samedi 8 juin 2019

Mon sac à dos

Dans ces dernières années, ma mère me dit parfois que j'utilise encore ce sac à dos, le tissu du sac est très usé. Je l'ai lavé quelques fois à la main. Cette couleur est délavée. Ma mère m'a dit de nouveau la semaine dernière qu'il vallait mieux acheter un nouveau sac à dos, et le mien avait l'air pauvre. En riant, je lui ai répliqué qu'il n'avait pas l'air pauvre, mais que c'est moi étais pauvre. Et pourtant, elle m'a contesté que j'avais acheté un billet de Nô le mois précédent et celui de concert en avril, malgré ma pauvreté. Tant pis ! Le sac à dos est moins important que la représentation de Nô et le concert pour moi. C'est une question de priorité. De temps en temps, je souhaite que le prix du billet soit décidé en proportion du revenu.

À propos, je lisais le livre "D'Edo à Tōkyō"(en français) de Philippe Pons en mai. Mais, j'ai seulement pu le lire jusqu'à la deuxième partie. Car, il a fallu le rendre à la bibliothèque préfectorale. J'ai déjà utilisé une fois la prolongation, c'était difficile de tout lire. Dans un chapitre, le système d'Iemoto qui est grand maître du Sōke (chef de famille) dans l'art traditionnel japonais est mentionné. L'Iemoto est la cime dans la structure pyramidale de l'art traditionnel japonais. Il donne des diplômes aux disciples. Ce disciple enseigne cet art traditionnel à ses élèves. C'est une sorte de vente multiniveau, le Sōke peut ramasser l'argent automatiquement. L'art traditionnel japonais est en train de péricliter à cause de ce système.

L'année dernière, j'ai écrit l'article "Sumidagawa". Dans cette représentation qui a été organisée par l'école Kanze de Nagoya, le shite était Nomura Shiro qui est trésor national vivant, âge de 81 ans. Il a été invité pour jouer ce shite, il est spécialement venu à Nagoya. Comme je n'avais jamais vu de représentation de ce maître de Nô, je l'ai attendu avec impatience. En général, de nombreuses places en face de la scène sont toujours occupées par des adeptes et élèves de l'école Kanze. Ils achètent presque obligatoirement ces billets. Ce jour-là, beaucoup de ces sièges étaient considérablement vides. À partir de mes 26 ans jusqu'à mes 31 ans, de telles places étaient encore pleines. La couche d'âge des spectateurs a vieilli. Ils ont du mal à aller au théâtre de Nô. Leur force physique et motivation s'affaiblissent. Leur époux (épouse) ou connaissances sont hospitalisés ou morts. Il n'y avait personne qui était plus jeune que moi autour de ma place. Même s'ils offraient ces billets à leurs amis, connaissances, ou enfants, les gens, à qui ils ont été offerts, ne viendraient pas au théâtre de Nô. Car, la représentation qui provoque la somnolence est longue, cela ne les intéresse pas tellement. Le Nô n'est pas populaire. Est-ce que le Nô est moribond ?

En avril, un article sur internet m'a étonné. On dit que le Kabuki aussi tombe dans une mauvaise conjoncture. Le nombre de spectateurs de Kabuki baisse chaque année. À vrai dire, je pensais qu'il y avait toujours beaucoup de spectateurs au Kabuki-za (théâtre de Kabuki) à Tokyo. Comme ce bâtiment était vétuste, il a été reconstruit en 2010. Il m'a semblé que le problème ne se produisait pas, parce que des acteurs de Kabuki jouent dans des drames et publicités à la télé. Ce fait donne l'occasion de venir au théâtre de Kabuki aux gens qui n'ont pas encore vu le Kabuki. En outre, un groupe de jeunes acteurs de Kabuki a présenté la pièce qui est basé sur la bande dessinée "One Piece" en 2015, "Naruto" en 2018, et "Nausicaä de la vallée du vent" cette année. J'ai vu ses infos à la télé. Ces tentatives étaient un succès. Et alors, pourquoi le nombre de spectateurs de Kabuki diminue ?

Selon l'explication de cet article, après l'inauguration du Kabuki-za en 2010, ceux qui voulaient voir l'intérieur de ce bâtiment et s'intéressaient un peu au Kabuki, sont venus au Kabuki-za. Le nombre de spectateurs a temporairement augmenté. Et pourtant, ils se sont satisfaits seulement de la visite, une fois. C'est dommage qu'ils ne deviennent pas des habitués. Le prix du billet coûte cher. C'est une facteur des raisons.

Il y a encore une raison. De tels spectateurs qui ont été séduits par des pièces de bande dessinée, ont essayé de voir une pièce classique. La pièce classique s'écartait explicitement de celle de la bande dessinée pour débutants. Ils ont été consternés. En conséquence, eux aussi ne deviennent pas des habitués de Kabuki. C'est très évident. Le texte de Kabuki est illisible, celui de Nô aussi. La culture d'Edo est condensée dans les pièces de Kabuki. Quelques pièces ont été inspirées de faits divers à cette époque, quelques autres pièces sont basées sur celles de Nô. S'ils lisent le texte d'une pièce classique, cela leur évoquera le cours de littérature classique au lycée, ils jetteront l'éponge. C'est normal. Avant que j'aille au théâtre de Nô, je lis nécessairement le texte de la pièce qui est représenté avec la traduction en langue vivante.

À mon avis, le gouvernement lance des appels aux étrangers pour propager l'art traditionnel japonais. Mais, j'ai l'impression qu'il met la charrue avant les bœufs. La possibilité que des touristes étrangers voient souvent le kabuki et le Nô est faible. D'abord, d'autant que le peuple japonais ne comprenne pas cette fascination profonde, est-ce qu'il peut la transmettre aux étrangers ? Comme la faculté en langue maternelle a relativement tendance à baisser, c'est trop tard. Je crois que le nombre de représentation dans le Kabuki et Nô diminue au fil du temps, et puis le prix du billet augmenetra encore plus. Donc, je n'ai eu que le choix d'acheter un billet de Nô. Je souhaite que le mécénat d'entreprise soutienne l'art traditionnel japonais. Les grandes entreprises japonaises sont en train de perdre en compétitivité sur le marché mondial, ainsi l'espoir est mince. Quand puis-je acheter un nouveau sac à dos ?

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