jeudi 11 janvier 2018

Des nuages de poussière

J'ai manqué d'écrire sur des films iraniens l'année dernière, lors de l'article "Une vie tumultueuse". Parmi des cinéphiles, j'entends dire souvent que la qualité des films iraniens est très haute. Je peux énumérer facilement des réalisateurs iraniens. Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf, Samira Makhmalbaf, Hana Makhmalbaf (filles de Mohsen Makhmalbaf), Abolzfaz Jalili, Bahman Ghobadi, Jafar Panahi, Majid Majidi, Amir Naderi, Asghar Farhadi.

Pourquoi l'Iran réussit à développer de tels réalisateurs renommés à l'échelle mondiale ? Ils sont influencés plus ou moins par la révolution iranienne. Jafar Panahi a soutenu un parti politique la réforme lors de l'élection présidentielle en 2009, il a été menotté. L'État l'a privé de filmer pendant 20 ans. Bahman Ghobad est Kurde Iranien. Sa fiancée qui est journaliste a été arrêtée en tant que suspect d'espionnage. Il a déclaré qu'elle était innocente. Et puis, il est exilé depuis 2009. En Iran, les films sont toujours censurés. En dépit de la censure stricte, ces cinéastes ne se résignent pas. D'où jaillit cette motivation ? Je les respecte. Des entreprises étrangères de distribution de films achètent leurs films, ils sortent. Ainsi, je peux les voir. Et pourtant, je crois que la majorité des gens ne les connaissent pas et ne les voient pas. C'est regrettable.

L'année dernière, je vous ai presenté le film "Persepolis" dans l'article "Une vie tumultueuse". L'histoire courte "Salam" m'a évoqué deux films iraniens. C'est le premier film "Hafez" d'Abolzfaz Jalili. Dans l'histoire courte "Salam", l'héroïne (Leila) récite une partie d'un poème de Hafez. L'interprète iranienne (protagoniste) éprouve de la nostalgie par cette récitation.

Auparavant, j'ai lu "Les Rubaïyat" d'Omar Khayyam, mais je ne lis pas des poèmes de Hafez. À propos du film "Hafez", il n'est pas l'autobiographie du poète. Il y a un autre sens du mot "Hafez". Ceux qui peuvent apprendre le coran par cœur reçoivent le titre "Hafez". Mais, le film est conçu sur l'existence du poète et de ses poèmes. L'intrigue est comme "Roméo et Juliette". Un jeune homme est devenu "Hafez", et après, un imam illustre l'invite afin d'enseigner le coran à sa fille. Au fur et à mesure que cette fille et lui le récitent, leurs regards se croisent. Et pourtant, la fille a déjà un fiancé que son père a décidé. L'imam découvre leur relation. Ce jeune homme est licencié et défroqué "Hafez". Enfin, il part en voyage pour oublier son chagrin d'amour. Bizarrement, une actrice japonaise joue la fille. Pourquoi le réalisateur l'a employée ? L'épouse modéle du imam est d'origine de l'Hui ? Je ne le sais pas.


À vrai dire, ce synopsis ne me plaît pas tellement. Néanmoins, chaque image de paysage dans le film m'envôute. L'air sec, le vent chaud ou tiède souffle, des nuages de poussière dansent de temps en temps. Je n'ai pas visité ce pays. De telles images sont toujours plantées dans ma tête. Personnellement, des films d'Abolzfaz Jalili "La gale", "Une histoire vrai" et "Det, une petite fille" sont meilleurs que ce film.

Ensuite, c'est le deuxième film "La pluie" de Majid Majidi. Dans l'histoire courte "Salam", Leila est Afghane, et rend visite à son oncle qui habite au Japon. Sous la Guerre civile en Afghanistan, elle dépose une demande d'asile au Japon. Le film "La pluie" décrit qu'une fille afghane est réfugiée en Iran et travaille dans un chantier, en se déguisant en garçon. Pourquoi ? Parce qu'elle travaille à la place de son père qui est tombé du premier étage de l'échafaudage et s'est blessé. Évidemment, c'est illégal. Cela arrive souvent dans n'importe quel pays. Car, le coût de la manœuvre est restreint, autant que possible par les employeurs. Un garçon collègue est mécontent de ce nouveau (la fille), il guette à faire une méchanceté auprès de ce nouveau. Un jour, il apprend son secret, que le nouveau est une fille. Dès lors, il change d'avis, il la protège. Des fonctionnaires viennent surveiller si des Afghanistans travaillent illégallement là-bas. Et puis, elle s'enfuit. Dorénavant, elle ne vient jamais travailler. Il trouve par hasard son épingle à cheveux qui était tombée par terre dans le chantier. Il s'efforce de chercher son adresse pour rendre cette épingle à cheveux à la fille, et réussit à visiter sa famille. Son père dit à ce garçon que sa famille retourne bientôt en Afghanistan. Avant son départ,  le garçon se cache derrière un arbre qui est près de la maison de la fille, il jette un regard doux envers cette fille. Elle porte un panier rempli de légumes, elle est en train de marcher vers une camionnette. Le panier est trop lourd, quelques légumes tombent. Le garçon aide à les ramasser. Elle les ramasse aussi. Leurs regards se croisent, mais des mots ne se sont pas croisés. Elle ne parle jamais dans le film. À l'instant, elle sourit un peu, en même temps elle couvre entièrement son visage dans un tchadri. Les membres de sa famille montent dans la camionnette, ils s'en vont.

J'ai l'impression que cette fille porte le fardeau d'être Afghane et d'être une femme musulmane. Dans la scène finale, il pleut. La pluie arrose le cœur de la fille désertique ou frappe cruellement son destin ? Sa fille s'appelle "Baran", "Baran" en persan signifie la pluie.

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