Ma mère m'a recommandé de lire "L'étrange suicide de l'Europe : immigration, identité, islam" de Douglas Murray en février. Comme il m'a paru que son contenu était très sérieux et lourd, j'ai choisi un autre livre "Le journal intime" de Béatrice Didier (en japonais) que je voulais lire depuis quelques années. Dès que j'ai commencé à le lire, je me suis rendue compte que ce livre était une thèse. C'était difficile. Un correspondant français m'a écrit que ce thème était le "soi".
Au début, cette écrivaine s'excuse que, comme elle ne connaissait pas les journaux intimes orientaux, elle traite seulement des journaux intimes occidentaux. Je ne connaissais pas quelques journaux intimes des écrivains renommés qu'elle a cités. Ce qui m'intéresse dans ce livre, c'est que le journal intime est un exercice d'écriture, et il a un style qui n'a pas de place pour l'existence d'autrui. Je pense que écrire un journal intime est une sorte de conversation avec le soi. Lorsqu'on écrit un événement qu'on a expérimenté, le point de vue devient facilement arbitraire. Je pense que cela mène au biais d'autocomplaisance. Bien que le "soi" existe, on ne peut pas réellement le voir et le montrer. Et pour ça, on réexamine l'entité du "soi" à travers l'écriture d'un journal intime. Le stress de la vie quotidienne s'agrandit, le journal intime est exutoire. En particulier, les femmes ont été opprimées par la société au Moyen Âge, leurs plaintes ont souvent été écrites dans leurs journaux intimes, de telles choses sont indiquées dans ce livre.
À l'issue de la lecture de "Le journal intime", je voulais comparer aux journaux japonais d'autrefois. Alors, j'ai lu "百代の過客(Hakutai no kakaku=Travelers of a Hundred Ages: The Japanese As Revealed Through 1,000 Years of Diaries" de Donald Keene (en japonais). Ce livre présente environ 80 journaux intimes au Japon, à partir de 794 jusqu'en 1868. En voyant la table des matières, j'ai été étonnée. Est-ce que le Japon est un trésor de journal intime ? Lorsque j'étais lycéenne, je lisais parfois le texte de l'histoire de la littérature japonaise pendant le cours de japonais. Je ne me concentrais pas tellement sur le cours, j'étais toujours distraite. Cette fois, j'ai connu quelques noms de journaux intimes que Donald Keene avait traités. Pourtant, je ne connaissais pas tellement ses contenus. Cette lecture était très instructive.
À propos, pourquoi Donald Keene s'est intéressé aux journaux intimes japonais ? Il traduisait beaucoup de journaux intimes que des soldats japonais avait écrits pendant la Seconde Guerre mondiale pour obtenir des informations militaires. En général, l'armée interdit d'écrire un journal intime aux soldats, c'est un risque de divulgation d'information. Néanmoins, l'armée japonaise l'a plutôt préconisé aux soldats. Donald Keene s'est demandé pour quelle raison. Je suppose que le journal intime donne une occasion de se retourner vers les événements d'une journée, et que l'armée japonaise force les soldats de réfléchir à une journée. Je ne sais pas si cela s'associe à un devoir dans les vacances estivales et hivernales de l'école primaire, ce devoir est écrire un journal intime de plusieurs phrases. Probablement, je crois qu'il y a encore un tel devoir. Car, il est un élément moral dans un sens. Par exemple, On s'interroge: "Est-ce que j'étais paresseux aujourd'hui ?" Dans ce cas, ce journal intime est presque une introspection.
Daniel Keene estime que le journal intime est un genre de la littérature japonaise, il a raison. Le nom de ce livre "百代の過客", bien sûr, c'est une première phrase renommée : "Les jours et les mois s'égrènent, passants fugaces." dans "奥の細道(Oku no hosomichi=Le Chemin étroit vers les contrées du Nord)" de Matsuo Basyō. On dit que "Le Chemin étroit vers les contrées du Nord" est le plus haut journal de voyage au Japon. Il a falu mémoriser quelques phrases de cette introduction dans le cours de littérature classiques au lycée.
Danald Keene présente ces deux journaux intimes "Le journal de Sarashina" et "Le journal d'une éphémère" dans l'époque de Heian(794 - environ1192), de nombreux Japonais connaissent ces deux titres. L'auteure de "Le journal de Sarashina" a été envoûtée par "Le dit du Genji", la réalité lui manquait, et elle vivait dans l'histoire "Le dit du Genji". Cependant, ses parents lui ont recommandé de se marier, elle l'a accepté et a eu des enfants. Après la mort de son mari, elle était toute seule. Elle ruminait sa jeunesse révolue et a regretté qu'elle avait plongé dans "Le dit du Genji". Ce contenu m'a choqué, je me demande si je regretterai un jour les jours dépensés pour voir beaucoup de films. Je me sens déprimée.
En outre, l'auteure de "Le journal d'une éphémère" décrit sa vie malheureuse. Son mari était toujours infidèle. Une amante de son mari a eu un bébé, mais il est mort peu de temps après. Carrément, cela l'a soulagé. Elle écrit son sentiment honnêtement, c'est très rare à cette époque. Elle ne le cache jamais. Il me semble que cette femme est trop contemporaine. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir une affinité avec elle. Quand on lit un journal intime de gens du passé, ils se peuvent ressuciter instantanément. Cela donne aussi une actualité.
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