samedi 29 juin 2019

Fait bouillir de l'eau chaude !


À la fin de l'année dernière, j'ai lu "L'histoire de l'art du bleu" qu'une amie m'a recommandé. Auparavant, j'ai vu quelque part le nom de cet auteur Kobayashi Yasuo. Je ne m'en suis pas souvenue. Alors, j'ai cherché son nom sur l'internet. Ce mystère a été subitement résolu. Son épouse est française, France Dhorne. Ce couple a écrit ensemble le livre "日本語の森を歩いて(On marche dans la forêt du japonais)". Je voulais le lire depuis longtemps. Néanmoins, j'ai oublié de le noter sur mon cahier. Après avoir écrit l'article "Un jeu de mots", j'ai entamé cette lecture.

Dans l'introduction, France Dhorne est linguiste, elle a principalement écrit ce livre, en comparant le français et le japonais. Son mari est professeur de philo. Il a traduit en japonais le texte que son épouse avait écrit. Ce couple a discuté sur des sujets du livre. Les Francophones qui apprennent le japonais cognent contre des murs linguistiques, France Dhorne les explique et les analyse soigneusement au moyen de la philologie. En d'autre termes, ce sont les mêmes murs contre lesquels les Japonais qui apprennent le français cognent. En particulier, deux chapitres m'ont intéressé.

Premièrement, c'est une expression japonaise "お湯を沸かして(Oyu wo wakashite)". Cela veut dire que "Fait bouillir de l'eau". Mais, essayons littéralement en français cette phrase. "お湯を沸かして(Oyu wo wakashite)" est "Fait bouillir de l'eau chaude". Absolument, c'est bizarre pour les Francophones. Pourquoi les Japonais ne disent pas "熱い水 (atsui mizu = l'eau chaude)" ? De plus, pourquoi le mot "お湯 (oyu= l'eau chaude)" existe ? Si vous posez de telles questions aux Japonais, ils ne pourront pas répondre. Moi non plus. Selon l'explication du dictionnaire japonais, "お湯(oyu)" est l'eau bouillie. Et alors, l'auteur pense que cette expression japonaise "お湯を沸かして(Oyu wo wakashite)" est contradictoire. Parce que ce signifie qu'on fait bouillir à nouveau de l'eau bouillie, bien que l'eau ait été déjà bouillie.

L'auteur observe deux verbes japonais "沸く(waku)=bouillir" et "沸かす(wakasu)=faire bouillir", et indique que le verbe "沸かす(wakasu)" comporte déjà le verbe "させる(saseru)=faire". Donc, "沸く(waku)=bouillir" et "させる(saseru)=faire" se sont unifiés, c'est le verbe transitif "沸かす(wakasu)="faire bouillir". En français, "bouillir" est le verbe intransitif, pour qu'on le transforme en verbe transitif, il faut utiliser le verbe causatif "faire". Inversement, on transforme un verbe transitif en verbe intransitif, ce sont les verbes pronominaux. Comme ils n'existent pas dans le japonais, lorsque j'ai commencé à apprendre le français, c'était embarrassant.

L'auteur continue d'expliquer un problème qui reste jusqu'à la fin. C'est l'idée de "お湯が沸く(Oyu ga waku = l'eau chaude bout)." Pour le japonais, seulement, "お湯 (oyu= l'eau chaude)" a la nature de "沸く(waku)=bouillir". L'image centrale de "沸く(waku)=bouillir" est basiquement jaillir d'en dessous. Alors, il y a un autre "湧く(waku)",
水が湧く(mizu ga waku)= l'eau jaillit
蛆が湧く(uzi ga waku)= des asticots apparaissent.
"湧く(waku)=jaillir et apparaître" a la même image centrale de "沸く(waku)=bouillir". Mais, ces deux phrases sont utilisées pour un phénomène naturel. "沸く(waku)=bouillir" implique qu'il y a l'action humaine de faire bouillir de l'eau. En conséquence, l'auteur déduit qu'on peut dire en jaoponais "お湯を沸かして"(Oyu wo wakashite) = "Fait bouillir de l'eau chaude".

