mardi 26 janvier 2021

La radio

L'autre jour, une amie cinéphile m'a recommandé de lire une interview de Brian Eno (en japonais) sur le site "Rolling Stone". Dans cette interview, il dit qu'il utilise souvent l'Appli "Radio Garden". Il explique son charme. Cela m'a intéressé. J'ai tout de suite cherché "Radio Garden" sur Internet.

Brièvement, en voyant la carte mondiale dans ce site, beaucoup de petits points verts clairs sont montrés, il suffit simplement de cliquer sur ce petit point vert clair pour écouter une station de radio. Ces points sont les stations de radio. Je veux sincèrement remercier la personne qui a inventé "Radio Garden". Ce qui m'a le plus surpris, c'est la diversité de la station de radio. Des stations de radio diffusent exclusivement de la musique traditionnelle et locale. Dans un programme de radio, un auditeur et un animateur, ou un spécialiste dans un domaine et un animateur bavardent, mais je ne peux pas comprendre ce qu'ils disent. Car ce sont les langues utilisées que je n'ai jamais apprises. De temps en temps, une chanson populaire est diffusée, des infos et la météo etc.

Pour l'instant, je suis accro à "Radio Garden". J'aime écouter la radio depuis collégienne. Il me semble que l'animateur de radio me raconte. Comme je n'ai pas besoin de voir l'écran de la télé ou l'ordinateur, en faisant des travaux domestiques, je peux l'écouter souvent. Il y a une autre raison, je peux tomber sur des chansons que je ne connais pas.

Auparavant, cette amie cinéphile m'a dit: "J'ai l'impression qu'une personne qui aime la lecture préfère la radio à la télé". Je me rappelle quelque chose. Lorsque j'étais jeune, quelques amies écoutaient le même programme de radio que moi. Lorsque nous discutions sur une anecdote, nous avons su par hasard cette chose. Elles aussi aiment la lecture. La radio n'a pas d'image. Est-ce que c'est un avantage ?

Par exemple, j'écoute maintenant la Radio Kastav FM 90.3 (de la Croatie). Comme il y a un décalage horaire, en écrivant cet article, je me demande si en écoutant la même station de radio, quelqu'un prend un café à la maison, un chauffeur conduit, un employé travaille dans une usine. J'explore le paysage de cette ville et de ses rues sur google map, et j'imagine des habitants. Une simultanéité m'est rapportée, je me demande comment ces habitants vivent sous la situation du coronavirus.

À propos, j'ai essayé d'accéder à la radio Kobanî, c'est dommage que je n'aie pas pu la trouver. Car, j'ai vu le documentaire "Radio Kobanî" sur Amazon Prime l'année dernière. Kobanî se trouve dans le nord de la Syrie et est proche de la frontière entre la Turquie et la Syrie. L'État islamique occupait Kobanî depuis 2014. Les unités de protection du peuple sont intervenues, et les forces alliées ont aidé par des bombardements. Kobanî a été libéré l'année suivante, en 2015.


Dans ce documentaire, une étudiante Dilovan, vingt ans, ne peut pas aller à l'université d'Alep à cause de la guerre civile. Comme la logistique et les réseaux informatique ne fonctionnent pas tellement, Dilovan et ses amis fondent une station de radio pour donner des informations. Ils diffusent une émission "Bonjour Kobanî".

Dilovan va interviewer une commandante kurde, une mère et ses enfants qui habitent dans un camp de réfugiés, et un poète etc. Elle partage l'amertume des gens et leur remonte le moral, en même temps, cela mène à un remède invisible pour elle. Il y avait une scène impressionante. Un soldat de l'État islamique est arrêté, Dilovan l'interviewe, quelle brave femme !! Elle lui demande pourquoi l'État islamique attaque Kobanî. Il lui répond: "La foi des gens de Kobanî (où la majorité des habitants sont Kurdes) est faible, et j'obéis seulement au credo d'Allah, en outre, je suis pauvre et j'ai été obligé de devenir soldat." En voyant cette scène, je me suis souvenue de soldats américains qui ont été recrutés par l'armée pour payer les frais des cours de l'université. La composition sociale est la même dans n'importe quel pays. J'éprouve un sentiment d'impuissance. Finalement, Dilovan se marie, c'est le seul espoir dans ce documentaire.

mardi 19 janvier 2021

Le brasero japonais

Après la lecture de "Le Voyageur" (en français) de Natsume Sōseki, j'ai rendu ce roman à la bibliothèque préfectorale. Les bibliothécaires portent des gants en vinyle. Comme c'est un établissement public, je pense qu'ils les portent pour la prévention contre l'épidémie. Auparavant, j'ai emprunté le roman "Oreiller d'herbes" (en français) de Natsume Sōseki, sa couverture était déteinte, néanmoins toutes les pages étaient très propres comme neuves. J'ai cru qu'il n'y avait personne qui avait emprunté ce roman. Pour le roman "Le Voyageur" aussi. Est-ce que le français n'est pas populaire ? En ce moment, je lis le roman "Le Voyageur" (en japonais), plutôt je savoure des phrases japonaises écrites par cet écrivain.

