samedi 15 avril 2023

Au-delà de l'ombre

La dernière fois, j'ai écrit trop sur le film "La Belle et la Meute." Présentons simplement un autre film "Au-delà de l'ombre" de Nada Mezni Hafaiedh. Ce film documentaire traite de la minorité sexuelle dans la société tunisienne. Dans le film, un homme homosexuel avoue que sa famille s'est effondrée à cause de lui, ses parents ont divorcé, sa sœur aussi. L'expression de son visage est plein d'humeur morose. Des autres hommes racontent que leur environnement est dur. Une jeune femme Amina Sboui les accepte et ils habitent ensemble. Elle est une très célèbre féministe en Tunisie. En 2013, elle a exprimé une contestation avec son corps nu sur lequel elle a griffonné "Mon corps est à moi." À cette époque, elle appartenait à un groupe féministe radical "Femen". Cependant, comme le groupe a critiqué le régime islamique, Amina s'est éloignée de ce groupe. En voyant ce film, je me suis demandée comment Amina et ses compagnons vivaient en marge de la société, combien coûtait le loyer d'une maison partagée où ils habitent. Quelques temps plus tard, Amina écrit un livre, on peut comprendre qu'elle a passé un contrat avec une maison d'édition ou une organisation qui soutient économiquement Amina. 


Dans leur vie quotidienne, plusieurs compagnons homosexuels qui portent des vêtements pour femmes et marchent dans la rue, sont attaqués brutalement par un homme. Dans un restaurant, un serveur leur demande pourquoi ils ont l'apparence de femme. Pour eux, ce sont des affaires quotidiennes. Amina est avec eux et les aide. Il m'a apparu qu'elle était très forte. Sa sensibilité l'amène parfois à se couper le poignet. Bien qu'Amina soit déprimée au lit dans sa chambre, la caméra la poursuit avec harcèlement. Dans le film documentaire, ça arrive souvent. La caméra pénètre dans une sphère privée. Cela met à la personne sur les nerfs. Je pense que la caméra devient une arme dangereuse, la distance matérielle et psychologique entre le réalisateur et cette personne pèse dans la balance. 

Quelques jours plus tard, Amina parle d'un fait qui est advenu lors de son enfance. Quand ses parents n'étaient pas à la maison, Amina et sa petite sœur ont été confiée parfois à une famille voisine. Un fils de la vingtaine de cette famille les a violées. Amina est encore traumatisée. En voyant cette scène, sa souffrance m'a attristé. Finalement, Amina et ses compagnons essaient d'agir auprès des gens sur les réseaux sociaux pour mieux comprendre la minorité sexuelle.

À l'issue de cette projection, il y avait une question. C'était l'article 230 du code pénal en Tunisie. Dans la brochure de ce festival de films que j'ai achetée, une professeure explique cet article 230 en détail. Je ne savais pas une loi anti-sodomie jusqu'à maintenant. Pourquoi elle est introduite en Tunisie ? Parce que la Tunisie était une colonie de la France, la loi a été instituée en 1913. Maintenant aussi, elle est en vigueur. Est-ce que c'est un anachronisme ? Comme l'état tunisien juge que la loi anti sodomie est convenable, il n'a pas l'intention de l'améliorer ? Pour ma part, une autre chose qui m'intéresse, c'est qu'Amina n'aime pas la critique contre l'islam,
cette raison lui a fait quitter le groupe Femen. J'ai l'impression qu'elle n'associe pas l'acte féministe à la religion. Cette fois, j'ai pu voir ces deux films "La Belle et la Meute" et "Au-delà de l'ombre", cela m'a donné l'occasion de connaitre une partie de la société tunisienne. C'est parce que les deux réalisatrices Kaouther Ben Hania et Nada Mezni Hafaiedh habitent en Tunisie, que ses films traitent des problèmes actuels, les démontrent. Je pense que les spectateurs étrangers peuvent connaître le monde arabe avec un point de vue de l'intérieur.

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