mercredi 28 septembre 2016

Elle s'appelle Sabine

Quand j'ai écrit un peu sur Sandrine Bonnaire dans l'article  "La dernière leçon", je me suis souvenue du film documentaire "Elle s'appelle Sabine" que Sandrine Bonnaire a filmé. De mon côté, son rôle dans le film "Monsieur Hire" de Patrice Leconte était impressionnant. De plus, dans le film "À nos amours" de Maurice Pialat, elle a joué une jeune fille capricieuse et libre pour la sexualité.


Sandrine Bonnaire a une sœur (Sabine) qui est autiste, elle l'a filmée. Comme je ne le savais pas, ce film m'a étonnée. Je pense que Sandrine Bonnaire devait avoir un conflit de montrer une partie délicate de sa vie privée en public. Néanmoins, elle a osé la sortir en tant que film. Probablement, l'autisme et le syndrome d'Asperger etc. sont petit à petit connus, et puis ses mécanismes sont graduellement clarifiés par l'étude de médecins et le progrès de sciences du cerveau. Mais, en même temps, l'inquiétude de la famille et l'établissement d'accueil d'autistes, de tels problèmes ne sont pas encore tellement compris. Sandrine Bonnaire adresse le statu quo aux spectateurs. Malheureusement, Sabine a été diagnostiquée malade mentale il y a longtemps, et elle avait abusivement pris des médicaments à l'hôpital psychiatrique pendant cinq ans. Si Sabine avait été correctement diagnostiquée d'un autisme, sa situation aurait changé un peu. Sabine demande souvent à Sandrine, "Tu viens me voir demain ?", son regard montre qu'elle adore Sandrine. La souffrance de Sandrine se transmet à travers l'écran jusqu'à moi. Maintenant, qu'est-ce que Sabine fait ?

Je vous présente un autre film finlandais "Le syndrome punk". Quatre hommes d'handicap mental se plongent dans l'activité d'un groupe punk. En dépit de l'état providence (la Finlande), ils jurent contre leur pays dans les paroles cyniques de leur chansons. Par exemple, "Un jour, je bombarde le centre d'hébergement", "Les gens ayant des pouvoirs sont arnaqueurs, ne nous enfermez pas !!" etc. C'est à la fois très intéressant et drôle. Je trouve que l'on ressent ces paroles avec sympathie, en particulier "Les gens ayant des pouvoirs sont arnaqueurs". Ils s'indignent d'être aliénés et contrôlés. Et alors, ils l'expriment par leurs chansons avec l'esprit punk. Ce film m'a suggéré de nouveau que la diversité de la musique me redonnait des forces, et que le son musical invisible s'imprégnait dans le corps.

jeudi 22 septembre 2016

Vision de printemps

Le titre de cet article est hors de saison. Je ne m'en fais pas. Dans l'hypothèse où j'aurais l'intention d'écrire cet article au printemps prochain,  je l'oublierai sans doute.

Quand j'étais collégienne, j'ai appris ce poème (Vision de printemps (春望) de Du Fu (杜甫)) dans un cours. Je me suis rendue compte que le contenu de l'haïku que je vous ai presenté dans l'article "Princes et Princess" est similaire à celui de ce poème chinois. Franchement, je ne m'habitue pas tellement à lire la littérature classique. En fermant les yeux, un professeur de littérature classique au lycée chantait si souvent quelques haïkus, poèmes chinois, et des extraits d'œuvres classiques. À cette époque, ce professeur racontait le charme de la littérature classique aux élèves avec passion. Cela ne m'a pas attiré. Car, je lisais plutôt la littérature contemporaine (Julian Barnes, Richard Brautigan, Takahashi Genichiro etc.).


J'ai cherché cette traduction en français sur l'internet, j'ai pu la trouver, collectée dans le livre "Poèmes de Chine" (Seuil, 2009). Je voudrais l'acheter.