Deuxièmement, c'est une phrase "捻挫は治った(Nenza wa naotta)". Littéralement, on la traduit en français, par "Mon entorse a guéri". Les Francophones disent que la phrase est bizarre. Ils la corrigent correctement comme cela, "Je suis guéri. Mon pied va mieux". J'ai commis une telle erreur plusieurs fois. L'auteur s'interroge: "Une personne est guérie ? Ou une maladie est guérie ?" Selon son explication, le verbe français "guérir" est dérivé du mot germanique "warjan". Le sens originel signifie "protéger les personnes". Ainsi, la notion du verbe français "guérir" est lié étroitement aux personnes. C'est très instructif pour moi.

Quant au verbe japonais "治る(naoru)=guérir", son sens originel veut dire "se redresser et reconstruire". Il y a une autre "直る(naoru)" qui a la même prononciation. Dans quelle situation ce verbe japonais "直る(naoru)" est utilisé ? Par exemble, タイヤが直った。(Taiya ga naotta = Le pneu est réparé). Dans le cas de ce verbe "直る(naoru)", le sujet est toujours un objet. Le sujet de "治る(naoru)" est une personne ou une maladie. Par exemple, 山田さん治った?(Yamada san naotta) ? = Monsieur Yamada est guéri ? En fait, le sens de cette phrase japonaise est que la maladie de Yamada a guéri. Sa maladie est omise dans cette phrase japonaise. Lorsque les Japonais parlent, ils ne distinguent pas particulièrement ces deux verbes "治る(naoru)" et "直る(naoru)". Mais, il faut radicalement faire l'exercice d'homonyme dans les caractères chinois à l'école au Japon. Par exemple,
厚い本 (atsui hon)  = livre épais
暑い夏 (atsui natsu) = l'été chaud
熱いお茶 (atsui ocha) = le thé chaud
Je pense qu'il y a beaucoup d'homonymes dans le japonais. Il y a quelques années, dans l'interview de Stefan Kaiser qui est professeur en japonais sur internet, il raconte que les caractères chinois sont un luxe dans la langue japonaise et sont un élément de jeu. Ajouté à cela, la quantité de caractères chinois que l'on connait devient une sorte de baromètre de l'intelligence au Japon. Cependant, l'apprentissage de caractères chinois est un gaspillage comme ce prof le dit. Tant de temps ont été dépensés pour cela à l'école primaire et au collège. Si les Japonais n'utilisent pas le caractères chinois, d'abord ils auront du mal à lire le texte qui est écrit seulement en Hiragana. Il leur semble que c'est fade, parce que ce texte manque de modulation.

L'orientation de cet article a dévié. Finalement, le livre "日本語の森を歩いて(On marche dans la forêt du japonais)" m'a donné des nouveaux points de vue entre le français et le japonais. Je souhaite que ce livre soit traduit en français. C'est bénéfique pour les francophones qui apprennent le japonais.

samedi 22 juin 2019

Un jeu de mots

(Ogre)
Le mois dernier, un correspondant français a utilisé "onirique" dans une phrase. J'ai oublié ce mot français. Et après, en le voyant, un caractère chinois a surgi à mon esprit. C'est "鬼"(oni=ogre). Onirique est maintenant devenu "鬼rique". L'image est qu'un ogre joue dans mon rêve. Quelle idée amusante. La manière de lire ce caractère chinois est "oni". Absolument, les Francophones savent que l'étymologie de "onirique" dérive de "Oneiroi" dans la mythologie grecque. 

Au Japon, on utilise des caractères chinois comme équivalent phonétique. C'est simplement un jeu de mots. Dans les années 70 et 80, les bandes de motards utilisaient souvent de tels caractères chinois. Les membres des bandes portaient des costumes spécifiques. Des caractères chinois drôles étaient écrits sur leurs costumes. Présentons deux exemples.

