mercredi 26 octobre 2016

Le dernier jour

J'ai séché le travail le mois dernier pour aller au cinéma. J'ai aucune culpabilité. Au Japon, l'on fait parfois semblant d'être malade, on ne peut pas prendre congé, en particulier dans les petites et les moyennes entreprises. Mon directeur va de temps en temps jouer au golf en semaine. C'est la réalité.

Ce jour-là, j'ai vu le film uruguayen "La vida útil". Cet œuvre passe les spectateurs au crible. Si vous allez régulièrement dans la petite salle du cinéma (pas multiplexe), ce film vous plairait peut-être. Car le dernier jour de la cinémathèque uruguayenne est décrit, cette cinémathèque ne peut pas se continuer à cause du problème financier. Un travailleur (Jorgue) à la cinémathèque pendant 25 ans, a versé des larmes dans le bus avec un sentiment de perte. Mais il va chez le coiffeur pour changer d'air. Il rend visite à son ancien professeur à l'université et doit l'attendre. Mais, une étudiante confond Jorgue avec le remplaçant du professeur. Et alors, il fait sembant d'être professeur. Il explique la notion du mensonge devant les étudiants dans la classe. Cette scène est à la fois comique et philosophique. Car, le film est fait et tourné par quelqu'un, c'est une sorte de mensonge. Finalement, Jorgue invite une connaissance dont il s'éprend : "Allons ensemble au cinema !".  Il y a un frêle éspoir dans l'avenir.

Des événements durs nous accablent parfois, mais la vie continue impitoyablement jusqu'à la mort. Pour ma part, le chef de la cinémathèque présente Manoel de Oliveira (réalisateur portugais) dans une émission de radio. Cependant, il raconte passionnément le charme de ses films, le temps lui manque. En voyant, j'ai un peu souri. Combien de personnes qui connaissent ce réalisateur ? Absolument pas beaucoup. J'ai l'impression que ce film est rempli d'amour pour les cinéphiles.


Je vous présente encore un autre film qui concerne le dernier jour d'un cinéma. C'est le film taïwanais "Goodbye, Dragon Inn" de Tsai Ming-Liang. Je l'ai vu sur DVD. Si je l'avais vu au cinéma, ce film m'aurait fait jaillir des larmes. Heureusement ou malheureusement, il n'y a presque pas de réplique, ni d'intrigue concrète. Quelques protagonistes existent comme des fantômes dans le film. Au dernier jour de ce cinéma, un homme âgé s'assoit sur un siège dans une salle de cinéma, accompagnant son petit fils pour voir un film ancien dans lequel il a joué autrefois. Un autre homme s'assoit derrière lui, il était aussi acteur dans ce film. En le voyant, il pleure silencieusement un peu. Est-ce qu'il éprouve de la nostalgie de l'époque du film qui brillait ? Il pleut sans cesse ce jour-là dans le film "Goodbye, Dragon Inn", mais Tsai Ming-liang s'attache toujours aux scènes de pluie dans ses films. Pourquoi ? Je ne le sais pas.

Theo Angelopoulos filmait si souvent sous le ciel nuageux, je pense que c'est la même chose. Il signifie le paysage au cœur et la métaphore dans un sens. Certaines scènes du film "Goodbye, Dragon Inn" exaltent mon imagination. Jadis, ce cinéma devait être plein de spectateurs. Un homme manipule une projection cinématographique, une femme nettoie la salle de cinéma, deux hommes âgés etc., je décris arbitrairement leur vie de derrière l'écran. Un jour, ce petit fils se souviendra vaguement de ce jour où son grand-père l'a emmené au cinéma sous la pluie. Beaucoup de cinémas disparaîtront sans doute.

Je trouve que ce film "Goodbye, Dragon Inn" s'éloigne du marché du film. Tsai Ming-Liang a quitté le monde du cinéma, après avoir tourné le film "Les chiens errants". Il continue de filmer en tant qu'artiste contemporain. 

  

