vendredi 27 janvier 2023

Fard à paupières

Un matin, je me préparais avant de sortir pour le travail, ma mère a sérieusement regardé mon visage sans mes lunettes, brusquement elle m'a averti: "Tu mets trop de fard à paupières, n'est-ce pas ?" Je lui ai répondu: "C'est comme d'habitude ! Lorsque je mets mes lunettes, ce fard à paupières n'est pas tellement accentué à cause de l'ombre des lunettes." Ma mère a de nouveau regardé mon visage avec les lunettes, elle m'a dit: "Oui, tu as raison. Je n'ai pas remarqué ça jusqu'à maintenant." Parfois, en me maquillant, je me demande si le fard à paupières a pas un sens pour moi. Mais, c'est une sorte d'habitude.

Autrefois, j'ai utilisé des lentilles de contact pendant plusieurs années. Mais, l'entretien des lentilles était embarrassant. Quand je voulais les enlever, je ne pouvais pas le faire tout de suite comme les lunettes. Alors, j'ai recommencé à utiliser les lunettes. Je suis souvent pressée chaque matin, ma manière de mettre de l'eyeliner au crayon est négligente. Malgré que mon maquillage des yeux soit mauvais, mes lunettes le cachent. De plus, elles sont proéminentes dans le visage. Mais, lorsque j'ai mis du mascara, la couleur de mascara a collé sur les verres de mes lunettes. Alors, j'ai arrêté de l'utiliser. Ça fait presque trois ans, on porte encore un masque au Japon. Je n'utilise plus le rouge à lèvres. Est-ce que mon rouge à lèvres s'oxyde déjà ? Apparemment on ne sait pas, il vaut mieux le jeter ?

L'année dernière, je suis allée au grand magasin avant un rendez-vous, je n'avait pas de commission à faire, simplement afin de tuer le temps. Alors, j'ai visité le rayon des cosmétiques. Comme j'étais au chômage, ce jour-là était mardi ou mercredi. J'ai imaginé que le nombre de clients dans ce rayon était moins que celui du samedi ou du dimanche. À ce moment-là, chez une marque de cosmétique, une maquilleuse professionnelle d'exclusivité de cette marque conseillait à une jeune cliente quelques techniques de maquillage et la maquillait dans le cadre de son service. Je n'ai pas su combien elle avait acheté de produits cosmétiques, probablement plus de 30000 yen (environ 230 euros). Les produits cosmétiques des marques étrangères coûtent chers maintenant sous l'influence de la chute du yen. Par exemple une palette de fard à paupières (cinq couleurs) de Dior est à 63 euros. Avec ce prix, je peux aller au théâtre de nō pour une représentation. Je soupire. Mais, j'ai acheté une palette de fard à paupières trois couleurs de Guerlain il y a plus de quinze ans. Ça a coûté environ 6000 yen. J'ai pu l'utiliser trois ou quatre ans. Les particules de poudre du fard à paupières étaient fines, j'ai estimé que la qualité correspondait au prix. Dès lors, je n'achète plus un tel produit cosmétique. Mon argent n'est pas illimité, je suis forcée de définir mes priorités. Le désir de devenir plus belle est précieux, je le respecte. Ces clientes dans le rayon de cosmétiques contribuent à l'économie du Japon.

samedi 21 janvier 2023

Je crains de manquer de confiance en moi

Comme je voulais ajouter une chose qui concerne le contenu du film "L'Œuvre sans auteur", je l'écris cette fois. Dans ce film, le père d'Ellie, Carl est un médecin nazi au début, il diagnostique des patients mentaux, et il les envoie dans des camps d'extermination sous l'idée de l'eugénisme. Après la Seconde Guerre mondiale, Carl est arrêté par l'armée russe et mis en prison. Un jour, l'épouse d'un colonel russe crie de douleur, parce qu'elle est enceinte. Carl juge qu'elle et son bébé sont en danger. Il demande à un gardien d'appeler tout de suite un interprète. Ce colonel russe lui permet de sortir de la cellule de prison. Carl explique l'état de cette femme enceinte, il lui dit qu'il vaut mieux prendre immédiatement le traitement médical adéquat. Finalement, elle peut accoucher, elle et son bébé sont bien. Carl est remercié par le colonel russe. Il se convertit au socialisme russe pour survivre. Il semble à certains spectateurs que ce père est opportuniste, son comportement est dégoûtant. 

