Il y a deux semaines, je suis allée au cinéma. Mon but était deux films tunisiens dans le cadre du programme du festival de films islamiques. Comme il pleuvait ce jour-là, il n'y avait pas tellement de spectateurs, environ trente personnes. Avant la projection du premier film "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Hania, le fondateur de ce festival de films, Fujimoto Takayuki a simplement présenté ce film, cette histoire est inspirée du viol d'une jeune femme par plusieurs policiers en 2012. Le film se compose de neuf chapitres, chaque chapitre est tourné en un seul plan-séquence. Ce fondateur a dit: "Comme le contenu est très dur, si vous vous sentez mal, il vaut mieux sortir de la salle. Je vais vous expliquer des scènes que vous n'aurez pas pu voir." Cela m'a angoissé.
Présentons brièvement l'intrigue. L'héroïne Mariam est étudiante, elle participe à la fête dans une boîte de nuit. Là-bas, l'atmosphère d'un jeune homme Youssef attire Mariam. Une amie de Mariam adresse à Youssef la parole. Alors, elle lui présente Mariam. Lui et Mariam sortent de cette boîte de nuit. La scène change. En pleurant et criant, Mariam court dans la rue. Une voiture de police roule. Youssef rattrape Mariam, ils se cachent derrière des arbres. Youssef lui conseille d'aller à l'hôpital pour obtenir un certificat médical. Mariam ne veut pas y aller, mais il lui dit qu'elle a le droit d'accuser. Impitoyablement, des infirmiers et des médecins expliquent à Mariam: "D'abord, il faut aller présenter un depôt de plainte au commissariat". Une infirmière lui dit qu'il vaut mieux prendre une contraception d'urgence. Mariam lui demande une ordonnance. Elle ajoute une parole:" On peut acheter la contraception d'urgence sans ordonnance". Comme si Mariam patauge dans la boue, ses pas sont lourds dans le couloir de l'hôpital.
Puis, Youssef et Mariam vont au commissariat. Lors de l'interrogatoire, un policier aperçoit que Youssef a participé au mouvement de démocratie comme le printemps arabe. Ce policier dit à Mariam et à Youssef: "On ne sait pas si ces violeurs sont vraiment policiers." Qui est-ce Youssef ? Est-ce qu'il est un adversaire ou un allié pour Mariam ? Les deux sont réduits à aller à un autre commissariat. En calmant Mariam, une policière enceinte enquête sur Mariam. Et après, avant de monter dans une voiture pour aller à l'hôpital pour le certificat médical, tout à coup, le smartphone de Mariam sonne dans une autre voiture de police. Mariam est convaincue sans aucun doute que les violeurs sont dans ce commissariat, cela la met dans le désarroi. Mariam retourne à la chambre de cette policière. Elle la sollicite de l'emmener chez elle. La policière refuse, Mariam la bouscule. La policière s'inquiète de son bébé dand le ventre, et lui crache: "Vous êtes sale." Mariam est solitaire et impuissante. Elle se souvient de la carte de visite qu'une journaliste a donnée à l'hôpital, elle lui téléphone. Malheureusement elle ne répond pas. Les policiers violeurs et d'autres policiers rattrapentt Mariam, mais Mariam tombe et s'évanouit.
Le matin arrive, deux policiers conseillent à Mariame d'abroger la procédure accusatoire contre la police. Mariam refuse résolument. Néanmoins, ces deux policiers la persuadent: "Votre père est obligé de vivre dans l'insulte et la honte." Un autre policier qui est toujours raisonnable et gentil soutient Mariam, il lui dit: "Vous avez le droit d'accuser la police." Mariam se trouble et décide de parler de cet incident à son père. Ensuite Mariam téléphone à son père. Elle en parle lentement. Est-ce que son cauchemar continue jusqu'à sa mort ? Le soleil éblouissant du matin rayonne sur Mariam. C'est la fin.
Après avoir vu ce film, la fatigue m'a attaqué. Ce qui m'a le plus étonnée, c'était qu'on peut acheter une contraception d'urgence sans ordonnance en Tunisie. Comme le Japon est un pseudo-pays développé, c'est impossible. De nouveaux, le fondateur de ce festival a un peu expliqué: "Selon l'Indice mondial de l'écart entre les sexes dans le Forum économique mondial en 2022, le rang de la Tunisie est 120ème, celui du Japon est 116ème. C'est presque le même. Au Japon aussi, les femmes sont toujours opprimées. Si un tel incident comme dans le film advient, absolument des questions seront posées à une femme qui a subi des dommages. Pourquoi elle marchait à environ 22h ? Pourquoi elle portait une robe qui souligne la silhouette du corps ? etc. On dit que la responsabilité du viol dépend de la femme."
Personnellement, la scène finale où Mariam téléphone à son père et parle de cet incident était impressionnante. J'ai pensé que ce film décrit la difficulté de détruire le patriarcat. Même si le peuple tunisien pouvait concrétiser la démocratisation, il ne pourra pas transformer le patriarcat en la famille nucléaire absolue comme les États-Unis qu'Emmanuel Todd classifie. Cela prend beaucoup de temps. Ce film m'a fait réfléchir. Je souhaite sincèrement que Mariam vive fort maintenant.
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