mercredi 27 mai 2020

La valeur obsolète

Dans ma préfecture, l'état d'urgence a été levé. Ma vie quotidienne ne change pas particulièrement. Je travaille comme d'habitude. Je vois des films sur DVD et Amazon Prime. Et pourtant, je ne vois pas mes amies. Mon correspondant français corrige mes articles pour l'instant. Est-ce qu'il faut le payer ?

Lorsque j'écrivais l'article "Est-ce que c'est un lapus ?", j'ai voulu ajouter quelque chose. Cette fois, j'écris sur "女子力(joshiryoku)". Bien sûr, vous allez me demander : "Qu'est-ce que c'est 女子力 (joshiryoku) ?" Je ne peux pas bien traduire en français, car ce mot "女子力 (joshiryoku)" a un sens synthétique qui rassemble des éléments féminins. D'abord, traduisons littéralement ce mot. Je décompose "女子力 (joshiryoku)".

"女(onna)" = femme
"子(ko)" = enfant
"力(chikara)" = force ou pouvoir
"女(onna)"+"子(ko)"="女子(joshi)", donc c'est "fille". En conséquence, "女子力(jyoshiryoku)" est "le pouvoir des filles". En cependant, vous ne pouvez pas comprendre "le pouvoir des filles". C'est normal.

Je vous explique concrètement un sens de "女子力(jyoshiryoku)". En général, "女子(jyoshi)" est "fille", mais en l’occurrence "女子力(jyoshiryoku)", prend le sens de "jeune femme". Pour quelle raison ? Car, ce mot est créé à travers l'optique d'une société masculine. Comme les hommes japonais ont été élevés et vivent dans la société japonaise du machisme. La majorité des hommes japonais considèrent ou souhaitent que les femmes soient toujours faibles commes des enfants. Et alors, "女(onna)"+"子(ko)" ="女子(jyoshi)" est utilisé. La jeunesse des femmes est l'arme la plus puissante en matière d'attirance physique.

Ensuite, qu'est-ce que "力"(force) dans ce mot veut dire ? C'est le comportement féminin, les vêtements féminins, etc. En outre, l'habileté du travail domestique est ajoutée à ce mot "女子力". Certaines femmes, comme moi, ne sont pas belles et elles doivent affronter le cynisme de quelques hommes: "Tu n'es pas tellement belle, tu pourrais au moins faire bien le travail demestique. Si tu ne peux pas le faire, tu ne pourras pas te marier." Autrefois, j'étais ahurie à cause de ces paroles. Evidemment, je voulais dire "Vas-y !!" à ces hommes et les battre avec une barre de fer. J'ai ravalé mes mots. Leur paroles me rendaient violente.  Il y une expression qui : ”Il ne faut pas que les hommes entrent dans la cuisine". Qui a commencé à la dire au Japon ? Depuis quand cette expression est-elle utilisée ? Je ne le sais pas. On vit au 21ème siècle, elle est en train de devenir obsolète.

Au Japon, on peut voir souvent dans des magazines féminins, des titres d’articles comme : "女子力(jyoshiryoku)UP!" ou "女子力を上げる(jyoshiryoku wo ageru)!!" (Augmentons la force des jeunes femmes). Non seulement, la technique de maquillage est présentée pour séduire les hommes, mais aussi le style des cheveux, la coordination des vêtements et des recettes de plats que les hommes aiment généralement etc. Cela m'ennuie. Je me demande si l'identité et le goût des lecteurs sont ignorés. En somme, cette manière de penser est peut-être bizarre. Je me rends compte depuis longtemps que je déraille dans la société japonaise. Est-ce qu'il y a une expression occidentale équivalente à "女子力(jyoshiryoku)" ?

mercredi 20 mai 2020

Tout s'effondre

J'ai fini la lecture du roman "Tout s'effondre" (en japonais) de Chinua Achebe. À vrai dire, j'ai pu emprunter deux livres ("Tout s'effondre" et "L'Origine des systèmes familiaux" d'Emmanuel Todd) à la bibliothèque municipale avant la déclaration de l'état d'urgence. J'ai déjà lu "L'Origine des systèmes familiaux". Comme je ne suis pas chercheuse en anthropologie, c'était très difficile. Dans ce livre, mais j'ai pu apprendre que la peste n'a pas tellement envahi la Pologne au Moyen-Âge. Les systèmes familiaux prennent racine en nous et forment notre identité et notre idéologie. 

