samedi 12 octobre 2019

Dix ans

Dans le dernier article, j'ai un peu écrit sur Christopher Doyle. Lorsque j'étais étudiante, la nouvelle vague de films hongkongais était à la mode. En particulier, des films de Wong Kar-wai étaient populaires. Christopher Doyle a participé à ses films en tant que directeur de la photographie. Les images de films de Wong Kar-wai étaient plus stylées. Dès lors de la rétrocession de Hong Kong en 1997, il me semble que les films hongkongais stagnent petit à petit. Probablement, l'environnement qui entoure les réalisateurs est en train de changer. À travers des informations sur des mouvements des parapluies, on peut comprendre que Hong Kong devienne chaotique. De nombreux Hongkongais contestent le gouvernement chinois. Pour l'instant, "un pays, deux systèmes" continue jusqu'en 2047.

Un film collectif a été engendré dans l'angoisse du peuple. Ce titre est "Dix ans". Je l'ai vu sur DVD il y a plusieurs semaines. Ce film nous pose des questions de l'identité nationale et de la langue. D'après le site officiel du film, d'abord, ce film est discrètement sorti dans une petite salle à Hong Kong en 2015. Certains spectateurs ont soutenu ce film dans les réseaux sociaux sur Internet, cela a provoqué une mobilisation civile au cinéma. Finalement, des cinémas qui passent ce film ont précipitamment été ajoutés, c'était un miracle.

Le film collectif "Dix ans" est composé de cinq courts métrages qui se basent sur le thème "l'avenir de Hong Kong en 2025". Dans l'ensemble, chaque contenu exprime la dystopie, cinq cinéastes ont une crise. Donc, même s'ils tournaient un film, il craint que ce film ne soit pas sorti dans leur pays. Tous les cinéastes chinois sont touchés par la censure. Lorsque j'ai vu le film chinois "Le Fossé" de Wang Bing au cinéma, trois Chinois prenaient respectivement des photos devant une affiche de "Le Fossé", en bavardant. Ce film est inédit en Chine.

Un autre exemple, bien que le film chinois "A Touch of sin" de Jia Zhangke ait été couronné par le Prix du scénario au festival de Cannes en 2013, ce film est encore inédit en Chine. À mon avis, Internet est diffusé à l'échelle mondiale. Est-ce que c'est une résistance inutile ? Lors de mon séjour en France, une étudiante chinoise de ma classe m'a demandé si j'avais vu des films de Jia Zhangke. Je lui ai répondu: "Bien sûr. Il est emblématique dans la Chine contemporaine. Mais, ses films ne sont pas sortis dans ton pays, n'est-ce pas ?" En riant, elle m'a répondu: "Tout à fait. On peut voir les DVD piratés, c'est pas grave." C'est la réalité.

Dans son film "Plaisirs inconnus", le protagoniste vend des DVD piratés en vélo, un passant, Jia Zhangke lui-même les voit. Il demande au progatoniste s'il n'a pas "Artisan picpocket" et "Platform". Et puis, il ajoute une parole: "Ta variété de DVD piratés n'est pas bien". Cette scène apporte une dérision. Paradoxalement, ce réalisateur veut que le peuple chinois voit ses films, même sur DVD piraté. Un jour, une telle situation pourrait survenir pour les cinéastes hongkongais.


Brièvement, présentons ces cinq courts métrages.
1) "Extra", une réunion de la journée internationale des travailleurs est préparée, deux dirigeants de deux parties politiques y participent. Un mafieux fait la répétion d'un assassinat avec un jeune mafieux, comme il veut gagner beaucoup d'argent, son boss le lui a demandé. Cette fin futile m'évoque des films de Ken Loach.

2) "Season of the end", un couple vit dans les ruines de la ville Hong Kong comme Apocalypse. Ils ramassent des objets comme des débrits dans la ville pour les échantillonner. La mémoire de ces objets est conservée, c'est important pour ce couple. Un jour, le mari demande à sa femme: "Tu pourrais échantillonner mon corps ?" Alors, elle l'entame.

3) "Dialect", le protagoniste est chauffeur de taxi, il faut travailler pour sa famille. Et pourtant, un problème de la langue est survenu. À présent, le cantonais est un dialecte, le chinois est la langue officielle. Un client parle en chinois, le protagoniste ne peut pas tellement comprendre sa destination. Il est obligé d'apprendre le chinois pour gagner de l'argent. Son fils aussi parle en chinois à l'école. Pour la génération du protoganiste, il a dû apprendre l'anglais autrefois. Cette fois, c'est le chinois. Il tombe dans un dilemme linguistique. Une cliente monte dans le taxi du protagoniste. Elle est nerveuse à cause du travail, elle lui dit "Vous ne comprenez pas le cantonais ?" Non seulement, le protagoniste, mais elle aussi tombe dans le même dilemme.

4) "Self-immolater", un matin en 2025, une personne a fait l'auto-immolation devant l'ambassade du Royaume-Uni. Selon une information sur ce fait à la télé, aucune lettre d'adieu n'est restée, et il n'y a pas de témoin oculaire. Cette personne n'est pas identifiée, sa mobilisation n'est pas clarifiée. On dit que cette auto-immolation concerne le mouvement d'indépendance. En voyant l'information, le protagoniste s'inquiète de sa petite amie. Il se demande si elle a fait l'auto-immolation. Car, elle lui a demandé auparavant qu'est-ce qu'il ferait si elle se suicidait. Ses compagnons vont la chercher. Mais le protagoniste ne la cherche pas et participe à l'assemblée funèbre.

5) "Local egg", le protagoniste vend des œufs locaux dans son magasin. Une nouvelle triste arrive. Le dernier élevage de volailles à Hong Kong par lequel le protagoniste procure des œufs depuis longtemps va fermer en 2025. Un jour, un groupe d'enfants comme des gardes rouges visite son magasin et prend une photo de l'étiquette "Local egg". Parce que le mot "local" n'est pas bien. Le fils du protagoniste est un membre de ce groupe. Et puis, il dit à son père: "Une liste des mots interdits existe, il ne faut pas l'informer à ma famille". Dans une librairie, ce groupe censure simplement le titre des livres aux étalages. Un autre jour, ce groupe jette des œufs locaux sur le volet fermé de la librairie. Et pourtant, le fils du protagoniste ne les jette jamais. Le protagoniste voit ce spectacle et commence à sermoner les membres du groupe. Ils se dispersent. Son fils reste sur place. Et après, le propriétaire de la librairie ouvre le volet. Il salue le protagoniste et lui raconte: "Comme votre fils m'a annoncé ce fait, j'ai pu fermer le volet. De plus, votre fils met une liste des mots interdits dans un livre, chaque fois". Il emmène le protagoniste et son fils à une chambre d'appartement. Il y a beaucoup de livres qui ont été sauvés de la censure. C'est grâce au fils du protagoniste. Cet esprit est comme une phrase "No Limits No Control" qui est montrée dans le générique du film "The Limits of Control" de Jim Jarmusch. Je pense que cela veut dire que tous les arts sont "No Limits No Control". C'est le message fort de ce réalisateur.

Personnellement, "Dialect" et "Local Egg" me plaisent. Est-ce que ce film "Dix ans" n'est pas sorti dans les pays francophones ? Parce que je n'ai pas pu trouver cette bande annonce en français sur Internet. Je souhaite que des Francophones le voient maintenant.

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