Tout à coup, la mort de mon père m'a frappé le 13 septembre. Ce jour-là, après avoir fini mon travail, j'ai préparé le dîner comme d'habitude. Je mangeais, mon smartphone a sonné. Ma mère m'a téléphoné. Elle m'a dit: "Maintenant, je suis à l'hôpital." Je lui ai demandé: "Tu es encore hospitalisée ?" Ma mère m'a répondu: "Non ! Écoute bien, ton père est mort. Une voiture l'a écrasé. Je te rappelle tout à l'heure. D'abord, prépare-toi à sortir." En ruminant la dernière conversation avec mon père, j'ai fait la vaisselle. Le 8 septembre, je suis retournée chez mes parents. Mon père était sorti. Ma mère et moi avons bavardé. Et après, mon père est rentré. Quand j'allais retourner chez moi, il m'a dit: "Fais attention à la voiture !" Je lui ai dit "Toi aussi ! En particulier, lorsque tu prends ton vélo, fais attention !" Et pourtant, une semaine plus tard, j'assistais à ses funérailles. Quelle ironie.
Le corps de mon père a été envoyé par la voiture de l'entreprise de pompes funebres jusqu'à une salle de cette entreprise. Je l'ai vu, la tête de mon père était comme une hémorragie interne, et elle était gonflée, un peu. Sa bouche était déchirée, un peu. Ma mère m'a parlé de l'explication de la police. Selon cette explication, mon père traversait une rue, un véhicule léger l'a écrasé. Mais, comme la police est en train d'examiner cet accident de la route, elle ne peut pas en parler plus en détail. Un médecin a expliqué à ma mère que quelques côtes de mon père ont été fracassées par le bas du pare-choc de la conductrice. La cause du décès était la contusion cérébrale. J'ai imaginé que mon père avait ressenti une douleur puissante, et je me suis demandée s'il avait perdu connaissance tout de suite.
Tant bien que mal, la veillée et les funérailles ont passé sans problème. Ensuite, ma mère et moi étions occupées par les procédures à la mairie et les transferts de nom pour l'électricité, le gaz et les deux voitures. Je ne peux pas tellement reprendre mon rythme de la vie quotidienne. Probablement, je pensais que la perte de mon père arriverait plus tard. Il y a encore une chose embêtante. Il faut que ma famille voie la conductrice le mois prochain.
J'ai fini la lecture de "La mort à Venise" (en français et en japonais). À vrai dire, un correspondant français m'a envoyé deux livres "La mort à Venise" et "Le liseur". D'abord, j'ai commencé à lire "La mort à Venise". Mais j'ai laissé tomber ce livre sur le chemin, quand je suis allée au bureau un matin. Quelle bêtise ! C'est ma faute. Pourquoi ? Parce qu'une poche de la jupe de l'uniforme estival n'est pas assez profonde, en marchant, le livre est tombé. Je lis souvent un livre dans mon bureau. En dépit de mon revenu modeste, mon patron a acheté un 4×4 d'une marque allemande. Je n'ai aucun sentiment de culpabilité. Maintenant aussi, j'écris cet article aussi dans mon bureau. Et alors, j'ai écrit cette anecdote à ce correspondant. Comme il est gentil, il m'a proposé d'envoyer de nouveau le livre. Mais, comme j'ai estimé que le port était plus cher que le livre de poche, j'ai refusé. Heureusement, j'ai trouvé le texte intégral de "La mort à Venise" sur Internet.
Dès que j'ai lu environ cinq phrases de ce roman, il m'a semblé que c'était difficile. Comme le roman est publié en 1912, le style d'écriture n'est pas contemporain. Le vocabulaire utilisé est littéraire. J'ai rencontré plusieurs fois le mot "griserie", mais quand utiliser ce mot ? De plus, des personnages de la mythologie grecque sont cités, il a fallu lire attentivement l'annotation. Il y a plus de 20 ans, j'ai vu ce film. En me souvenant de l'intrigue, j'ai avancé dans la lecture.