Pourtant, lorsqu'on veut survivre, on laisse facilement tomber ses idées et le credo. Dans le cas de Carl, son ancien chef nazi se retranche quelque part après la guerre, enfin il est arrêté. Cette nouvelle le jette dans le désarroi. C'est son passé inséparable. En voyant ces scènes, cela m'a évoqué le film "Hannah Arendt". Je pense que l'acte de Carl n'est qu'un exemple de la banalité du mal dont elle parle. Sous l'état de guerre, si l'on tombait dans la situation de Carl pour protéger la famille, la plupart des gens feraient comme lui. Je ne peux pas le critiquer. Hanna Arendt indique que cela met en cause la perte de réflexion éthique dans l'état d'urgence et de crise. D'abord, je pense qu'il faut éviter la guerre qui est imputable à l’homme. 

En revanche, comment cultive-t-on la réflexion éthique ? Est-ce que cela peut seulement se faire dans l'école ? L'émotion l'emporte toujours sur la raison chez une personne, est-ce qu'il est difficile de pratiquer la réflexion éthique ? Personnellement, bien que Hannah Arendt soit juive, elle a estimé qu'il n'avait été simplement qu'un fonctionnaire, au cours de procès d'Adolf Eichmann, et il avait aveuglement obéi aux réglements du gouvernement. Elle a affirmé que c'était le principal problème de la perte de l'idée d'éthique qui avait provoqué la banalité du mal. Et après, cette chose a suscité des polémiques, Hannah Arendt a été critiqué par des juifs.

En réalité, il y avait des gens qui préservaient une bonne conscience sous la Seconde Guerre mondiale, et ils ont sauvé des juifs. Par exemple, Oskar Schindler, Nicholas Winton, Sugihara Chiune, Anton Schmid, Leopold Socha etc. Si j'étais dans leur situation, je pourrais agir comme eux ? Je crains de manquer de confiance en moi. Je me demande si l'émotion primitive humaine les a conduits à un grand secours.

À propos, après avoir posté l'article "Neuvième année", j'ai su que le film "L'Œuvre sans auteur" ne plaisait pas à Gerhard Richter. Il s'en est fâché. Le cinéaste Florian Henckel von Donnersmarck a vu Gerhard Richter plusieurs fois, il l'a soigneusement interviewé. Mais après avoir vu le film, le peintre a-t-il pensé qu'il dévoilait trop de choses privées ou pas ? Je ne sais pas. Durant ces dernières décennies, beaucoup de films sur des peintres renommés sont sortis. La majorité de tels films traite des peintres défunts. Le cas de peintre vivant est rare. Autant que je sache, Antonio López García et Kusama Yayoi. Mais ces films sont documentaires. Au fait, il y a un film documentaire de Gerhard Richter, "Gerhard Richter Painting", le peintre ne le mentionne pas en particulier. Comme je n'ai pas encore vu ce documentaire, je voudrais le voir un jour.

vendredi 13 janvier 2023

L'effort infructueux

Je me demande parfois si écrire en français l'article est un effort infructueux. J'utilise ce blog comme un cahier, je note ce que j'ai pensé ou ce qui surgit dans ma mémoire et la vie quotidienne.

Mon prof actuel me donne un cours de français depuis 2016. Ce fait longtemps. En corrigeant mes rédactions, je peux connaître beaucoup d'expression et mots appropriés au contexte de l'article pendant ce cours. Pourtant, je les oublie tout de suite. Il faut pratiquer, je n'ai pas tellement d'occasion de l'utiliser, alors j'écris comme ça en français. Même maintenant, en déplorant, j'écris en français cet article.