1) よろしく (Yoroshiku)
Cela veut dire "Salue bien". Comment on change le sens de ce mot avec des caractères chinois ? よろしく devient 夜露死苦. Expliquons ces quatres caractères chinois.
夜 = la nuit
露 = la rosée
死 = la mort
苦 = douloureux, pénible, dur etc.
C'est la pagaille. 夜露死苦 s'écarte du sens de よろしく (Salue bien). Mais 夜露死苦 peut se lire "Yoroshiku".

2) あいしてる (Aishiteru)
Cela veut dire "Je t'aime". あいしてる devient 愛死天流. Qui a pensé ça ? Ce 愛死天流 me fait rire. Est-ce que les membres des bandes de motards aiment le caractère chinois "死" ? Ils montent sur une moto et roulent à grande vitesse. Il est normal qu'ils risquent la mort. Expliquons ces quatre caractères chinois.
愛 = l'amour
死 = la mort
天 = le ciel
流 = couler, s'écouler, courir, passer etc.
Ce "愛死天流" est aussi à la fois nul et marrant. Sûrement, "愛死天流" peut se lire "Aishiteru". Je souhaite que les étrangers qui apprennent le japonais n'utilisent pas de tels caractères chinois.

À propos, est-ce que les bandes de motards existent encore de nos jours ? Cette réponse est "non", de telles bandes sont une sorte d'espèces menacées. Parce que ses membres ont vieilli, ils ont leur ménage. Il y a un film documentaire japonais qui concerne une grande bande de motards "Black Emperor". Le titre du film est "God Speed You ! Black Emperor". Je ne sais pas si ce film est sorti dans les pays francophones.


Le cinéaste Yanagimachi Mitsuo a filmé leur mode de vie, la hiérarchie de cette bande, leur relation familiale etc. De temps en temps, leurs sourires étaient innocents. Ce film consiste en une instauration de la confiance entre le cinéaste et des garçons de cette bande. À cette époque, comme le cinéaste était jeune, est-ce qu'ils ont relâché leur vigilance ?

Je considère que ce film est une archive qui témoigne de l'atmosphère d'une époque. C'est précieux sur le plan sociologique. En se focalisant sur ces gens en marge, une ombre de la croissance économique au Japon est montrée. Après la guerre, le Japon a poursuivi avec acharnement l'aisance matérielle. La majorité des pères étaient absorbés par leur emploi, au point de négliger leur famille. Ils pensaient que c'était le meilleur. Certaines mères travaillaient à temps partiel, les autres étaient femmes au foyer. La conversation familiale ne fonctionnait pas suffisamment. Cela a détruit parfois la famille.

Quant au titre du film, un groupe musical à Montréal se nomme comme ce titre. Il y a longtemps, une amie m'a prêté son album "Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven". En voyant le nom du groupe, je me suis demandée si le contenu de ce film documentaire avait plu aux membres de ce groupe. Ou simplement, la résonance linguistique de ce titre ? Je ne sais pas. Leur musique appartient au genre "Post Rock." La musique dépend toujours du goût personnel.

vendredi 14 juin 2019

Un grand pays d'immigration

Auparavant, j'ai écrit que j'avais voulu faire un petit boulot pendant la semaine d'or. Il y a une usine où j'ai postulé. Elle se trouve près de chez ma mère, On peut y aller en voiture à peu près en 10 minutes. Ma mère m'a dit: "Je connais cette usine, on dit que quelques chinoises y travaillent, et la tâche est l'enveloppe de bonbons et gâteaux". Mais, l'usine a été fermée pendant la semaine d'or, je n'ai pas pu travailler. C'était dommage. Franchement, en observant la circonstance qui entoure ces ouvriers chinois au Japon, je voulais écrire un reportage.

La loi sur le contrôle de l'immigration a été révisée depuis avril 2019 au Japon. Quasiment, ce pays a pris le gouvernail pour devenir un grand pays d'immigration. Ces dernières années, le nombre de travailleurs étrangers a notablement augmenté sous la mondialisation excessive et la pénurie de main-d'œuvre au Japon. Selon une donnée statistique des États membres (35 pays) de l'OCDE, le Japon est déjà au quatrième rang des pays d'immigration dans le monde entier en 2018. Le gouvernement voudrait dissimuler cette vérité au peuple japonais.

