samedi 6 juin 2020

La consanguinité de la pensée

Ces dernières semaines, je vois des films comme un devoir. Présentons un film documentaire japonais. Le titre du film est "HAFU (ハーフ)". "HAFU (ハーフ)" en japonais est "HALF" en anglais. Donc cela veut dire "métis". Ce film n'est pas sorti dans les pays francophones. Je n'ai jamais vu d'élèves métis dans mon environnement scolaire. Lors de mon séjour en France, une camarade japonaise dans ma classe a amené son amie qui était en vacances-travail. Plusieurs Japonais et elles, moi aussi avons pris le déjeuner. Je croyais que cette amie japonaise était métisse. Je lui ai adressé la parole "Vous êtes métisse, n'est-ce pas ? Je vous envie." Elle a seulement répondu "Oui". Cette camalade a tiré ma manche et m'a chuchoté à l'oreille: "Elle n'aime pas tellement d'être appelée HAFU. Ses parents ont divorcé. Sa situation familiale est compliquée." Je n'ai pas eu d'intention mauvaise, mais je me suis excusée. Pour ma part, les métis peuvent apprendre naturellement deux langues et deux cultures chez eux. C'est un avantage. J'avais oublié que tous les métis n'étaient pas favorisés dans la situation familiale. C'était un manque de sollicitude.

À propos du film documentaire japonais "HAFU", quatre métis adultes racontent des événements dans leur enfance et des anecdotes actuelles. Une métisse (australienne-japonaise) qui habite en Australie. Cette fois, elle décide d'habiter au Japon pendant une période. Lorsqu'elle était petite, une institutrice a vu son casse-croûte. Il y avait des onigiris, cette institutrice lui a dit que ce repas était de la mauvaise nourriture. Dès lors, elle n'a jamais apporté des onigiris à l'école. Comme elle n'a pas tellement appris le japonais en Australie, quand elle commence à habiter au Japon, le japonais devient une entrave. Finalement, ses amis au Japon sont presque étrangers et des japonais qui peuvent parler l'anglais. Probablement, elle pensait que la majorité des Japonais comprenaient l'anglais. La réalité est très différente.


Un garçon métis (japonais-mexicain) qui habite au Japon va à l'école primaire japonaise. Quelques camarades de sa classe appelle ce garçon "Gaijin". Et alors, il est stressé. Ses parents examinent une école internationale. Son fils et eux en discutent, et finalement il va à l'école internationale. Ces frais de scolarité sont chers. Cependant, ce garçon s'habitue petit à petit à la nouvelle vie scolaire. Il me semble que son cœur est tranquille. La réalisatrice de ce film est aussi métisse. C'est "le film du métis, par le métis, pour le métis" dans un sens.

Au fur et à mesure que le nombre de mariage international augmente au Japon, le nombre des métis qui habitent au Japon augmente naturellement. Le soin mental est nécessaire pour des métis qui habitent au Japon. Pour l'instant, la culture diverse n'est pas encore tellement tolérante. Je me demande si ce fait est un peu influencé par la consanguinité de la pensée. Le système familial du Japon selon Emmanuel Todd est la famille-souche. Elle est convenable afin de nourrir la consanguinité de la pensée. Dans son œuvre "Où en sommes-nous ?", une partie m'a intéressé. Citons-la.

Dans un monde de croyants, l'appartenance religieuse, catholique, protestante, orthodoxe, juive, musulmane ou bouddhiste, définissait aussi le plus souvent un espace endogamie qui compliquait l'endogamie territoriale et linguistique. (P.117)

Avant de travailler sur les données du Mystère français, j'étais parvenu à la conclusion, je l'ai dit plus haut, que la transmission des valeurs opérait, non seulement à l'intérieur de la famille, mais sur un territoire, entre adultes et enfants, la cellule familiale restant toutefois un lieu privilégié de reproduction. (P.464)

Le chercheur qui s'attaque au mécanisme de la transmission des valeurs privilégiées istinctivement une vision verticale de la famille, dont l'axe principal serait la succession de la famille, même s'il n'est en rien fasciné, comme Frédéric Le play, par la famille-souche. (P.464)

Au Japon, l'endogamie est très faible. Mais, la superficie du Japon n'est pas grande, de plus ce pays est insulaire. La transmission des valeurs est facilement opérée dans la famille-souche. Comme il n'y a pas beaucoup d'étrangers qui habitent au Japon, on pourrait affirmer que cette transmission devient efficace. J'estime que c'est une sorte de culture axénique. Même si on veut résister à la transmission des valeurs via la famille, il faut l'accepter pour vivre au Japon.

Je suis née et ai été élevée au Japon, j'y habite encore. On sait que la résistance est souvent difficile face à l'éducation japonaise. Ajouter à cela, la pression pour se conformer à l'idéologie est puissante. Je pense que les Occidentaux ne peuvent pas la comprendre. La pensée et les valeurs de diversité ne sont pas tellement aceptables. En résumé, les métis qui habitent au Japon sont précieux, parce qu'il est possible qu'ils détruisent la pression pour s'émanciper de l'idéologie. Je souhaite que leur existence crée un pont entre le Japon et les autres pays, et que cette perspective myope chez les Japonais change.

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article, intéressant. Je pensais que les métis étaient mieux acceptés. La culture Japonaise n'est pas toujours facile à comprendre pour un Occidentale.
    Le documentaire Hafu a l'air bien.

    Bonne continuation.

    Fabien

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    1. Bonjour Fabien,

      Je te remercie d'avoir lu cet article.
      La culture occidentale est difficile à comprendre pour moi.^^
      En particulier, la notion du monothéisme etc.
      Ce film "HAFU" mentionne bien la situation des métis au Japon.

      La mort de George Floyd provoque des émeutes raciales,
      bien que le covid-19 ne finisse pas encore.
      Probablement, la haine et le racisme sont plus terribile que le covid-19.
      Les êtres humains sont encore idiots dans le 21e siècle.

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