jeudi 26 mai 2016

Les mots de saison

Les  mots  de saison existeraient probablement  dans toutes les langues, c'est simplement ma supposition. Chaque fois qu'un correspondant m'envoie un courrier, il ajoute un haïku d'un fameux poète  (de temps en temps un tanka) qu'il a choisi. Ces haïkus sont intéressants. Par exemple, Natsume Soseki est un écrivain, qui a fait beaucoup de haïkus. Cependant, je ne connaissais pas tellement ses haïkus. Autre chose, Tan Taigui est  un poète de l'époque d'Edo, mais je ne connaissais que ce nom. Ainsi, je découvre à nouveau des haïkus grâce à ce correspondant, je me rends compte de la richesse des mots de saison.

Le haïku est le plus court poème dans le monde, et il est composé 17 de mores. En général, il faut ajouter un mot de saison dans un haïku. Je pense que le sentiment instantané et le paysage sont décrits par les mots condensés et limités dans le haïku, et que l'on peut partager le point de vue du poète et ressentir la saison. Et alors, quand je réponds à ce correspondant, je fais un haïku. Mais c'est trop difficile. Je me souviens d'un livre "L'énergie du mot de saison" de Kai Michiko (poètesse japonaise) que j'ai lu il y a plus de dix ans, et j'ai oublié complètement son contenu. Je suis tombée par hasard sur un livre "Les adultes veulent aussi lire le Saijiki (les mots de saison) d'enfant" à la bibliothèque. Ce livre est pour les enfants,  les Hiraganas (Furigana)  sont attachés aux caractères chinois.

Il y a des explications sur les mots de quatre saisons et des présentations de haïkus que des enfants et des poètes ont écrits. Quelques haïkus d'enfants sont remarquables et frais. Comparée aux leurs, les miens sont médiocres. Lorsque l'on fait un haïku, c'est important que l'on sache comment on mène la vie quotidienne. N'importe qui a des événements heureux ou malheureux dans la vie, les jours et les saisons se répètent. Les années coulent, nous vieillissons. L'observation de chaque jour révèle et affûte notre sensibilité pour faire le haïku. On attrape le sentiment qui nous est arrive. Pourtant de mon côté, en m'amusant et en jouant avec les mots, je fais un haïku. J'ai récemment vu une jeune femme ouvrir son ombrelle, et j'ai trouvé que l'été arrivait bientôt. Le mot "ombrelle" est un mot de l'été. Ici, j'essaye de faire un haïku comme ça.

日傘差し    白肌競う      娘たち
(ひがささし) (しろはだきそう) (むすめたち)
日傘差し = ouvrent leurs ombrelles
白肌競う = se font concurrence la blancheur de peau
娘たち = des filles

Au Japon, nombre de femmes utilisent leurs ombrelles, et elles s'attachent et aspirent à avoir une peau blanche. De plus, il y a un proverbe "色(いろ)の白(しろ)いは七難(しちなん)隠(かく)す". J'ai directement essayé de le traduire en français, "La peau blanche peut couvrir sept défauts". Ça veut dire que des femmes qui ont la peau blanche paraissent belles, même si'l y a plusieurs défauts sur des parties du visage (par exemple, la forme du visage etc.) Au contraire, les occidentaux se font concurrence sur le bronzage après les vacances. Ces choses me sont venues à l'esprit.

En suite, j'ai vu un film "Love is Five, Seven, Five !" d'Ogigami Naoko (réalisatrice japonaise) il y a deux semaines. Ce film est un genre de comédie de jeunesse. Cinq lycéens et lycéennes participent à un concours d'haïku, leurs relations amoureuses sont décrites à travers le haïku. Dans l'ensemble, ce film est banal. Dans ce film, il y a une scène où ces cinq lycéens et un professeur font des haïkus et les écrivent en calligraphie japonaise dans une classe, nous (les spectateurs) pouvons voir qu'il pleut dehors par la fenêtre. Cela m'évoque le film "Typhoon Club" de Somai Shinji. Dans ce film, au fur et à mesure que le typhon s'approche, des collégiens qui restent au collège s'exaltent. Ils espèrent que quelque chose va arriver, et ils y passent une nuit. J'estime que le film saisit bien les émotions des adolescents. Ce point ressemble un peu au film "Love is Five, Seven, Five !". Le grand-père d'un lycéen dit une réplique aux trois lycéennes, "Le haïku, c'est faire la conversation avec le paysage". C'est la vérité. Et puis, un professeur dit une réplique, "Le haïku, c'est comme prendre une photo". Il a tout à fait raison.

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