Dans ce roman, il y a une scène où le protagoniste se réchauffe les mains au-dessus d'un brasero japonais. De nos jours, on ne l'utilise pas. Lorsque j'étais petite, un brasero japonais était déposé dans la salle de séjour chez ma grand-mère. De temps en temps, ma grand-mère rôtissait des Mochis sur une grille à four dans ce brasero. C'était très bon. Je voudrais encore une fois manger de tels Mochis. Pendant mes vacances du nouvel an, j'ai fait des Mochis chaque jour avec une machine à pain chez ma mère. Elle est équipée d'une fonction pour faire des Mochis. Car, ma mère m'a dit que sa sœur lui avait donné un paquet de riz gluant. On entre en hiver, ma mère dit souvent qu'elle veut manger des Mochis. Je pense que son sens du goût  ne change pas depuis son enfance.

En général, le riz gluant est plus cher que le riz. Autrefois, le Mochi était considéré comme un aliment de luxe. Et pourtant, des Mochis moins chers sont vendus au supermarché. Dans ce cas, le riz gluant n'est pas japonais, de la poudre de riz gluant et de l'amidon modifié sont ajoutés. La proportion du riz gluant dans un Mochi est très basse. Ma mère achète parfois de tels Mochis, elle se plaint que le goût est un peu bizarre, et que ce Mochi a sûrement une mollesse, mais il lui semble que c'est artificiel. Comme son prix est bon marché, elle se persuade que c'est normal.

Au début de ce mois, j'ai mangé beaucoup de Mochis. En voyant plusieurs Mochis grillés à feu doux sur une poêle, je les ai parfois retournés. La couleur blanche des Mochis devenaient dorés. Je voulais encore les griller, et j'attendais quelques minutes. Ce temps est une béatitude. Distraitement, je me souvenais de ceux qui ont perdu leur travail à cause du coronavirus et sont devenus SDF, dans des infos diffusées. Cela m'a déprimé, et j'ai éprouvé un sentiment de culpabilité. Entre temps, ces Mochis ont commencé à se gonfler. Je les ai pris avec des baguettes et mis sur une assiette. Puis, après avoir assaisonné d'un peu de sauce de soja, j'ai englouti un Mochi. C'était bon.

À propos, un Mochi grillé se gonfle, cette apparence a donné l'expression japonaise  "焼き餅を焼く(Yakimoti wo yaku)" Cela veut dire que lorsqu'on est jaloux, on a une mine boudeuse. Il y a une autre expression amusante, c'est "尻餅を搗く(Shirimochi wo tsuku)". Quand on tombe en arrière, les fesses sont frappées sur la terre. Cette situation se dit: "尻餅を搗く(Shirimochi wo tsuku)". Qu'est-ce que c'est le verbe japonais "搗く(tsuku)" ? Dans la façon traditionnelle de faire des Mochis, d'abord, le riz gluant est étuvé. Et puis, on le met dans un mortier en bois ou en pierre. On le frappe fortement avec un pilon. Ce "frapper" est "搗く(tsuku)."


mercredi 13 janvier 2021

L'existence de la Terre

Chaque fois que je vois le chiffre des personnes atteintes du coronavirus qui continue à augmenter au Japon, j'en suis blasée et m'y habitue. Ce chiffre est douteux, car le taux de mise en œuvre du test de PCR au Japon est plus bas que celui d'autres pays. Comme le gouvernement japonais souhaite que les Jeux olympiques aient lieu d'une façon ou d'une autre cette année, je me demande si le nombre de personnes atteintes du coronavirus et les autres données qui concernent l'épidémie sont falsifiés. La manipulation de l'information ou des média a été répétée par les Etats, les gouvernements et les dictateurs etc. dans le monde entier sous le nom de "la cause de la justice". Ils maîtrisent bien leurs affaires.

Cependant, la mutation du coronavirus est terrible. Je crois qu'elle se répand déjà dans la ville. En outre, ce qui m'a étonnée, c'est l'information qu'une fête clandestine a eu lieu en France. Non seulement en France, mais aussi en Espagne et aux États-Unis. Il est possible que de telles fêtes clandestines aient eu lieu partout à notre insu. Je n'ai pas l'intention de reprocher aux participants, ces fêtes. Ils peuvent calmement penser que la condition aérienne de la boîte est convenable à la contagion. Le désir primitif l'emporte sur le jugement pasible.