Quant à "Tout s'effondre", je connaissais seulement le nom de ce roman depuis longtemps, car il est une origine importante de la littérature affricaine. Dans ce roman la vie du protagoniste Okonkwo est décrite. Le père d'Okonkwo était paresseux, il jouait souvent de la flûte et buvait de l'alcool. De plus il était endetté. Okonkwo détestait son comportement désinvolte. Alors, lorsqu'il était jeune, il a cultivé des champs et fait fortune. Il est devenu lutteur renommé dans les villages d'Umuofia. Heureusement, il s'est marié avec trois femmes et a eu beaucoup d'enfants. Dans la première et la deuxième partie Chinua Achebe présente les mœurs et coutumes autochtone. Ensuite, l'histoire se déroule.

Un jour, lors des funérailles d'une personne âgée, des participants sautent pendant que le tambour résonne. Des coups de feu éclatent partout pour faire respecter le défunt. Malheureusement, le coup du fusil d'Okonkwo est parti accidentellement, une balle pénétre dans le corps d'un fils du défunt. Selon la loi des villages, Okonkwo a commis un péché, sa famille et lui doivent s'exiler. Ils déménagent dans le village natal de la mère d'Okonkwo. Deux ans plus tard, un ami lui rend visite et lui raconte qu'un homme blanc est apparu dans les villages d'Umuofia. A la fin de son exil, sa famille et lui retournent dans les villages d'Umuofia. Le nombre d'hommes blancs qui s'installent dans ces villages augmente. Une église est construite. Un prètre effectue une mission. Le fils aîné d'Okonkwo est attiré par le christianisme jusqu'à s'y convertir. Ensuite il quitte la maison d'Okonkwo.

Peu de temps après, des villageois et des hommes blancs se querellent. Un événement arrive, l'église est mise à feu par quelqu'un. Quelques délégués d'Umuofia et Okonkwo vont voir le superintendant, mais ils sont arrêtés et envoyés en prison. D'autres villageois paient une caution, Okonkwo et les villageois arrêtés sont libérés. Dès lors, Okonkwo déplore que les liens familiaux et ceux entre les tribus d'Umuofia sont en train d'être disparaître à cause des hommes blancs. Okonkwo dépend des valeurs et de la manière de vivre de l'Umuofia, tout s'effondre comme dans le titre du roman. Finalement, il se suicide. Cette histoire est triste, est-ce que la vie d'Okonkwo est vide ?

Selon l'explication de la traductrice japonaise, l'écrivain Chinua Achebe a reçu l'éducation anglaise sous le colonialisme. Ce roman est écrit avant l'indépendance de son pays (le Nigeria) en 1960. L'Umuofia dans le roman est fictif, l'auteur décrit en détail la culture disparaissante d'Igbos, pour l'introspection du début de la colonisation par l'Angleterre. Il craignait pour l'avenir du Nigeria. L'état nigerian naissant fonctionnera-t'il bien ? Est-ce qu'il deviendra une dictature ? Il pensait probablement que le peuple nigerian a bénéficié du colonialisme, mais la culture autochtone est ruinée. Un sentiment compliqué subsiste. Ce fait m'a évoqué ce qu'une Algérienne disait. Il y a longtemps, j'ai vu le film "La bataille d'Alger" au centre international de Nagoya. A l'issue de cette projection, cette dame qui était employée de l'ambassade de l'Algérie a présenté son propre pays et expliqué brièvement l'histoire de l'Algérie à l'arrière-plan de ce film. Elle a dit que l'histoire du colonialisme par la France était dure, et pourtant les Algériens ont pu obtenir des bénéfices sur le plan de la culture et de l'économie française. C'est la réalité. Sa parole concorde avec l'idée de Chinua Achebe.