国破山河在
La nation est déchirée, mais les montagnes et les fleuves demeurent.
城春草木深
En ce début de printemps, les arbres et les bosquets renaissent dans la capitale.
感時花濺涙
Affligé de voir les fleurs s'épanouir, mes larmes jaillissent.
恨別鳥驚心
Le croassement des oiseaux rend l'aversion de la séparation plus effroyable encore.
烽火連三月
Dans les feux de la guerre qui ne cessent depuis trois mois,
家書抵萬金
Une lettre de ses proches vaut dix mille pièces d’or.
白頭掻更短
Mes cheveux blancs se font rares, pour les avoir trop grattés,
渾欲不勝簪
Et sont trop fins désormais pour y fixer une épingle.

Cette traduction est très belle. À propos, est-ce que vous pensez que les Japonais peuvent lire ces phrases de caractères chinois ? C'est dommage qu'ils ne puissent pas lire sauf les gens qui apprennent le chinois. Et alors, nous (les Japonais) lisons ce poème chinois ? Il y a un truc, la façon est "書き下し文" (kakikudashibun) que les Japonais apprennent à l'école. Qu'est ce que c'est "書き下し文" ? Regardez bien cette image ci-dessous, s'il vous plaît.


Vous remarqueriez tout de suite "レ", "一", et "二" dans ce poème. Généralement, on lit de haut en bas. 国破山河在 est "国破れて山河在り". Ensuite, dans le cas de "レ", 感時花濺涙 est "時に感じては花にも涙を濺ぎ", en somme, il lit d'abord un caractère chinois du dessous ajouté "レ", et après lit celui du dessus. Dans le cas "一"(premier), et "二"(second), on lit par ordre des chiffres, 烽火連三月 est "烽火 三月に連なり". J'estime que mon explication est nébuleuse.

C'est compliqué pour les étrangers. À quelle époque "書き下し文" a été inventé ? Une partie de "Chant des regrets éternels" de Bai Juyi est citée dans "Le dit du Genji" et "Notes des chevet" à l'époque de Heian (794-1185). La majorité des Européens lisent "L'Iliade" et "L'Odyssée" d'Homère, c'est la même chose pour les Japonais qui lisent la poésie chinoise. J'ai vieilli, ma glande lacrymale est devenue fragile. Je verse des larmes  plus souvent pour la vie d'autrui que sur ma vie. Ce vers "Affligé de voir les fleurs s'épanouir, mes larmes jaillissent", c'est la miséricorde débordante pour la vie.

国(くに)破(やぶ)れて山河(さんが)在(あ)り
城(しろ)春(はる)にして草木(そうもく)深(ふか)し
時(とき)に感(かん)じては花(はな)にも涙(なみだ)を濺(そそ)ぎ
別(わか)れを恨(うら)んでは鳥(とり)にも心(こころ)を驚(おどろ)かす
烽火(ほうか) 三月(さんげつ)に連(つら)なり
家書(かしょ) 万金(ばんきん)に抵(あた)る
白頭(はくとう)掻(か)けば更(さら)に短(みじか)く
渾(すべ)て簪(しん)に勝(た)えざらんと欲(ほっ)す

vendredi 16 septembre 2016

La dernière leçon

J'ai fini par lire le livre "La dernière leçon" de Noëlle Châtelet qu'un correspondant m'a offert. En regardant la couverture du livre, je me suis demandé: "Sandrine bonnaire, quel âge a-t-elle maintenant?". Si ma mère souhaite mourir dans la dignité, je pourrais me préparer comme la héroïne de ce livre ? Lorsque ma grand-mère était vivante, elle me disait si souvent "お迎えがまだ来ない" (ne va pas encore me chercher), un sujet est omis dans cette phrase. Donc, "La mort ne va pas encore me chercher". Elle était aussi fatiguée de se battre contre la vieillesse comme la mère de l'héroïne qui a choisi l'euthanasie dans le livre. Après sa mort, ma mère et ses sœurs ont rangé des reliques de ma grand-mère. C'est normal qu'elle ait conservé n'importe quoi à cause de la pénurie de matériel pendant la guerre. Même si l'on avait de l'argent, on ne pouvait pas acheter d'alimentation ni des articles.


