samedi 13 octobre 2018

D'où vient mon idée ?

Après avoir vu le film "Silence" de Martin Scorsese, j'ai lu tout de suite le livre "Le cinéma et le christianisme" d'Okada Atsushi qui est professeur à l'Université de Kyoto en histoire de l'art occidental. À vrai dire, ce livre m'intéressait depuis l'année dernière. Car, j'ai lu son livre "Le cinéma est comme la peinture" il y a plusieurs années. Son analyse de films est basé sur un point de vue dans l'art, en citant beaucoup de tableaux. C'est très instructif, mon intérêt a été émerveillé. Je supposais que ce professeur était chrétien, mais il écrit parfois dans le livre qu'il n'est pas chrétien. Lorsque je vois un film occidental, quand une scène suggère implicitement le christianisme, je ne peux pas le remarquer. Probablement, les Occidentaux peuvent interpréter cette scène qui concerne le christianisme.

Dans l'article "Le marécage", j'ai écrit que l'auteur du livre "Silence", Endō Shūsaku, était chrétien. Quand il était collégien, il a été baptisé. Au Japon, le christianisme est maintenant aussi minoritaire. L'auteur n'a pas été persécuté comme les personnages de son roman "Silence", je pense qu'Endō Shūsaku a pu bien comprendre les chrétiens cachés. Et pourtant, la parole de Ferreira,"Le Japon est un marécage, les plantes ne s'enracinent pas. Ici, Deus est 大日(dainichi),  c'est le soleil.", est écrit par l'auteur. Bien qu'il soit chrétien, lui-même, est-ce qu'il faisait face au dilemme de l'imcompatibilité entre le christianisme et le bouddhisme ou le shintoïsme. Comme le bouddhisme et le shintoïsme se mélangent au Japon, c'est une sorte de panthéisme dans un sens large.

Ici, je vous raconte une petite anecdote intéressante. Il y a quelques années, un correspondant français et moi avons discuté de la réincarnation. Je ne sais pas vraiment si elle existe. Mais, après ma mort, il est possible que je me réincarne en animal, insecte, arbre, fleur ou nuage etc. Je lui ai écrit une telle chose, il était étonné. Sa définition de la réincarnation est seulement "Se réincarner en humain". Sa réponse m'a étonnée. Distinctivement, je ne peux pas affirmer que notre définition différente dépend de la religion. La religion influence plus ou moins cette définition.

Alors, d'où vient mon idée ? La réponse est qu'un mot japonais l'exprime. C'est "草木国土悉皆成仏(そうもくこくどしっかいじょうぶつ = Sōmoku kokudo shikkai jyōbutsu)". Franchement, je ne connaissais pas jusqu'à ce que je voie régulièrement le Nô. Le mot apparaît souvent dans des pièces de Nô (par exemple, "Kakitsubata(Iris d'eau japonais)", "Fuji(glycine)" et "Sesshō-seki(pierre assassine)" etc.). Expliquons-le simplement.

草木 (sōmoku) est l'herbe et l'arbre.
国土 (kokudo) est la terre.
悉皆 (shikkai) est toute chose.
成仏 (jyōbutsu) est repose en paix.

Les plantes et la terre n'ont pas d'âme, et cependant, ils reposent en paix. Cette idée concerne le bouddhisme, elle a été importée de Chine. Et après, l'école Tiantai l'a adoptée, "Sōmoku kokudo shikkai jyōbutsu" s'est diffusé dans le Japon. Pour quelle raison cette idée s'est enracinée ? Auparavant, j'ai commenté "huit millions de dieux (八百万の神=yaoyorozu no kami)" dans l'article "J'ai fini mille grues". "Huit millions de dieux" est dérivé du shintoïsme, les Japonais pensent naturellement que beaucoup de dieux existent. De plus, la nature est considérée comme un dieu. Comme je suis Japonaise, je pense qu'il n'y a pas de mérites relatifs au monothéisme (le judaïsme, le christianisme et l'islam). Je ne peux pas comprendre que l'on s'accroche au monothéisme.

Après la mort de mon père, une correspondante française m'a écrit que l'exposition d'Itō Jakuchū avait lieu au Petit Palais (jusqu'au 14 octobre). Son œuvre "動植綵絵 (Dōsyoku saie)" a appartenu à la famille royale à l'ère Meiji. Cette œuvre consiste en trente tableaux. Beaucoup de plantes et d'animaux sont peints, on dit qu'Itō Jakuchū exprime bien l'idee "Sōmoku kokudo shikkai jyōbutsu" dans cette œuvre. La couleur de quelques tableaux m'évoque le paradis. Cependant, je n'ai pas encore vu cette œuvre de mes propres yeux. C'est dommage.

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