mercredi 22 avril 2020

L'Intendant Sansho

Dans l'article "La lecture nourrit l'esprit" que j'ai écrit la semaine dernière, ma mère voulait lire "La Peste" d'Albert Camus. Alors, j'ai essayé de réserver ce livre sur le site de la bibliothèque municipale. 88 réservations du roman "La Peste" sont apparues sur l'écran. Cela m'a étonnée. Que'est-ce qui se passe ? Est-ce que, dans un sens, la littérature est ressuscitée ? Le coronavirus incite quelques personnes à la réflexion et à l'introspection, cela leur donne une occasion de lire ce roman. Tout à l'heure, j'ai lu des informations sur Internet, le livre "La Peste" est très vendu maintenant. C'est un phénomène à l'echelle mondiale. Quel ironie.

Comme je ne peux pas aller au cinéma, j'ai vu un film d'animation japonais sur Amazon Prime. C'est "Anju et Zushiô". Bien que ce soit de l'animation, j'ai versé des larmes à la scène finale. En général, le film d'animation n'est pas tellement connu. Le film japonais "L'Intendant Sansho" de Mizoguchi Kenji est plutôt plus populaire que cette animation car il a été couronné du Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1954. Le film est basé sur le roman éponyme de Mori Ōgai. Le contenu des deux films est presque le même, mais, il y a quelques différences. Dans l'ère Shōwa, le ministère de l'Éducation a recommandé ce film d'animation car les scènes atroces n'y figurent pas.


Je ne sais pas pourquoi trois animaux (un petit ours, un chien et un souris) sont personnifiés et aident Anju et Zushiô comme des serveurs. Ils sont mignons pour les enfants. À propos, Anju et Zushiô sont sœur et frère. Dans le roman comme dans ce film d'animation, Anju est plus âgée que Zushiô. Mais, dans le film de Mizoguchi, il est plus âgé qu'elle.

Présentons brièvement l'intrigue. Le père de Zushiô et Anju est rétrogradé dans une région lointaine. Ils partent avec leur mère pour aller voir le père. Malheureusement, ils sont dupés et kidnappés par des gens qui font le trafic d'esclaves. Leur mère est vendue en tant que prostituée à Sado qui se trouve dans la préfecture de Niigata. Zushiô et Anju travaillent en tant qu'esclaves dans le fief du cruel intendant Sansho.

Environ dix ans s'écoulent. Un jour, Zushiô et Anju s'enfuient. Un bonze aide Zushiô à fuir. Mais, comme Anju court plus lentement que son frère, elle renonce. Et puis, elle entre dans la mer pour se suicider. Cette scène est à la fois suprême et divine. J'estime que la scène offre à contempler aux spectateurs médusés une beauté saisissante. La technique du directeur de la photographie Miyagawa Kazuo est avérée. C'est une apothéose dans ce film. Je me demande si c'est une louange au suicide. Finalement, Zushiô peut parvenir tant bien que mal à Kyoto, et il demande directement au régent pourquoi son père est rétrogradé. Le régent lui répond que son père est déjà mort. Heureusement, Zushiô devient gourverneur de Tango grâce à l'ordre de la dynastie.

Dès qui'il arrive à son fief de Tango, et il interdit le trafic des esclaves et confisque les possessions de l'intendant Sansho. Ensuite, il visite Sado à la recherche de sa mère. Elle a vieilli et est devnue aveugle. Tanaka Kinuyo joue le rôle de cette mère. Elle est une grande actrice japonaise. L'amertune de cette mère pendant environ dix ans émane de son corps. C'est une deuxième apothéose. Zushiô finit par revoir sa mère. Ils s'embrassent. J'ai sangloté. La caméra se troune lentement ver la mer aux eaux calmes. C'est la fin.


Si au lieu de la mer, la scène où ils s'embrassent était la scène finale, ce film serait banal. L'existence de la mer est immuable. Un homme naît et meurt, sans rapport avec la nature. Ce contraste est la providence naturelle. Même si une histoire cruelle se déroule, la Terre tourne aujourd'hui aussi. En voyant la même scène finale dans le film d'animation "Anju et Zushiô", j'ai pleuré, bien que je connaisse déjà ce synopsis. Je comprends bien le sentiment d'Anju pour protéger son frère. Moi aussi, j'ai un frère, il a trois ans de moins que moi. Comme il a une femme,  une fille et un fils, je souhaite profondément qu'il vive plus longtemps que moi et puisse voir ses petis enfants. Je n'ai pas d'enfant, je vais mourir toute seule. Je ne veux absolement pas causer de problèmes à mon frère, mais, qui s'occupera de mon corps ? Ce n'est pas nécessaire d'y penser après ma mort.

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