vendredi 26 juillet 2019

D'Edo à Tōkyō

Je recommence de nouveau à lire "D'Edo à Tōkyō"(en français) de Philippe Pons depuis plusieurs semaines. Je l'ai déjà lu en japonais le mois dernier. Il vaut mieux que les Japonais lisent ce livre. L'année dernière, j'ai lu "Le Chrysanthème et le sabre" de Ruth Benedict et écrit l'article "La culture de la honte". Elle n'a jamais habité au Japon, sa recherche est limitée. Il me semble qu'elle ne mentionne qu'un aspect de la culture japonaise. Cela provient de l'idée de samouraï.

En comparaison avec "Le Chrysanthème et le sabre", Philippe Pons écrit sur Edo et Tokyo à travers des choses diverses. Sa sagacité et analyse sont minutieuses. J'éprouvais de l'admiration pour cela. Comme l'auteur le dit, le peuple japonais aime montrer l'esprit samouraï. Et en effet, les membres de l'équipe japonaise sont toujours appelés "Samouraï bleu" dans la coupe du monde de football. Pendant les Jeux olympiques et la coupe du monde de sports différents, ces matchs sont souvent diffusés à la télé. La majorité des Japonais soutiennent l'équipe japonaise. Certains gens considèrent ceux qui ne regardent pas les matchs comme des traîtres. J'en ai marre. Est-ce que c'est la liberté de l'individu ?

En présentant la pièce de kabuki et de bunraku "Chūshingura", l'auteur explique soigneusement l'esprit samouraï. Il nous demande si le contenu de "Chūshingura" conduit hâtivement au Kamikaze.

Je crois que les Étrangers ne connaissent pas ce contenu, je vous l'explique brièvement. En 1701, dans l'ère Genroku, les trois seigneurs: Asano takumi no kami, Date Sakyo, et Kira kouzuno suke vont au château d'Edo pour préparer une réception. Asano Takumi no kami se hasarde à demander des conseils à Kira kozuno suke sur la manière de préparer cette réception. Kira kozuno suke est plus âgé et expert en la matière. Mais il répond à Asano Takumi no kami avec un ton sarcastique. Son attitude est insupportable pour Asano takumi no kami. Il le blesse légèrement d'un coup de sabre. Le shogunat juge cette affaire, et il ordonne à Asano takumi no kami de faire Seppuku. Alors, Asano takumi no kami fait Seppuku. Le jugement shogunal ne peut pas soumettre ses vassaux. Ils forment un projet de vengeance. Un jour, ils assasinent Kira kozuno suke. Sa tête décapitée est dédiée à la tombe d'Asano takumi no kai. Ils se suicident. C'est la fin.

Apparemment, la loyauté des vasseaux est respectée. Dans l'ère Meiji, les oligarques de l'État ont astucieusement utilisé cette idéologie. Le peuple japonais était obligé de sacrifier sa vie à la famille, les entreprises, l'armée, l'État et l'empereur grâce à cela. En revanche, pourquoi cette pièce "Chūshingura" de kabuki et de Bunraku est devenu populaire dans l'ère Edo ? Cette raison concerne une caractéristique de Kabuki. On dit que l'étymologie de "Kabuki" est "傾く(kabuku)". C'est "katamuku (incliner)" en langue vivante. Cela signifie précisément qu'on se détourne du critère et formule sociale, sa tenue est singulière.

Alors, qui a soutenu "Kabuki" ? Ce n'est pas le shogunat Tokugawa, c'est la classe des commerçants riches. Une autre interprétation de la pièce "Chūshingura" est une sorte de rébellion. Le jugement du shogunat Tokugawa est inacceptable pour les vasseaux d'Asano Takumi no kami. Sur le plan démographique, la classe de samouraï est environ 10 % de la population. Les agriculteurs ne peuvent pas voir le "kabuki" à Edo. Mais, des troupes d'acteurs voyagent dans la région rurale, ils représentent des pièces de kabuki ou ses scènes appogées et gagnent de l'argent. Les marchands, artisans et agriculteurs ne peuvent pas résister en public au shogunat Tokugawa. Cette idée de la pièce "Chūshingura" est imprégnée dans la culture populaire. Ce discours de Philippe Pons m'a évoqué deux films japonais qui reflètent ces deux idéologies.

