Je suis allée au musée municipal pour une exposition d'Angkor Vat. Environ 70 statues en pierre sont exposées, elles sont présentées en trois sections (l'époque de pré-Angkor, l'époque d'Angkor et des statues contemporaines des royaumes autour d'Angkor). Comme l'hindouisme a un peu influencé le bouddhisme, j'ai lu le texte de légende avec intérêt. Il y a des affinités entre ces statues et celles du bouhddhisme. J'en ai profité pour apprendre une période de l'histoire cambodgienne. C'était une bonne occasion. En voyant une image d'Angkor Vat avec une explication à la télé installée, je trouvais que ces statues avaient contemplé des événements historiques, beaucoup de siècles d'affilée.
Un cours a eu lieu dans le cadre de cette exposition, son sujet était le Sbek Thom. En 2009, je suis allée au musée du quai Branly. Des poupées d'ombres chinoises avaient été exposées. C'est dommage que je n'aie pas pu voir le spectacle musical d'ombres chinoises. Au Japon, il y a un artiste célèbre (Fujishiro Seiji) d'ombres chinoises, ses œuvres sont pleines de fantaisie.
Ce jour-là, j'attendais ce cours avec impatience. Je me suis demandée si le Sbek Thom avait plusieurs points communs avec les ombres chinoises. La professeure japonaise de ce cours a habité pendant quatre ans au Cambodge et a appris le Sbek Thom. Elle a expliqué le Sbek Thom aux participants. "Sbek" veut dire "la peau", "Thom" est "grand". Cet art traditionnel n'a jamais été représenté sous le régime de Pol Pot, il avait presque disparu. Heureusement, la fondation Rockefeller et le gouvernement cambodgien ont subventionné pour préserver le Sbek Thom.
En tenant une marionnette de Sbek Thom qui pèse entre 1et 2,5 kilos, cette professeure a joué un peu. En général, les mains de montreur de marionnettes ne sont pas projetés. Le montreur ne fait pas tellement attention au mouvement de son propre corps. Mais dans le Sbek Thom, le torse du montreur est projeté à l'écran. Le mouvement des mains et celui du torse doivent s'accorder simultanément. Cela a apparemment l'air simple et facile. Trois participants de ce cours ont essayé de jouer, leurs mouvements ne se sont pas accordés, c'était saccadé. Il faut absolument s'entraîner.
Selon l'explication de la professeure, il n'y a qu'une pièce dans le Sbek Thom, cette pièce traite seulement des scènes de bataille dans la mythologie cambodgienne. Elle se présente sous la forme d'une distribution d'ensemble sans héros, des gens qui sont impliqués dans cette bataille sont décrits. En fait, le spectacle de Sbek Thom a lieu en plein air, l'ombre de Sbek Thom projetée par une grande torche est une illusion. Si j'avais l'occasion de visiter le Cambodge, je souhaiterais le voir en réalité. L'explication de cette professeure était précieuse.
Quand j'étais collégienne et lycéenne, j'ai souvent vu deux mots ("Pol Pot" et "Khmer rouge") dans des titres de journaux et dans des informations à la télé. Je ne savais pas ce qui s'était passé. Et alors, j'ai vu un film "L'image manquante" de Rithy Panh en 2014.
Ce film m'a choquée. Les parents de Rithy Panh et ses amis ont été tués par les Khmer rouges. Des poupées de terre cuite et des dioramas sont faits et ornés comme les santons. Ce réalisateur narre lentement des événements terribles et des atrocités que les Khmer rouges avaient commis. Lorsqu'un homme fait soigneusement chaque poupée, j'ai l'impression qu'il entre une âme dans cette poupée. Comme si un rite sacré se déroulait pour revenir à la vie. Est-ce que le réalisateur a filmé sous la mission qu'il s'impose ou a souhaité se dégager de sa douleur inoubliable ? Je pense qu'il dédie ce film élégiaque aux victimes de Pol Pot.
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