Au début du roman, je me suis demandée si le protagoniste Aschenbach était compositeur. En outre, le protagoniste se promène à Munich. Est-ce qu'il y avait une telle scène dans le film ? J'ai oublié les détails. C'est un symptôme de démence sénile ? Après la lecture, j'ai vu le film pour le vérifier. Je suis rassurée maintenant. Ce chapitre de Munich est omis. Le dialogue intérieur est déployé chez Aschenbach, j'ai pensé que cette partie était importante. Ceci le guide vers Venise, il monte dans un bateau, et rencontre un homme bizarre sur le pont. Bien que cet homme soit vieux, il se maquille un peu, et il porte un vêtement de jeune homme. Son apparente jeunesse est ridicule, cela offusque Aschenbach. Cet événement fait allusion à son avenir.
Ensuite, Aschenbach change de bateau à Venise, et il va au Lido. Son air est morose, lorsqu'il arrive à l'hôtel, Je me suis rendue compte que cet hôtel était l'hôtel Excelsior dans le livre, et que c'était le Grand hôtel des Bains dan le film. Pour Visconti, l'image du Grand hôtel des Bains est plus appropriée ? À vrai dire, je suis allée au Lido pendant la saison morte, il n'y avait pas de touristes. Je n'ai pas pu loger dans ces hôtels, c'était trop cher pour moi. Pendant quelques heures, je me suis promenée au Lido, et j'ai vu la plage.
Dans l'hôtel, Aschenbach rencontre un beau garçon, Tadzio. De ce garçon émane une sorte d'envoûtement irrésistible, le regard d'Aschenbach ne peut pas s'en détacher de Tadzio. Cette scène est encore présente à mes yeux. En lisant le roman, je me suis aperçue que mon image d'Aschenbach et de Tadzio collait à Dirk Bogarde et Björn Andrésen dans le film. La Symphonie nº5 de Mahler est automatiquement parvenue à mes oreilles. L'influence du film est incommensurable. Aschenbach évoque la notion de l'esthétique avec éloquence dans le roman. Il pense qu'il peut représenter la beauté sensuelle avec les mots, mais il ne peut pas la reproduire. Thomas Mann manifeste une souffrance en tant qu'écrivain à travers le protagoniste Aschenbach. Il me semble que cette description n'est pas tellement exprimée dans le film. C'est dommage. Aschenbach est complètement hanté par la beauté divine de Tadzio. Il le suit chaque jour comme un somnambule, il a déjà attrapé le choléra. La visage d'Aschenbach se reflète dans un miroir de l'hôtel, son vieillissement le gêne. Un jour, il va chez le coiffeur de l'hôtel où on lui prpopose de le rajeunir avec un truc. Grâce au maquillage, Aschenbach obtient la jeunesse. Son apparence ressemble à celle de ce vieil homme qu'il a rencontré dans un bateau.
Quelques jours plus tard, Tadzio et sa famille s'en vont. Avant le départ, les membres de la famille et Tazio passent un peu de temps sur la plage. Aschenbach souhaite le graver dans son cœur pour toujours, en s'assoyant sur un transat. Et pourtant, il rend son dernier soupir. La scène finale du film a de l'impact. Je voudrais que le film ne soit pas repris par un autre cinéaste. Visconti est issu d'une famille noble, pour cette raison, je pense que ce film et aussi les films " Le Guépard " et "Les Damnés" sont réussis.
À propos, j'ai recherché le mot "Gustav von Aschenbach" sur Internet, une marque de vêtement "Gustav von Aschenbach" est apparue.
En juin, une information qui m'a intéressé a été diffusée. En Arabie saoudite, les femmes ont été autorisées à conduire une voiture. Cela m'a évoqué un épisode.
Auparavant, quand j'ai obtenu mon permis de conduire à mes 20 ans, ma mère m'a raconté une petite anecdote. Elle a obtenu son permis de conduire à ses 18 ans. À cette époque, peu de femmes conduisaient, comme le volant de la direction assistée n'équipait pas encore les voitures. Et alors, certains conducteurs considéraient que les conductrices étaient impertinentes. Le climat social était plus macho que maintenant. De nos jours, la majorité des femmes conduisent une voiture.
