jeudi 28 juillet 2016

Il y a deux semaines

Un nouvel attentat est arrivé à Nice il y a deux semaines. Bien que ce jour était la fête nationale, la sécurité de la police n'a pas été renforcée partout pour une telle fête ? Un air lugubre remplit la France.

D'abord, quand j'ai entendu cette nouvelle, je me suis demandée si c'était vraiment un attentat. En même temps, est-ce que ce fait a un peu imité le massacre d'Akihabara au Japon en 2008 ?  Ce criminel a écrasé quelques gens avec un camion, ensuite il a brandi un couteau et a tué plusieurs personnes. Au total, sept morts et dix blessés. Le film japonais "Bozo"(ぼっちゃん)d'Omori Tatsuji est inspiré de ce massacre. Je ne peux pas trouver cette bande annonce en anglais ou en français. C'est dommage. La majorité d'étrangers considèrent que le nombre d'immigrants est faible et que le Japon est paisible. D'un côté ils ont raison, et de l'autre côté, non. Car certains japonais sont opprimés à la place des immigrants sous les pires conditions de travail. Je n'ai jamais l'intention de justifier l'attentat et le crime. Mais il faut avoir conscience que l'attentat et le crime reflètent des problèmes sociaux.

Au fur et à mesure que SNS se répand dans le monde, on compare facilement la vie des autres avec la sienne, on pense que la vie des autres est plus brillante. Et puis l'envie s'accroît. On tombe une fois dans cette façon de penser, et on ne peut pas s'en détacher. Je peux le bien comprendre. Cependant, est-ce qu'une bonne part de la vie des autres est seulement zoomée ? Comme j'ai écrit avant dans "Le goût cerise", il n'y a personne sans aucun problème.

En particulier, la société japonaise est fermée à cause de la condition géographique, en outre il n'y a pas tellement d'habitants étrangers. C'est ainsi que les Japonais ont tendance à préférer l'homogénéité et à détester d'être exclu par les autres. Qu'est-ce que l'homogénéité signifie ? Essayons de vous expliquer simplement, par exemple, lorsqu'un enfant supplie à ses parents d'acheter un jouet (ex. pokémon go). Il y a un cliché absolu. C'est la phrase "みんなが持ってる"(tout le monde en a un). Ses parents craignent que son enfant ne puisse pas parler de ce jouet avec ses amis et soit exclu par ses amis. Cette parole est la malédiction dans un sens au Japon. Cet exemple peut caractériser l'homogénéité japonaise. L'écart économique va encore augmenter pour l'instant, cette phrase va suivre ou disparaître ?

Pendant que j'écrivais cet article, deux attentats (à Munich et dans la banlieue de Rouen) ont été provoqués. Ce cercle vicieux n'arrête pas ? Jusqu'à quand la terreur invisible nous menace ?

jeudi 21 juillet 2016

La catégorie

Cet article est le cinquantième. Le temps passe vite comme le titre de ce blog. Je ne mémorise pas tellement les articles que j'ai écrits l'année dernière. Il faut les catégoriser. Mais je me suis rendue compte tout de suite que le sujet de la majorité de mes articles était le film ou le livre.

Je me demande si je peux écrire plus vite que l'année dernière, je ne le sais pas. Pour que j'écrive en français, je dois lire des textes en français petit à petit chaque jour. L'apprentissage d'une langue n'a pas de raccourci, sauf les gens qui ont du talent linguistique. Je maudis mon QI, et je me suis toujours dit "Hâtez-vous lentement".

vendredi 15 juillet 2016

L’élection des députés

Le référendum du Royaume-Uni a eu lieu en juin, ce résultat a une influence dans le monde entier. La valeur du Yen a augmenté, au contraire, celle de l'Euro a chuté. Pour l'instant, 1 euro est environ 117 yen. Au Japon, l'élection des députés pour la Chambre des conseils a eu au 10 juillet.

Dès que la campagne électorale commence, je boude. Parce que la voiture de la campagne électorale fait trop du bruit. C'est de la pollution sonore. Cette voiture passe dans la rue, en répétant excessivement le nom du candidat et de son parti politique au micro. Quand je vois un film sur DVD chez moi, cette voiture s'approche parfois de mon appartement, et elle passe. Pas de chance, quelle fanfare !! Cela m'offusque. Le corbillard japonais est mieux que la voiture de la campagne électorale. C'est simplement silencieux et kitsch. De plus, quelques filles de rossignol (うぐいす嬢) montent dans la voiture de la campagne électorale. Qu'est-ce que c'est la fille de rossignol ? Le rossignol chante bien. Comme sa voix, celle de la fille de rossignol est belle. Cette fille fait de la publicité sur le candidat au micro. En mettant des gants blancs, elle salue de la main pour les passants ,les conducteurs et n'importe qui. Le matin, elle dit "いってらっしゃい" (je ne peux pas le traduire, cela veut presque dire "faites du bon travail"). Si le candidat est dans cette voiture, il fait appel aux électeurs lui-même. Ces filles de rossignol deviennent pot de fleur.