Personne ne sait quand il meurt, où il meurt, en raison de cela, on peut vivre maintenant. Mais la mort peut brutalement m'attaquer. Et alors, j'ai jeté beaucoup de mes photos il y a quelques années, malgré que mes parents aient pris des photos de moi dans mon enfance. Je leur ai demandé s'ils me permettaient de jeter ces photos. Il m'ont répondu "Toutes les photos ?", je leur ai dit avec le sourire, "Non, je garde quelques photos". Cependant mes parents aussi ont déjà jeté tant de leurs photos dès leur retraite. Cela m'a étonnée. Est-ce que ma manière de penser ressemble à la leur ?

Revenons au livre "La dernière leçon". Ceux-là qui choissent l'euthanasie, je pense que la majorité a une maladie incurable comme dans le film "Quelques heures de printemps" de Stéphane Brizé. Dans ce cas, la douleur physique accompagne ces personnes et elles y succombent probablement. Ici, une question éthique m'arrive, "À qui appartient la vie ?". Oui, c'est sûrement à moi. Pour autant, puis-je décider la date de mourir ? En 2009, une jeune fille italienne était dans le coma depuis 17 ans, sa famille souhaitait l'euthanasie, cet événement a suscité de nombreuses controverses en Italie. Le film "La belle endormie" de Marco Bellocchio s'inspire de cet événement. Trois histoires se développent dans le film. Si je suis dans le coma, comment serai-je traitée ? Il vaut mieux faire un testament que je n'espère pas faire un traitement pour survivre ? Je ne le sais pas. Pour l'instant, il faut travailler.


dimanche 11 septembre 2016

Le quinzième

Aujourd'hui est la commémoration du quinzième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Il y a quinze ans, j'ai regardé ces informations à la télé qu'un avion avait heurté le World Trade Center. Il m'a semblé que ces images étaient dans un film ou un drame. Mais c'était la triste réalité. Je me suis sentie un peu mal à cause de cette scène répétée. J'ai craint que ces attentats provoquent la guerre. En fait, les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont commencé. Je présente mes condoléances aux victimes des attentats du 11 septembre 2001, aussi qu'à ceux de ces deux guerres. Le peuple est toujours impliqué dans n'importe quel pays.

Le 11 septembre en 2015 au Japon, le livre "Soumission" (traduction en japonais) de Michel Houellebecq est sorti. Il est très connu, car le jour où ce livre a été sorti l'attentat contre Charlie Hébdo est arrivé. Quelle coïncidence ironique. Auparavant, j'ai lu ses trois romans ("Les particles élémentaires", "La possibilité d'une île" et "La carte et le territoire"). J'ai l'impression que Michel Houellebecq décrit profondément la solitude de l'homme avec un regard sec. Ce point me plaît.

Quant au livre "Soumission", d'abord, je n'ai pas compris quelle est la signification de ce mot "soumission" dans le livre. Après l'avoir lu, la réponse s'est dévoilée. Le protagoniste (François) est professeur à la Sorbonne, l'élection présidentielle en 2022 a lieu. Le résultat est que la Fraternité musulmane obtient le régime. Ce protagoniste est licencié à cause de cela. Mais il est réembauché en tant que professeur à la Sorbone. L'intrigue du livre est très simple. Certaines intelligences parasitent le pouvoir de l'État. Chaque fois que le régime change, de tels intelligences se convertissent comme un caméléon. Ce n'est pas rare. Au Japon, alors que certaines intelligences avaient soutenu le militarisme pendant la Seconde Guerre mondiale, leur attitude a astucieusement changé après la guerre. C'est la même chose.

