mardi 26 juin 2018

Sumidagawa

Je suis allée au théâtre Nô le mois dernier, mais cette présentation m'a déçu un peu. Et alors, j'y suis allée de nouveau il y a deux semaines. Je vous présente une pièce célèbre de Nô, c'est le "Sumidagawa (隅田川)". Cette fois était la troisième fois. Il y a plus de dix ans, c'est la première fois que j'ai vu cette pièce au théâtre Nô, c'est la deuxième fois que je l'ai vue à la télé.

À vrai dire, dans le livre "Le Voyage de Théo" de Catherine Clément, le protagoniste Théo visite le Japon avec sa tante, une amie japonaise les emmène au théâtre Nô, ils voient une pièce de Nô. Cependant, le titre de la pièce n'est pas écrit. Je ne sais pas pourquoi. Probablement, si l'auteur écrivait ce titre, les Occidentaux n'auraient pas l'occasion de voir la pièce. En lisant le livre, je me suis rendue compte que la pièce était "Sumidagawa". Le contenu du livre est lié au synopsis de la pièce.


Quant à l'intrigue de la pièce "Sumidagawa", une mère venant de Kyoto, affolée, cherche son fils, elle arrive à Tokyo. Sumidagawa est une rivière, elle traverse Tokyo. Son fils a été kidnappé par des marchands d'esclaves. Elle supplie un batelier pour passer Sumidagawa. Il lui demande: "Si vous voulez vous embarquer sur ce cannot, est-ce que vous me montrez votre danse ?" Alors, en citant et chantant un waka de "Contes d'Ise", elle danse (cette circonstance est comparable à celle d'Ariwara no Narihira). Des wakas comme une sorte de poésie d'Ariwara no Narihira sont utilisés dans "Contes d'Ise". Le batelier est impressionné par son mot d'esprit, il permet son embarquement. Et puis, cette mère monte dans la barque. Au bout d'un certain temps, un passager s'aperçoit qu'il y a une foule sous un saule. Il pose au batelier une question sur cette foule. Le batelier explique en détail qu'à la même date d'aujourd'hui l'année dernière, des marchands d'esclaves ont acheté des garçons à Kyoto, et ils allaient vers la région d'Oshu. Mais, un des garçons est tombé malade à cause de la fatigue du voyage, il a dit qu'il ne marchait plus. Alors, ces marchands l'ont impitoyablement laissé au bord de la route. Le garçon est tombé sur la rive de Sumidagawa. Plusieurs villageois l'ont soigné. Malheureusement, son état s'est aggravé. Finalement, quand il était moribond, un villageois lui a demandé: "D'où venez-vous ? Comment vous vous appellez ?" Le garçon lui a répondu: "J'habitais à Kyoto avec ma mère, mon père est déjà mort. Je souhaite que l'on plante un saule pour repérer ma tombe, après ma mort". Les villageois ont prononcé des prières bouddhistes. En vain, il est mort. Quelle misérable histoire !!

Le batelier adresse la parole aux passagers : "Il me semble qu'il y a quelques gens qui viennent de Kyoto, pour les liens de fraternité du voyage, prononcez ensemble des prières bouddhistes là-bas, s'il vous plaît." La barque arrive sur la rive. Et pourtant, cette mère reste dans la barque. Le batelier lui demande: "Pourquoi vous ne decendez pas ? Hâtez-vous de descendre. Est-ce que vous pleurez à cause de cette histoire, vous êtes très miséricordieuse." Elle lui dit que ce garçon est son fils. Cela l'étonne. Ensuite, il la guide jusqu'à ce saule. Elle se lamente et verse des larmes devant le saule. Le soleil tombe. Les prières de la nuit commencent. Le batelier passe à la mère des outils de prières. Elle prononce des prières bouddhistes dans la foule. Des gens et elle entendent la voix du garçon. Elle supplie son fils de faire entendre encore une fois sa voix. Sûrement, le fils aussi prononce des prières bouddhistes. Le fantôme du fils apparaît. La mère essaie de le serrer dans ses bras, elle ne peut pas cependant le faire. Soudain le fantôme disparaît. Au lever du jour, il y a seulement un tertre du saule dans les buissons.

Comme dans l'image de YouTube, en général, le fantôme du fils est joué par un enfant joue sur la scène. Dans la présentation de cette fois, le fantôme n'est pas apparu. Cette version était pour la première fois pour moi. J'ai eu l'impression que cette mise en scène exprimait, de façon plus accentuée, que la mère poursuit une illusion invisible. Ceux qui lisent des livres qui concernent le Nô savent que Zeami et son fils Motomasa se sont disputés sur la mise en scène. Motomasa a écrit cette pièce, il a insisté pour que le fantôme soit joué par un enfant. En revanche, Zeami a prétendu que le fantôme était simplement une illusion, ce n'est pas nécessaire qu'un enfant joue le fantôme.

À mon avis, la version de Motomasa est plus dramatique. L'apparition du fantôme reflète le spectacle que la mère voit en réalité. Particulièrement, ceux qui voient pour la première fois le Nô, peuvent comprendre cette pièce "Sumidagawa". Sous la version de Zeami, les spectateurs voient que la mère essaie de serrer l'air dans ses bras. C'est le point de vue de villageois. Je pense que la différence des deux versions n'influence pas tellement l'essence de la pièce. Parce que la mère demeure devant le saule dans la scène finale. En imaginant l'arrière plan de Sumidagawa à l'aube, on s'assimile à la mère, et on partage son émotion. La mère regrette profondément de n'être pas arrivée plus tôt à Tokyo. Elle est lugubre. Comme je m'immerge dans l'atmosphère, je ne peux pas toujours applaudir.

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