samedi 7 mars 2020

La rémanence de disques

Il y a deux semaines, je suis allée chez un disquaire "Stiff Slack" pour une donation, après le cours de français. À vrai dire, lorsque je discutais sur la musique avec un jeune coiffeur dans le salon, il y a plusieurs années, il m'a dit qu'il visitait parfois ce disquaire pour acheter des disques de genre de musique de l'emo. Maintenant, il ne travaille plus dans ce salon. Je ne sais pas s'il a démissionné ou changé de salon. Le propriétaire de ce magasin de disques est une de mes connaissances.

Je ne l'ai jamais visité depuis mon mariage. En travaillant au bureau le 20 février, je me suis souvenue tout à coup de son magasin. Je ne sais pas pourquoi. Et alors, j'ai vu son site. Une nouvelle sur l'écran m'a sauté aux yeux. C'était comme ça: "Ce magasin déménage à la fin de mars. En outre, il va s'équiper d'un bar et d'une boîte. Si vous approuvez cette idée, pourriez-vous faire une petite offrande ?" Ensuite, sa page de site de crowdfunding était indiquée. Je l'ai cliqué, la somme de son objectif était environ 38,461 euros. Cependant, le montant de donnation était déjà plus de 61,538 euros ce jour-là. Cela m'a étonnée. J'ai pensé que cette grosse somme reflétait concrètement le succès de son magasin pendant 16 ans. Je voulais faire une donnation. Mais je ne connaissais pas tellement la façon de procéder avec ce site de crowdfunding. J'ai cru qu'il vallait mieux visiter directement ce disquaire. Et pourtant, si je le visite, il est possible que ce propriétaire ne soit pas là. C'est embêtant. Je lui ai hâtivement envoyé un courrier. Sa réponse était qu'il était dans son magasin à partir de 13h jusqu'à 18h le 22 février.

Ce propriétaire avait oublié mon visage jusqu'à ce que j'y aille. C'est normal. Nous ne nous somme pas vus depuis plus de dix ans. Néanmoins, le jour dit, dès qu'il m'a vu, il m'a dit "Ah, ça fait longtemps !" Je lui ai parlé du processus de ma visite et de la petite histoire de ma vie (mariage, divorce, pour l'instant je n'ai pas de disque etc.).

Au Japon, la décroissance démographique devient considérable dorénavant. Tous les petits magasins sans grand capital sont obligés de se confronter à une conjoncture dure. Son projet d'un petit établissement polyvalent (disquaire, boîte et bar) est un grand défi et un pari. Avant que ce propriétaire tienne son propre magasin, il était employé dans un petit magasin de disques. À cette époque, il organisait souvent des concerts des groupes de musique américains qui avaient lieu à Nagoya. J'allais parfois à ces concerts auparavant. Et alors, je comprends bien qu'il veuille avoir sa propre boîte. Je souhaite que les jeunes expérimentent des concerts. Car, de telle expérience de concert est très précieuse. La scène est proche des auditeurs dans une petite boîte. On peut ressentir la présence. C'est comme si quelque chose s'imprègne dans le corps.

Après le bavardage d'environ une heure, j'ai passé l'argent pour la donation au propriétaire. Il m'a offert un CD (album "Intersections" d'Into It. Over It.). Comme je suis très faible en l'emo actuel, je lui ai demandé: "Quel type est ce groupe de musique ?" Il m'a répondu: "C'est comme STARMARKET. D'abord, écoute-le." STARMARKET est un groupe de musique suédois. J'avais ses trois albums. À l'instant, la rémanence des disques et CD que j'avais achetés chez le disquaire où il avait travaillé jadis m'a frappé. Non seulement lui, mais aussi d'autre vendeurs écrivaient un commentaire de chaque album de groupe de musique et d'artiste avec passion. J'aimais lire ces commentaires chez le disquaire, en imaginant le son de cet album. Parce que leur rôle est comme un médium de la musique. Leur frénésie pour elle déborde de ces commentaires. La circonstance qui entoure les disquaires a vraiment changé avec Internet.

De nos jours, on peut acheter des disques via Internet. Quelle est la raison d'être des disquaires en réalité ? Personnellement, c'est la mémoire de l'endroit. Avant de déménager, lorsque je triais environ mille disques afin de les vendre et les donner à mes amis, ma mère m'a demandé si je mémorisais où j'avais acheté ces disques. Je lui ai répondu que je le mémorisais en gros. Un disquaire où je suis allée parfois avec une amie, un autre disquaire où l'étalage des disques était bordélique, mais où la quantité des disques dans un genre étaient formidables. De plus, un autre disquaire où un vendeur n'était pas tellement sympathique, mais les commentaires de disques étaient soigneusement écrits. En somme, mon souvenir a jailli à travers ces disques. L'atmosphère des disquaires caractérisés est très originale. En général, on a du mal à enjamber le seuil d'un disquaire. Il faut s'encourager. Du côté du vendeur, son magasin ne refuse jamais un nouveau client. Ces dernières années, des magasins de disques disparaissent, ce paysage dans la ville est triste pour moi. C'est pour cela que je voulais célébrer le projet du propriétaire de "Stiff Slack". Pourvu que ça marche.

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