vendredi 21 octobre 2016

Théâtre national du nô

(J'ai collé cette photo de wikipedia japon.)
Je suis allée au théâtre national du Nô à Tokyo la semaine dernière. Franchement, avant que je dîne avec une amie et son mari qui se sont mariés en 2015 , j'ai vu une pièce de Kyogen et de Nô. J'y suis déjà allée il y a plus de dix ans. Cette fois, une chose étonnante est arrivée. C'était quoi ? Ce sont les sièges du théâtre qui ont été rénovés, on peut regarder un petit écran pour les sous-titres (en anglais et en japonais) comme dans l'avion. Dans quatre ans, les Jeux Olympiques ont lieu à Tokyo, la culture traditionnelle aussi envisage devrait les touristes étrangers. Le Nô est plus sobre que le Kabuki. C'est difficile de comprendre le Nô, même pour les Japonais. Et alors, je trouve que le petit écran pour les sous-titres est pratique, cependant les spectateurs risquent de trop le regarder, mais l'important est de voir la scène. Je ne pense pas que le chiffre des spectateurs étrangers augmente facilement. Mais Tokyo est exceptionnel, le niveau de citoyens cultivés est le plus haut au Japon, c'est normal que cette ville soit la capitale. Il est impossible pour les autres villes de combler un théâtre du Nô avec des spectateurs. Comme les jeunes doivent payer les frais de smartphone chaque mois, le billet de Nô coûte minimum environ 37 euros. Même si certains jeunes s'intéressent au Nô, ils y renoncent à cause de ce tarif.

En outre, les cours de japonais diminuent à l'école primaire et au collège dans le curriculum scolaire que le Ministère de l'éducation a déterminé. Selon la direction du gouvernement japonais, on parle le japonais dans la vie quotidienne, ce n'est pas nécessaire d'augmenter les cours de japonais, les élèves sont obligés d'apprendre l'anglais dans la concurrence sur le marché mondial. Le pays dédaigne sa langue maternelle, est-ce que sa culture sera protégée dans l'avenir ? Et par qui ? Les Japonais ne comprennent pas la culture traditionnelle par la langue maternelle, comment la présentent-ils aux étrangers ? C'est contradictoire ?

jeudi 13 octobre 2016

C'est radical ?

Est-ce que vous connaissez Hideo Levy ? Il y a plus de dix ans, après avoir lu son livre d'essais "Ma chambre d'écriture le japonais (日本語を書く部屋)", j'ai éprouvé un vertige léger. Hideo Levy est Américain, et il a passé son enfance à Taiwan (son père était diplomate). Presque tous les Japonais ne peuvent pas écrire le japonais que cet auteur écrit, avec le style à facettes, en utilisant habilement les mots anciens de Yamato. On dit que la différence entre l'anglais et le japonais est trop frappante. Comme Hideo Levy était professeur de l'Université aux Etats-unis, il a disséqué le Man'yōshū (万葉集, recueil de dix mille feuilles). Je veux déplore parfois mon niveau de français, mais son livre m'en interdit.

Hideo Levy a écrit en japonais un roman en 1992, certains Japonais y ont résisté. Pourquoi ? Parce qu'ils pensent que seulement les Japonais possèdent la langue japonaise, . Quel orgueil !! Alors, nous (les Japonais) considérons que les occidentaux ne peuvent pas facilement apprendre le japonais !! En fait, il y a des experts occidentaux en  japonais comme lui. Probablement, je me demande si les Japonais ne souhaitent pas que la langue japonaise soit donnée au monde occidental, et s'ils veulent accaparer le japonais.

Cet été, j'ai lu son autre livre "Mon japonais (我的日本語)". Il affirme qu'écrire en japonais est radical pour lui. Il indique que "I" n'est que "I" en anglais, mais il y a des variations de "I" en japonais. Je n'y avais jamais pensé. C'est trop naturel pour moi. Combien de "I (Je)" en japonais ? "私","僕","俺","我","吾","余", et "拙者" etc., tous ces caractères chinois sont traduits par "Je". En outre, cet auteur dit que l'on peut écrire "私" en Hiragana et en Katakana, donc "わたし" (Hiragana) et "ワタシ" (Katakana). Cette distinction apporte certainement une nuance. Par exemple, un garçon donne une réplique dans une BD ou un roman, "ぼく" et "ボク" sont utilisés souvent, ils comportent un élément enfantin plus que "僕" (caractère chinois). Hideo Levy utilise et écrit un tel japonais, c'est un excitation bilingue.

Paradoxalement, j'écris en français cet article, est-ce radical ? Lorsque j'écris en français, je dois utiliser trop de "Je", je me sens mal à l'aise à cause de cela. Dans la conversation en japonais, je n'utilise pas tellement "Je". Ce n'est pas nécessaire, l'utilisation de "Je" est plutôt pour insister sur mon être. Ici, je me souviens du livre "Vers l'extérieur du japonais" (日本語の外へ) de Kataoka Yoshio (écrivain et traducteur). Dans ce livre, la relation entre le locuteur (je) et l'interlocuteur (tu, vous) change et dépend de chaque situation, les mots qui signifient le locuteur et l'interlocuteur existent à l'infini, de telles choses sont écrites. En somme, la relation humaine (la hiérarchie) reflète la variation du sujet (私, 僕, 俺 etc.) C'est embêtant.