Lorsque ma mère était jeune, une nuit, elle roulait au centre, pour un rendez-vous avec ses amis au restaurant. Mais elle l'a déjà dépassé, elle s'en est rendue compte. En continuant à rouler lentement, ma mère vérifiait cet endroit et cette rue. À ce moment, une prostituée s'est approchée de sa voiture. Elle s'est aperçue que ma mère était une femme, et elle a donné un coup de pied dans la voiture. Pourquoi ? Parce que ma mère portait un chapeau masculin pour cacher les cheveux longs. Ma mère m'a dit: "Cette anecdote est risible. En quelque sorte, le chapeau masculin était une mesure contre le harcèlement. Par exemple, un conducteur a fait exprès de klaxonner après ma voiture. Probablement cet homme préjugeait que les femmes conduisaient mal. Pendant que je m'arrêtais au feu rouge, un conducteur à coté de ma voiture me dévisageait. C'était une telle époque."
Quant à l'Arabie saoudite, je n'avais qu'une image de ce pays prospère grâce au pétrole. Mais, quand j'ai vu le film "Wadjda" en 2013, j'ai su que les normes islamiques étaient très sévères en Arabie saoudite. Ce film décrit la vie quotidienne d'une fille dans ce pays. Pendant que je voyais le film, je me suis demandée pourquoi la mère du protagoniste ne conduisait pas une voiture ou ne voulait pas obtenir son permis de conduire. Et après, j'ai cherché cette chose sur Internet, la réponse est que les femmes saoudiennes étaient interdites de conduire. Alors, l'information de juin m'a un peu étonnée. Est-ce que c'est un changement d'époque ?
À propos de l'intrigue de ce film, une fille Wadjda, 10 ans, veut un vélo. Car, un ami voisin qui s'appelle Abdullah monte à vélo, Wadjda l'envie beaucoup. Elle veut faire la concurrence de vélo avec lui et d'autres amis. Alors, elle va dans un magasin de vélos, le vélo coûte cher. Comme Wadjda ne peut pas l'acheter, elle négocie l'achat d'un vélo avec sa mère. Évidemment, sa mère n'est pas d'accord. Autour d'elle, aucune femme ne monte à vélo. Et pourtant, Wadjda n'abandonne pas. Elle envisage de gagner de l'argent de poche. C'est un esprit robuste, il faut que je le respecte. Elle fait beaucoup de bracelets brésiliens et les vend aux camarades dans sa classe. Une amie plus âgée que Wadjda lui demande de livrer une lettre à un garçon, elle lui paie un peu d'argent. Malheureusement , cette chose est dévoilée, la proviseure convoque Wadjda et sa mère pour la réprimander. Sa mère est nerveuse à la maison aussi, il y a une autre raison. Le père de Wadjda cherche une autre femme, parce que sa femme n'accouche pas de fils, seulement Wadjda.
Un jour, une nouvelle est annoncée à l'école, la compétition de la récitation du Coran a lieu. Cette récompense permet d'acheter un vélo. Wadjda décide subitement de participer au club religieux, malgré qu'elle ne soit pas forte en Coran. Elle s'exerce à la récitation avec zèle chaque jour, sa mère lui donne parfois un conseil sur la récitation. En même temps, Wadjda s'entraîne à monter à vélo à la dérobée, son ami Abdullah lui enseigne sous une condition d'échange. Car, un oncle d'Abdullah est occupé par sa campagne électorale, il voulait installer la lumière sur le toit de la maison de Wadjda pour une réunion de nuit. Mais, la mère de Wadjda ne l'a pas accepté. Wadjda ignorant ce que sa mère a dit, l'accepte en échange de l'enseignement du vélo.
