Lorsque j'écrivais l'article "Qui est Benno von Archimboldi ?", j'ai voulu ajouter deux choses. Environ la moitié du roman "2666" se passe au Mexique. La famille de Roberto Bolaño a déménagé au Mexique lors de son enfance. Il est retourné au Chili pour soutenir le régime d'Allende. Après le coup d'état de Pinochet, il a été arrêté.
J'ai écrit "Ce roman est un drame actuel, dans un sens, il est une offrande d'élégie pour ceux qui ont été tués et oubliés" dans cet article. Donald Trump a crié le mot clé "The forgotten people" dans ses discours de la campagne électorale. Mais, je n'ai pas l'intention d'imiter cela. Son mot "The forgotten people" est restreint, il concerne seulement les ouvriers américains blancs. Les immigrants et les clandestins sont ignorés. De nombreux immigrants ont dû vouloir rester dans leur patrie, ils étaient forcés de quitter le pays pour s'échapper de la pauvreté. De tels gens ne sont pas inclus dans son mot "The forgotten people". Selon moi, des gens ont été tués dans la guerre de la mafia à Ciudad Juárez, les ouvriers américains blancs, les travailleurs japonais font des heures supplémentaires etc, donc, presque tout le monde est oublié sauf la classe riche. Cette idée m'a été suggérée, aussi vaguement quand j'ai vu des photos de Manuel Álvarez Bravo au musée municipal l'année dernière. Ma mère m'a invité d'aller à l'exposition de Manuel Álvarez Bravo. Je ne connaissais pas ce photographe mexicain. J'ai contemplé des photos de cette publicité que ma mère m'a donnée.
À cette exposition, des habitants mexicains dans les années 1930 deviennent des sujets photographiques. J'habite ici en 2017, à l'autre bout du monde. Des moments de leur vie ont été pris en photo, il me semble que le photographe braque le projecteur sur les habitants mexicains, sans savoir que des Japonais regarderont ces photos un jour. Et puis, on se rend compte que chaque vie est inoubliable et on imagine leur vie travers ces photos. Les photos de Manuel Álvarez Bravo évéillent notre imagination. Non seulement des photos du peuple mexicain, mais aussi des photos d'objets. Par exemple, dans la photo "El ensueño, 1931", une fille s'accoude au parapet d'une palissade, son regard fixe le bas hors de la photo. Qu'est-ce qu'elle regarde ? La photo "Peregrino en las cosas desta vida, 1942" m'a plu. Deux fûts métalliques sont posés dans un coin de rue, un homme marche derrière un fût métallique fumant. Il m'apparait que la fumée avale cet homme et l'emporte dans une dimension différente. C'est comme une rêverie.
Il y a une autre raison pour laquelle je suis allée à cette exposition. L'atmosphère du film "Les Olvidados" de Luis Buñuel ressemble à celle des photos de Manuel Álvarez Bravo. L'intrigue est qu'un garçon (Jaibo) qui est le boss d'un groupe de voyous est sorti de la maison de redressement, il pense que son ami (Julián) a "cafté" à la police. Il envisage de se venger, il le cherche. Il fait toujours des délinquances juvéniles. Jaibo bat à mort Julián, un membre de ce groupe s'appelle Pedro est sur place, il voit son crime. Il est maltraité par sa mère, mais il s'occupe de son petit frère et de sa petite sœur. Et après, Pedro est arrêté par la police. La scène finale est désespérée.
Est-ce que ce film est une sorte de néoréalisme ? Je pense que le film répond à l'interprétation du néoréalisme à la façon de Buñuel. Probablement, ceux qui sont oubliés travaillent beaucoup et commettent des crimes pour survivre dans un bidonville. Ceci continue jusqu'à maintenant dans n'importe quel pays. Le cercle vicieux subsiste, il ne disparaît jamais. On le sait bien. Je souhaite qu'un tel film succèéde à la génération suivante.
Buñuel a tourné beaucoup de films, la qualité de chaque film est très différente. J'aime son film "L'Ange exterminateur", des gens de la bourgeoisie ne peuvent pas sortir d'un manoir à cause d'une puissance invisible. Si la maison était hantée, le film serait banal et fade. L'expression du surréalisme comme dans des scènes du film "Un chien andalou" n'est pas tellement vue dans le film "Los Olvidados", ce réalisateur confronte directement un sujet social pour créer ce film. Aussi quand j'ai vu le film "Rocco et ses frères", j'ai été étonnée que Visconti avait tourné un tel film. Car, mon image de Visconti était le film "Le Guépard" à ce moment là. Le film "Los Olvidados" et "Rocco et ses frères" ont des facteurs surprises chez ces deux cinéastes.
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