Racontons une petite histoire: une jeune vietnamienne ou thaïlandaise travaille en tant que caissière dans un supermarché où je vais souvent. Elle est très sérieuse, j'ai vu une fois qu'elle enseignait la manière d'utiliser la caisse à une lycéenne. Un jour, lorsque je faisais la queue, un client japonais qui était devant moi a hautainement déposé l'argent sur le plateau de la caisse comme s'il le jetait. Son air était antipathique. Néanmoins, cette jeune asiatique souriait et s'occupait de son travail. Je me suis demandée si cet homme était un connard. De plus, je voulais le frapper. Je ne savais pas s'il pensait que les Japonais étaient supérieurs aux autres asiatiques. Son comportement honteux m'a énervé. Chaque fois que je vois des travailleurs étrangers au Japon, j'imagine que si le Japon est en faillite, il est possible que je travaille dans un pays étranger. Cette possibilité n'est jamais à 0%. Ce n'est pas exagéré. Probablement, ce connard doit manquer d'imagination. L'époque où nous perdrons notre travail grâce à l'intelligence artificielle arrive bientôt. Mais on ne sait pas quand.

Il y a deux semaines, j'ai lu un article sur internet dans lequel Emmanuel Todd donnait des conseils aux Japonais pour accueillir des travailleurs étrangers au Japon. Il prétend que le multiculturalisme est une sorte d'isolation, il faut que le Japon fasse l'assimilation culturelle aux travailleurs étrangers. Est-ce que c'est une conclusion de son analyse tirée de la situation de l'immigration en Europe ? Est-ce que le choix n'est que l'un ou l'autre ? Je crois que la majorité des Japonais ne veulent pas forcer l'assimilation culturelle aux travailleurs étrangers. Parce que le Japon a pris des mesures coloniales dans plusieurs pays asiatiques pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est un trauma historique. Mais, les Japonais demandent toujours l'incitation au conformisme pour eux-mêmes. Je pense que c'est un peuple bizarre et embêtant. Comme j'ai écrit l'article "La génération de glacier", il y a maintenant beaucoup d'Hikikomori. Complètement, ils sont un peuple abandonné. Ce n'est pas nécessaire qu'on leur enseigne le Japonais. S'ils travaillaient à temps partiel, la pénurie de main-d'œuvre serait améliorée un peu.

On craint que la loi sur le contrôle de l'immigration qui a été révisée soit un nouveau système d'esclavage. Les travailleurs japonais sont déjà esclaves, les travailleurs étrangers sont encore exploités, c'est pitoyable. Je me demande jusqu'à quand le Japon est un pays charmant .

samedi 8 juin 2019

Mon sac à dos

Dans ces dernières années, ma mère me dit parfois que j'utilise encore ce sac à dos, le tissu du sac est très usé. Je l'ai lavé quelques fois à la main. Cette couleur est délavée. Ma mère m'a dit de nouveau la semaine dernière qu'il vallait mieux acheter un nouveau sac à dos, et le mien avait l'air pauvre. En riant, je lui ai répliqué qu'il n'avait pas l'air pauvre, mais que c'est moi étais pauvre. Et pourtant, elle m'a contesté que j'avais acheté un billet de Nô le mois précédent et celui de concert en avril, malgré ma pauvreté. Tant pis ! Le sac à dos est moins important que la représentation de Nô et le concert pour moi. C'est une question de priorité. De temps en temps, je souhaite que le prix du billet soit décidé en proportion du revenu.

À propos, je lisais le livre "D'Edo à Tōkyō"(en français) de Philippe Pons en mai. Mais, j'ai seulement pu le lire jusqu'à la deuxième partie. Car, il a fallu le rendre à la bibliothèque préfectorale. J'ai déjà utilisé une fois la prolongation, c'était difficile de tout lire. Dans un chapitre, le système d'Iemoto qui est grand maître du Sōke (chef de famille) dans l'art traditionnel japonais est mentionné. L'Iemoto est la cime dans la structure pyramidale de l'art traditionnel japonais. Il donne des diplômes aux disciples. Ce disciple enseigne cet art traditionnel à ses élèves. C'est une sorte de vente multiniveau, le Sōke peut ramasser l'argent automatiquement. L'art traditionnel japonais est en train de péricliter à cause de ce système.