L'apprentissage de la langue étrangère provoque de temps en temps une réaction chimique dans un sens. La sensation des mots dans la langue maternelle qu'on a obtenu jusqu'à maintenant peut être bouleversée. Hideo Levy raconte un épisode qui concerne cette sensation des mots. Il aspirait au Man'yōshū, quand il a visité Nara pour la première fois, à ses 19 ans, mais il a été déçu devant la montagne d'Amanokaguyama (天香久山) qui se trouve à Nara. Il a eu l'impression que cette montagne était comme une colline. Je crois que cet auteur ne devait pas saisir le moyen d'expression "見立て (mitate)" à cette époque-là. Qu'est-ce que c'est "Mitate" ? J'essaie de vous l'expliquer brièvement. On dit que le jardin japonais représente le paysage naturel. Par exemple, la ride d'une plage représente une vague de la mer et un courant de la rivière. On accumule de la terre, on en fait comme une petite montagne, de plus on la fait couvrir de mousse. Ce paysage est extrêmement artificiel, mais nous (les Japonais) éprouvons l'essence de la nature. Même si la montagne d'Amanokaguyama était comme une colline, nos devanciers imaginaient la montagne grandiose. Dans mon cas, lorsque j'ai vu le jardin des Tuileries et celui de Versailles que Le Nôtre a jadis conçus, c'est évidemment beau, néanmoins j'avais du mal à m'assimiler à ces jardins.

À propos, Hideo Levy a visité Taiwan, ça fait 52 ans, ce voyage a été tourné en tant que film documentaire. C'est dommage que je l'aie raté. J'aimerais le voir, il n'y a pas ce DVD à la bibliothèque municipale. J'ai vu cette bande annonce plusieurs fois. Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'aimerais voir encore une fois le film "Un temps pour vivre, un temps pour mourir" de Hou Hsiao-hsien.

mercredi 5 octobre 2016

L'unité

Il y a quelques semaines, un correspondant m'a envoyé un courrier, ce titre était "りんご 2個 (deux pommes)". Lorsque l'on compte un objet en japonais, on a besoin de chaque unité. Par exemple, trois livres (本3冊 ou 3冊の本) , quatre crayons (鉛筆4本 ou 4本の鉛筆), cinq chats (猫5匹 ou 5匹の猫), comme ça. L'unité est changée par l'objet. Alors, "りんご 2個", ça va. Précisément, c'est "りんご 2玉". Le "玉" est généralement utilisé l'objet rond (le chou, l'oignon, la pastèque, la laine etc.). C'est trop compliqué pour les étrangers. Quand j'étais enfant, la chanson (いっぽんでもニンジン) qui concerne cette unité était diffusée dans une émission de télé pour les enfatns. Je vous la présente.

J'ai essayé de traduire ces paroles en français. Mais, ce n'est pas intéressant. Car, c'est un problème de son du japonais. Le premier son de l'objet présente le chiffre suivant.


1(いち) いっぽんでも ニ(2)ンジン
Même s'il y a une carrote, c'est la carrote.

2(に) にそくでも サン(3)ダル
Même s'il y a deux sandales, c'est la sandale.

3(さん) さんそうでも ヨ(4)ット
Même s'il y a trois yachts, c'est le yacht.

4(よん) よつぶでも ゴ(5)マシオ
Même s'il y a quatre sésames, c'est le sésame.

5(ご) ごだいでも ロケ(6)ット
Même s'il y a cinq roquettes, c'est la roquette.

6(ろく) ろくわでも シチ(7)メンチョウ
Même s'il y a six dindes, c'est la dinde.

7(しち) しちひきでも ハチ(8)
Même s'il y a sept abeilles, c'est l'abeille.

8(はち) はっとうでも ク(9)ジラ
Même s'il y a huit baleines, c'est la baleine.

9(きゅう) きゅうはいでも ジュ(10)ース
Mêmes'il y a neuf verres de jus, c'est le jus.

10(じゅう) じゅっこでも イチ(1)ゴ
Même s'il y a dix fraises, c'est la fraise.

 イチゴ (fraise) ニンジン (carrot) サンダル (sandale)
 ヨット (yacht) ゴマシオ (sésame) ロケット (roquette)   
 シチメンチョウ (dinde) ハチ (abeille)
 クジラ (baleine) ジュース (jus)

★ une répétition

いっぽん (un carrot) にそく (deux sandales) さんそう (trois yachts)
よつぶ (quatre sésames) ごだい (cinq roquettes) ろくわ (six dindes)
しちひき (sept abeilles) はっとう (huit baleines)
きゅうはい (neuf verres de jus) じゅっこ (dix fraises)