Je vous présente un film documentaire "Campaign" (Soda Kazuhiro) qui concerne la campagne électorale au Japon. Je l'ai vu il y a neuf ans. D'abord je me suis demandée comment les étrangers estiment une telle campagne électorale. Pour nous (les Japonais), ce spectacle est ordinaire. Et pourtant, je le vois objectivement dans le film: c'est à la fois très drôle et fou. J'ai pensé à nouveau que la démocratie n'était pas encore établie au Japon. Auparavant j'ai lu "La révolution française - un poison violent dans l'histoire -" de Tizuka Tadami qui était un professeur japonais d'histoire occidentale. Dans ce livre, des roturiers ont effondré l'Ancien Régime au cours de la Révolution Française.  En revanche, certains samouraïs du domaine de Satsuma, de Chousyu, et de Tosa etc. ont abattu le shogunat de Tokugawa. Les peuples japonais n'y ont pas participé, et ils ont été engagés automatiquement dans la restauration de Meiji. Ceci est indiqué, c'est une explication persuasive. En outre, après la Seconde Guerre mondiale, la Constitution du Japon est formée sous l'occupation americaine de Douglas MacArthur. Nous (les Japonais) apprenons la définition de "la démocratie" à l'école primaire, au collège, et au lycée, mais je m'interroge pourquoi les Japonais ne l'accompagnent pas d'une expérience réaliste. La différence déterminante existe entre les deux (la Révolution Française et la Restauration de Meiji). Lorsque je vois que des Français font la grève et manifestent avec pancarte, ils croient que le pouvoir du peuple peut changer la situation politique et les conditions de travail, et ils ont hérité du succès de la Révolution Française.

Au Japon, l'âge des électeurs a été modifié, et il a été abaissé à 18 ans pour cette élection. Mais le taux de scrutin n'a pas tellement augmenté.

vendredi 8 juillet 2016

Adieu ma concubine

Lorsque j'ai écrit l'article "Le Sbek Thom", j'ai trouvé que l'Opéra de Pékin avait suivi le même chemin ressemblant au Sbek Thom. La grande révolution culturelle a frappé l'Opéra de Pékin, les pièces classiques ont été interdites. Quelques acteurs ont été expulsés. Le film "Adieu ma concubine" de Chen Kaige, décrit l'Opéra de Pékin et deux acteurs de l'Opéra de Pékin, à travers l'histoire moderne de la Chine. Le titre du film est aussi celui d'une pièce de l'Opéra de Pékin. Comme ce film est très connu, je crois qu'il y a beaucoup de gens qui l'ont vu. Dans le film, de nombreux gardes rouges entourent quelques acteurs de l'Opéra de Pékin sur la place, ils les blâment. Chaque fois que je vois des films contemporains chinois, je me demande : qu'est-ce que c'était la grande révolution culturelle pour les Chinois ? J'y pense toujours.

Quand j'avais 20 ans, j'ai voyagé en Chine avec une amie. Pourtant, je n'ai pas vu l'Opéra de Pékin. Pourquoi ? Cette amie apprenait le chinois à cette époque, mais je ne comprenais rien. Et puis, nous avons discuté sur le plan de voyage. Nous avons vu le cirque chinois. Après environ 20 ans, j'ai fini par voir l'Opéra de Pékin. De plus, cette pièce était "Adieu ma concubine". Je voulais voir cette pièce grâce à ce film. Il y a une autre raison. C'est un mot "四面楚歌 (Shimensoka)". Ce mot est une sorte de Chengyu, comme le proverbe chinois. Nous (les Japonais) apprenons beaucoup de Chengyu au collège. Le mot "四面楚歌 (Shimensoka)" est très célèbre, et il signifie que tant de soldats (l'armée d'Han) entourent Xiang Yu (Chu) et qu'il n'y a personne qui le sauve, c'est le cul-de-sac. Cette situation est le mot "四面楚歌 (Shimensoka)", et il est bien décrit dans une scène de cette pièce "Adieu ma concubine". Yu Miaoyi (concubine de Xiang Yu) danse et chante pendant cette circonstance, ceci est l'apogée merveilleuse dans cette pièce.

J'ai vu réellement l'Opéra de Pékin, son maquillage est évidemment similaire à celui du Kabuki (Kumadori). Ensuite, des acteurs arrêtent leurs propres mouvements, à quelques apogées dans la pièce, et ils expriment une pose pour attirer les spectateurs. En effet, cela ressemble à  Mie dans le Kabuki. J'ai pu découvrir ces choses. Le mouvement acrobatique de la scène de bataille ne m'a pas lassé. Je souhaiterais voir une autre pièce, s'il y a une autre occasion de visiter la Chine.

vendredi 1 juillet 2016

Au temps de Botchan

Cette année, c'est centième anniversaire de la mort de Natsume Soseki. Je l'ai récemment su. Comme par hasard, j'ai fini de lire la BD "Au temps de Botchan" (version française), cette fois est la troisième. Auparavant, j'ai lu cette BD en version japonaise, et puis je l'ai offerte à une amie il y a plus de dix ans. Mais pendant que j'étais en France, je voulais absolument la lire encore une fois, et alors j'ai racheté cette BD en version française. Dans la BD, le monde littéraire de l'ère de Meiji est décrit, ainsi que des souffrances injustes subies par certains militants japonais. La BD est composée de cinq volumes. Le premier et cinquième sont pour Natsume Soseki (écrivain). Le deuxième volume est pour Mori Ogai (écrivain), le troisième volume pour Ishikawa Takuboku (poète), et le quatrième pour Kotoku Shusui (journaliste socialiste, militant).