Les jeunes sont toujours pleins d'énergie, à n'importe quelle époque. C'est nécessaire de la libérer avec l'activité physique. En particulier, ils ont parfois du mal à la réprimer. Le temps perdu n'est pas récupéré, leur jeunesse passe trop vite. Je comprends bien leur sentiment. Même si la technologie a progressé et qu'on peut se connecter avec quelqu'un sur les réseaux sociaux, l'être humain a besoin de s'unir aux autres, d'aborder ensemble quelques choses (la messe, le sport, et le concert etc.), et de partager ses sentiments. C'est une essence indispensable. Dans la situation épidémique, elle devient un inconvénient. Notre existence est très fragile.

Et à part cela, je me demande souvent si cette épidémie est un moyen de diminuer les êtres humains. Au fur et à mesure qu'ils veulent obtenir une vie plus commode, la conséquence est que la Terre est épuisée, à cause de cela. Jadis, il y avait beaucoup plus de la guerres qu'aujourd'hui. Le nombre des morts à la guerre et ses victimes ont baissé. Le médicament et les soins médicaux se sont remarquablement dévéloppés. De nombreuses vies ont été sauvées. Ces faits sont heureux pour les êtres humains.

Mais, la guerre n'est jamais disparue. Des maladies incurables ne sont pas encore élucidées. Les problèmes de déchets s'accumulent. La population arrive à saturation, et elle dépasse la capacité de la Terre. Si le mode actuel de vie n'était pas différent de celui du Néolithique, il se pourrait que la Terre supporte la population actuelle. Pour que la Terre puisse exister, faut-il que des vies d'hommes soient perdues par compensation ? Est-ce que cette épidémie reflète une alerte de la nature, en quelque sorte ? Comme je ne suis pas jeune, il est possible que je meurs à cause du coronavirus. Ma mort contribuera à l'existence de la Terre. Ce n'est pas exagéré, cette possibilité n'est jamais 0 %.

mercredi 6 janvier 2021

Est-ce que c'est une fée ?

La semaine dernière, j'ai écrit sur le film africain "Le garçon qui dompta le vent". À vrai dire, une chose m'a attirée plus intéressante que le contenu du film. C'était des personnes qui portaient un masque bizarre dans plusieurs scènes de cérémonies funéraires. Au début du film, la cérémonie funéraire d'un oncle du protagoniste a lieu. Cela m'a étonnée, car cette cérémonie funéraire n'était pas autochtone, c'était chrétien. De plus, trois personnes qui portent un masque bizarre apparaissent. Est-ce qu'elles sont le diable, le dieu ou la fée ? Je n'ai pas compris.

Je l'ai cherché sur Internet. C'est le Gule Wamkulu qui a été inscrit comme patrimoine culturel immatériel. Selon l'explication de Wikipedia, le Gule Wamkulu a survécu aux interdictions des colons britanniques et des missionnaires, en intégrant des éléments du christianisme, tout en conservant ses pratiques traditionnelles. Sur le plan religieux, le christianisme s'est complètement répandu au Malawi. Est-ce que le Gule Wamkulu est plus important et spirituel que la religion chez les Malawis ? J'ai vu la danse rituelle de Gule Wamkulu sur Youtube. Quelle énergie ou acrobatie ! Des danseurs qui portent un masque piétinent la terre au son du tambour, comme s'ils appellaient ou calmaient le dieu de la terre.

Ici, le Gule Wamkulu m'a évoqué les Kukeri. J'ai pu les connaître grâce au film allemand "Toni Erdmann". Dans le film, l'héroïne Ines travaille à Bucarest en tant que consultante dans une grande entreprise. Son père est enseignant en Allemagne, et il s'inquiète pour sa fille Ines. Alors, il va la voir à Bucarest pendant ses vacances , elle l'accueille. Mais il apparaît n'importe où, quand elle travaille sérieusement pendant une discussion d'affaire, quand elle dîne avec ses amies etc, pour l'observer. Il souhaite que sa fille mène une vie heureuse. Ce sentiment le conduit à vouloir la protéger excessivement. La présence de son père ennuie parfois Ines. Parce qu'il est espiégle pour l'égayer. Un jour, il se déguise en Kukeri, il apparaît devant elle. Comme je ne connaissais pas le Kukeri, en voyant cette scène, je me suis demandée si c'était une sorte de personnage fameux d'une animation en Bulgarie.