Premièrement, c'est le film "Contes cruels du Bushido" d'Imai Tadashi. À vrai dire, ce film est présenté dans la troisième partie de "D'Edo à Tōkyō". Comme ce titre, l'histoire est pleine d'amertume. Le protagoniste lit des journaux intimes de ses ancêtres, le film décrit comment ils ont vécu sous le code de samouraï japonais. On sacrifie sa vie à son seigneur, on estime que c'est précieux. Cette structure sociale demeure encore au Japon, mais elle est un fait courant sous l'ordre du mercantilisme dans le monde entier. Ce film a été couronné de l'Ours d'or du Festival de Berlin en 1963.


Deuxièmement, c'est le film "Chronique du soleil à la fin de l'ère Edo" de Kawashima Yuzo. Pourquoi Philippe Pons ne l'a pas présenté dans le livre ? C'est bizarre. L'histoire du film est basée sur la pièce de Rakugo (l’art de conter une histoire) "Inokori Saheiji".


Le protagoniste Saheiji va dans un lupanar, bien qu'il soit désargenté. Quelques prostituées le servent. L'aubergiste lui demande de payer l'addition, mais il avoue gaiement qu'il n'a pas d'argent. Et alors, il reste dans ce lupanar pour travailler. La vie quotidienne des prostituées se déploie. Un jour, deux prostituées se disputent. Le mouvement de caméra est dynamique dans cette scène. Saheiji régle le problème de ces deux prostituées qui concernent une relation amoureuse. Le caractère de Saheiji qui est compatissant et nonchalant est exactement l'esprit de la culture populaire à Edo. La parole de Saheiji dans la scène finale exprime l'avidité énergique pour vivre. Je pense qu'elle exalte tous les spectateurs. Je souhaite que vous savouriez ce film humoristique.

samedi 20 juillet 2019

Le dabba 2

Deuxièmment, c'est le film "The Lunchbox" qu'une amie cinéphile et un correspondant français m'ont recommandé. Ce film n'est pas du genre de Bollywood.

L'héroïne Ila prépare un dabba pour son mari. Un jour, un livreur ramasse son dabba avec d'autres. Il les distribue comme d'habitude. Mais, cette fois, le dabba d'Ila n'est pas livré à son mari, il est par erreur livré à un homme inconnu Saajan. Saajan ouvre ce dabba dans la salle à manger d'une entreprise. Cela l'étonne. Il commence à manger, c'est délicieux. Sur le chemin de retour, il visite le restaurant pour livraison de repas, et il remercie le cuisinier. En souriant, le cuisinier pense à mettre encore des choux-fleurs dans le dabba demain. Ila voit le dabba vide qui est revenu, elle s'en satisfait. Et pourtant, l'attitude de son mari ne change rien. Le mari lui dit que les choux-fleurs étaient bons. Leur relation conjugale se refroidit. Saajan, lui, mène tout seul sa vie depuis la mort de son épouse.

Le lendemain, l'odeur du dabba fait rebondir le cœur de Saajan. Avant de le manger, il trouve une petite lettre qu'Ila a écrite: "La livraison était fausse. Mais, je vous remercie d'avoir tout mangé. J'étais contente." Saajan lui écrit: "Le repas d'aujourd'hui était un peu salé. "Et puis, la correspondance commence entre les deux. Ila lui écrit sur des choses personnelles. Saajan écrit pour la consoler. Il est solitaire et renfermé, son cœur s'ouvre graduellement grâce à Ila. La vie de Saajan se réanime un peu, il se souvient parfois de son épouse décédée. Ila s'inquiète de la santé de Saajan, elle met son repas favori dans le dabba.


Un jour, Saajan et Ila prennent rendez-vous dans un café. Pendant qu'il se prépare pour y aller, il se rend compte que son odeur corporelle ressemble à celle de son grand-père. Un homme jeune lui céde une place dans le train. La vieillesse l'accable. Finalement, il ne peut pas apparaître devant Ila qui est jeune et belle. Il écrit la dernière lettre pour ses excuses et reconnaissances: "Je vous remercie de m'avoir fait avoir un bon rêve jusqu'à maintenant."

