Il y a plusieurs mois, j'ai rencontré pour la première fois, l'expression "ménager la chèvre et le chou" dans un courrier d'un correspondant français. Évidemment, je n'ai pas pu comprendre ce sens. Dans ma tête, une chèvre marchait dans la prairie, un chou était planté dans la terre. Après avoir consulté le dictionnaire, je me suis demandée comment cette expression était née. Selon le site "les expressions françaises", cette expression existe depuis le XIIIe siècle. La chèvre mange le chou, ils ne peuvent pas être dans un même espace. Il faut s'organiser. Et puis, "ménager la chèvre et le chou" est née. Cette petite histoire est drôle.
L'année dernière, lorsque mon père est mort, j'avais emprunté le livre "Origines de la formation des noms en indo-européen" (en japonais) d'Émile Benveniste. Cependant, j'ai seulement lu environ 40 pages. Ce contenu était très académique. C'était difficile pour moi. Cette fois, j'ai pensé de nouveau que l'étymologie était intéressante. J'ai lu le livre "Essai étymologique. Des mots et des hommes." de Tagiri Masahiko qui est professeur de la littérature française. Comme je suis Japonaise, je ne peux pas tellement imaginer l'étymologie du mot français.
Auparavant, pendant le cours de français, je me suis trompée sur l'orthographe de "chronique". En l'indiquant, mon prof m'a dit que "chronique" dérivait du mot grec ancien "chronikos". Je ne le savais pas jusqu'à ce moment-là. J'ai toujours du mal à mémoriser le mot français.
Les mots français qui sont présentés dans ce livre ont tous une histoire respective. Des événements historiques et des cultures étrangères s'entremêlent, cela influence des mots français. Pour ma part, quand je rencontre à nouveau ces mots dans le texte, je me souviens de leur étymologie, cela me fait sourire. Le mot évolue sans arrêt avec le temps. Ici, je note plusieurs étymologies des mots français pour moi. Probablement, vous les connaissez déjà, comme vous êtes Francophones.
Premièrement, c'est "baragouin". Lors de la lecture, j'ai complètement oublié son sens. Autrefois, quand j'ai rencontré pour la première fois le mot "baragouin", il m'a semblé que ce mot était bizarre. Cette fois, l'énigme est résolue grâce à ce livre. Le mot breton "bara" est "pain", "gwin" est "vin". Et alors, "baragouin" a été créé. Au Moyen Âge, les Français ne comprenaient pas ce que les Bretons disaient. Je pense que ce mot "baragouin" inclut une notion méchante et méprisante. Je n'ai pas tellement d'occasion d'utiliser ce mot.
Il y a encore un autre étymologie qui m'a tenté. C'est "carnaval". Ce mot dérive du latin médiéval "carnelevamen" et "carnelevare". Vous comprenez facilement que le latin classique "caro" est "carne", "levare" est "enlever". Selon le calendrier chrétien, le Carême avant la Pâques, le peuple fête préalablement, comme il faut s'abstenir de manger de la viande. C'est le carnaval. Honteusement, je ne le savais pas jusqu'à maintenant. Dans le livre, la peinture "Le Combat de Carnaval et Carême" de Pieter Brueghel est présentée. Je l'ai déjà vue dans d’autres livres.
En outre, l'auteur ajoute une scène de "Pantagruel" de François Rabelais. Pantagruel passe dans l'Isle-Farouche, les Andouilles (les Boudins et les Saucissons) qui habitent là-bas considèrent la troupe de Pantagruel comme les Quares. Alors, la troupe de Pantagruel est obligée de batailler contre les Andouilles. Il imagine un stratagème et fabrique une grande truie comme un cheval de Troie. Des cuisiniers de Pantagruel se cachent à l'intérieur. À vrai dire, je n'ai jamais lu "Pantagruel". En lisant cette histoire dans le livre "Essai étymologique", il m'a semblé qu'elle est très aberrante. Une telle métaphore est une véritable trouvaille.
L'auteur du livre "Essai étymologique" interprète et explique que la scène déployée de l'Isle-Farouche est, dans un sens, comme la peinture "Le Combat de Carnaval et Carême" de Pieter Brueghel. C'est un conflit religieux entre l'Ancien et le Nouveau. Les Saucissons sont calvinistes suisses, les Boudins sont la même sorte de calviniste ou puritains anglais et écossais. Les Quares sont pratiquants catholiques.
Les gens qui vivaient à la même époque que Rabelais auraient ri, en lisant satiriquement ce roman. François Rabelais m'a évoqué un livre, c'est "Les enfants de Rabelais" de Yomota Inuhiko qui est professeur de la littérature comparée. Sur la couverture, la peinture "Le Chat de la Méditerranée" de Balthus est reproduite. J'ai vu ce tableau de mes propres yeux dans l'exposition de Balthus à Kyoto en 2014. Sa taille était plus grande que j'imaginais à cause de cette couverture. Le conetnu du livre est la présentation des repas que plusieurs écrivains, cinéastes et peintres etc. ont mangés.
En particulier, j'ai eu l'impression qu'un repas d'anguille était très insolite. Il est fait et basé sur le livre "Le Tambour" de Günter Grass. J'ai vu ce film il y a longtemps. Est-ce qu'il y a une scène d'anguille ? Je ne m'en souvenais pas, est-ce un signe de sénilité ? Alors, je l'ai demandé à un correspondant français, sa rèponse était "Oui". Selon le livre, la mère du protagoniste devient loufoque, elle mange une soupe aux anguilles et pommes de terre, et ensuite une anguille avec une pomme de terre à la crème. Je ne peux pas imaginer le goût. Ces photos ont montrées dans le livre, cela m'a été désagréable. "Les enfants de Rabelais" n'est pas encore traduit en français. Si ce livre sort dans les pays francophones, je pense qu'il atteindra un bon chiffre de vente.
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