Lors du cours dernier, mon prof corrigeait l'article "Un sociopathe", il m'a demandé si je connaissais l'adjectif "acariâtre". Ma réponse était "Non". Après être retournée chez moi, j'ai consulté le dictionnaire. Le mot "acariâtre" était souligné avec stylo fluorescent. Avec un soupir, je me suis dite: "Ah, j'ai oublié ça !" Mais, avec ma mauvaise habitude, j'ai cherché l'étymologie de "acariâtre" sur Internet. Selon l'explication d'un site, l'évêque de Noyon Saint Achaire guérit des fous. C'est une tradition religieuse dans un sens. Ce mot "acariâtre" dérive du nom de l'évêque, cela m'a surprise. Mais "guillotine", "savarin" et "daguerrotype" aussi dérivent d'un nom. Bien que le caractère de Saint Achaire ne soit jamais "acariâtre", ce mot exprime la nature d'une personne qui se met facilement en colère. C'est ironique et paradoxal. Une telle anecdote linguistique a suscité ma curiosité. Comme un mot est lié à une ou plusieurs histoires, à la topographie, au climat, à l'idée et à la culture. Même si je ne peux pas tellement mémoriser le sens d'un mot français, ça ne me dérange pas. Lorsque je rencontre encore une fois ce mot, je le consulterai de nouveau sur le dictionnaire et me dirai: "Ah, j'ai oublié ça !"

À vrai dire, comme je suis allée au cinéma pour voir deux films dans le festival du film de l'Asie centrale, je veux brièvement les présenter. J'ai trop écrit sur "acariâtre". Le premier film est "Le Descendant du léopard blanc" de Tolomouch Okeev, ce film a été tourné en 1985, ce film est classifié soviétique. Au début du film, la tribu du léopard blanc ne peut pas obtenir des gibiers suffisants, et puis deux membres de cette tribu vont à un village voisin pour supplier le chef du village de leur donner de l'alimentation et des chevaux. Leur parcours est dur, ces deux sont ensevelis sous une avaranche. En voyant cette scène dynamique, je me suis demandée si elle était artificielle ou réelle. Lorsqu'ils vont remercier le chef, l'été prochain et offrir un cadeau de beaucoup de gibiers, la cérémonie de mariage de la sœur du chef et un marchand riche tajik a lieu, ce spectacle m'a intéressé comme celle des films d'Emir Kusturica.

Quant au deuxième film "La Biographie d'un jeune accordéoniste" de Narymbetov Satybaldy, l'époque du tumulte après la Seconde guerre mondiale dans un petit village du Kazakhstan est décrite à travers le protagoniste Esken, jeune garçon. Dans le film, il y a deux prisonniers japonais de guerre, des russes, des juifs, et des Kazakhstanais. Je ne peux pas complètement connaître les événements politiques et historiques, leur relation dans le film m'a suggéré vaguement plusieurs contextes politiques. Et pourtant, je pense que la position de leur race est neutre, c'est probablement une intention du réalisateur. Le point de vue du protagoniste Esken est pastorale. Je pense que c'est dommage que la performance musicale d'accordéon ne soit pas beaucoup présente dans le film.

samedi 7 janvier 2023

Neuvième année

Cette année déjà commence. L'année dernière était une amertume. La lecture du Monde diplomatique n'avance pas encore. J'ai décidé de continuer à le lire lentement. Pour l'instant, je ne fais pas des heures supplémentaires, mais le temps me manque toujours. Je n'ai pas tellement pu voir des films, c'est seulement 41 films. La fatigue a émoussé un peu mon désir de voir des films.

Je me suis rendue compte que j'étais allée au musée une fois en 2022, c'était une exposition de Vincent Van Gogh de la collection du musée Kröller-Müller. Alors, à la fin de décembre, je suis allée à Toyota pour une exposition de Gerhard Richter. Avant que j'aille au musée, j'ai vu le film "L'Œuvre sans auteur" de Florian Henckel von Donnersmarck.

Dans ce film, le protagoniste Kurt est Gerhard Richter, une partie de sa vie est décrite. Lors de son enfance, sa sœur était un peu malade mentale à cause de sa sensibilité affûtée. Elle est admise dans l'asile psychiatrique sous la Seconde Guerre mondiale. Finalement, elle est envoyée dans un camp de concentration nazi, et puis elle est tuée en raison de l'opération de l'eugénisme. Pour Kurt, ce fait est un traumatisme. Ce diagnostic d'un médecin détermine la vie de la sœur de Kurt. 

