jeudi 31 mars 2022

Une euphorie instantanée

Je lis un article de "Le Monde diplomatique" presque tous les jours, je n'ai pas de temps pour voir des films. Comme il faut utiliser des congés payés (onze jours), je suis allée au cinéma jeudi dernier pour voir deux films "Damnation" et "Le Nid familial" de Tarr Béla. Auparavant, lorsqu'une amie a voyagé en France, elle a acheté un magazine de "Positif" pour moi. Il y avait un interview de Tarr Béla. En le lisant, "Damnation", "Le Nid familial" et "L'Outsider" sont des films inédits au Japon. Je me suis demandée si je pourrais les voir un jour ? Heureusement, cette chance est venue. 

Quant à "Damnation", il m'a semblé que des mouvements de caméra dans quelques scènes sont similaires à plusieurs scènes de "Le Tango de Satan". La caméra bouge lentement à l'intérieur d'une chambre ou d'un bal de droite à gauche. Est-ce que c'est le regard du Dieu ? Le synopsis est très simple. Un homme Karrer lie une relation adultère avec une chanteuse dans un bar. Elle chante avec un air d'ennui, comme si elle voulait sortir tout de suite de la ville minière où elle habite. Karrer s'éprend de la chanteuse. Une serveuse d'âge mûr du bar dit à Karrer: "Cette chanteuse est une sorcière." Cependant, elle est la femme fatale pour Karrer. Un jour, le propriétaire du bar demande à Karrer de transporter de la contrebande. Mais, Karrer ne le fait pas et passe ce travail au noir au mari de la chanteuse qui a des dettes. Pendant qu'il va dans une autre ville, Karrer fait l'amour avec cette chanteuse. Au fur et à mesure qu'il raconte des paroles d'amour inépuisable, la chanteuse est sûre que cet amour est désert. Son cœur ne demeure pas ici, il erre quelque part. Le téléphérique pour le transport du charbon se meut régulièrement à travers la fenêtre de leur chambre. Ce mouvement inanimé détache de l'amour humaine, c'est très impressionnant. Je me suis demandée si le contenu de ce film était un peu ressemblant à celui de "Le Désert rouge" de Michelangelo Antonioni.

À la fin du film, de nombreux hommes et femmes dansent follement dans le bar. En étant assis sur une chaise, Karrer regarde leur danse. Il m'a apparu que cette scène donnait une euphorie instantanée dans le creuset où des douleurs variées de la vie tourbillonnent. Dehors, il pleut. Et après, le jour se lève. La pluie est emblématique. Le sol du bar vide est immergé dans l'eau de pluie. Karrer en sort et commence à marcher. Cela m'a évoqué plusieurs scènes de Tarkovski. Je pense que la pluie de Tarkovski a un sens de salut de l'âme, au contraire la pluie de Tarr Béla est plutôt implacable. La scène finale est ésotérique. Karrer arrive à une clairière dévastée, la caméra bouge et se focalise sur une masse noire comme des décombres. Quelle est la signification de la masse noire ?

À propos de l'autre film "Le Nid familial" que Tarr Béla a tourné pour la première fois en 1977, à cette époque, la censure tourmentait beaucoup de cinéastes, Tarr Béla aussi. J'ai l'impression que ce film est rude et énergique, son style de "Le Tango de Satan" ou "Damnation" n'est pas encore établi. En voyant ce film, d'abord je me suis demandée s'il était documentaire. Cependant, je me suis rendue compte que c'était à la manière de documentaire. L'intrigue de ce film est très simple. Un jeune couple ne peut pas trouver un appartement à Budapest. Il est obligé de parasiter les parents du mari et habite dans leur appartement. Comme cet appartement n'est pas grand, la jeune épouse se dispute souvent avec son beau-père. Son mari n'essaie pas sérieusement de calmer son père. Une telle discorde existe dans n'importe quel pays et dans n'importe quelle époque. La jeune épouse va à la mairie pour revendiquer un appartement vide, mais le personnel de la mairie la refoule. Finalement, elle ne peut pas supporter et s'enfuit avec sa fille. Personnellement, je ne sais pas pourquoi l'approvisionnement de logement ne fonctionne pas. C'est dommage. Si ce jeune couple avait pu déménager, la relation conjugale avait continué bien ? Dans la vie, un problème est résolu, un autre problème se produit parfois.


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