samedi 28 août 2021

La guerre n'a pas un visage de femme

Le mois dernier, une correspondante japonaise a écrit un peu sur le livre "La guerre n'a pas un visage de femme" de Svetlana Aleksievitch. Lorsque cette auteure est devenue lauréate du prix Nobel de littérature en 2015, j'ai connu son nom pour la première fois. J'ai hésité à lire ce livre. Cette fois, une lettre de cette correspondante japonaise m'a donné cette occasion de le lire.

Ce livre se compose de témoignages et mémoires de femmes qui ont survécu sur un champ de bataille sous la Seconde Guerre mondiale. Environ un million de soldates soviétiques ont participé au front de l'Est. Elles ont travaillé en tant qu'infirmière, médecin, infanterie, tireur d'élite, pilote, conductrice de train, cuisinière, laveuse, partisane etc. Après la guerre, elles ferment la bouche afin de ne pas raconter leurs propres mémoires de cette époque. Car, d'autres femmes les considèrent commme des prostituées, la majorité des hommes n'espèrent pas se marier avec elles. En lisant ce livre, j'ai parfois versé des larmes.

Présentons un témoignage, Nina était soldate, et elle va voir un soldat Vania qu'elle a envoyé à l'hôpital sur le champ de bataille. Il était un commandant de char de combat, le char de Vania a été mis en feu par l'armée allemande. Il a perdu les yeux à cause de cela, son corps a été tout brûlé. Nina a cru qu'il mourrait bientôt. Heureusement, il vit encore. Lorsqu'elle visite son appartement, Vania l'accueille. En touchant le visage de Nina, il lui demande si elle est vraiment Nina. Sa mère pleure, et elle raconte que ses trois fils sont allés à la guerre, deux fils sont morts, seule Vania est retourné à la maison. Dès lors elle le soutient, à la place des yeux de Vania. Nina demande à Vania: "Qu'est-ce que tu as vu la dernière fois ? Qu'est-ce que tu mémorises ce jour-là ? Vania lui répond qu'il y a une chose regrettable, l'ordre de fuir et abandonner son char brûlant qui était trop vite. Si tous les membres de mon équipe mouraient, nous aurions pu attaquer encore un char de l'armée allemande. Maintenant encore, il en coûte à Vania de se repentir de cette chose. Nina s'interroge: pourquoi elle a survécu, de qui est une miséricorde, pour quel but. Parce qu'elle raconte et transmet un tel témoignage à la génération suivante ? Je pense que c'est son rôle comme elle dit.

À ma plus grande surprise, certaines soldates se sont efforcées de maintenir la féminité. Par exemple, une soldate a fait de la broderie dans une tranchée. Bien que les soldates se soient coupées les cheveux comme un garçon, une autre a coiffé une frange féminine. Une autre a porté une écharpe rouge sur le champ de bataille. Évidemment, le commandat de sa troupe l'a avertie que cette écharpe était trop visible, et qu'il fallait l'enlever. De tels actes signifient-ils ne pas vouloir perdre l'identité ?

De nombreuses femmes soviétiques se sont portées volontaires. Le Kremlin a appelé "La Grande guerre patriotique", est-ce qu'il a encouragé le peuple pour le combat idéologique entre le communisme et le fascisme ? Une soldate déclare que sa génération est devenue une espèce menacée comme le mammouth, et il croyait qu'il y avait des choses plus importantes que la vie des hommes, c'étaient la patrie, l'idée, Staline etc. Je pense que l'éducation, le totalitarisme et le climat social ont influencé particulièrement les jeunes, sans aucun doute. On peut connaitre l'absurdité de la guerre grâce à ces temoignages et des autres livres et films qui concernent la guerre. Même si on peut obtenir la sagesse pour éviter la guerre, les gens qui abordent la guerre sont toujours le dictateurs ou les gouvernants.

Svetlana Aleksievitch a interviewé soigneusement des soldates, elle écoute intensément et pleure ensemble. Ces interviews ont une limite de temps. Car elles ont vieilli. De plus, le souvenir de la guerre se désagrège avec le temps parmi les gens. Elle lutte contre le temps, simultanément contre l'état de la Biélorussie. Ses livres ne sont pas sortis en Biélorussie depuis plus de dix ans, elle est traitée comme une traître. La traductrice japonaise de ce livre présente un film "Requiem pour un Massacre (Va et regarde)" d'Elem Klimov. Je connais seulement ce titre. Autrefois, j'ai lu des présentations de films mondiaux dans un livre, ce film était présenté. Son thème est lourd, il décrit le massacre de Khatyn. Je confonds "Khatyn" avec "Katyń". Je veux le voir un jour.


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