Au début d'avril, je suis allée au théâtre de nō. À vrai dire, avant cette représentation, j'avais attrapé un rhume et avais de la fièvre 38°C. J'étais obligée de m'absenter du travail pendant deux jours. Heureusement, je me suis vite rétablie.
Cette fois, deux pièces de nō ont été représentées, "采女(Uneme)" et "鞍馬天狗(Kuramatengu)". J'ai vu pour la première fois "采女(Uneme)". Quant à son synopsis, un moine visite le village de Kasuga qui se trouve dans la préfecture de Nara pour prier au Kasuga-taisha (un sanctuaire shinto). Ici, une jeune femme vient planter un arbre. Comme le moine trouve ça bizarre, il lui en demande. Selon sa réponse, cet endroit du sanctuaire shinto était jadis terne. Alors, le clan Fujiwara a graduellement planté des arbres, c'est un acte divin. En outre, cette jeune femme guide le moine à un étang. Elle lui explique qu'Uneme qui avait perdu l'amour de l'empereur s'était noyée ici. Elle est Uneme, elle disparaît au fond de l'étang. Le moine commence à prier pour consoler l'âme d'Uneme. Le fantôme d'Uneme réapparaît, son apparence est élégante. Elle lui raconte son rôle dans la Cour. En éprouvant de la nostalgie dans un banquet de cette époque, elle danse gracieusement. Cette scène est une apothéose. Bien qu'elle soit morte, elle souhaite que le monde sous le règne de l'empereur soit en paix. De nouveau, elle disparaît tranquillement dans l'étang. C'est la fin.
Dans la première moitié de cette pièce, la plantation d'arbres exprime l'idée de "草木国土悉皆成仏(そうもくこくどしっかいじょうぶつ = Sōmoku kokudo shikkai jyōbutsu)" que j'ai déjà expliquée dans l'article "D'où vient mon idée ?" Je me demande si la base de cette idée "Anima mundi", le caractère de "草木国土悉皆成仏(そうもくこくどしっかいじょうぶつ = Sōmoku kokudo shikkai jyōbutsu)" n'est pas une spécificité orientale. Au fur et à mesure que l'industrie et la technologie de pointe se développent progressivement, la surface de la nature diminue inévitablement. De nos jours, est-ce qu'une telle idée est momifiée ? On est toujours affairé. On cherche des informations sur quelques sujets et enregistre souvent des faits et événements dans le smartphone ou l'ordinateur. Je m'interroge si une expérience se grave dans le cœur, par exemple l'admiration des fleurs. Dans le théâtre de nō, voir une pièce en réalité est très précieux, cette expérience donne une nouvelle découverte et fait se poser des questions.
À propos, j'ai pensé que "Uneme" est un nom de femme. C'était faux. Principalement, Uneme est issue d'une famille noble campagnarde, elle travaille dans la Cour en tant que domestsique de table de l'empereur à manger. Son existence est une preuve de la soumission de sa famille à l'empereur, autrement dit, un otage. C'est une histoire triste.
Lors de cette représentation, il y avait un fait qui m'a choqué. Un jeune spectateur était assis en diagonale de ma visibilité. J'ai imaginé que ses grands-parents ou ses parents lui avaient donné un billet à leur place. La représentation a commencé, quand environ dix minutes ont passé, ce jeune spectateur a tout à coup sorti le smartphone de sa poche. En regardant son écran, il voyait cette pièce. Ce spectacle inédit m'a hébété. Qu'est-ce qu'il est venu faire ici ? Il voulait enregistrer cette représentation ? C'est interdit. Il a consulté l'intrigue de cette pièce sur le smartphone ? Comme le Nō ne l'intéressait pas, il tuait le temps avec son smartphone ? Je ne sais pas.
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