Par la suite, il déménage à Nashik. Ila se hâte pour voir sa mère, après avoir entendu la mort de son père. Elle demande au livreur l'adresse où Saajan travaille. Mais, Shaikh qui est un collègue de Saajan est assis dans son bureau. Il entend la situation d'Ila, il l'emmène à Nashik. Malheureusement, Saajan retourne de nouveau à Mumbai. Ils ne se croisent pas. Encore une fois, Ila écrit une lettre à Saajan: "J'ai vendu des accessoires et gagné de l'argent pour aller au Bhoutan. Ce soir, après que ma fille retourne à la maison, je pars." Mais, elle hésite à poster cette lettre ou pas. Saajan prend tout seul le train. On ne sait pas sa destination. C'est la fin.

J'ai bien compris pour quelle raison une amie cinéphile et un correspondant français m'avait recommandé ce film. Si Saajan et Ila peuvent se rencontrer, l'histoire deviendra plate. La scène finale est prégnante. Ila confie à Saajan son sentiment à travers la correspondance, Saajan aussi. Lorsqu'on bavarde avec des personnes sur des sujets qui nous concernenet en réalité, on hésite parfois à leur dire tout. Parfois, la relation humaine ne fonctionne pas bien. Alors, il y a des émissions de consultations sur la vie à la télé, des lecteurs consultent souvent leurs affaires des experts dans un magazine etc. Donc, est-ce qu'on peut raconter plus facilement ses affaires à des inconnus qu'à ses connaissances, amis ou membres de la famille ? Quant à moi, j'ai quelques correspondants, il y a une part de vérité.

Dans le film, une autre chose qui m'intéresse est que Saajan trouve de sa décrépitude inacceptable, en étant attiré par le charme d'Ila. Pour quel but le réalisateur a-t-il montré cette scène ? En général, bien qu'on puisse se rendre compte de la vieillesse des autres, on ne peut pas tellement être conscient de la sienne. C'est difficile de la voir objectivement soi-même. J'ai pensé que le réalisateur voulait décrire ce point. En même temps, est-ce qu'il voulait éviter que les spectateurs aient de l'empathie pour Saajan ou Ila ? Si ces deux protagonistes réussissaient à se rencontrer, la fin s'avancerait vers une histoire d'amour. De nombreux gens aiment plutôt de telle histoire. Ils pourraient se procurer une euphorie. Néanmoins, ce cinéaste a osé l'éviter. La réalité inévitable nous mord. Cela me plaît.

vendredi 12 juillet 2019

Le dabba 1

La semaine dernière, je suis allée au supermarché, après le travail. Un homme était dans un rayon de légumes, il m'a sauté aux yeux. Parce qu'il portait un dabba qui est la boîte indienne à déjeuner. C'est rare au Japon. J'entrevoyais son visage, je ne savais pas s'il était indien. Sa figure n'est pas tellement sculptée.

J'apporte une boîte à déjeuner chaque jour sauf samedi et dimanche. Il faut économiser pour voir des films et aller au théâtre de Nô. Le plat du jour au restaurant ou au café coûte cher. Il y a beaucoup de sortes de boîtes à déjeuner (Bento) au Japon. C'est une culture japonaise dans un sens. Auparavant, j'ai vu à la télé qu'un Français avait été attiré par les boîtes japonaises à déjeuner, il dirigeait une boutique de boîtes à déjeuner à Kyoto. Ce nom est "BENTO & CO", est ce qu'il imite  facilement "Tiffany & Co." et "Crane & Co." ? Si cela vous intéresse, visitez son site (https://www.bentoandco.com/), s'il vous plaît.

À propos, quand j'ai vu le dabba ce jour-là, cela m'a évoqué deux films indiens. Comme les films étaient bien, je vous les présente.

Premièrement, c'est le film "Le Dabba de Stanley". Stanley va à l'école primaire qui se trouve à Mumbai. Il est très amical et populaire dans sa classe. Mais, il ne peut pas apporter un dabba à cause de la situation familiale. Lors du déjeuner, il boit de l'eau du robinet pour remplir sa faim. Certains camarades de sa classe s'inquiètent de lui, et ils partagent une partie de leur dabba. Un professeur méchant remarque ce fait, et il les gronde. Dès lors, ces camarades sont interdits de partager avec Stanley une partie de leur dabba. Ce prof non plus, n'apporte pas toujours le dabba. Il vise des parties du dabba des autres profs et plusieurs écoliers riches. Il est dégoûtant. Stanley passe le temps du déjeuner, en se cachant. Ce prof lui dit "Il ne faut pas venir à l'école sans ton dabba !".