Ce qui m'intéresse le plus, c'est le fait que le fils aîné d'Okonkwo se convertisse au christianisme. Non seulement lui, mais aussi des intouchables de la société d'Umuofia. Le concepte du christianisme, donc l'égalité devant Jésus Christ, fascine ces intouchables. Il leur donne une occasion de se sauver de la société d'Umuofia. Okonkwo est parfois rude, il discipline rigoureusement ce fils. Mais il aime ses enfants. Son fils aîné accepte les mœurs villageoises avec effort. Il a questionnements à ce sujet. Ajoutons à cela qu'il est jeune et qu'une idée nouvelle est séduisante pour lui. Cette situation est semblable à celle de l'héroïne du film "Sami Blood".

jeudi 14 mai 2020

Est-ce que c'est un lapsus ?

L'autre jour, un article sur Internet a attiré mon attention. Le contenu en était les propos qu'un humoriste japonais avait tenus dans sa propre émission de radio: "Après la fin du coronavirus, il y aura une chose jouissive. Des jolies femmes travaillent dans le commerce du sexe, car elles doivent gagner de l'argent à court terme. Ces jolies femmes travaillent intensivement pendant environ trois mois, et après elles arrêtent. Alors, supportons cette situation de l'épidémie. J'y crois, je supporte !!" Ces paroles ont provoqué la polémique. En lisant cet article, j'ai éstimé qu'il était vachement con. Je ne regarde pas les émissions de télé dans lesquelles il se produit depuis longtemps. Comme cet humoriste est populaire, son revenu annuel est de plus de cent millions yens (environ 800,000 euros). Mais, il ne fait pas un don pour le coronavirus.

Si, par exemple, une étudiante ne peut pas payer ses frais de scolarité à l'université, parce que son père a perdu son emploi à cause de la faillite de son entreprise due au coronavirus, elle est obligée de se prostituer pour gagner efficacement de l'argent. Cet humoriste espère une telle situation. De plus, il ne pouvait pas penser que cette mauvaise idée était honteuse, il l'a dit en public. Pourquoi les responsables de cette émission de radio n'ont-ils pas interrompu ces paroles ?

À propos, selon l'index de l'écart entre la condition de la femme et celle de l'homme en 2019, le rang du Japon est 121 sur 153 pays, celui de l'année précédente était 110. Mon pays (Japon) est sans aucun doute un pays pseudo-développé. Je pense que les paroles de cet humoriste japonais sont basées sur le machisme. Il a 49 ans, et il appartient à la génération de "Junior du Babyboom". Moi aussi. Lorsque j'étais lycéene, une amie et moi avons discuté de nos parents. Ils ont été élevés par des parents nés avant la guerre, ils ont herité plus ou moins la norme du machisme.

En 2007, le ministre de la santé a dit: "Les femmes de 15 à 50 ans sont des machines à coucher." Cette parole était scandaleuse. Ce minisitre est né avant la guerre. Même si cette parole était utilisée au sens figuré, la societé japonaise engendre de telles idées. Parfois, mon père ou certains hommes agés disaient que les femmes étaient infâmes. Car les femmes ont leurs règles. Est-ce que c'est dégueulasse ? Je pense que c'est une misogynie contradictoire. Je veux répliquer à ces hommes en leur crachant: "Tu es né dans l'entrejambe d'une femme, et tu es empli de désir charnel pour ces femmes, et tu oses dire que les femmes sont infâmes, alors, ne fais plus l'amour jusqu'à ta mort ! Masturbe-toi seulement !" Les femmes japonaises doivent vivre astucieusement dans cette société machiste, elles ne sont pas exemptes du duplicité.