Cette BD me plaît tellement, elle m'attendrit toujours après lecture. Les Japonais de l'ère de Meiji se font du souci sur la vie, comme de nos jours. Les intellectuels se sont astreints à l'apprentisage de la culture occidentale par des mesures de l'État, afin que le Japon se développe rapidement. Et puis, certains intellectuels ont été envoyés dans les pays occidentaux comme Natsume Soseki (l'Angleterre) et Mori Ogai (l'Allemagne). Les valeurs ont été bouleversées carrément à cette époque. Le Japon était en retard dans le domaine industriel, et il s'est débarassé de la culture japonaise. Par exemple, c'est Haibutsu-Kisyaku (廃仏毀釈); de nombreux temples et statues de bouddha ont été détruits. Ernest Fenollosa a emporté des œuvres d'art japonais aux États-Unis pour protéger l'art japonais. Dorénavant, les Japonais sont imprégnés de l'idée que la culture occidentale est supérieure à la culture japonaise. Moi aussi, je trouve parfois que j'ai le complexe d'infériorité à l'égard des occidentaux. (Comme ma note d'anglais au lycée était médiocre, cela renforce ce complexe même maintenant). Avant que je lise cette BD, je supposais que ce complexe était causé par la défaite du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.

En fait, cela a été apporté par la restauration de Meiji. Dans le volume 1 de "Au temps de Botchan", Lafcadio Hearn est un peu présenté ; Hearn aimait le bruit des geta, et la voix des commerçants ambulants. C'est en découvrant le Japon traditionel, qui disparaissait peu à peu de Tokyo, qu'il connut enfin la sérénité. La culture japonaise s'est perdue au fur et à mesure que la civilisation occidentale se répandait, les vêtements (le kimono et les geta etc.) ont disparu progressivement, l'alimentation était en train de changer. Les pays développés colonisaient, le Japon a poursuivi cette politique, et il a provoqué la guerre (la guerre sino-japonaise et la guerre russo-japonaise). L'armée japonaise a gagné contre la Chine et a envahi l'île de Taïwan. Au contraire, quant à la guerre russo-japonaise, le Japon a gagné en apparence. Pourtant le traité de Portsmouth était inégale.

Par ici, un fossé a été creusé entre les peuples japonais et le gouvernement japonais. Le système hiérarchique à l'époque Edo (士農工商 shinoukousyou) a été aboli grâce à la restauration de Meiji, cependant un autre système hiérarchique avec le capitalisme est apparu  devant les Japonais. Les ouvriers étaient exploités par les employés (capitalistes) comme maintenant. L'idée de socialisme et de communisme a été importée. Mais le Japon de cette époque n'était pas mûr en tant que pays developpé, il ne pouvait pas comprendre ces deux notions (socialisme et communisme). Et puis, certains jeunes étaient influencés par ces idées, cela les a incité à la haute trahison pour changer le chemin de l'impérialisme que le Japon suivait. Quatres jeunes ont échoué à ce projet. L'État a considéré que de telles idées donnant l'occasion d'attaquer le pouvoir de l'État étaient un élément dangereux. Les quatre jeunes qui ont envisagé cette affaire et quelques jeunes qui leur étaient très proches, ils ont été attrapés d'emblée (au total 26 personnes). Ils ont été condamnés à la peine de mort et ont été exécutés.

Dans le volume 4, Ijuin Kageaki dit ; Je crois que d'ici trente à quarante ans, les États-Unis, en raison de leur immense ambition, nous feront la guerre pour conquérir le Pacifique. Les Blancs ne veulent en aucun cas de l'émergence d'un pouvoir jaune. Ces paroles sont intéressantes. C'est une prédiction, dans un sens, sa prédiction s'est réalisée. La majorité des intellectuels et des hauts bureaucrates devaient imaginer que le Japon perdrait la guerre contre les États-Unis. L'armée japonaise et l'État japonais faisaient de l'esbroufe, ils sombraient dans le militarisme. Les peuples ont été traités comme une pièce de jeu d'échec et ont été victimes de la guerre. Le mot "si" n'existe pas dans l'histoire, après la guerre russo-japonaise, si le gouvernement japonais avait cherché un autre chemin, il aurait pu prévenir le bombardement atomique d'Hirosima et de Nagasaki. Le présent consiste en le passé, c'est naturel. Le passé est le prologue. Mais nous l'oublions dans la vie quotidienne, car l'être humain est toujours idiot.