L'année dernière, j'ai écrit l'article "Sumidagawa". Dans cette représentation qui a été organisée par l'école Kanze de Nagoya, le shite était Nomura Shiro qui est trésor national vivant, âge de 81 ans. Il a été invité pour jouer ce shite, il est spécialement venu à Nagoya. Comme je n'avais jamais vu de représentation de ce maître de Nô, je l'ai attendu avec impatience. En général, de nombreuses places en face de la scène sont toujours occupées par des adeptes et élèves de l'école Kanze. Ils achètent presque obligatoirement ces billets. Ce jour-là, beaucoup de ces sièges étaient considérablement vides. À partir de mes 26 ans jusqu'à mes 31 ans, de telles places étaient encore pleines. La couche d'âge des spectateurs a vieilli. Ils ont du mal à aller au théâtre de Nô. Leur force physique et motivation s'affaiblissent. Leur époux (épouse) ou connaissances sont hospitalisés ou morts. Il n'y avait personne qui était plus jeune que moi autour de ma place. Même s'ils offraient ces billets à leurs amis, connaissances, ou enfants, les gens, à qui ils ont été offerts, ne viendraient pas au théâtre de Nô. Car, la représentation qui provoque la somnolence est longue, cela ne les intéresse pas tellement. Le Nô n'est pas populaire. Est-ce que le Nô est moribond ?

En avril, un article sur internet m'a étonné. On dit que le Kabuki aussi tombe dans une mauvaise conjoncture. Le nombre de spectateurs de Kabuki baisse chaque année. À vrai dire, je pensais qu'il y avait toujours beaucoup de spectateurs au Kabuki-za (théâtre de Kabuki) à Tokyo. Comme ce bâtiment était vétuste, il a été reconstruit en 2010. Il m'a semblé que le problème ne se produisait pas, parce que des acteurs de Kabuki jouent dans des drames et publicités à la télé. Ce fait donne l'occasion de venir au théâtre de Kabuki aux gens qui n'ont pas encore vu le Kabuki. En outre, un groupe de jeunes acteurs de Kabuki a présenté la pièce qui est basé sur la bande dessinée "One Piece" en 2015, "Naruto" en 2018, et "Nausicaä de la vallée du vent" cette année. J'ai vu ses infos à la télé. Ces tentatives étaient un succès. Et alors, pourquoi le nombre de spectateurs de Kabuki diminue ?

Selon l'explication de cet article, après l'inauguration du Kabuki-za en 2010, ceux qui voulaient voir l'intérieur de ce bâtiment et s'intéressaient un peu au Kabuki, sont venus au Kabuki-za. Le nombre de spectateurs a temporairement augmenté. Et pourtant, ils se sont satisfaits seulement de la visite, une fois. C'est dommage qu'ils ne deviennent pas des habitués. Le prix du billet coûte cher. C'est une facteur des raisons.

Il y a encore une raison. De tels spectateurs qui ont été séduits par des pièces de bande dessinée, ont essayé de voir une pièce classique. La pièce classique s'écartait explicitement de celle de la bande dessinée pour débutants. Ils ont été consternés. En conséquence, eux aussi ne deviennent pas des habitués de Kabuki. C'est très évident. Le texte de Kabuki est illisible, celui de Nô aussi. La culture d'Edo est condensée dans les pièces de Kabuki. Quelques pièces ont été inspirées de faits divers à cette époque, quelques autres pièces sont basées sur celles de Nô. S'ils lisent le texte d'une pièce classique, cela leur évoquera le cours de littérature classique au lycée, ils jetteront l'éponge. C'est normal. Avant que j'aille au théâtre de Nô, je lis nécessairement le texte de la pièce qui est représenté avec la traduction en langue vivante.

