samedi 23 mars 2019

La tenerezza

J'ai vu une amie cinéphile il y a plusieurs semaines. Cela faisait longtemps. Après la mort de mon père, je ne suis pas allée au cinéma. Elle m'a recommandé de voir quelques films. De plus, elle m'a demandé si je savais que son ami qui était le gérant d'une salle de cinéma était mort en janvier. Il avait le même âge que cette amie, 57 ans. Je lui ai répondu : "Je ne le savais pas". Elle m'a expliqué qu'il était mort à cause d'un cancer du pancréas. J'avais seulement parfois salué ce gérant au cinéma, en payant le tarif d'un film. Cette nouvelle m'a choqué.

Alors, je suis allée à ce cinéma pour voir le film "La tenerazza" de Gianni Amelio que cette amie cinéphile m'a recommandé. À vrai dire, lorsque j'ai vu cette bande annonce sur Internet au début de février, cela m'avait tenté.


Je vous présente simplement ce synopsis. Le protagoniste, Lorenzo, est hospitalisé à cause d'un infarctus du myocarde. Sa fille vient le voir, il fait semblant de dormir sur le lit. Leur relation familiale ne va pas bien. Cette raison est graduellement révélée. Lorenzo retourne dans son appartement sans la permission de sortie du médecin. Il ouvre la porte et au même moment, une femme, Michela, qui s'assoit sur une marche d'escalier, le salue. Elle lui explique qu'elle a perdu la clé, et que sa famille a récemment déménagé. Lorenzo la fait entrer chez lui, car son appartement donne accès à celui de Michela. Jadis, ces deux appartements en formaient un seul, qui appartenait à Lorenzo. Maintenant aussi, on peut traverser la terrasse et aller et venir entre les deux appartements. Mais, une barrière est installée et Lorenzo lui en donne la clé.

Dès lors, deux enfants de Michela entrent dans la chambre de Lorenzo, il fait la connaissance de Fabio, son mari. Ils s'entendent bien petit à petit. Et pourtant, Fabio ne s'habitue pas tellement à la ville de Napoli. Il se confie à Lorenzo, il ne sait pas comment communiquer avec ses enfants. Dans son enfance, il n'avait pas d'ami. Un jour, un événement terrible arrive. Fabio tue ses enfants et Michela. Ensuite, il se suicide. La survie de Michela est un miracle, elle est dans le coma.

Dans l'hôpital, Lorenzo est à côté de Michela comme si il était un membre de sa famille. Il espère son rétablissement. Sa fille et son fils s'inquiètent apparemment pour lui, et ils viennenet à l'hôpital. Néanmoins, Lorenzo leur dit que cette affaire n'a pas de rapport avec eux. Sa famille est en désaccord. Sa femme est déjà morte. Sa fille éprouve de la haine envers Lorenzo, parce qu'il avait une maîtresse jadis. Sa mère l'a su et est restée cloué au lit. Elle en est morte. Son fils s'élogine de lui, mais, il veut justement hériter de la propriétaire de Lorenzo.

Plusieurs jours après, Lorenzo dort dans la salle d'attente à l'hôpital. Michela lui dit: "Viens me voir, je suis avec Fabio et mes enfants". Il sursaute, cette salle est déjà pleine de patients. Ce rêve le dérange, il court et arrive à la chambre de Michela. Son corps est recouvert d'un tissu blanc. Sa mort secoue Lorenzo, il s'enfuit. Sa fille, Elena, va voir son frère. Elle lui dit: "Cette femme, la voisine est morte, et on ne sait pas où est Papa". Le frère lui répond "Laisse-le".

Elle essaie de trouver Lorenzo, et rend visite à son maîtresse. L'amante lui répond qu'il n'est pas ici. Finalement, quelques jours s'écoulent. Comme d'habitude, Elena travaille au tribunal en tant qu'interprète en arabe. Lorenzo s'assoit sur le banc dans le couloir et regarde Elena par la fenêtre. Elle s'en aperçoit. Plusieurs minutes plus tard, elle suit Lorenzo qui s'en va. Dehors, il s'assoit sur le banc de l'esplande. Elena le retrouve et s'assoit à côté de lui. Lorenzo tient doucement la main gauche d'Elena sans dire un mot. Comme si elle lui répond, elle tient aussi fortement la main droite de Lorezo. C'est la fin du film.

Est-ce que les liens du sang fonctionne toujours bien dans une famille ? Je m'en méfie. Ceux qui insistent sur le lien familial, je suppose qu'ils mènent une vie heureuse dans leur famille. Cette fin du film exprime un frêle espoir. Mais, je pense que la haine d'Elena ne disparaît pas tout de suite. À vrai dire, la relation entre mon père et moi n'était pas bonne. Je me suis souvent disputée avec lui. Mon père et sa génération soutiennent le machisme. J'en avais marre. Après que ma mère est sortie de l'hôpital, mon père lui a dit "Bien fait pour toi !", bien qu'elle soit faible à cause d'une maladie rénale chronique. Elle s'est mise en colère. Il lui ai répondu que c'était simplement une sorte de blague. Quelques semaines plus tard, sa colère ne s'était toujours pas apaisée. Ma mère m'a parlé de cet événement. Cela ne m'a pas étonnée. Mon père était un homme à dire une telle parole sans réfléchir.

Mon père avait ses raisons de dire "Bien fait pour toi !" Après sa retraite, ma mère l'obligeait à faire quelques tâches ménagères.  Il l'a critiqué: "C'est pas nécessaire que les hommes les fassent !" Pourtant, ma mère était plus éloquente que lui. Il faisait chaque jour ces tâches à contrecœur. Pendant que ma mère était hospitalisée, cette situation n'a pas perturbé mon père. Il connaisait déjà la manière d'utiliser la machine à laver, il a emporté des pyjamas propres et lingeries de ma mère dans sa chambre à l'hôpital. Chaque week-end, je l'ai fait à sa place, mon père reposait. Je l'ai sincèrement remercié. Ce fait était le résultat que ma mère a dicipliné mon père avec patience. Sa parole "Bien fait pour toi !" reflétait son rancœur envers cette série d'événements.

Je souhaitais toujours que la mort de mon père survienne avant celle de ma mère. Suis-je insensible ? Pourquoi ? Parce que j'ai pu facilement imaginer que mon père n'aurait pas réglé les formalités à la mairie et d'ature chose si ma mère était morte. Il aurait absolument voulu compter sur mon frère et moi. En fait, comme mon frère habite loin de chez nos parents, j'aurais dû faire toute seule ces démarches. De plus, mon père aurait dit: "Tu as divorcé, tu es une femme, c'est normal que tu assumes toutes les tâches ménagères à la place de ma femme chez moi." Après la mort de mon père, j'ai raconté cette pensée à ma mère. En riant, elle m'a dit que ce que j'avais imaginé était correct. La mort de mon père est triste, en revanche, je suis un peu rassrée grâce à cette pensée.

Je me demande si tous les membres d'une famille peuvent se comprendre mutuellement. Les liens familiaux sont très importants, mais occasionnellement, il est possible qu'ils deviennent une entrave.

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