Je suis allée au théâtre de no le mois dernier. Cette représentation était seulement trois pièces de kyōgen. Le kyogen a des écoles comme le nō. L'école de kyōgen est celle d'Okura et d'Izumi. Dans l'école d'Okura, il y a cinq familles. C'est compliqué. Ce jour-là, ces trois pièces ont été représentées par la famille Yamamoto de l'école d'Okura.
Il y a un point commun dans ces trois pièces. Comme le protagoniste est un enfant, l'atmosphère des pièces est mignonne. Auparavant, j'ai vu "居杭 (Igui)" et "靱猿 (Utsubo zaru)". Deux enfants ont joué chaque protagoniste comme un maître de Kyōgen. J'ai imaginé que leur père donnait à leur enfant l'apprentissage depuis l'enfance.
1)"居杭 (Igui)"
La pièce Igui est le nom du protagoniste principal, c'est un garçon d'environ 10 ans. Igui est apprécié par une personne. Néanmoins, cette personne le frappe souvent à la tête. Igui prie dans un temple pour ne pas être frappé. Et puis, il reçoit un bonnet bizarre. Dès qu'Igui met ce bonnet, les autres ne peuvent pas voir son apparence. Alors, cela étonne cette personne. Par hasard, un voyant passe devant la maison de la personne qui l'appelle pour venir chez elle. Le voyant lui dit où est Igui. Mais, ils ne peuvent pas voir son apparence grâce à cette chose. Igui les frappe à la tête. Finalement, Igui enlève le bonnet magique, Igui apparaît devant eux. Il fuit. Lorsque j'ai vu pour la première fois cette pièce, j'ai pensé que c'était comme la science fiction. Il y a environ 650 ans, cette pièce existait, cela m'a étonnée. Si un tel bonnet existait vraiment à cette époque là, je pense que cela est le futur proche. Est-ce que la contemporanéité est dégénérée ?
2) "伊呂波 (Iroha)"
Un père fait apprendre à son fils les 48 caractères japonais. D'abord, il lui dit "い(i)", le fils ne le répète pas, le fils répond 灯芯(toshin=la mèche d'une lampe). Le père lui demande : "Pourquoi tu réponds comme ça ? Le fils lui explique : Parce que "い(i)" veut dire "い草(le jon épars)", la mèche d'une lampe. Il ergote toujours. Une telle conversation continue, elle agace le père. Le père lui ordonne d'imiter sa bouche. Alors, l'enfant répète toutes les paroles de son père. Le père dit: "Frappe ta tête", le fils dit aussi la même parole, de plus: "Tu es mon père, mais je ne perds pas !" Il le frappe et le jette sur le sol. C'est la fin. En général, la fin de la pièce est impossible, un adulte ne perd pas contre un enfant. Cette pièce est la situation de l'exercice de kyōgen. En voyant la pièce, les spectateurs peuvent imaginer que le fils et le père de kyōgen s'entraînent comme ça dans la vie quotidienne. C'est un point intéressant.
3) "靱猿 (Utsubo zaru)"
Un daimyō(=un titre nobiliaire) habite à la capitale. Un jour, comme il s'ennuie, il sort pour chasser. Il rencontre un dresseur qui emmène un singe. Le pelage du singe est beau, cela plaît au daimyō. Il veut obtenir ce pelage afin de le coller sur son utsubo(une partie d'armure). Puis, il menace ce dresseur. Le dresseur est obligé de succomber. Bien que son maitre soit triste, le singe ne comprend pas leur conversation et s'amuse. Le singe représente plusieurs spectacles de rue devant le daimyō. Par exemple, il danse un peu avec un éventail, il imite un homme qui contemple la lune, de la même façon qu'un homme. Alors, le daimyō pense que ces spectacles sont amusants. Ajouter à cela, le daimyō imite le geste du singe. Finalement, il sauve la vie du singe. C'est la fin.
Un enfant de maître de Kyōgen a joué le singe. En portant un masque de singe, il s'est déguisé en singe. Sérieusement l'enfant bougeait comme un singe. C'était adorable. J'ai vu cette pièce pour la deuxième fois. Le daimyo renonce à tuer le singe pour obtenir son pelage. Son idée change. Ce sentiment humain apaise les spectateurs. En général, le grand père de l'enfant joue le daimyo. Le père joue le dresseur.
A l'issue des trois pièces, trois maîtres de kyōgen(Yamamoto Tōjiro est un maître d'art de 88 ans et deux frères Yamamoto Norishige et Norihide sont les neveux de Tōjiro) et un présentateur ont discuté. Les frères ont parlé de l'exercice avec leurs enfants pour la représentation. Ils racontent: "Dès que nos bébés sont nés, une demande de plusieurs représentations est venue. C'est un remerciement, et en même temps, comment nous donnons l'apprentissage pour nos enfants ? Nous nous efforçons de nous souvenir de l'exercice avec notre père dans l'enfance. Notre père était très sévère, il est mort il y a plusieurs années. Contrairement à lui, notre oncle Tōjiro était gentil, sa façon d'enseigner était logique et compréhensible."
En riant, l'oncle Tōjiro dit: "Quand j'étais enfant, mon père était sévère. Cette époque-là, lorsque je n'ai pas pu faire suriashi, il a frappé mes jambes. Ainsi, quand j'enseigne à quelqu'un, je ne veux pas comme mon père. Mais, je suis fils ainé de la famille Yamamoto, j'ai dû hériter la tradition de kyōgen de l'initiateur, de plus, il n'y avait pas tellement d'enregistrements. Mon père m'a élevé à la spartiate. C'est sa mission. Il y a quelques pièces qui ne sont pas tellement représentées, pourtant il a fallu les mémoriser parfaitement. Quant à l'enregistrement, lorsque j'en ai parlé avec Kanze Tetsunojō, il m'a dit que l'enregistrement est comme karaoké. Nous pouvons faire référence à un enregistrement, mais ce n'est pas véritablement l'exercice. Vous venez aujourd'hui ce théâtre de nō. Tous les spectateurs peuvent voir le nō et le kyōgen à la télé ou DVD, mais certains spectateurs les voient en réalité, ces deux choses sont clairement différentes. Sous la situation de la pandémie de COVID-19, des représentations sont été diffusées via la caméra dans le théâtre de no où il n'y avait pas de spectateurs. De telles représentations n'établissent pas la carrière d'un maître de nō et de kyōgen." En écoutant son histoire, je me suis demandée si l'art traditionnel japonais pouvait survivre. J'ai regardé tous les spectateurs, l'âge des spectateurs est en moyenne plus de 50 ans comme d'habitude. Quand les trois enfants de ces maîtres de Kyōgen deviendront adultes, le nombre de spectateurs diminuera sans aucun doute.