Wadjda gagne le concours, elle reçoit la récompense. Pourtant, une présentatrice du concours demande à Wadjda: "Comment tu vas utiliser cette récompense ?". Wadjda répond franchement: "Je vais acheter un vélo", cette réponse met en colère la proviseure. La proviseure lui dit que la récompense est donnée à une organisation volontaire. Wadjda est déçue, et elle parle du résultat du concours à Abdullah. Abdullah donne son vélo à Wadjda, et donc on ne peut pas faire ensemble la concurrence de vélo. Abdullah lui propose de se marier. Wadjda rentre à la maison, sa mère est terne sur la terrasse du toit, son père décide de se marier avec une autre femme. Elle dit à Wadjda: "On est seulement deux dorénavant". De plus, elle promet de lui offrir un vélo. Plusieurs jours plus tard, Wadjda monte bien à vélo. Avec Abdullah, ils font la concurrence de vélo. Les autres amis voient ce spectacle, ils sont stupéfaits. Cette scène finale donne de l'espoir.
Après avoir vu ce film, j'ai voulu savoir ce que le peuple saoudien en avait pensé. Auparavant, j'ai lu un article "Quelles révolutions pour le cinéma arabe ?", Yoursy Nasrallah, cinéaste égyptien dit "Les chaînes arabes qui financent le cinéma sont le plus souvent saoudiennes, ce qui pose un autre genre de censure. Reste la censure la plus grave, la censure civile." (Cahiers du Cinéma n°667, 2011). Est-ce que le film a provoqué une polémique dans ce pays ? Et pourtant, j'ai imaginé que la plupart des femmes saoudiennes avaient soutenu le film. L'oscillation de l'opinion publique arrive avec le temps. Est-ce que le nombre de filles qui prennent un vélo aussi augmente ? Je pense que la réalisatrice Haifaa al-Mansour voit une telle famille de Wadjda autour d'elle. Les femmes qui n'ont pas accouché de fils sont sans valeur, est-ce qu'elles sont stigmatisées dans la société arabe ? Comme je n'ai pas d'enfant, suis-je aussi un produit défaillant ?
Lorsque j'écrivais l'article "Le singe tombe" le mois dernier, je voulais ajouter deux choses. Mais, j'y ai renoncé. Toujours, chaque fois que j'écris, cela m'évoque autre chose, c'est comme un fil de grains de chapelet. Dans
l'article "Le singe tombe", j'ai présenté le film "Miss Hokusai". Les
estampes japonaises ont influencé des peintres renommés. Lorsque je suis allée au jardin de Claude Monet à Giverny il y a longtemps, beaucoup d'estampes que Monet avait collectionnées étaient accrochées au mur dans la salle à manger et d'autres pièces. Je les ai contemplées. Il m'est apparu qu'il y avait une sensation d'étrangeté. Simplement, cette raison était la couleur pastel du mur à l'intérieur. J'ai pensé que cette couleur ne s'harmonisait pas avec les estampes. Je me suis demandée si les occidentaux qui viennent ici n'éprouvaient pas cette sensation d'étrangeté, en regardant les estampes.
Une autre chose me vient à l'esprit, c'est au sujet d'un peintre français, Henri Rivière. "Trente-six vues du mont Fuji" d'Hokusai l'a touché profondément ? Henri Rivière a fait "Trente-six vues de la Tour Eiffel". En 2014, je suis allée au musée pour voir l'exposition "Hokusai et Rivière -les deux de "Trente-six vues"-".
Les estampes d'Henri Rivière se basent sur le ton sépia. Leur ambiance est nostalgique. Ce qui m'a interéssée, c'est la tour Eiffel en travaux qui est dessinée. Parce que le mont Fuji est une créature de la nature, en revanche la tour Eiffel est artificielle. Les ouvriers l'ont construit chaque jour, en transpirant. Cette estampe d'Henri Rivière est aussi une preuve de l'histoire. On ne peut pas saisir l'expression du visage des ouvriers dans ce chantier, comme leurs visages sont couverts d'ombre. Non seulement les spectacles de Paris dans cette époque, mais aussi les citoyens qui ont vécu là-bas, cela compose les estampes. Plusieurs compositions picturales d'Henri Rivière étaient similaires à celles d'Hokusai. J'ai pensé qu'il n'avait pas intentionnellement imité, probablement il avait rendu hommage à Hokusai. Les deux "Trente-six vues" représentent quelque chose comme une respiration de l'époque, et cette chose nous est transmise. L'exposition était précieuse pour moi, c'était la bonne occasion pour comparer ces deux séries.