La relation entre le père et sa fille devient discordante de temps en temps. Dans mon cas, c'était souvent. Nous n'avons pas pu nous comprendre jusqu'à sa mort. Finalement, Irene et son père se réconcilient. Cette fois aussi, après voir vu ce film, j'ai cherché les kukeri sur Internet. Le kukeri n'est pas un personnage, c'est une fête pour accueillir le printemps et expulser le froid hivernal et des choses de mauvaise augure et des démons. Il y a une supposition de l'étymologie de "Kukeri". Ce mot dériverait du mot sanskrit "kukura" qui signifie "le chien ou l'animal".

En outre, le kukeri m'a évoqué le Namahage. Dans la préfecture d'Akita au Japon, en criant: "Il n'y a pas des mauvais enfants ?" et "Il n'y a pas d'enfants qui pleurent ?", des Namahage visitent des maisons d'un village en hiver. C'est un rituel pour alerter la paresse et la discorde et exorciser des calamités. Le maître de maison les accueille, il s'excuse pour les mauvaises choses que des membres de sa famille ont commises et leur offre des boissons alcoolisées. Et après, ces Namahages s'en vont. Des êtres humains habitent partout, ils engendrent de tels masques similaires et de telles fêtes pour révérer la nature et ne pas subir de désastre. C'est très intéressant.

À propos, vous connaissez le photographe Charles Fréger ? En 2018, j'ai vu ses photos dans le musée préfectoral. Il y avait des Namahage dans ces photos. Ce photographe prend des photos de kukeri aussi. Une image d'un objet s'harmonise avec le paysage, c'est à la fois sublime et amical.

vendredi 1 janvier 2021

Septième année

Six ans ont passé depuis que j'ai commencé ce blog. Je ne sais pas si mon niveau de français augmente. Mon prof m'encourage toujours, il m'a dit plusieurs fois que mon niveau avait augmenté. Comme ma confiance en moi est faible, je sous-estime mes capacités depuis mon enfance. Je me demande si mes efforts portent un peu de fruits.

Pendant le cours de français, le prof indique l'utilisation d'un verbe approprié au contexte dans ma rédaction, des fautes grammaticales, et la concordance des temps etc. À travers des telles conversations, je peux les mémoriser, pourtant je les oublie tout de suite. Cela se répète. Pour l'instant, le cours de français n'a pas lieu à cause de l'épidémie. J'envoie mes rédactions à mon prof comme une correspondance.

Il y a deux mois, ce qui était le plus drôle et honteux, c'était que j'avais complètement oublié l'emploi du présent dans la conjugaison du verbe "voir". Mon prof m'a demandé l'emploi au pluriel du présent de "voir". J'ai répondu: "Voivent, n'est-ce pas ?" Lui, "Non, ça n'existe pas !! voivent." Je n'ai pas pu m'en souvenir, il m'a dit "ils voient". À cet instant, j'ai estimé que j'étais encore débutante. Auparavant, lorsque j'apprenais l'italien, un prof italien disait que, au fur et à mesure que l'on progresse, on oublie parfois la conjugaison du présent, parce que le taux d'utilisation du passé est plus fréquent que celui du présent. Il a raison.

Le gouvernement japonais n'annonce pas le confinement au peuple. Les Japonais doivent prévenir le coronavirus. Nous connaissons nos propres limites. Chaque jour, le nombre des contaminés augmente de plus en plus ces derniers mois. Je pense toujours qu'il est possible que je sois déjà atteinte du coronavirus, et que je sois asymptomatique. Alors, je ne sais pas quand je pourrai normalement reprendre la leçon de français en tête à tête.

À propos, je lis maintenant le roman "Le Voyageur" de Natsume Sōseki. Il y a des mots et des expressions que j'ai rencontrés pour la première fois. Par exemple, je n'ai pas imaginé "blanc-bec". Le sujet de la phrase n'est pas un oiseau, j'ai murmuré: "Q'est-ce que c'est blanc-bec ?" Lorsque j'ai vu "tomber du ciel", "remuer ciel et terre", ou "suer sang et eau", je disais toute seule: "Je ne comprends pas cette expression". Quant à "le pin pleureur",  comme je n'ai pas pu imaginer que des branches du pin retombent vers le sol, je me suis demandée si le pin pleurait. C'était une bévue. Ma lecture se passe comme ça. Le dictionnaire est une boussole dans un sens. En particulier, je pense que la lecture d'un roman est une sorte de voyage intérieur. Dans le cas de la lecture en français, non seulement le contenu, mais aussi cette langue étrangère double visuellement le plaisir de mon voyage intérieur avec un processus ardu. Combien de livres que puis-je lire en français cette année ?