À mon avis, le gouvernement lance des appels aux étrangers pour propager l'art traditionnel japonais. Mais, j'ai l'impression qu'il met la charrue avant les bœufs. La possibilité que des touristes étrangers voient souvent le kabuki et le Nô est faible. D'abord, d'autant que le peuple japonais ne comprenne pas cette fascination profonde, est-ce qu'il peut la transmettre aux étrangers ? Comme la faculté en langue maternelle a relativement tendance à baisser, c'est trop tard. Je crois que le nombre de représentation dans le Kabuki et Nô diminue au fil du temps, et puis le prix du billet augmenetra encore plus. Donc, je n'ai eu que le choix d'acheter un billet de Nô. Je souhaite que le mécénat d'entreprise soutienne l'art traditionnel japonais. Les grandes entreprises japonaises sont en train de perdre en compétitivité sur le marché mondial, ainsi l'espoir est mince. Quand puis-je acheter un nouveau sac à dos ?

samedi 1 juin 2019

Le goût du ciment

La dernière fois aussi, j'ai trop écrit sur le film "ROMA". Cette fois, présentons le film documentaire "Le goût du ciment" de Ziad Khaltoum. Ce film montre des ouvriers syriens qui travaillent au chantier à Beyrouth.

Il y a plusieurs mois, j'ai lu deux recueils d'histoires courtes "Sour grapes" et "The Hedgehog" de Zakaria Tamer qui est écrivain syrien. Au Japon, des œuvres de la littérature contemporaine syrienne traduits en japonais sont très rares. Auparavant, une critique littéraire de ces deux recueils d'histoires courtes a été présentée sur internet, je l'ai lu par hasard. Cela m'a attiré. Alors, je l'ai emprunté à la bibliothèque municipale. En particulier, presque toutes les histoires courtes dans "Sour grapes" sont pleines d'humour noir. Quant à l'autre recueil "The Hedgehog", cet auteur décrit la vie quotidienne cynique et comique à travers les yeux d'un garçon de six ans. Et pourtant, la connotation ironique latente derrière l'humour noir était impalpable pour moi. Les Syriens peuvent absolument la saisir. Comme la traductrice japonaise a habité à Damascus pendant trois ans, elle a expérimenté une telle connotation. J'ai imaginé qu'elle avait eu du mal à témoigner de l'essence de la connotation, en traduisant les textes de "Sour grapes" et "The Hedgehog". Son travail est précieux. Cette lecture m'a incité à aller voir le film "Le goût du ciment".


À propos de ce film, la situation des ouvriers syriens n'est pas expliquée en détail par un narrateur. Beyrouth a été dévasté par la guerre civile, elle a été bombardée par l'armée israélienne en 2006. Maintenant, beaucoup de bâtiments sont reconstruits. Évidemment, la main d'œuvre est nécessaire, et alors est-ce que des Syriens travaillent au chantier en tant que travailleurs saisonniers ? Est-ce qu'ils sont réfugiés ? Ajouté à cela, une bannière est élevée là-bas où il est écrit, "Le couvre-feu est imposé aux travailleurs syriens après 19h". Cela m'a confondu, en voyant le film. Probablement, ces travailleurs syriens portent le double fardeau. Ils sont confinés dans le chantier souterrain d'un bâtiment pendant la nuit. En regardant sur l'écran de smartphone, ils savent comment est leur patrie massacrée.

Le narrateur nous raconte des anecdotes d'un ton monotone. Jadis, quand son père qui travaillait à Beyrouth est retourné en Syrie, il émanait l'odeur du ciment. Le narrateur a été sauvé dans les combles après l'explosion d'une bombe. Pour l'instant, il travaille au chantier à Bayrouth. Je ne sais pas de qui sont ces mémoires. Leur réalité m'a frappé comme un coup dur. Est-ce que l'accumulation de telles mémoires tristes est infinie ? Beaucoup de bâtiments à Beyrouth n’ont pas été détruits par le fléau naturel. De nouveau, des bâtiments sont reconstruits par des travailleurs syriens. Et puis, est-ce qu'ils seront détruits encore par la force humaine ? C'était le film ad hoc pendant la semaine d'or dans ce pays en paix mais gâteux (Japon). Il y avait 12 spectateurs au cinéma.