Avant que je lise le livre "Soumission", j'ai fini de lire le livre "Qui est Charlie ?" (traduction en japonais) d'Emmanuel Todd. Comme je suis Japonaise, et que je n'habite pas en France, je n'arrive pas à comprendre parfaitement le contenu. Cependant, son point de vue m'intéresse. En particulier, l'Euro (monnaie) remplace la foi catholique. En outre, de nombreux immigrés viennent tous les jours en Europe. Des Français attrappent l'obsession de l'Islam, leur peur s'accroît. Mais des classes moyennes, des personnes âgées et des catholique zombies cherchent un bouc émissaire, pour leur garder le niveau de vie. Non seulement en France, mais aussi dans d'autres pays. Par exemple, quand j'étais en France, pour aller à l'école de langue, les mouvements anti-japonais en Chine sont arrivés. Cette information de M6 a été utilisée dans ma classe pendant un cours de français. La professeure a demandé à une Chinoise et moi, "Qu'est-ce que vous en pensez ?". Elle a répondu, "Pourquoi le Japon n'accepte pas qu'il avait envahi la Chine dans le passé ? Mais l'État chinois (le parti communiste chinois) ne peut pas contrôler le peuple dans le grand territoire, de plus, l'écart économique s'élargit. Comme le parti communiste chinois est corrompu, et qu'il a trop de problèmes à résoudre, alors l'État envisage de faire cibler les Japonais pour trouver un exutoire aux mécontentements du peuple. Je soupçonne que certains jeunes chinois qui ont cassé des fenêtres de magasins japonais aient été ordonnés par le parti communiste chinois". J'ai pensé que son opinion était objective. Au Japon aussi, les zainichis profitent de privilèges (ex. la réduction d'impôt sur le revenu et les sociétés), certains Japonais (la zaitokukai est l'association des citoyens contre les privilèges spéciaux des Coréens du Japon) les critiquent. Car le Japon est en récession depuis plus de 20 ans. Les impôts continuent à augmenter. Tous les gouvernements ont besoin d'ennemi extérieur et de la race minoritaire pour détourner le regard du peuple. C'est une histoire habituelle. Ces deux livres m'ont fait penser à  de telles choses.

jeudi 1 septembre 2016

Princes et princesses

Lorsque'une amie est venue chez moi en mai, je lui ai parlé de Sbek Thom que j'avais vu il y a quelques semaines. On a discuté de l'ombre chinoise. Comme j'ai raté le film "Les contes de la nuit" de Michel Ocelot, je lui ai demandé si elle l'avait déjà vu, évidemment, elle a répondu "Oui, j'ai ce DVD". C'est super, elle est forte en animation. Il y a longtemps, elle m'a enseigné beaucoup de réalisateurs d'animation (René Laloux, Karel Zeman, Iouri Norstein, Jiří Trnka, Jiří Barta etc).

Auparavant, j'ai vu deux films de Michel Ocelot "Kirikou et la sorcière" et "Azur et Asmar". Dans le film "Kirikou et la sorcière", la musique de Youssou N'Dour est utilisée, cela m'a interessée, alors je suis parvenue à le voir. J'ai l'impression que ces deux films sont comme une Fable d'Esope. Cependant, ce n'est pas tellement pédagogique ni une sorte de sermon. Je crois que toutes les générations peuvent probablement les voir. En particulier, le film "Azur et Asmar",  ce film vaut actuellement la peine d'être vu. La différence de race et de pays existe devant nous, et elle provoque toujours la guerre. Dans cet œuvre, il y a un espoir qu'on l'accepte et la franchisse. Ce n'est simplement qu'un vœu pieux. Mais Michel Ocelot souhaite la résolution d'un tel problème comme la possibilité humaine.

À vrai dire, cette amie m'a prêté le DVD "Princes et princesses". Ce film a été filmé avant le film "Les contes de la nuit". Il consiste en six contes, chaque conte dure environ 10 minutes. Ces images d'ombres chinoises sont belles. Je pense que l'ombre chinoise est un moyen primitif. Est-ce que ce moyen de création est susceptible d'être encore raffiné et cultivé ? On s'habitue à voir l'animation de haute technologie, et on profite de voir des films de nouvelle technologie. C'est bien. L'animation est encore artisanale dans un sens, et elle prend beaucoup de temps et de persévérance. Comme si un chef préparait un repas minitieux, et que je le savourerais. La diversité d'animation est importante pour moi. Car ainsi le choix s'élargit.

À propos, dans le conte "Le manteau de la vieille dame" du film "Princes et princesses", un haïku célèbre de Basho est cité.

Herbes de l’été
夏草(なつくさ)や
des valeureux guerriers
兵(つわもの)どもが
traces d’un songe
夢(ゆめ)の跡(あと)

Il y avait plusieurs haïkus de Basho dans le manuel scolaire, cela ne m'avait pas tellement intéressée à ce moment-là. Maintenant, je relis cet haïku (Herbes de l’été), l'esprit de Basho est transcendant. Je peux imaginer le paysage du haïku et partager ce sentiment de vie éphémère.