Alors, Stanley est choqué, il est absent de l'école. Tous les membres de la classe s'inquiètent de lui et préparent son dabba. C'est une solidarité magnifique. À vrai dire, les parents de Stanley sont morts à cause d'un accident de la route. Le prof méchant finit par savoir cette vérité, et il admet son erreur. Et après, Stanley peut aller à l'école. De plus, ce qui étonne les spectateurs est qu'après la mort de ses parents, il travaille dans une cafétéria que son oncle dirige. Lorsqu'il fait une gaffe, l'oncle le frappe. Un cuisinier de cette cafétéria éprouve de la compassion, il prépare un dabba pour Stanley qui est composé du restant des repas des clients. Le lendemain, Stanley montre son dabba aux camarades, il leur dit: "Ma mère l'a fait". J'ai pensé qu'il était louable. C'est la fin.

Ce film traite du problème du travail des enfants. Il n'est pas tellement amélioré à l'échelle mondiale. Au Japon, on entend rarement de tels problèmes. Et à part ça, les parents sont trop occupés par leur travail, leurs enfants qui ne prennent pas le petit déjeuner avant d'aller à l'école ou dînent tout seul chez eux augmentent ces dernières années. Et alors, des cantines pour de tels enfants que des volontaires organisent, sont ouvertes. Il y a plusieurs années, des annonces d'une telle cantine dans mon quartier étaient déposées à la bibliothèque. En les voyant, j'ai estimé vraiment que le Japon était devenu pauvre. Est-ce que la réforme du travail n'est pas effectuée ?

Le temps m'a manqué d'écrire sur le deuxième film. C'est pour une prochaine fois.

samedi 6 juillet 2019

Le coupeur de roseaux

Cette année, je ne peux pas tellement voir des films. Pour l'instant, au total 59 films. Chaque fois que j'emprunte des DVD, après les avoir vus, je les passe à ma mère. Car, elle aussi aime voir des films. Cependant, mon choix de films ne lui plaît pas de temps en temps, elle s'en plaint. 

Il y a cinq ou six ans, j'ai vu le film japonais "Miss Oyu" de Mizoguchi Kenji sur DVD. Lorsque je l'ai passé à ma mère, elle m'a demandé si ce film était basé sur "蘆刈(Ashikari= le coupeur de roseaux)" de Tanizaki Junichirō. Qui joue le rôle de Miss Oyu ? Je lui ai répondu: "Oui, tu l'as déjà lu ? Moi, je ne l'ai pas lu. Tanaka Kinuyo joue." Elle m'a dit qu'elle l'a lu il y a longtemps, "Le coupeur de roseaux" était une nouvelle, tu pourras le lire vite. Le film et la nouvelle traitent le sujet de l'amour platonique.

À propos, une partie de la pièce de Nô "Le coupeur de roseaux" est diffusée dans le film. Alors, la semaine dernière, je suis allée au théâtre de Nô pour la voir. À vrai dire, je connaissais seulement le titre de cette pièce, il a fallu préparer le contenu. D'abord, j'ai lu la nouvelle "Le coupeur de roseaux" de Tanizaki, ensuite, le texte de la pièce et sa traduction en langue vivante.

Expliquons brièvement l'intrigue du film et de la nouvelle. Miss Oyu est veuve, sa sœur Oshizu rencontre un homme Shinnosuke pour un mariage arrangé. Miss Oyu s'assoit à côté d'Oshizu lors de cette première rencontre, il est captivé par le charme d'Oyu. Bien qu'Oshizu le sache, elle se marie avec Shinnosuke. Oyu a un fils, la famille de son mari décédé l'élève. Elle ne peut pas se remarier avec quelqu'un. Car, la société et la famille de son mari décédé n'acceptent pas le mariage. Oshizu admire Oyu, elle se rend compte que Shinnosuke plaît à Oyu. Ce couple visite souvent la maison d'Oyu. Ils passent du temps et voyagent parfois ensemble. La relation curieuse de ces trois personnes continue. En revanche, les autres autour d'eux se doutent de leur relation. Oyu est obligée de retourner à la maison natale, après que son fils est mort. Son frère recommande de se remarier avec un distillateur de sake. Shinnosuke et Oshizu menait une vie aisée. Et pourtant, peu de temps après, la famille de Shinnosuke est en faillite. Oshizu est enceinte, elle accouche. Mais, malheureusement, elle meurt. Un jour, Shinnosuke laisse ce bébé et une lettre devant la porte de la maison d'Oyu. Elle décide de l'élever, après avoir lu cette lettre. C'est la fin. Le début et la fin dans la nouvelle est un peu différente de ceux du film. Le protagoniste rencontre un homme inconnu au bord de la rivière. Cet homme raconte la relation de ces trois personnes. Finalement, il avoue qu'il est le fils de Shinnosuke et Oshizu.


