職業に貴賤なし (Syokugyō ni kisen nashi)", cela veut dire que toute les professions ne sont pas humbles ni précieuses et n'ont aucun rapport avec l'homme de haut rang et de bas rang.