Autrefois, quand j'avais 14 ou 15 ans, j'ai lu un roman de la bibliothèque de mes parents: "La limite du bonheur" d'Ishikawa Tatsuzō dans. Une phrase était très impressionante: "Est-ce que l'épouse n'est qu'une bonne à tout faire et un exutoire sexuel ?" Ce qui me surprend c'est que l'idée de cette phrase persiste encore de nos jours. Ce roman a été écrit en 1947, l'année de naissance de ma mère. Au Japon, les maris ne partagent pas tellement le travail domestique. De temps en temps, j'entends les plaintes de plusieurs amies. Selon le taux des maris qui participent au travail domestique en 2012, le rang de Japon était 33 sur 33 pays. Bravo !! Ce résultat indique que l'améliolation mentale chez les maris japonais n'a pas été pratiquée.

Lorsque j'étais en France, après avoir lu un article de journal sur les inégalités hommes-femmes pendant un cours, une professeur de l'école linguistique m'a dit: "En France, il y a un plafond invisible pour les femmes." Cela m'a étonnée, parce que la position des Françaises est meilleure que celle des Japonaises. Cela ne change pas. Probablement, cette professeur a dû comparer la différence de situation entre les femmes et les hommes dans les pays nordiques.

lundi 4 mai 2020

Nintendo Classic Mini

Mes cheveux poussent, néanmoins je ne peux pas aller chez le coiffeur pour l'instant. Il faut supporter. La semaine dernière, ma mère m'a dit: "Il n'y a personne qui sait quand le coronavirus fainit complètement. Mais des cadavres ne s'entassent pas dans la rue, il y a des aliments sur les étals du supermarché. Ce n'est pas vraiment la guerre. Rester à la maison n'est pas grave." Elle a raison. J'ai lavé des rideaux et des filtres de la climatisation le samedi dernier comme chaque printemps. La petite entreprise où je travaille subit l'impact du covid-19. Il est possible que je sois licenciée. On verra.

À propos, lorsque je suis retournée chez ma mère, j'ai joué aux jeux vidéo. Ça faisait longtemps. Mon frère a acheté un Nintendo Classic Mini l'année dernière et l'a offert à ma mère pour qu'elle prévienne la maladie d'Alzheimer. Et pourtant, cela ne l'intéresse pas, il traîne sous la télé depuis l'année dernière. Alors, j'y ai joué pour changer de la lecture comme loisir.

Ce qui m'a surprise, c'est que ce Nintendo Classic Mini est déjà équipé de 25 logiciels. C'est super. Lorsque j'étais écolière, j'ai souvent joué à quelques logiciels. Mais lorsque je suis devenue collégienne, je n'y ai plus joué parce que la vie scolaire devenait plus intense. De plus, j'écoutais la radio. Cette fois, j'ai joué aux logiciels "Donkey Kong", "Pac-Man", "Galaga" et "Ice Climber". Je n'ai pas pu obtenir un bon score. Mon mouvement de doigts était émoussé. J'ai cru que mon cerveau transmettait l'ordre trop lentement à mes doigts. En même temps, je n'ai pas pu plonger dans le jeu vidéo. Finalement, j'y ai seulement joué pendant environ 15 minutes. Le Nintendo Classic Mini est une version plus compacte que le Famicon de Nintendo. Probablement, mon frère a vu le Nintendo Classic Mini, il a dû éprouver de la nostalgie.

Je me suis souvenue d'un événement qui concerne le Famicon de Nintendo. Lorsque mon frère avait 9 ou 10 ans, il voulait acheter un Famicon. Il a patiemment épargné son argent de poche et ses étrennes car nos parents n'achetaient pas tellement de jouets. Un matin pendant les vacances du novel an, mon père a appelé mon frère de bonne heure pour aller à un magasin de jouets, il s'est levé tout de suite et lui a répondu "Oui" comme un soldat. Il a réussi à l'acheter. Entretemps, il est devenu collégien et il n'y a plus joué.