Le synopsis de la pièce de Nô est complètement différent de celui du film et de la nouvelle. Je vous l'explique simplement. Un homme Kusaka no saemon vit dans un village. Jadis, sa famille a fait faillite. Sa femme l'a quitté. Elle est allée à Kyoto, elle travaille maintenant en tant que nourrice d'une famille aristocrate. Trois ans s'écoulent. Cette femme visite ce village avec deux serviteurs pour chercher son mari. Les serviteurs demandent à un villageois s'il connait Kusaka no saemon, il leur répond que Kusaka no saemon a disparu. Elle est découragée, les serviteurs essaient de lui donner le moral, ils demandent de nouveau à ce villageois s'il y a un événement amusant. Il leur répond qu'un homme dans un marché est drôle.

Et alors, la femme et les deux serviteurs attendent cet homme drôle dans ce marché. Peu après, il apparaît pour vendre des roseaux. Il déplore qu'il est ruiné. Il raconte avec raffinement le coupeur de roseaux. Un serviteur lui adresse une parole. Il chante et danse, en citant des Waka connus (un genre de la poésie japonaise), La femme demande au serviteur que cet homme drôle lui apporte un roseau. L'homme s'approche de la femme, en l'apportant. Dès qu'il regarde son visage, il se cache brusquement derrière une cabane. Parce que cet homme drôle est Kusaka no saemon. Il éprouve de la honte. Et puis, elle lui dit qu'elle vient le chercher, comme sa vie est devenue stable maintenant. Ce couple chante l'un et l'autre des poésies qui expriment leur sentiment. Finalement, le mari réapparaît. Les serveurs fêtent leurs retrouvailles. Ils vont ensemble à Kyoto. C'est la fin.

La représentation de Nô était bien la semaine dernière. En particulier, le shité (Kusaka no emon) danse, en tenant un chapeau traditionnel. C'est la cime de cette pièce. Un waka connu est chanté dans la pièce, la nouvelle et le film "Le coupeur de roseaux". Je ne savais pas comment ce waka se traduisait en français. J'ai cherché sur Internet, une partie de la nouvelle "Le coupeur de roseaux" en français est citée sur Internet. Quelle chance ! Daniel Struve est professeur à l'université Paris Diderot, il l'a traduit. À vrai dire, "Le coupeur de roseaux" est basé sur "Les contes de Yamato" qui ont été écrits au Xème siècle. Dans le début de la nouvelle "Le coupeur de roseaux", l'auteur Tanizaki Junichirō incorpore des œuvres de la littérature classique japonaise. Un tel expert de la littérature classique japonaise comme Daniel Struve a achevé cette traduction pénible. Sa traduction de ce waka est très impressionante.

君なくてあしかりけりと思ふにも  Kiminakute ashikarikerito omounimo
いとゞ難波のうらはすみうき     itodo naniwano urawa sumiuki

Loin de toi
Hélas ! je coupe les roseaux
À cette pensée
La vie sur la grève de Naniwa
Me devient toujours plus insupportable.

あしかり (ahiskari) est "掛詞 (Kakekotoba)" qui est une sorte de figure de rhétorique. Simplement, 蘆刈 (ashikari) signifie "le coupeur de roseaux". Un autre sens est 悪しかり (ashikari), cela veut dire "devenir mal". Après que son épouse l'a quitté, la vie de Kusaka no semon devient de plus en plus mal. En interprétant de telle rhétorique, c'est toujours difficile de traduire le texte classique.