vendredi 9 octobre 2020

Yoroboshi

Après le dernier cours de français, j'ai vu la représentation de Nô "弱法師 (Yoroboshi)" sur webdiffusion. C'était une chance qu'elle était gratuite. J'ai vu cette pièce à la télé et au theâtre de Nô. Est-ce que le Nô peut survivre sous la situation du coronavirus ? J'utilise "Yoroboshi" dans mon blog, car cette pièce me fascine.

Dans le roman "Le Pavillon d'or", il y a ces phrases: "Il m'évoquait le paysage merveilleux que, dans le Nô intitulé "Le Prêtre Yoro", Shuntokumaru découvre pendant l'illumination bouddhique. À travers la nuit de ses yeux morts, il voit les reflets du couchant se jouer sur la mer Namba; il voit, sous un ciel sans nuages, embrasées par le soleil du soir, les îles Awaji, Eshima, le rivage de Suma et d'Akashi, et jusqu'à la mer de Kii." Le héros Mizoguchi se superpose au sentiment de Yoroboshi. Mishima Yukio a écrit "Cinq nôs modernes". En lisant cette partie l'année dernière, je voulais voir encore une fois cette pièce "Yoroboshi". Mishima s'est référé à cinq pièces de Nô (Le Tambour de Soie, Yoroboshi, Kantan, Hanjo, Aoi), il a créé de nouveau ces pièces pour le théâtre moderne. Le livre "Cinq nôs modernes" est traduit en français par Marguerite Yourcenar. Cela m'a surprise. Où est-ce qu'elle a appris le japonais ?

La pièce "Yoroboshi" a été écrite par Motomasa qui est le fils de Zeami. Il a écrit aussi la pièce "Sumidagawa" sur laquelle j'avais écrit en 2018. L'intrigue de "Sumidagawa" est qu'une mère cherche son fils, finalement il est déjà mort. C'est une histoire triste. Celle de "Yoroboshi" est qu'un père cherche son fils. Heureusement, il y réussit, mais je me demande si c'est vraiment un dénouement heureux.

Comme il faut expliquer cette raison, présentons ce synopsis en détail. Toshimichi a cru à la calomnie d'autrui sur son fils Syuntokumaru et l'a expulsé. Et pourtant, il le regrette et visite le temple Tennouji qui se trouve à Osaka afin de prier pour le confort d'ici-bas et dans l'au-delà pour son fils. Il fait des aumônes pendant sept jours dans ce temple. Lors du dernier jour, un mendiant aveugle Yoroboshi apparaît et fait la queue pour recevoir des aumônes.

À vrai dire, Yoroboshi est Syuntokumaru. Plusieurs pétales de prune tombent sur la manche de Yoroboshi. Bien qu'il ne puisse pas les voir, il aime l'odeur de prune et voit ce spectacle avec le cœur. Son père Takayasu lui dit que cette attitude est aussi une sorte d'aumône. Yoroboshi approuve sa parole et admire le bouddhisme, et il lui explique l'origine du temple Tennouji. Takayasu s'aperçoit alors que Yoroboshi est son fils, et il hésite à se confier à son fils. Puis, il attend le coucher de soleil. Takayasu lui recommande l'idée de 日想観 (Jissoukan/Nissoukan). 日想観 (Jissoukan/Nissoukan) veut dire la méditation qu'en voyant le soleil couchant, on pense à la terre pure qui est le paradis de l’Ouest. Yoroboshi se souvient du paysage de Namba (qui est une ville à l'ouest de ce temple). Cette scène est la partie du roman "Le Pavillon d'or" que j'ai montrée au début de cet article. Yoroboshi devient frénétique petit à petit finalement il trébuche. L'aveuglement accable Yoroboshi. Lorsque la nuit tombe, Takayasu confie à Yoroboshi qu'il est son père. Yoroboshi éprouve de la honte et essaie de fuir. Son père le suit et lui prend la main, ils retournent ensemble dans leur ville natale.


En apparence, il me semble que c'est une bonne histoire. Néanmoins, bien que le père s'aperçoive que Yoroboshi est son fils, pourquoi il ne le lui avoue pas tout de suite ? Est-ce qu'il n'est pas ravi de le revoir ? Comme Yoroboshi est devenu mendiant et aveugle, son père en a honte et attend le soleil couchant pour la confidence. Ce père a accepté sans réfléchir la calomnie d'autrui et a expulsé son fils, c'est la trahison envers son fils. Est-ce que la confiance entre le père et le fils est rétablie ? Je ne peux pas m'empêcher d'y penser. À propos, cette pièce est généralement représentée au printemps. Cette fois, on est en automne, c'est dommage. Je veux la voir au printemps prochain.

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