samedi 17 août 2019

Une taxidermie de faisan

Est-ce que de nombreux Japonais croient aux superstitions ? Dans le livre "D'Edo à Tōkyō", cette chose est mentionnée. Sûrement, le Rokuyou (六曜) qui est une sorte de calendrier est souvent respecté. Par exemple, les funérailles n'ont jamais lieu dans le jour "Tomobiki (友引)". Parce que Tomobiki (友引) veut dire littéralement "amener des amis au-delà."

Une superstition a frappé ma famille. Ma mère a déposé une taxidermie de faisan sur une armoire à chaussures dans le vestibule, sans raison spéciale, à l'automne 2016. Cet hiver-là, ma mère a été hospitalisée. J'ai eu un accident de la route en 2017. L’année suivante, en 2018, mon frère et son épouse aussi. Malheureusement, mon père est mort à cause de l'accident de la route.

Lorsque mon cousin a rendu visite à ma mère après la mort de mon père, il lui a dit: "J'hésitais à te dire un fait depuis plusieurs années, il ne vaut mieux pas déposer la taxidermie dans le vestibule. Car, selon le feng shui, elle signifie la mort. Alors, la mort est attirée spontanément dans la famille." Cela a étonné ma mère. Elle ne connaissait pas tellement le feng shui. Après avoir déposé cette taxidermie de faisan, ces mauvais événements sont survenus. Ma mère l'a déplacé de nouveau dans une chambre en tatami, bien qu'elle ne croie pas à une sorte de superstition. Mais comme, ces mauvais augures se sont succédés, cela lui a fait peur. Je souhaite qu'une bonne augure arrive dans ma famille grâce à ce déplacement.

À propos, il y a une anecdote qui concerne une superstition. Lors de mon séjour dans une famille d'accueil en France, j'ai ouvert mon parapluie pour le faire sécher et je l'ai laissé dans ma chambre, comme d'habitude au Japon. Ma mère française a vu ce spectacle, elle m'a dit: "Ferme ton parapluie tout de suite. C'est pas bien." J'avais complètement oublié cette superstition. Cet acte insulte le soleil et apporte des mauvais augures. Auparavant, un prof l'a expliqué. Dans le cours de français au Japon, j'ai déjà appris quelques superstitions. Il ne faut pas passer sous une échelle. Il ne faut pas poser le pain à l'envers etc. Non seulement de nombreux Japonais croient à des superstitions, mais aussi des Francophones et Occidentaux. C'est en commun chez tous les humains. Je pense que les superstitions ne se basent pas sur des preuves scientifiques. Cependant, certaines superstitions ont été engendrées dans l'arrière-plan historique et culturel. Ainsi, elles survivent jusqu'à maintenant. On ne peut pas ignorer les superstitions. Elles ont des effets psychologiques, ça dépend des gens.

À propos de l'étymologie de "taxidermie", c'est instructif pour moi. Le mot grec ancien "táxis" (ordre, arrangement) + "dérma" (la peau) = "taxidermie". Auparavant, j'ai vu le film documentaire "Un animal, des animaux" de Nicolas Philibert. Le travail de taxidermie et cette réparation étaient très minutieux. J'estime qu'une technique habile est nécessaire.

Le mot "taxidermie" m'évoque le film hongrois "Taxidermia" de György Pálfi. Est-ce que ce film est culte, en quelque sorte ? J'hésite à le recommander à quelqu'un. Expliquons succinctement l'intrigue. Trois générations d'une famille (le grand-père, le père, et le fils) sont décrites.


Pendant la Seconde Guerre mondiale, un soldat Vendel est envoyé dans une garnison. Son lieutenant qui vit avec sa femme et ses deux filles tourmente Vendel. Le plaisir unique de Vendel est qu'il s'absorbe souvent dans la perversion sexelle. Un jour, la libido le pousse à faire l'amour avec la femme du lieutenant. Mais, ce fait est dévoilé, le lieutenant se fâche. Il tire une balle dans la tête de Vendel. Vendel est mort.

La femme du lieutenant accouche un bébé de Vendel. Le temps passe. Ce bébé Kalman grandit bien dans l'époque du communisme. Cependant, il devient obèse et compétiteur de "bouffe" en tant que représentant de la Hongrie. Un jour, une compétitrice apparaît devant Kalman. Il tombe amoureux d'elle. Et puis, ils se marient. Un bébé naît, Lajoska.

À l'âge adulte, le corps de Lajoska ne ressemble pas à celui de ses parents. Lajoska est taciturne et mince, et il devient taxidermiste. Son père Kalman ne peut pas bouger, Lajoska s'occupe de lui. Chaque jour, il achète un carton de chocolat pour son père. Et pourtant, son père se plaint. Un jour, Lajoska est au paroxysme de la colère, il sort. Plusieurs jours plus tard, il retourne à la maison, son père est mort. Lajoska empaille son père. Il s'adonne à cette taxidermie. Finalement, il essaie de faire une taxidermie ultime. C'est lui-même. Quel horreur !

Ce film est grotesque, mais, des scènes m'ont rappelé parfois celles des films "Le Festin nu" et "La Montagne sacrée". L'élément poétique manque dans le film "Taxidermie". C'est regrettable. En revanche, il m'a semblé que ce film était la vidéo promotionnelle d'une chanson. Qu'est-ce que c'est le thème du film ? Je pense que l'on vit dans la chaire. On doit manger pour maintenir le corps. On a besoin du corps pour faire l'amour. Il y a des gens qui veulent enregistrer le corps esthétique pour toujours. La photo et le film sont appropriés à ce désir. Lajoska utilise son propre corps pour cela, je pense qu'il défie obstinément sa taxidermie avec une fierté artisanale.

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