vendredi 6 septembre 2019

Le Désert des Tartares


Le mois dernier, j'ai eu l'intention de lire "Les Villes invisibles" d'Italo Calvino. Parce que ce roman est un peu cité dans le livre "D'Edo à Tōkyō" de Philippe Pons. Je connaissais seulement ce titre depuis longtemps, mais je ne l'ai jamais lu. Avant mes vacances d'obon, quelqu'un a déjà emprunté le livre "Les Villes invisibles". C'était dommage. Et alors, j'ai emprunté le livre "Le Désert des Tartares"(en japonais) de Dino Buzzati. Mais, je n'ai jamais vu le film. Un correspondant français a commencé à relire ce roman, il me l'a écrit. Quelle coïncidence. Bien sûr, il a vu ce film que Valerio Zurlini a tourné, comme il est cinéphile. J'ai seulement vu ses deux films "La Fille à la valise" et "Journal intime".

Le contenu de ce roman traite une question profonde qui concerne la vie pour nous. En général, on pense que l'on a encore le temps jusqu'à la mort. Néanmoins, la vie est plus courte que l'on pense, en réalité. Cette chose est bien décrite.

Brièvement, présentons le synopsis. Un jeune officier Drogo est envoyé à la forteresse Bastiani qui se trouve à la frontière entre <l'État du Nord> et <le Royaume>. Le spectacle que l'on voit est la terre déserte qui s'étale à perte de vue. C'est appelé "le désert des Tartares". On dit qu'il y avait jadis des Tartares. Ce spectacle ne change pas chaque jour. Qui attaque cette forteresse ? Quelques soldats et officiers attendent encore que des Tartares ou d'autres attaquent. Drogo arrive ici et décide tout de suite d'en sortir dans quelques mois. Avec le temps, lui aussi, il se cramponne sur l'idée que des Tartares attaquent. Quatre ans s'écoulent, il retourne à sa ville natale pendant ses vacances. Ses frères sont autonomes. Sa mère vit toute seule, elle s'habitue à la vie quotidienne sans ses fils. Drogo voit sa fiancée, il se rend compte qu'il ne l'aime plus. Le lieu où Drogo revient a déjà disparu. Plutôt, il éprouve de la nostalgie pour la vie de la citadelle.

Le temps passe vite, quelques événements arrivent. Par exemple, un soldat n'a pas pu dire le mot de passe, il a été tué etc. Drogo vieillit et attrape une maladie. Enfin, des Tartares qu'on ne peut pas distinguer dans le lointain attaquent. Drogo attendait ce jour, il veut éblouir par une prouesse. Cependant, un subordonné lui recommande de se reposer à la ville. Il est transporté en calèche. En route, des soldats l'accompagnant et Drogo logent dans une auberge campagnarde, Drogo rend le dernier soupir.


Qu'est-ce que c'est la vie de Drogo ? Est-ce qu'il a vécu en vain ? De nombreux gens font un travail qui ne les intéresse pas, chaque jour. Ils le supportent pour gagner de l'argent. Moi aussi. On a un frêle espoir comme Drogo, on croit que la patience et les efforts sont récompensés, qu'un tel jour va arriver. Quelqu'un l'obtient avec de la chance. Malheureusement, les autres mènent une vie fade jusqu'à la mort. Dans le cas de Drogo, bien que les Tartares attaquent, Drogo n'a pas pu profiter de cette chance à cause de sa maladie. Pour quel but il est né ? Cette question primordiale est omniprésente pour nous, tant que notre égo existe. Objectivement, l'idée de Drogo de ne pas quitter la forteresse Bastiani est fausse. Et pourtant, c'est vrai ? Même si Drogo avait mené une vie dans sa ville natale, d'autres problèmes seraient survenus. La notion sémantique de la vie nous entrave. Drogo s'est suffisamment et sérieusement troublé sur la vie. À mon avis, ce n'est pas inutile. De telle question est sans solution.
Ici, une parole du capitaine Ortiz dans ce roman suggère un remède pour la vie: "J'ai appris à me contenter de peu. Chaque année, j'ai appris à désirer toujours moins." Cela m'a étonnée. Cette parole a été gravée sur le tsukubai dans le temple de Ryōanji à Kyoto. C'est "吾唯足知", sa manière de lire est "吾 唯 足るを知る"(Ware tada taruwo shiru). Cela veut dire que "J'ai appris à me contenter de peu." Comme le jardin de pierres de ce temple est très connu, vous pourriez le visiter. En fait, quand je l'ai visité, il y avait beaucoup de touristes étrangers.

Sûrement, l'idée d'Ortiz est une résignation, ça dépend des gens. Mais, on trouve nécessairement un compromis avec sa propre vie, au fur et à mesure que l'on vieillit. Il me semble qu'Ortiz est parvenu à être ermite. Et pourtant, ce n'est pas parfait. Des braises de sa vie restent et brûlent silencieusement chez lui. La majorité des gens ne passent pas toute leur vie dans une forteresse comme Drogo et Ortiz, néanmoins le contenu du roman s'applique dans notre vie. Je pense que la quintessence de la vie est exprimée. Je souhaite que les jeunes lisent ce roman.

En lisant ce roman, je me souviens de "Les danses tartares" dans "Le Prince Igor" de Borodine. Correctement, c'est "Les danses polovtsiennes" ? Au Japon, ce titre "Les danses tartares" est souvent utilisé.

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