Environ dix ans s'écoulent, Kurt apprend la peinture dans l'École des beaux-arts de Dresde, il rencontre une étudiante Ellie. Ils tombent amoureux. Le père d'Ellie est le médecin nazi susmentionné, mais ce secret n'est pas révélé pour ce couple jusqu'à la fin du film. A cette époque, l'Allemagne de l'Est préconise le réalisme socialiste, l'art contemporain est réfuté. Cependant, lors d'un voyage en Allemagne de l'Ouest, l'expressionnisme abstrait le touche. Après Kurt et Ellie y émigrent. Il est chanceux, il réussit l'examen pour entrer dans l'académie publique des beaux-arts de Düsseldorf. Ellie et lui se marient. En faisant un petit boulot, il peint chaque jour dans son atelier attribué, ce sont des balbutiements pour établir sa propre originalité et style. Enfin, Kurt retourne à ses racines, il essaie de reproduire soigneusement avec un pinceau une photo de sa tante et lui sur la toile, ensuite il fait exprès de l'estomper. A cet instant, il trouve la technique de la photo-peinture. Son nom est ultérieurement connu dans le monde de l'art. J'ai découvert le processus de la photo-peinture grâce à ce film. J'ai déjà vu ce tableau "Tante Marianne" dans le cadre de l'exposition de la collection de la fondation Yageo, au musée municipal en 2014. 

Ce que j'ai connu pour la première fois le nom de cet artiste Gerhard Richter, avec l'album de Sonic Youth "Daydream nation". La flamme vacillante d'une bougie dans la pénombre d'une chambre est peinte. Il m'a semblé qu'elle reflétait la musique de Sonic Youth. Elle exprime une chose éphémère et inquiète. Je ne sais pas si le tableau de cette couverture était une commande de Sonic Youth. Plusieurs années plus tard, j'ai vu ses œuvres de photo-peinture dans un magazine de l'art. Comment Gerhard Richter les a peintes ? Presque tous les artistes cherchent leur propre originalité. Établir l'originalité est difficile, ils sont submergés par des sentiments d'échec. Lorsque j'ai vu les tableaux "Tante Marianne", "Portrait Liz Kertelge" et "Mao", le flou artistique avec le pinceau de Gerhard Richter m'a interrogé si la photo était vraiment bien représentée. Est-ce qu'on la surestime ? Il m'a apparu que l'efficacité du flou était l'ambiguïté de quelques souvenirs qu'une photo accompagne. Notre mémoire est fragile, n'est-ce pas ?

Cette fois, on dit que "Birkenau" de peinture abstraite est le plus important dans l'exposition. Pour ma part, ce qui m'a plu le plus, c'était "8 Panneaux en verre" de l'installation, car bien que huit panneaux soient simplement pendus à deux tringles en acier, leur base soit fixé dans deux autres triangles, je pense qu'il y a un sens et une valeur quand on est debout devant eux.

J'ai été debout devant ces panneaux, j'ai pu me mirer dans le premier panneau. Quand je regardais distraitement mon apparence, un couple passait derrière ces huit panneaux. À ce mement-là, une affaire m'a semblé étrange, c'était que la silhouette en noir de ce couple bougeait, ce contour était flou. Je me suis demandée pourquoi cette silhouette n'avait pas de couleur et était trop flou. Est-ce que ma vision était trouble ? Alors quelques minutes plus tard, comme un jeune homme passait derrière eux, je l'ai regardé, concentrée à travers eux. C'était le même résultat que précédent. La silhouette que j'ai vue était comme un fantôme, c'était un effet des panneaux de verre spécial ? Je me suis déplacée, j'ai regardé cette œuvre de côté avec attention. L'angle de la disposition des huit panneaux était respectivement différente. Son arrangement provoque ce truc inédit ? Je n'ai pas pu le clarifier. L'acte de voir dépend toujours de l'écheveau de la notion fixe, de l'histoire, et de la coutume etc. Quelle image surgit de cette acte ? L'exposition m'a posé une telle question.